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2017. Année où les vendanges ont pris de court les candidats au prix Goncourt et où les vignerons risquent fort de se retrouver au chômage technique avant même la venue des premiers frimas et la sortie du beaujolais nouveau. Rarement vendanges auront été aussi précoces. Et aussi courtes, pour un certain nombre de domaines. La faute au gel printanier qui a laissé sur le carreau un paquet de bourgeons cryogénisés par ce léger dérèglement du réchauffement climatique. Si le printemps fut frais, l'été a été chaud. Et l'automne s'annonce torride, avec une rentrée littéraire vinique qui prend des allures d'ouragan que Mme Irma, voyante de son état, n'a même pas vu venir.
Ce n'est pas à proprement parler un livre de plage, mais c'est sans conteste le livre culinaire de l'été du plagiste à marée basse. Celui qu'on ne risque pas de voir traîner sur les nattes huileuses et ensablées des vacanciers enduits de crème solaire, dont la principale activité estivale consiste à déplacer sa serviette sur la plage au gré des marées, un coup vers le haut, un coup vers le bas. On devrait néanmoins le retrouver dans toutes les poches des chasseurs/cueilleurs/pêcheurs qui arpentent les littoraux de France et de Navarre lorsque la mer se retire, tel un adepte du coïtus interruptus un soir propice à l'éclosion mensuelle des œufs de sa partenaire. Un bouquin qui permet de prendre de la hauteur quand la lune joue à l'attraction.
Caviste de son état, blogueuse par passion, écrivaine parce que le papier, c'est encore mieux que le web, Sandrine Goeyvaerts sort son deuxième opus chez Hachette et nous en conte des vertes et des pas mûres. Les perles d'une caviste, ce ne sont pas celles qui ornaient son cou lors de la remise des trophées de la RVF, où elle s'est vue remettre celui d'homme de l'année, catégorie Meilleur blog, en 2014. Un traumatisme qui, une fois passée la joie de la nomination, la hérissera à jamais contre le sexisme dans le monde du vin, qu'elle ne cessera plus jamais de combattre à grand coups de #womendowine.
Pour tenter de survivre à une campagne électorale un poil flippante, rien de tel qu'un bon canapé, un bon livre et un bon chat. Du vin, de l'air, garder le contact avec les vignerons et assurer l'héritage, afin de mieux contenir la petite bête immonde qui monte.
De la nouveauté, avec deux maisons d'édition toutes jeunes, dont l'une fait même ses premiers pas. Bienvenue à Nouriturfu sur le grand marché des bonnes feuilles consacrées à tout ce qui se mange et qui se boit, qui publie la version française du dernier livre d'Alice Feiring, la grande spécialiste new-yorkaise du vin naturel et pourfendeuse de la normalisation du vin, qui s'en est allée explorer les origines du vin nu dans son berceau historique, la Géorgie.
Et gloire à la maison Tonnerre de l'Est, en âge de marcher toute seule puisqu'elle est née en 2011, qui se consacre à l'édition d'ouvrages d'art essentiellement dédiés à l'approche biodynamique dans le vin, en publiant les plus belles feuilles de vignes de vignerons emblématiques comme Jean-Pierre Frick, Olivier Humbrecht ou encore Christophe Beau. Tout un programme qui n'a rien d'électoral, mais néanmoins susceptible de réunir bien des suffrages.
Les ailes de géant du Ventoux, la haute montagne provençale au crâne bien dégarni, empêcheraient-elles les vignerons albatros de marcher?
Après Olivier B., trublion de l'appellation qui a bien failli rester sur le carreau à cause de l'amour, c'est au tour de Jean Marot, créateur du domaine de Vindem!o, après avoir officié au Murmurium, de se retrouver en difficulté.
C'est sûr, le Jura a la cote. On peut désormais parler de grosse cote. Du velours, si on en croit Idealwine, qui a adjugé à 1032€ un vin jaune 2000 de la maison Pierre Overnoy, le Maître Yoda des vignerons naturels du Jura et d'ailleurs. Cela faisait quelques années déjà que les prix des vieux jaunes avaient pris leur envol, la faute à quelques fondus fortunés. Ce qui est nouveau, c'est la folie spéculatrice qui est en train de gagner les millésimes récents, hors vin jaune, d'une petite poignée de vignerons en passe de devenir mythiques, bien souvent malgré eux.
C'est un livre de chef sans être tout à fait un livre de chef. C'est un livre sans être tout à fait un livre. C'est d'abord un objet. Un bel objet, que l'on observe sous toutes les coutures. Puis qu'on palpe. Qu'on caresse. Pas une femme, un livre. Rarement une couverture m'a fait un tel effet. La dernière fois, c'était un petit opuscule sur le vin jaune, chez le même éditeur, sorti le même jour. Un frisson au toucher. Les poils qui dressent. Une chair de poule de plaisir. Et enfin, on se décide à l'ouvrir. Mais avant de tourner les pages, on le hume. Une bonne odeur envahit les narines. Une colle neutre, qui ne sent pas le mauvais fumet de poisson. Tout comme à la Marine, finalement. Un livre-objet, dans le sens noble du terme.
C'est la sortie la plus attendue de la rentrée littéraire de la Toussaint. Oui, à la rentrée littéraire, les livres sortent, va savoir pourquoi! Trop tard pour les prix, mais celui-ci ne coûte pas bien cher. Il vaut par contre son pesant de savagnin et tout amateur digne de ce nom serait bien avisé de se ruer vers l'or de ce petit fascicule épuré. Le vin jaune, dix façons de l'accompagner. La onzième, c'est avec toi, avec vous, avec nous.
Vin et cinéma font bon ménage. Dernier opus en date, Vino veritas, de Pascal Obadia. Un voyage au cœur de l'Europe, en compagnie de quelques producteurs de vin qui ont fait le choix d'un mode de culture bio ou biodynamique.
Quand on produit une bouteille de vin, on fait aussi un choix de société.
C'est la rentrée. Des classes, des vendangeurs, la rentrée littéraire et vinique Et c'est déjà la foire, aussi. Lisons, vendangeons, buvons. Soyons fous, achetons s'il le faut. Mais intelligemment, pas n'importe où. Pas n'importe quoi. Tout savoir sur le vin, avant de le boire, avant de l'acheter, c'est possible. Notamment grâce à la Pinardothek. Jamais en carafe avec Sandrine Goeyvaerts, la caviste liégeoise à la langue bien verte, oufti! Et, évidemment, jamais en foire aux vins, si l'on respecte un tant soit peu le produit. On fera donc sans difficulté l'impasse sur les différents guides d'achats qui fleurissent comme des moisissures à l'approche des grandes messes médiatiques célébrées à grands coups de fausses bonnes affaires par une grande distribution jamais en reste d'opérations commerciales, quand il s'agit d'écouler à grande échelle des palettes de vins plus ou moins bons qui permettront de vendre au moins autant de palettes de papier toilette pour torcher cet écoulement diarrhéique de liquides embouteillés à profusion pour endiguer la fièvre acheteuse des troupeaux de moutons consuméristes rendus accros aux bonnes notes, coups de cœur et autres médailles distribuées à la louche par des jurés de pacotille ou des gourous du vin se targuant de leur soi disant expertise, mais dont l'objectif premier est de fourguer leur propre camelote de papier.
Plutôt que de feuilleter un catalogue entres les rayons de supermarché, on préfèrera lire entre les vignes et se tourner vers d'autres ouvrages, qui prennent le temps d'aller à la rencontre des vignerons, de leurs vignes, de leurs vins.
Véritable cépage emblématique de la Confédération Helvétique, qui n'en possède néanmoins pas l'exclusivité, le chasselas est pluriel (et pas uniquement parce qu'il prend un "s" à la fin). Il en existe autant de variétés et de noms que d'endroits où il est cultivé. Mais d'où viens-tu, petit raisin doré chéri de nos tables ou de nos verres? De Chasselas, en Bourgogne? De Moissac? De Pouilly sur Loire? D'Orient? D'Égypte? Ou tout bêtement de l'arc lémanique et, plus précisément, de Suisse voisine? Du canton de Vaud, même, pourquoi pas? Soyons fous!
Fondu enchaîné sur la baie de Lausanne, il fallait bien un film pour tenter de répondre à cette question métaphysique, helvète et underground, puis de diffuser son histoire à l'intention des générations futures. Une histoire de cépage, pour toujours? Oui. Chasselas forever ...
Et nous en profiterons pour répondre à une autre question, subsidiaire, que jamais personne n'avait eu l'idée de se poser jusque-là: le chasselas est-il ovipare?
Il y a pire compagnie musicale pour passer un été. Un mois pour autopsier une œuvre, celle du célèbre artiste jurassien, chanteur pas encore mort, autant adulé par ses fans qu'il n'a été ignoré par les grands médias, ce dont on se contrefout moyennement à partir du moment où l'on sait qu'il figure largement plus haut sur l'échelle de Richter des grands poètes de la chanson française que Pascal Obispo ou la Star Academy sur l'escabot des ménagères de 50 ans à la boîte crânienne disponible pour un bon bout de cerveau en plus. Un mois passé à lire, écouter, regarder, disséquer, me remémorer tout ce qu'Hubert-Félix Thiéfaine a pu faire au cours d'une carrière particulièrement bien remplie. Carrière dont j'ai extrait des bennes de souvenirs personnels, liés à mon propre parcours lorsqu'il a croisé le sien. Un morceau de ma vie avec Hubert, quoi..!
C'est vrai qu'ils sont plaisants, tous ces petits villages, tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités, avec leurs châteaux-forts, leurs églises, leurs plages. Ils n'ont qu'un seul point faible, et c'est d'être habités.* Stéphane Bern l'a bien compris et ne s'est pas laissé berné, transformant cette faiblesse en véritable force, pour faire de son émission une sorte de Koh-Lantah du PAF français en charentaises. Les imbéciles heureux aiment bien être nés quelque part. On ne peut les en blâmer, c'est une réalité. D'ailleurs, moi aussi, quand on me demande mon village préféré, je réponds généralement Arbois. Parce que je l'aime, Arbois. Même si je n'y suis pas né.
Entre business, résistance, biodynamie et passion, savoir enfin qui nous lisons. L'un d'entre eux s'est fixé comme objectif de "dénoncer avec passion" un système dont il fait entièrement partie. On est loin du Vinobusiness, le seul, le vrai, celui d'Isabelle Saporta. Le pétard de la LPV est un peu mouillé et ne fait pas long feu. On reste dans "l'entre soi", comme écrit le taulier Berthomeau, qui ne s'est pas senti l'humeur de jouer au critique littéraire (même s'il s'est fendu d'une chronique qui en est quand même une, sans en être une véritablement), préférant recruter parmi ses lecteurs. Je n'ai pas postulé. Peut-être eus-je dû? Isabelle Saporta, quant à elle, plaide pour qu'on lui foute la paix. À elle et à tous ces producteurs de produits de qualité étouffés par les normes, qui, sous couvert de défense du consommateur, ne visent qu'à favoriser l'agrobusiness. Savoir enfin qui nous mangeons, avant de savoir qui nous buvons. D'abord spectacle fleuve célébrant la vie, le vin naturel et certains de ses vignerons, c'est désormais un livre de Sébastien Barrier. En quelque sorte le making of du spectacle. Et enfin, finissons par un petit tour en images chez les vignerons biodynamiques du Jura, toujours dans l'optique de savoir qui nous buvons, avec ces Instants de vignes, un ouvrage auto édité par le photographe Jérôme Genée.
Les vœux de bonne année ayant été sérieusement ébranlés dans leur fondement en 2015, où le 7 janvier, de sinistre mémoire, a définitivement plombé l'ambiance et les envies d'embrassade à tout va pour célébrer la bonté annuelle, il me paraît licite de prendre 2016 avec des pincettes. Anticiper les déceptions, accidents, catastrophes naturelles, manque de neige à Noël en moyenne montagne et autres actes terroristes, afin de mieux se préparer aux désillusions à venir. Comme tous les ans, l'année ne sera pas bonne pour tout le monde, et surtout la santé. Beaucoup d'appelés, mais très peu d'élus arriveront au 31 décembre sans encombres. Le risque de mauvais millésime existe pour un maximum de gens, y compris les vignerons, mais pas qu'eux.
Déjà durement touché par le passé par le décès du chanteur Olivier Guillot dans un accident de la route, alors qu'il n'avait pas eu le temps de développer son propre cancer du colon (une autopsie a déjà été demandée et est en cours), puis par celui, plus récent, en 2010, de Francis Vacher atteint de manière totalement surprenante et imprévisible d'une tumeur au cerveau, Gilles Lecouty, le dernier membre encore vivant du groupe Licence IV se trouve sous le feu des projecteurs, suite aux révélations de l'OMS qui a officialisé la cancérogénicité de la charcuterie et du bifteck bien saignant. À deux doigts de la mise en examen pour homicide volontaire sans intention de donner la mort...
L'automne viticole tient salon, c'est devenu une habitude. Une fois les raisins coupés, pressés, encuvés, entonnés, vinifiés, le vigneron reprend son bâton de pèlerin pour aller retrouver ses copains sur les chemins pavés de plus ou moins bonnes intentions et tenter de vendre son vin, aux particuliers, aux cavistes, aux restaurateurs, aux sommeliers. En novembre, les flyers morts des salons d'automne se ramassent à la pelle, les souvenirs aussi, les regrets pas sûr...
Douche froide pour Alexandre Bain, vigneron pointu et exigeant de l'appellation Pouilly-Fumé. Tandis qu'il faisait bonne figure dans le Télérama de la semaine, porteur de l'espérance de la vigne, il s'est fait enfumer grave par l'INAO. Pour une bête de rendez-vous manqué avec l'institution (et son organisme de contrôle, l'OIVC), il se retrouve sur la touche de l'AOP, pour une durée indéterminée. On ne badine pas avec l'administration...
Si, toi aussi, tu aimes boire du vin dépouillé d'une grande partie des artifices apportés par l'œnologie moderne au service de l'industrialisation du vin, joins-toi au cortège et manifeste pour le vin naturel.
Antonin Iommi-Amunategui a de la suite dans les idées et les idées bien en place. Pour lui, aucun vin n'est innocent, surtout pas le vin naturel. En voulant faire gober à ses lecteurs la pilule de son petit livre rouge, il plaide manifestement pour une réglementation et un cadre précis, seules méthodes aptes à la reconnaissance officielle du vin naturel. Pour ce faire, il invite quelques ténors de la chose à s'exprimer et donner leur avis. Pierre Overnoy, Jacques Néauport, Thierry Puzelat, Alice Feiring... Mais pas Henry Marionnet. Va comprendre, Charles (ou Michel)! À leurs côtés, le modeste avis d'un blogueur régional, RP de sa région, vient faire le contrepoids, sans démériter, il me semble (mais suis-je réellement objectif?).
Crowdfunding vinique, le retour. Pour financer l'édition de la bible des cépages, un monument encyclopédique œuvre de toute une vie, celle de Pierre Galet, le doyen de l'ampélographie, science de la vigne et des cépages.