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C'est à la lecture de Faust food, petit opuscule de 66,6 recettes infernales paru aux Éditions Nouriturfu en 2021, que m'est venu l'idée de me faire l'avocat du diable du vin nature, en l'abordant par son angle le plus sulfureux, celui qui a paradoxalement le moins de soufre. Entre autres. Déviant était né, dans mon esprit dans un premier temps.
On savait depuis longtemps que le vin était susceptible de rendre philosophes certains buveurs invétérés ou certaines buveuses intempérantes en phase d'imbibition avancée. Malheureusement, leur discours reste, dans ce cas-là, globalement désorganisé et ne permet pas toujours de faire progresser la connaissance. Tout le contraire du contenu de ce livre remarquable, l'auteur maîtrisant déjà la philosophie avant de s'intéresser au vin.
Nouvelle partie de tsundoku* sur le blog d'Olif avec, cette fois, une pile beaucoup plus petite que la fois précédente et qui a, de ce fait, déjà entièrement étélue, et même plutôt deux fois qu'une, ce qui est un énorme avantage pour pouvoir en parler en connaissance de cause. Deux livres sur le vin, le premier sur la façon de le faire, le deuxième sur la manière de le boire et ses conséquences. Au final, le même amour pour le jus de la treille.
* je rappelle ici brièvement le principe du tsundoku, qui consiste à remplir une grille avec une pile de livres que l'on peut lire en long, en large ou en diagonale, mais dont la somme doit au moins être égale à celle des connaissances acquises à la lecture de l'ensemble des ouvrages, même si tout ça n'est pas bien clair.
Si tu t'imagines venir ici pour aligner des chiffres dans des lignes verticales, horizontales ou dans des carrés, tu fais fausse route. Soit tu as lu trop vite, soit tu es un peu dyslexique sur les bords. Le tsundoku concerne plutôt les lettres. Celles qui noircissent les pages de livres que l'on empile et qu'on a tendance à ne jamais lire. Mais pas toujours. Heureusement. Le syndrome de la "pile à lire" rassure généralement celui ou celle qui en est atteint et lui promet des heures de lecture heureuse, quand il ou elle en aura envie, une fois le courage venu et les lunettes de presbyte retrouvées. En cas d'impossibilité, rien de grave, la hauteur de la pile n'est pas limitée.
Depuis 5 ans, c'est désormais le livre de la rentrée, le manuel pas du tout scolaire consulté fébrilement par tous les cancres de l'école du vin, ceux qui préfèrent siffler des vins nature au fond à gauche près du radiateur (débranché en cette fin d'année, pour cause de restrictions budgétaires) et laisser la dégustation des crus classés et autres vins trop formatés aux tronches de premiers de la classe du WSET.
Il serait presque indécent de passer sous silence cet événement gustativo-littéraire qui s'est déroulé dans la grisaille d'un mois de novembre jurassien, tant il fut riche en émotions, en échanges, en découvertes et en dégustations. Une Tâche d'une ampleur insoupçonnée, qui est venue parachever un week-end d'anthologie. Chose promise, chose bue...
Ouh! la belle vitrine! Ça donne envie de prendre le temps d'un livre et c'est même le nom de la librairie. Le Temps d'un Livre, à Pontarlier, Haut-Doubs, massif du Jura, Franche-Comté, France, à la frontière suisse. Mais on devrait réussir sans aucun problème à trouver tous ces beaux ouvrages, et d'autres encore, ailleurs. Dans toute bonne librairie qui se respecte, en fait.
Depuis 4 ans, c'est désormais le livre de la rentrée, le manuel pas du tout scolaire consulté fébrilement par tous les cancres de l'école du vin, ceux qui préfèrent siffler des vins nature au fond à gauche près du radiateur et laisser la dégustation des crus classés et autres vins trop formatés aux tronches de premiers de la classe du WSET.
Novembre 2020. Nouvelle offensive de la Covid19. La France ploie sous le joug de l'envahisseur, tout comme une grande partie de l'Europe. On frôle la disette. Faim! Pas un seul restaurant ouvert. Soif, un peu moins. La cave est encore pleine et les cavistes restent des commerces essentiels pour lutter contre la déshydratation. Lire. Possible, mais parfois un peu compliqué quand on ne veut pas nourrir l'ogresse amazone aux deux mamelles hypertrophiées, avide de dévorer tout ce qui touche, entre autres, à la culture. Les libraires voient rouge et ils ne sont pas les seuls.
Novembre 2020. Nouvelle offensive du beaujolais nouveau, le troisième jeudi du mois. Redoutable arme de dissuasion anti-virale contre la morosité ambiante, pour qui sait choisir ceux qui font du bien à l'estomac, au cœur et à l'âme. Sulfites prohibés!
En novembre 2020, lis, bois, mange. Résiste. Prouve que tu existes.
"Autan en emporte le vent dans les voiles" pourrait être le sous-titre de cet ouvrage et la devise de Robert Plageoles, tant il a œuvré pour la renaissance du vignoble de Gaillac en préservant sa richesse ampélographique menacée par la standardisation avec l'apport de cépages réputés améliorateurs, comme la syrah ou le merlot. Grâce à lui, prunelart, ondenc, len de lel, braucol, duras ont de nouveau de beaux jours devant eux. "Aller de l'avant en faisant marche arrière", une devise chère au jurassien Stéphane Tissot, est surtout une évidence pour ne pas perdre en route tout le patrimoine vini-viticole fièrement acquis avec le temps. Poète, historien, vigneron, Robert Plageoles est un peu la mémoire de Gaillac. Il vient de coucher sur le papier ses écrits, mis en pages et en images par l'artiste, photographe et illustrateur Bertrand Mac Gaw, sous l'œil superviseur avisé de Thierry Weber, des Éditions Tonnerre de l'Est. Vignes premières, vignes de demain. Buvons sa parole, comme on a pu boire auparavant celle d'un autre vénérable, Pierre Overnoy, la mémoire du Jura, dans l'ouvrage paru en 2011 aux Éditions MetaJura.
C'est le grand confinement, jamais ma génération (et les suivantes) n'a risqué à ce point sa vie et, peut-être, vu la mort d'aussi près. C'est le moment idéal pour effectuer un repli sur soi-même et revenir aux fondamentaux, question lecture comme question pinard. La fin du monde est peut-être pour demain, en ce qui nous concerne, alors essayons de lire heureux et de dégommer nos meilleures quilles avant qu'il ne soit trop tard et que le diable ne nous emporte!
Suite de ce petit panorama automnal de la littérature vinique, qui n'en finit pas de tomber comme les feuilles mortes que l'on ramasse maintenant à la souffleuse, ce qui fait un boucan d'enfer et rend la chanson de Prévert beaucoup moins poétique. Deux d'entre eux sont déjà dans les bacs, tandis que deux autres sont encore accrochés aux branches de leurs éditeurs respectifs, même s'ils ne devraient plus tarder à se décrocher et virevolter de leurs propres ailes.
Cette éducation sentimentale au vin que Maxime Le Vigneron ne renierait pas, contrairement à son collègue de boulot Le Forestier, elle fleurit généralement à la fin de l'été, quand la fièvre vendangeuse se fait sentir et que les éditeurs s'empressent de remplir les cuves des librairies de leurs bonnes feuilles triées échappées du pressoir. Ce millésime 2019 s'annonce comme une bonne année, pour peu que l'on ne cède pas aux marronniers habituels (B&D&H&D&G), pas toujours bien mûrs, contrairement à certains guides pourtant toujours verts qui sortent un peu mieux leur épingle du jeu.
Il ne manquerait plus qu'un bouquin sur les cavistes au mois de novembre pour couronner le tout!
Mine de rien, au travers de l’histoire de la famille Madec, domiciliée à Prat-Ar-Coum, approximativement (mais pas tout à fait, c’est pour justifier le titre) la « prairie de la mer » en breton du Finistère nord, Patrick Cadour vient d’écrire le livre ultime sur l’huître et l’ostréiculture. Un genre d’internationale de ce coquillage. C’est l’huîîître finale, groupons-nous et demain. Une véritable anthologie. Une somme. Du naissain au dernier coup de couteau sur le pied (fourchette prohibée, c'est bon pour les mickeys de kermesse), avec, en apothéose finale, des recettes pour varier les plaisirs. Qu’elle soit crue ou cuite, façon cuisine de l’aber (non, je ne suis pas enrhumé!). Les abers, ce sont les fjords bretons. Des vallées fluviales envahies par la mer. C’est au bord de l’un d’entre eux, l’Aber-Benoît, que la famille Madec s’est installée à la fin du XIXème siècle, pour y pratiquer la culture de l’huître et faire face à une demande grandissante pour ce fruit de la mer, les gisements naturels n’y suffisant plus. Et c’est ainsi qu’est née la légende, perpétuée par Yvon et désormais par ses filles.
2019, l'année des extrêmes. Cette année, le printemps a été froid et la vigne a gelé. Au Nord. Cette année, l'été a été chaud et la vigne a grillé. Au Sud. Et ce n'est peut-être pas fini. +45°C dans le Gard et l'Hérault le 29 juin, record explosé dans beaucoup d'endroits, où les cultures ne se relèveront pas. Un signal d'alarme, un carton rouge chaud bouillant que la Terre nous adresse en pleine face sans que cela renvoie aux vestiaires les fautifs, ou plus exactement les complices de ce réchauffement climatique catastrophique, nous, vous, tous. Dont la majorité rejette la faute sur le voisin sans réévaluer, ni corriger ses pratiques, se disant que ça va bien aller.
Ce texte, signé Catherine Bernard, vigneronne hérault-ïque à Saint-Drézéry, dont la parcelle emblématique de la Carbonelle (qui se dore sous le soleil de juin 2017 sur le cliché ci-dessus) vient de subir de plein fouet les effets de la canicule, vous pourrez aussi le retrouver demain sur le blog du Taulier Jacques Berthomeau, sans doute assorti de ses propres commentaires. Loin de moi l'idée de vouloir lui griller la politesse, mais je le diffuse également, avec l'autorisation de Catherine Bernard, en espérant qu'il puisse toucher un maximum de gens.
C'est le printemps, le nature débourre à perdre haleine. Les bonnes feuilles sur le vin naturel poussent à la vitesse de la lumière dans toutes les librairies, y compris les moins bien éclairées, à peine refroidies par la micro ère glaciaire engendrée par les Cavaliers du froid. Le 6 mai 2019, Saint Jean-Porte-Latine a planté ses crocs glacés dans moult régions viticoles, du Sud-Ouest au Grand Est, laissant nombre de vignerons orphelins de quelques grappes. C'était le moment de brûler deux ou trois bottes de paille dans les vignes ou quelques bûches dans la cheminée, avant de se lancer dans un éventuel autodafé de bouquins sur le vin nature. En attendant Mamert, Servais et Pancrace, les véritables saints de glace des 11, 12 et 13 mai.
Antonin Iommi-Amunategui (à écrire comme ça se prononce, c'est-à-dire difficilement) est en passe de devenir le grand sherpa du vin naturel. Celui qui trace sa route devant, le sac à dos bourré jusqu'à la gueule de bons gros canons bien nature, entraînant dans sa suite une bande de trekkers assoiffés, qui ne demandent qu'à gravir l'Everest du Jajaland à grandes enjambées, afin de parvenir au sommet, là où l'air est moins sulfité. Après le Glou Guide, ouvrage gouleyant qui recense 150 pépites naturelles à petit prix, voilà qu'il enchaîne, en publiant dans sa propre maison d'éditions, Nouriturfu, un guide de vin dont vous êtes le héros. Quand je dis vous, ça peut être tout le monde. Tout celui qui le lira, en fait. Y compris Robert Parker, Michel Bettane, ou Jean-Pierre Hachette, pour peu que ce dernier s'appelle comme ça. Une sacrée gageure!
À peine retrouvé, voilà que le goût du vin de Bordeaux s'est empreint d'une grosse amertume. En pleines vendanges bordelaises, en plein "plan pauvreté" macronesque, Les raisins de la misère risquent d'être difficiles à avaler pour certains. Un ciel bien sombre sur des paysages supposés idylliques, que ce récit d'Ixchel Delaporte, documenté par 18 mois en immersion dans "le couloir de la pauvreté", traverse. Au pays du luxe et des grands crus classés. Ce couloir du luxe, un brin clinquant et surfait, se calque sur les mêmes limites géographiques que celui de la pauvreté de façon surprenante. Un paradoxe? Il faut croire que non.
Que n'a-t-on déjà pas écrit sur le vin nature? Et qui n'a déjà pas écrit sur ce sujet? Plein de gens, finalement. Une brèche s'est ouverte il y a une petite décennie. Elle est en train de s'élargir. Faut-il pour autant s'y engouffrer et entraîner toute une foule de suiveurs qui n'auront pas nécessairement de la suite dans les idées? À moins de finir par les convaincre que la vérité est ailleurs que dans le monde du vin conventionnel? L'appel du vin nature? I want to believe...
Retrouver le goût. Réapprendre à cultiver la vigne, à vinifier, sans user d'artifices, de cochonneries en tous genres, pour pallier à des déséquilibres induits par un productivisme effréné. Réapprendre à déguster et à boire, retrouver les arômes originels d'un vin produit avec le minimum d'intrants. Revenir aux fondamentaux. Pour le plaisir, pour la simplicité, pour le bon sens. Le goût retrouvé du vin, celui du vin nature, c'est une évidence. Celui du vin de Bordeaux, également. Pourquoi pas? Même si, à l'approche des foires aux vins de la rentrée, c'est loin d'être gagné! Heureusement, quelques auteurs se sont penchés sur la question. Des livres à ranger soigneusement dans le cartable, pour les lire et relire en toutes occasions.