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Le blog d'Olif - Page 8

  • Boüard et déboires, pourquoi il faut regarder Vino Business...

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    Capture d'écran ©France3

    Boüard et déboires, le film! Après le livre polémique, Isabelle Saporta récidive. Ou plutôt continue de creuser son sillon dans le vignoble, pour mettre en lumière des pratiques pas toujours gouleyantes. Ce documentaire, c'est l'aboutissement de son enquête dans le milieu des grands crus classés du bordelais, avec une sympathique incursion bourguignonne au son des merrains et des bruits de corne de vache que l'on tape.

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    Capture d'écran ©France3

    Un documentaire qui se passerait presque de voix off, où l'on peut apprécier le franc-parler de la famille Techer de Pomerol, celui de Stéphane Derenoncourt ou même de Jean-Luc Thunevin, le "bad boy" de Saint-Émilion, qui jouent franc jeu, tout à leur honneur, sans manier la langue de bois, que ce soit au sujet des pratiques vinicoles, des traitements à effectuer ou encore du prix des vins ou des parcelles. Avec une incursion au pays des pesticides, grâce, notamment, à l'éclairage militant de Marie-Lys Bibeyran, victime collatérale de ce lent poison qui affecte tous les ouvriers viticoles des domaines en viticulture conventionnelle.

     

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    Capture d'écran ©France3

    Et, pendant ce temps-là, ce bienheureux Hubert, assis sur son fût (et ses deux caisses, rajouterait la Comtesse), essaye tant bien que mal de détourner la conversation et nie toute tentative de manipulation dans la superbe promotion de son Angélus chéri au rang de Grand cru classé A dans la dernière mouture du sacro-saint classement de Saint-Émilion, qui n'intéresse finalement que les financiers et surtout pas les amateurs de vin.

     

    Vino Business, le film, c'est sur France3 lundi 15 septembre à 20h45, suivi d'un débat dans le Grand Soir 3. À ne pas manquer, évidemment!

     

    Olif

  • VDV#68: diabolo jeune!

     

     

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    VendredisduvinÀ la demande de Tiuscha, cuisinière hors pair et blogueuse tous azimuts, de Saveur Passion et du blog des news de la vallée du Rhône, la 68ème édition des Vendredis du vin impose de mettre sa casquette à l'envers pour parler vin avec un jeune, celui que l'on a à la maison ou, à défaut, un autre, rencontré dans la rue, voire à la sortie de l'école, sans être nu sous un grand imperméable. Pas question de laisser l'éducation de nos générations futures à l'ANPAA, ça ne va pas, non? Un palais, ça se prépare dès le plus jeune âge et cela peut permettre de ne pas laisser les jeunes s'enfiler n'importe quelle boisson dans le gosier, de façon totalement ludique et irresponsable. C'est bien connu, les djeuns sont influençables et ont généralement la mauvaise habitude de se gaver de sodas. Pour ne pas trop les traumatiser d'emblée à grands coups de Mouton-Rothschild ou de Cheval Blanc, il est recommandé de les accoutumer progressivement au jus de la treille. Pour cela, rien ne vaut une bonne limonade, celle du Domaine des deux Ânes. Limod'Ânes, un diabolo carignan ou grenache, selon les années, avec une superbe étiquette signée Rémy Bousquet, qui débouchonne chez lui pendant que ça bouchonne à Paris.

    Après une telle entrée en matière, ils son fin prêts pour attaquer n'importe quelle bonne bouteille qui leur tombera sous la main. Et ils laisseront la piquette au vestiaire. Et peut-être même aussi le Mouton...

     

    Olif

     

    P.S.: Vade retro Satanas et Diabolo, voilà qui ne nous rajeunit pas non plus!

     

     

  • Le vigneron de son bled

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    Son bled, c'est Montbellet (prononcer Montb'llet). Jérôme Guichard a, fort à propos, "sauvé les terres" du jeune retraité Guy Blanchard en les reprenant sous le nom de domaine Sauveterre. 2,7 hectares de vignes, dans le Mâconnais, secteur de Bouchat et Perrières, auxquelles il faut ajouter 1 hectare de gamay de Leynes, lieu-dit Creuse noire, un terroir volcanique du Beaujolais qui fait des étincelles dans les mains de Jérôme. Auxquelles il faut aussi ajouter une dizaine d'hectares de terres lorgnées par les gros céréaliers du coin, pieusement conservées dans l'optique de les maintenir en bio et de les confier à quelqu'un qui les méritera, ce qui ne devrait peut-être plus tarder.

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    Ancien "paysagiste à la Pref" de Saône-et-Loire, Jérôme Guichard a mordu au monde du vin chez Philippe Jambon, où il allait vendanger dès ses débuts, avant de l'aider à décuver, à des heures parfois indues, et autres menus travaux en cave. Visiblement titillé par le démon du vin, de préférence nature, "le Maître" l'a encouragé à vinifier. Passage à l'acte en 2010, et premier coup de maître, avec une épatante cuvée Au Bouteau d'Or, présentée en avant-première à la BiojoLeynes 2011. L'année suivante, Guy Blanchard, à la recherche d'un successeur en vue d'un départ en retraite bien mérité, lui proposait de reprendre sa ferme et ses vignes. Marché conclu! Assisté par Guy pendant une année, Jérôme Guichard vole désormais de ses propres ailes et produit des vins sans fards (et sans Blanchard) plutôt réjouissants.

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    Du vin bio, cela va sans dire, et résolument nature, dans l'esprit. En toute transparence. Le SO2, il ne sait même pas ce que c'est, ni comment on fait pour en ajouter dans le vin. Un gros travail est produit dans les vignes, soigneusement entretenues et taillées selon Guyot-Poussard, dans l'optique d'une préservation des bois pour tenter de contrer naturellement l'esca, une plaie récurrente bien plus mortelle pour les ceps que la flavescence dorée.

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    Bouchat                       et                        Perrières,

     

    Deux belles parcelles qui assurent la production des vins blancs du domaine Sauveterre, qui ont gardé leur dénomination: Bouchat, Perrières et Vin d'Montbled, issu des jeunes vignes de Perrières. Le Blanc Charmant est devenu Pet'Nat. La Creuse noire se décline en Jus de chaussettes, Creuse noire et Noir de Creuse noire. Sans parler des petites expérimentations qui traînent ça et là dans la cave et qui donneront peut-être un jour naissance à des micro-cuvées qu'il faudrait pouvoir ne pas manquer lors de la mise en bouteilles, mais, là, rien n'est moins sûr.

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    Et, pour terminer, un petit négoce vient désormais étoffer la gamme, mise à rude épreuve du fait de plusieurs millésimes difficiles successifs. 

    Olif

  • Instalitr ... (2)

    Dernières nouvelles des litrons bus cet été et instagrammés avant d'avoir un gramme, ce qui, en plus d'être politiquement incorrect en ces temps troubles d'hygiénisme exacerbé, ne nous est pas arrivé très souvent depuis bien longtemps.

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    Un américain qui n'aurait pas chopé le melon (genre c'est moi le Maître du Monde!), voilà qui est suffisamment rare pour ne pas le signaler. Un arc et une flèche en plein cœur pour ce melon de Bourgogne planté en Orégon, apte à rivaliser avec bien des melons de Cavaillon cultivés aux antipodes, voire même certains muscadets de Sèvre-et-Maine. Une bien jolie découverte, due à une expat' fraîchement mariée aux US. Longue vie à elle et son mari.

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    Erotika, ou les Dessous du cep du Gamay, par Denny Baldin, super natural winegrower du Beaujolais, également auteur de "la révélation noire", un petit pamphlet déjanté à la gloire du "Super Natural Wine", ouvrage écrit en anglais dans le texte, avant d'être traduit en français, presqu'une gageure lorsque l'on connaît le cheminement parfois tortueux des circonvolutions cérébrales de Denny.

     

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    Sept révélations noires à la gloire du plus troublant et naturel des breuvages!

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    Oh! les filles, oh! les filles! Le mouton-rothschild des vins de Savoie, ce sont les chignin-bergerons  de Gilles Berlioz, qui, chaque année, proposent des étiquettes artistiques déclinant le thème des filles et des fripons, du nom des deux cuvées. Le millésime 2013 est plutôt rond et coloré, façon Botero, grâce à deux toiles signées Mme Olif. Très joli, non?

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    Au rayon des curiosités de l'été, Tu le boa 2000, objet vinique non identifié récupéré en Touraine, chez Jean-François Mériau, domaine des Bois Vaudons. Du sauvignon élevé sous voile, avec sans doute une grosse maturité de départ et une sensation persistante de sucre résiduel. Le genre de truc qu'il faut avoir bu pour le croire.

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    Paille ou Papaye? Pas Paille, ni papaye, il goûte plutôt sec, dans un registre oxydatif. Certains les préfèrent plus sucrés, mais l'équilibre est plutôt séduisant. De L'Octavin de France, bien avant que tous les vins du domaine ne soient plus présentés à l'appellation.

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    Armélot, méli-mélo de merlot, petit verdot, syrah et aramon, jolie cuvée d'oc, vinifiée sans sulfites par un jeune couple de vignerons, issus de l'hôtellerie et fraîchement installés en Languedoc. De beaux débuts pour le Mas Sibert.

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    Vin de table, vin d'Étables, Ardèche. Une syrah 100% nature de David Auclair, de la Ferme du bout du ch'min, ramenée il y a quelque temps du salon des Débouchées à Villeurbanne. Ça goûte plutôt bien, pas trop l'étable, mais nécessite un "léger" dégazage.

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    Une cuvée d'ugni blanc sur le mode oxydatif, en l'honneur de Jade, la fille d'Olivier B.. Depuis 2001, cette parcelle lui est dédiée. Jade B. for ever!

     

    À suivre...

     

    Olif

  • Il tape sur des merrains et c'est n°1!

     

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     C'est l'histoire de deux anthropophages qui sont à table. L'un dit à l'autre:

    - Pff! J'en peux vraiment plus de ma femme!

    - Finis au moins tes patates.

    L'accueil chez Dominique Derain, à Saint-Aubin donne tout de suite le ton. On est du bon côté de la vie, celui où l'on profite des bons moments sans se prendre trop la tête. Et où on se marre bien.

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    C'est donc légèrement pliés en deux que nous sommes arrivés à la parcelle des Bans, en compagnie du Dom et de Lorenzo de' Grassi, chantre du bon vin naturel italien. Les Bans, un hectare de vignes idéalement situées en haut de Saint-Aubin, une des premières parcelles acquises aux enchères, à bon prix suite à une liquidation, par Catherine et Dominique Derain. Un acte qui a véritablement lancé le domaine en 1989, même si elle est désormais exploitée sous forme de GFA. La parcelle originelle, il faut la chercher à Gamay, lieu-dit en Vasvaux, une friche datant de l'ère pré-phylloxérique, replantée de ... chardonnay et pinot noir en 89. Toujours cultivée en bio depuis cette date, elle offre à l'œil un paysage non modifié depuis près de deux cents ans.

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    Avant de faire du vin pour lui-même, Dominique Derain a vécu un certain nombre de vies antérieures, où il a été successivement tonnelier et régisseur de plusieurs domaines, de Chablis à Puligny. Des grands domaines, d'où il a toujours réussi à "se faire virer", en tentant parfois des expériences de vinification non homologuées par ses supérieurs hiérarchiques. De son passé viti-viticole, il a gardé un indéniable savoir-faire du vin. De son passé dans la tonnellerie, il a conservé une oreille musicale et un méga sens du rythme. La preuve en image, grâce à Lorenzo de' Grassi, qui a de bien meilleurs réflexes de vidéaste que moi!

     

     

    Si les fûts sont actuellement vides, c'est que tous les vins sont en bouteilles. La faute aussi à trois millésimes consécutifs peu productifs et grêlés. Les 2013 proposés à la dégustation goûtent déjà superbement, blanc comme rouge. Étiquetage relooké pour les Bans, nouvellement carossés avec une tôle rouge dans laquelle toutes les nuances du cru se déclinent. Le 2013 goûte étonnamment l'aunis (poivré végétal croquant) et c'est très bon.

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    En bonus, un Gevrey-Chambertin 2004 qui commence à donner tout ce qu'il a dans le ventre, dans un millésime pas facile.

    Pour le reste, tout le monde sait que Dominique a les deux reins solides et ce n'est pas les ennuis qu'il a pu avoir avec l'AOC dernièrement qui vont brider son enthousiasme.

    Un foie, Derain, trois raisons de boire du Saint-Aubin!

     

    Olif

     

    P.S.: c'est les vacances, le blog d'Olif fait légèrement relâche, tout en vaquant à quelques obligations viniques. Dont une petite interview dans l'Express qui ne manque pas de style...

     

     

     

  • Ba moin en Thibon...

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    Crédit photo ©Mas de Libian

    Pas vraiment d'humeur à chanter créole, pourtant! Les catastrophes météorologiques se suivent et ne se ressemblent pas toutes. Manque plus que le tsunami et une nouvelle glaciation pour être pratiquement exhaustif! Après le gel, la grêle et les inondations, place aux tornades. C'est la dèche! Même les saints ne protègent plus leurs administrés, quelle injustice. Just a reçu son lot de malheurs humains au camping, Marcel n'a pas été épargné. Cep de vigne, ce n'est pas le pied comme métier, en Ardèche!

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    Crédit photo ©Mas de Libian

     

    Les millésimes se suivent, ne se ressemblent pas mais auront les mêmes conséquences, au Mas de Libian, chez Hélène et Catherine Thibon. Après les problèmes de cuverie en 2012 (responsables de la perte sèche d'une grande partie des vins), un millésime compliqué à tout petit rendement en 2013 (avec la coulure du grenache), 2014 aura été sinistrée par la violence d'une tornade estivale, hâchant menu les vignes sur pied.

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    Crédit photo ©Mas de Libian

     

    Une fois de plus, il va falloir réapprendre le geste qui sauve les vignerons! Ça va twister dans les verres, La Calade vaut bien une tornade!

     

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    Olif

  • La cadette du Marmandais

    "Ah! Ah! Ah! oui vraiment

    ... Stéphanie Roussel est bon enfant!"

     

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    Tandis que Mme Olif s'essayait virtuellement au maniement de la pipette, Stéphanie Roussel, la seule vigneronne au monde qui sait rester jeûne face à l'adversité, a tiré un Coup franc magistral en pleine lucarne. Goaaaal! Oui, dans le Marmandais, on ne cultive pas que des tomates, qu'on se le dise. Même si, curieuse et gourmande de tout, Stéphanie a fait le forcing auprès d'une vieille dame du cru pour récupérer des graines de variétés anciennes, pour cultiver son propre potager, entre deux coins de vignes, le tennis et la piscine, reliquats du temps où elle avait des associés.

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    Depuis qu'elle a racheté les parts des investisseurs anglais qui avaient mis des billes dans Lassolle, Stéphanie Roussel revit. "Elle s'est endettée pour 120 ans", mais est redevenue la seule maître de Lassolle. Libérée d'une entrave, elle peut désormais se réinvestir comme bon lui semble dans ses vignes, dans ses vins et dans son "château". Se libérer de la contrainte du bois, en éliminant progressivement les barriques pour les remplacer par des cuves où son vin s'épanouit mieux. D'autant mieux qu'il aura été bercé par Pink Floyd, Beethoven ou Mozart, qui tournent en boucle sur le lecteur CD placé de la cuverie. "Mes vins, ils aiment être élevés en musique, ça leur fait du bien!" En musique et par gravité, avec le moins possible d'intervention humaine du moment qu'ils évoluent bien.

     

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    Les raisins, eux, ils sont élevés en compagnie des petits lapins et des chevreuils, qui ne sont même pas effrayés par la proximité de la propriété et les éclats de voix de Stéphanie. Quelques grains restent bien sur le tapis, mais ça fait partie du jeu. Pratiques biodynamiques, inspirées de son modèle bourguignon, Lalou-Bize Leroy, grande dame du vin, dont elle admire l'aura et les vins. Du Bordeaux, si proche (le Marmandais jouxte l'Entre-deux-mers, dont il est le prolongement naturel), elle se verrait bien en vinifier un jour. Par défi! Parce qu'avec son "modeste" terroir du Marmandais, elle est déjà capable de s'en approcher beaucoup.

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    Lassolle 2010, assemblage de cabernet franc, cabernet sauvignon et merlot en a d'ailleurs bien l'air. "Merde, j'ai fait du Bordeaux!", s'est-elle exclamée à la dégustation! Elle voulait même l'appeler ainsi par boutade. Pas déontologique, ni envisageable, mais ce vin, capable de rivaliser avec bon nombre de crus de Gironde, possède même une buvabilité bien supérieure.

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    Coup franc 2008, issu des vieilles vignes de cabernet, marque au but à tous les coups. Mais le grand choc ici provient de l'abouriou, cépage autochtone authentique et rustique. De l'ancien rouge qui tache, désormais décliné dans la gamme Ad Naturam, avec le blanc qui tentait et le rosé qui touchait.

     

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    "Ah! Ah! Ah! Oui vraiment

    Stéphanie Roussel est bon enfant"

     

    Olif

  • C comme Ça...

     

    "..., lalalala!

    Je n'veux pas t'abandonner mon bébé!"

    frédéric palacios,mas de mon père,côtes de la malepère,

    Pas sûr que Frédéric Palacios ait le cœur à la chansonnette en ce moment, après le méchant coup de grêle que l'Aude a reçu début juillet. Le Mas de son père a particulièrement morflé, réduisant à néant tous les espoirs permis par le millésime. Mais j'espère néanmoins que ce petit air contribuera à lui redonner du baume au cœur.

    frédéric palacios,mas de mon père,côtes de la malepère,

    Une fois de plus, la solidarité vigneronne n'est pas un vain mot. Les vignerons de l'Aude ont spontanément répondu présent pour un don de raisins, qui devrait permettre à Frédéric de vinifier en 2014. Et une souscription en primeur a été mise en place pour l'achat complémentaire de raisins destinés à l'élaboration d'une cuvée "La part de l'orage". En vente 60€ le carton de 6, un vin qui ne pourra être que bon, puisqu'il aura le goût de l'amitié. Celle de Laurent Bazin, entre autres, fidèle parmi les fidèles. Le vin de ses amis est aussi notre ami!

    Pour suivre au plus près l'actualité du Mas du père de Frédéric Palacios: Soutien à Frédéric Palacios sur Facebook.

     

    C comme Ça, 100% carignan du Pays d'Oc, millésime 2010, C pas autrement et C drôlement bon!

     

     

    Olif

     

  • Les nerfs en pelote

     

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    "L'origine du monde basque" de Gustave Courbif ©

    Un béret vissé sur le crâne, Gustave Courbet eût-il peint cette origine du monde basque, au cœur des Aldudes, cuisses serrées et maillot mal épilé? Pas sûr! La touffe hirsute peut pourtant s'expliquer par la météo de ce début d'été 2014, plutôt bien arrosé, limite chasse d'eau détraquée. Un amas de flotte tombée du ciel le 4 juillet s'est déversé en de multiples robinets jusque dans la Nive, du côté de Saint-Jean-Pied-de-Port. Retour de manivelle, le niveau est monté de 4 mètres en quelques heures, submergeant les ponts et occasionnant de gros dégâts essentiellement matériels, ce qui eu néanmoins pour effet de mettre les nerfs de nombreux Basques en pelote. Coulées de boue, terrains glissants, routes coupées, maisons inondées, voitures emportées, animaux noyés aux abattoirs au lieu d'être égorgés, piments assaisonnés, vignes en terrasses terrassées, rien ne fut épargné au pays du béret, qui s'est retrouvé légèrement de travers, l'espace d'un instant.

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    C'est cette vision post-apocalyptique qui s'offrait aux regards des touristes juillettistes, pélerins, randonneurs ou marcheurs en sandales, espadrilles ou basquettes baskets. Vert, évidemment, et rouge, comme cette terre argileuse en maints endroits éboulée, les couleurs du Pays basque ne sont pas usurpées. Mais aussi pluvieux soit-il, un séjour basque ne manque jamais de piment. Souvenirs de vacances, tout près d'Espelette...

     

    Urkulu

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    Que tu avances ou que tu recules, tous les chemins mènent à l'Urkulu. Comment veux-tu? Ce gentil sommet, au pied du col d'Arnosteguy, à peine à l'écart des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, est couronné des vestiges d'une tour romaine de 3 mètres de haut pour 20 mètres de diamètre. Un timing serré et une météo capricieuse nous empêcheront d'aller en vérifier les mesures, mais rien que la balade sur les crêtes vaut le détour.

     

    Xipister Etxekoa

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    La tabasco basque! Mélange original créé à base de piment d'Espelette frais, ce condiment relève sans emporter et égaye pâtes, riz, viandes ou poissons. Hipster? Non, Xipister! Et t'sais quoi? C'est succulent!

     

    Cidre

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    Si l'on en croit la "petite et véritable histoire de la pomme et du cidre", contée sur le site du domaine Bordatto, le cidre, c'est basque. Point. Tout comme Adam, célèbre berger qui a fini par en croquer, au grand désespoir de la pauvre Ève, tombée aussitôt dans les pommes. Après avoir goûté Txalaparta, n'importe quel breton, normand ou québecois devrait en convenir. Txalaparta, c'est un instrument de musique basque. C'est aussi le son qui est produit quand on en joue, un son qui évoque le galop d'un cheval et une succession d'improvisations. Txalaparta, c'est désormais aussi le nom d'une des cuvées du domaine Bordatto. Une cuvée non improvisée, mûrement réfléchie, élaborée à la manière d'un vin blanc, avec deux variétés de pommes anciennes sur un terroir spécifique. Txalaparta, ce sont de fines perles de pomme qui galopent dans ton palais comme un pottock sur les crêtes d'Urkulu. Txalaparta, c'est la révélation de ce que peut être un grand cidre de gastronomie.

     

    Vin

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    Lur umea, le petit de la terre. AOP Irouléguy, de Pascale et Bixintxo Aphaule, vignerons, cidriers et enfants du haut pays basque. Le domaine Bordatto une nouvelle fois à l'honneur, avec ce rosé 100% tannat, unique cuvée sortie de leur chai en 2012, parce que le millésime se prêtait plutôt bien à l'élaboration d'un vin rosé de caractère. Ne possédant que peu de vignes (1ha) et devant faire face à de faibles volumes depuis quelques années, Bixintxo se voit contraint de décider dès la vendange du destin du "petit". Après un rouge léger vinifié sans sulfites en 2010, il a sorti le grand jeu en 2011. Joko, le jeu et l'alliance de la pomme et du raisin. Mutage sur marc avec de l'eau de vie de pomme. Un coup de poker et une grande réussite, d'une finesse incomparable, qui renvoie dans leurs 22 pas mal de vins doux naturels de plus prestigieuse renommée, souvent un peu lourds et plombés par l'alcool. 

     

    Cochon

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    Il est mignon, le petit cochon basque. Une race sauvée de l'extinction par une poignée d'éleveurs et qui gambade en semi-liberté dans le pays Quint. Visiter la ferme de Pierre Oteiza, aux Aldudes, est un moment riche en émotions et en saveurs. Tellement bon, le petit cochon, de la queue aux oreilles, qu'on ne peut s'empêcher de vouloir en ramener un à la maison. En kit, évidemment, à monter soi-même! À la rigueur en peluche, ça amuse les (grands) enfants (et leur mère).

     

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    Arrambide

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    Impossible d'aller dans les Pyrénées sans manger aux Pyrénées! À Saint-Jean-Pied-de-Port, la table gastronomique de Firmin Arrambide, où œuvre désormais son fils Philippe, est un must. Le cadre semble immuable, tout comme le sommelier et maître d'hôtel, à l'humour particulièrement aiguisé. Des retrouvailles 6 ans après, tout juste si mon rond de serviette était encore à sa place. Les premiers cèpes de la forêt d'Iraty, juste magnifiques, étaient exposés à l'entrée avant de finir dans l'assiette. Sans malheureusement figurer dans notre menu, mais le chef nous a proposé une belle cuisine fraîcheur, avec des produits de qualité. La carte des vins est d'un classicisme à toute épreuve.

     

    Biarritz

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    Aller au Pays Basque sans faire escale à Biarritz, c'est un peu comme traverser l'Allier sans s'arrêter à Charroux. Une lacune incommensurable qui ne nous aurait pas permis d'assister à ce défilé de burqas de bain sur la plage, tandis que les surfers s'en donnaient à cœur joie dans un océan un brin agité du bocal. Pause tapas chez Puig et Daro, rue Gambetta. Tables hautes en balcon sur la rue, chouettes ardoises de charcuterie espagnole ou d'anchois, assiettes de chipirons ou de poulpes et belle sélection de vins, avec deux références jurassiennes (domaine de Saint-Pierre et Jean-Michel Petit). Bravo! Irouléguy rosé 2012 d'Arretxea, tout en fraîcheur acidulée, idéal avec les tapas. Une jolie adresse, toute simple, pour pas (trop) cher.

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     Olif

  • Vins natures dans la nature et aux Jardins: après la Mailloche, un tour aux Tourillons!

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    Stéphane Planche, le caviste-sommelier des Jardins de Saint-Vincent en Arbois, le vin nature, c'est son jardin et une seconde nature. Un double concept qui a désormais fait ses preuves: déguster du vin nature à même la parcelle qui l'a produit. Après En Chaudot (pour une dégustation mémorable au milieu des vaches), Château Chalon (et l'embrasement du Puits Saint-Pierre) et la Mailloche il y a deux ans (les pieds dans la marne jaune, avec une jolie perspective sur le domaine de l'Octavin, une dégustation mystérieusement portée disparue du blog au creux de l'été 2012), les Tourillons ont eu le privilège de recevoir la quatrième édition de ces "Vins natures dans la nature", orchestrée par le jardinier de Saint-Vincent. Les Tourillons, là où tout a commencé pour Renaud Bruyère et Adeline Houillon. Sans doute pas l'un des plus beaux terroirs arboisiens, mais un terroir avec vue. Depuis cette parcelle complantée de chardonnay, savagnin et trousseau, la soirée fut particulièrement bien jardinée et organisée par Stéphane Planche et Renaud Bruyère.

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    Une fois le cadre posé, dans le soleil couchant et le nez dans le verre, il n'y avait qu'à se laisser porter par l'enchaînement des cuvées et des millésimes. Prometteur Arbois blanc 2013, assemblage de chardonnay et de savagnin dans les proportions de la parcelle des Tourillons, tiré sur fût, encore sur des notes fermentaires. Le même, en 2011, déjà bien posé, et, pour finir les blancs, un Arbois-Pupillin 2012, pur chardonnay majuscule, à la grande dimension argileuse pupillanaise.

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    Quel plus beau spectacle qu'un verre de ploussard dans le soleil couchant? Et quel ploussard! Cet Arbois-Pupillin 2012 presque orange, c'est du rouge, avec de magnifiques petits tanins fluides, qui glissent dans le gosier en laissant néanmoins leur empreinte sur les papilles. Vin de soif, donc, mais pas uniquement, car doté d'une grande personnalité. Dans un autre style, avec une robe plutôt groseille, l'Arbois trousseau 2012 détonne et étonne. Du jus de grenade bio qui te pète à la gueule, avec une petite astringence rustique que j'aime beaucoup et qui accroche au palais. On en boirait presque au petit déjeuner! Le 2011 est un ours polaire (© Du Morgon dans les veines), dont il ne reste plus beaucoup d'exemplaires. Heureux les chanceux qui en ont gardé un peu, c'est juste magnifique. D'ailleurs, je crois qu'il m'en reste une ou deux bouteilles.

     

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    En bonus, un rouge 2013 tiré du fût, supposé problématique car parti d'emblée sur l'acétate. ll revient pourtant très bien, même s'il ne devrait pas être commercialisé et plutôt destiné à devenir le vin des vendanges 2014. Ce qui devrait d'ailleurs attirer un maximum de vendangeurs chez Adeline et Renaud cette année, à l'heure du repas. Et puis, Les oubliés de Paname, cette  fameuse cuvée de vendanges tardives faite par Renaud avec les raisins "oubliés" par les vendangeurs parisiens de Stéphane Tissot en 2009. Dans le genre surmaturé (presque) sec, une petite merveille.

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    Vins natures dans la nature, quatrième, et un concept toujours aussi séduisant. À pratiquer de préférence par une belle soirée ensoleillée du mois de juin pour mieux profiter du paysage et des vins, avant de danser autour d'un feu de la Saint-Jean.

     

    Olif

     

    P.S.: en bonus photo, Vins natures dans la nature 2012, ou Arbois vu depuis la Mailloche, versant Octavin. De bien belles images qui se passent de commentaires!

     

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  • VDV#67: rencontres du troisième type au fond à gauche

     

     

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    VendredisduvinÀ la demande du belgo-suisse allemand amateur de bières rebelles et de vins libres, la 67ème édition des Vendredis du vin impose de sortir de sa tanière pour aller à la rencontre des énergumènes qui font du vin. Des gens parfois comme nous, comme vous, mais pas toujours. Pour les rencontrer, il faut savoir sortir de sa cave pour aller dans la leur, et ne pas rechigner à marcher dans les vignes. Aller dans le vignoble, là où l'on a plus de chances de voir ce genre de bestiau, ou, pour les Parisiens, fréquenter les tasting mondains et autres laboratoires du vin, à moins que l'on ne préfère des manifestations bobo de moindre envergure avec vignerons potentiellement allergiques aux sulfites. Plutôt que de tout bêtement dévaler 4 à 4 les escaliers de sa cave, au risque de se fracasser la cheville ou la tête en ratant une marche ou en buvant les dernières bouteilles de grand cru classé de Bordeaux ou d'ailleurs, que l'on n'a pas manqué d'acheter lorsque l'on était jeune et con, totalement ignorant de ce qui fait la réelle qualité d'un vin.

    «Par ces bouteilles, souvenir de vos voyages dans la galaxie du glou, faites-nous revivre vos rencontres du 3e type avec ces vignerons qui ont fait du monde du vin, votre passion indestructible».

    Voilà ce qu'il nous a dit en substance, l'apothicaire italo-austro-hongrois-brusseleir, ex alsacomaniaque, dont on ne sait plus bien quelle a pu être sa véritable nationalité un jour, si jamais il en a eu une. Force est de reconnaître qu'il me suffirait de recopier ici une bonne moitié de ce blog, dédié essentiellement à mes pérégrinations dans le vignoble, parce qu'il y a belle lurette que je suis convaincu que la vérité n'est pas dans le verre, mais dans l'œil du vigneron, voire dans sa tronche, ce qui nécessite de partir à la découverte autant que faire se peut. Mais je ne la jouerai pas petit bras et vous aurez droit à de l'inédit, du tout frais et du récent. Batifoler dans le vignoble, afin d'y rencontrer le troisième type au fond à gauche, n'est donc pas un exercice qui m'est trop difficile. Mon type à moi ne ressemble pas à E.T, même s'il lui arrive parfois d'avoir les yeux globuleux et le téléphone rivé à l'oreille pour appeler à la maison. Non, l'objet de la quête de ces VDV, c'est "l'intra-terrestre", ce type au teint basané, à la peau rugueuse, aux yeux rougis par le soleil, parfois chaussés de lunettes noires, qui a du mal à se passer de mettre les mains dans le sol de sa vigne pour creuser son sillon et révéler son terroir.

     

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    Le troisième type de la photo (celui qui est juste devant les deux filles, que l'on croirait issues du tableau figurant plus haut, après qu'elles aient déchaussé leurs verres) semble sorti tout droit d'un film d'espionnage. C'est pourtant un vigneron. Son nom est Bouchet. Jean-Philippe Bouchet. Un amour(re) de vigneron rencontré de prime quelques mois plus tôt sur un salon breton festif et retrouvé, peu de temps après dans la cave d'un domaine voisin, lors d'un autre salon où il était invité. Un gars bien sympa, Jean-Phi, quoique un peu collant en fin de soirée. Mais un vainqueur. Un vrai, si l'on en croit Ingrid, sa douce moitié, que l'on est bien content d'avoir rencontré aussi. Tout aussi photogénique, voire beaucoup plus, mais souvent en mouvement et plus difficile à saisir dans l'objectif, c'est regrettable.

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    Quand il est au service, Jean-Philippe enchaîne les aces. Plop! Plop! Appliqué, le geste sûr et alerte, il vrille les bouchons sans trembler. Le vin atterrit dans les verres avec une grande précision, même avec les lunettes sur le front. Entre Jean-Phi et Ingrid, il y a de l'amour, mais il y a aussi des mourres. Le Clos des Mourres est né de leur union et de leur passion pour le vin et la salade: 5 hectares dans le secteur de Cairanne, auxquels il faut désormais ajouter 10 hectares de vignes et de cave, situés à Vaison la Romaine.

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    De biens jolis vins (NoVice, Tandem, Origines...), avant de finir Pompette. Blanc (grenache, clairette et bourboulenc) ou rouge (aubun et tempranillo, un assemblage qui vous prend à la fois aux burnes et aux tempes), remarquables par leur fraîcheur, leur flouté et leur buvabilité qui n'a rien de sudiste.

     

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    Le quatrième type rencontré ce jour-là s'appelle Édouard Fortin. Il écrit sa propre histoire avec une nouvelle cuvée Solidarité, faite de raisins en provenance du Rhône sud, pour pallier encore un peu à la destruction criminelle de toute sa récolte 2013 dans l'incendie qui a détruit la cave de Robert Curbières à l'automne. Solidarnosc, Édouard!

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    Rencontres vigneronnes de tous types, donc, le week-end de la Pentecôte au domaine Gramenon. Du vin dans les safres, sans oublier un petit salut à "Mémé san", les grenaches centenaires du domaine, rencontrés également à plusieurs reprises dans le verre, version grands formats et vieux millésimes, grâce à la générosité de Michèle Aubéry.

     

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    Olif

     

     

  • La Fontude, le vin à la ferme

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    Profession: vigneron éleveur. De moutons. Et, à la Fontude, l'agneau du Salagou n'a pas un sale goût, au contraire. Lui, François Aubry, ingénieur. Elle, Sophie Valin, vétérinaire. Un grand projet commun et un retour à la terre: associer vignes et élevage, sur les contreforts du lac du Salagou, cette perle rougissante nichée au fin fond de l'Hérault. Les brebis paissent en liberté sur les terres défrichées des coteaux du Salagou. Une stabulation libre intégrale, avec un abri possible pour les bêtes en cas de pluies ou de fortes chaleurs. L'idée de départ était de restaurer et entretenir un espace végétal, de ne pas le laisser à l'abandon, pour préserver le patrimoine paysager, la flore et le faune. La production de viande d'agneau, magnifiquement goûteuse, s'est logiquement imposée dans un deuxième temps, le cheptel s'accroissant progressivement.

     

    Les vignes se trouvent à Octon. Quelques hectares de vieux cépages sauvés de l'arrachage. Terret bourret, carignan, cinsault, grenache, aramon, sur de beaux terroirs cultivés en bio et amendés avec le compost produit par les brebis. Premier millésime en 2003, avec un potentiel flagrant. La cave, il faut la chercher du côté de Brenas, sur les hauteurs, à quelques kilomètres de là. Dans un environnement plus pastoral que viticole. Construite pour la vendange 2005, juste à côté de la ferme, en paille fourrée de bouteilles (vides), un excellent isolant à moindre coût. Ce qui, du coup, n'a pas laissé beaucoup de temps à François pour s'occuper des vignes, un peu livrées à elles même cette année-là. Résultat, un vin "compliqué", en magnum uniquement, que le vigneron n'a jamais aimé et pas commercialisé. Ceux qui le goûtent sans aucun préjugé le trouvent pourtant fort bon et c'est le compagnon idéal d'une épaule d'agneau de la Fontude cuite au barbecue et du plus parfait tian de ratatouille mangé à ce jour.

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    Les vins, élevés dans la plus grande simplicité et sans additifs œnologiques, arborent des étiquettes simples, reflétant l'esprit qui règne ici. La tête de brebis s'est imposée naturellement pour la cuvée Entremonde, assemblage en raisins de carignan, aramon, grenache et cinsault, vendangés et vinifiés ensemble. Le blanc remet le facteur sur le vélo. Et c'est Jour de fête. Celui de Tati, évidemment, dont le facteur s'appelait aussi François, coïncidence troublante. 100% terret bourret, récolté juste à point, c'est à dire pas trop mûr, et élevé sur lies fines, ce qui lui donne une finesse et une fraîcheur incomparables. Deux vins emblématiques du domaine, auxquels il convient de rajouter la Fontitude, du cinsault en macération semi-carbonique, parfois complété de carignan ou d'autre cépage. Amarèl, carignan complété de 30% de cépage blanc, du terret, possède un profil très intéressant. Toujours dans un souci de fraîcheur, évidemment.

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    Olif

  • Dans ses vignes...

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    Dans les vignes, Catherine Bernard y a passé du temps et elle en passe encore. Elle en a même fait un livre. C'est à la Carbonnelle qu'elle a commencé à aller au charbon, en 2005, quand elle a plaqué le journalisme, après mûre réflexion, pour faire du vin. Ancienne correspondante de Libé dans le Sud de la France, basée à Montpellier, elle s'est lancée dans une formation viti-œno. Un retour à la terre, en quelque sorte. Fille du muscadet, elle avait envie de blanc. Compliqué, dans le Sud. Surtout dans ce coin-là. Alors elle fait du rouge. Et du rosé, aussi, un peu. Quand on arrive de Saint-Drézéry, il faut déjà emprunter le "boulevard de la chimie", une vaste allée qui traverse des vignes sous perfusion, plantées sur des sols qu'il faut parfois étayer avec des parpaings pour lutter contre l'érosion, avant d'arriver au lieu-dit la Carbonnelle.

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    La Carbonnelle, c'est un peu plus de 3 hectares d'un seul tenant, plantés de mourvèdre et de grenache. Du grenache? Du Marselan, plutôt, ce qui n'était pas initialement écrit sur l'acte de vente. Issu d'un croisement entre grenache noir et cabernet sauvignon, il s'est avéré finalement être une chance pour l'ex néo-vigneronne, car il apporte une acidité et une fraîcheur dans ses vins, ce qui lui plaît plutôt bien. Bosseuse acharnée, elle a remplacé pendant des années le jogging matinal par du "pioching". 1h30 tous les jours, pour faire revivre ses sols grâce à une conversion en bio. Pour le travail du sol, elle pratique désormais l'entraide avec un collègue, qui s'en charge pour elle, tandis qu'elle s'occupe de traiter ses vignes à lui.

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    Depuis, quelques parcelles de cinsault sont venues étoffer le "domaine". Et des nouvelles plantations sont en cours. Notamment du terret bourret. Du blanc, un vrai du Sud, qui n'a pas chopé le melon. Un raisin apte à étancher la soif de Catherine! Et, enfin, des haies d'arbres fruitiers vont venir séparer toutes ses plantations de celles des voisins, qui, comparativement aux siennes, font un peu peine à voir.

     

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    Vigneronne "sans cave fixe", depuis son installation en 2005, elle va enfin s'établir, pour préparer l'avenir et la relève qui va bientôt arriver, et faire construire sa propre cave, à proximité de ses vignes. Parce qu'il en faut bien une, de cave, même si elle avoue ne pas y faire grand chose. Un minimum quand même, pour arriver à commercialiser quelques milliers de bouteilles d'un exquis vin de pays de l'Hérault, auquel il faut aussi ajouter un Rosé de table et un Vin de table rouge, aussi vite bus que produits.

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    Dans la cuisine, elle s'y plaît plutôt bien, travaillant tous les restes de la vigne, à accompagner d'un verre de vin. Recettes de (s)a vigne, comme la morue en raïto, plat typiquement provençal à boire avec un Bandol rouge (mais pas n'importe lequel!) ou, pourquoi pas?, un Arbois rosé à prononcer à l'espagnol (José).

     

    Olif

  • VDV#66: assis sur le bord de la route 66...

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    Roussillon : vignoble aux roux sillons (chez les vignerons qui labourent, tout du moins).

    Entre Tech et Agly, le vignoble du Roussillon ne marche pas sur la Têt, il l’enjambe. Ces trois fleuves côtiers des Pyrénées-Orientales délimitent schématiquement trois grandes zones géographiques au sein de ce gigantesque amphithéâtre catalan. Du calcaire des Corbières aux schistes de Collioure et Banyuls, en passant pas les alluvions de Rivesaltes, les marnes feuilletées de Maury et les îlots granitiques de Lesquerde, la diversité du paysage et des sols est grande. Ici, le grenache est roi, mais il n’est pas seul. Décliné en trois couleurs, noir, blanc et gris, il donne naissance à toute une gamme de grands vins secs mais aussi à des vins doux naturels, à Banyuls, Rivesaltes ou Maury. À ses côtés, on cultive la majorité des autres cépages méditerranéens : carignan, syrah, mourvèdre, muscat et quelques raisins spécifiques, comme le macabeu ou le lledoner pelut, qui donnent des vins secs à forte personnalité.

    Durement touché par la crise viticole, un vent nouveau, qui n’est pas la tramontane, souffle depuis quelque temps sur le vignoble, grâce à la vague d’installation de jeunes vignerons, souvent orientés vers une viticulture propre et/ou une vinification naturelle. Tout heureux de récupérer à bas prix de vieilles vignes plus ou moins abandonnées sur des terroirs d’exception, ils créent une saine émulation qui profite également aux autochtones de référence, implantés parfois depuis longtemps, et garants de la transmission du patrimoine.

    Passé en peu de temps d’un productivisme effréné à une viticulture exigeante et qualitative, le vignoble du Roussillon est en quête d’une véritable reconnaissance auprès des amateurs de vins. Les vignerons du Roussillon savent pertinemment qu’ils produisent le meilleur vin de la planète, il ne leur reste plus qu’à le démontrer et le faire savoir.

     

    Vendredisduvin

    Le Roussillon, c'est la route 66, celle des P.O., que notre bienaimée ex-présidente à vie des Vendredi du vin nous a demandé de suivre. La mienne s'arrêtera dans le 34, ce dernier vendredi de mai, avec un bref passage à Lisson pour saluer Iris, mais j'ai le sentiment que mon cheminement devrait me ramener rapidement dans le 66, tant j'aime creuser ce Roussillon vinique, entre terre, mer et montagne, qui me colle (ioure) à la peau et dont il ferait beau voir que je sois banni (yuls) un jour!

    Mais fi des jeux de mots à deux balles. Le Roussillon, dites-le avec des fleurs, parce que les vins de là-bas, Oh! que c'est bon!

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    Sous la protection naturelle du Canigou, la grande montagne pyrénéenne qui n'est pas faite pour les chiens, le Roussillon a des atouts à faire valoir. À condition de ne pas rester pas assis sur le bord de la route 66 (avec le blues et les cigales) ...

     

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: le 1er juin, tous ceux qui ne voudraient pas boire le bouillon collectivement seraient bien aviser de glisser jusqu'à Clisson, cœur du Muscadet, pour s'en jeter un petit verre dans une céramique de premier choix.

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  • J'aime le vin naturel et je vous emmerde!

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    C'est curieux chez les soi-disant critiques de vin cette manie de faire des phrases ... anti vins natures. Le bashing, dénigrement à la mode, touche toutes les classes du Mondovino. Yohan Castaing, auparavant connu sous le pseudonyme pompeux d'Ambroise Chambertin, directeur éditorial de la revue Anthocyanes, rien ne l'exaspère plus que d'entendre sans arrêt parler de vin "naturel". Alors, comme il est énervé, il en parle. Ben voyons! Son texte n'est ni plus ni moins qu'une nouvelle charge contre les biocons, article fondateur du plus grand dégustateur français du monde, dont il se réclame. On n'est pas près de grimper d'un level au jeu du plus (bio)con! Mais, n'est cependant pas Michel Bettane qui veut! Petite nouveauté, les blogueurs et les journalistes vendus à la cause du "nature" en prennent gentiment pour leur grade, de vils êtres en mal de "(re)connaissance". Les amateurs de vins naturels? Forcément des bobos écolos, bonjour le poncif! On tient donc les responsables: les cavistes, sommeliers (non, pas toi Manu!), journalistes, blogueurs, qui, en encensant ce type de production, incitent les vignerons à en produire davantage. Je n'arguerai pas sur le fait qu'un journaliste d'un tel standing, soucieux de s'en prendre à l'étymologie, devrait un peu mieux soigner son orthographe, ce serait bas. Mais le soufre avec deux "f", c'est quand même disqualifiant d'entrée de jeu, surtout pour un professionnel du vin.

    Finalement, même si Jules Chauvet est appellé à la rescousse , on ne peut pas dire que l'argumentaire des "anti" varie beaucoup. Oui, le vin n'est pas un produit naturel, mais on continuera à l'appeler comme ça, parce que tout le monde sait ce que c'est. Et non, ce n'est pas une mode éphémère. Même si elle s'amplifie, elle dure depuis plus de 30 ans, maintenant. Les producteurs de "nature", quant à eux, progressent à grands pas, canalisent et/ou évacuent une grande partie des soi-disant défauts œnologiques de leurs vins, tout en gardant la même approche peu interventionniste en vinif. C'est en tout cas mon ressenti après plusieurs grandes séries de dégustation sur les différents salons printaniers auxquels j'ai participé (Vinicircus, Biojoleynes, Vins libres). Ce texte aux pigments amers, c'est (sans doute?) une réponse au récent plaidoyer pour le vin naturel d'Antonin Iommi-Amuna t'es qui?, qui cumule avec bonheur les casquettes de journaliste/blogueur/organisateur de salon de vins naturels, trois raisons de vouloir le fustiger. Il est vrai qu'il est aussi un peu bobo.

    Le paragraphe le plus intéressant du billet d'Ambroise, c'est finalement dans les commentaires qu'on peut le lire, sous la plume d'un certain Erix. Ou comment le bon sens amateur peut (parfois) l'emporter sur la mauvaise foi professionnelle.

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    Alors, oui, moi aussi, j'aime le vin, j'aime le vin naturel, je suis plutôt écolo, je suis bobo et je vous emmerde*.

     

     

     

    Olif

     

    * Solange, quand elle te parle, ça fait mouche à tous les coups.

     

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    P.S.: Bobo, c'est un peu plus qu'une insulte, c'est un phénomène sociologique complexe que Laure Watrin et Thomas Legrand ont tenté de décrypter en 267 pages aux édition Stock. Et c'est certainement moins pire que la beaufitude franchouillarde des buveurs de grands crus classés.

     

    P.S.2: et pendant ce temps, le petit père fondateur de la république des biocons nous pond une nouvelle mouture de sa grande œuvre pour déplorer "la tragédie du chenin". Les biocons, versant vignerons "natures" de Loire, qui galvaudent ce si grand cépage qu'est le chenin. Sauf que, détail de poids, c'est quand même en grande partie grâce à certains d'entre eux qu'il a retrouvé ses lettres de noblesse.

     

    P.S.3: pardon si j'ai été grossier.

     

  • Instalitr ...

    Histoire de bouger (un peu) le blog, inauguration d'une nouvelle catégorie: les Instalitres. Kézako? Instalitres, ce sont des Instagram liquides, publiés sur mon compte Instagram leblogdolif. Une photo de bouteille, trois mots pour la commenter, un vrai truc de fainéant auquel je ne pouvais pas échapper. Petit récapitulatif non exhaustif à l'intention des lecteurs purs et durs du blog, ceux qui ne s'aventurent guère sur les réseaux sociaux, mais pour les autres aussi.

     

     

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    Vin et grenouilles, un accord primordial à travailler, de mars à avril, la saison de rana temporaria, la véritable grenouille rousse de Franche-Comté. L'Arbois savagnin 2009 du domaine de la Loue (Catherine Hannoun) a fait coasser de bonheur!

     

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    Deux hispanisants se rencontrent sur une table jurassienne, avec une pensée pour Bernard Clavel. José (prononcer [xosé]), l'Arbois poulsard rosé 2012 du domaine des Bottes rouges (Jean-Baptiste Menigoz), a fait connaissance avec jésus de Morteau, de la maison Bouhéret (en réalité une bête saucisse sur la photo, cuite au four dans un bain de poulsard). Comme un genre d'accord parfait!

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    Il a tout du Felhuns, fait l'autre (comme aurait pu le chanter Boby Lapointe). Un blanc original du Haut-Fenouillèdes, majorité macabeu avec une pointe de grenache, vinifié grappes entières, avec une partie en mode oxydatif. Mercé Vincent Balansa du domaine La Boria.

     

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    In Cornas veritas (en Allemand dans le texte). Ach so! Une große quille, dans un millésime caniculaire d'une grande fraîcheur. Merci Mr Thierry Allemand.

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    Heureusement qu'il s'appelait Bob et pas Michel! Ce Loiredoc, issu de l'union de raisins languedociens d'Autour de l'Anne et de raisins ligériens d'autour du Grégory, se boit comme de la petite bière. Bob dit l'Anne, une coproduction Anne Paillet/Grégory Leclerc, pour sortir couvert cet été.

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    Noir, c'est noir, sans prise de tête. Un côt facile à descendre. Une bouteille pour se faire chahuter prodigieusement, grâce, encore une fois, à Grégory Leclerc!

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    La roche mère par Laroche fille. P... de moine! Ou le chenin dans toute sa splendeur. Tragiquement bon!

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    Nouvel épisode de "la tragédie du chenin", une pièce créée et surjouée par Michel Bettane, dans la droite ligne de ses biocons de sinistre mémoire, ce Jasnières 2005 de Christian Chaussard est une petite merveille qui n'en manque pas, de caractère. Un chenin à l'équilibre demi-sec tragiquement bon.

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    Un autre chenin potentiellement et réellement tragique, suite à l'annonce par Valérye Mordelet et Jean-Daniel Kloecklé de la fin des Loges de la folie, en raison d'une succession d'années particulièrement difficiles à Montlouis. Une Nef des fous 2005 pourtant exceptionnellement bonne!

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    Chenin toujours, et une autre tragédie, celle du déclassement en Vin de France de vins trop bons pour être représentatifs de leur AOC, un système archaïque qui aime bien se tirer des balles dans le pied. C'est tragique pour la région (ici l'Anjou) et injuste pour le vigneron, même si, dans le cas présent, il s'agit d'un choix délibéré.

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    Chenin enfin, pour saluer le retour des beaux jours. Après Pâques aux tisons, ces Noëls (de Montbenault) enchantent au balcon. Vive le chenin, aussi tragique soit-il, et vive Leroy Richard!

     

    To be continue...

     

    Olif

     

  • Boire enfin libre...

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    Vin libre: vin libéré d'un certain nombre de contraintes œnologiques, lui conférant un caractère nature, naturel ou vivant.

    Une définition qui ne va pas encore plaire aux pisse-vinaigre, ceux-là même qui n'aiment guère en boire, parce qu'ils pensent que le vin est une chose bien trop sérieuse pour être confiée aux vignerons, foi d'œnologue. Un vin libre est un vin plutôt naturel, qu'un brin d'oxydation en cours d'élevage n'effraye pas, pas plus qu'un chouïa de volatile. Des défauts qui n'en sont pas forcément, pourvu qu'il y ait du jus derrière et qu'un équilibre finisse par s'établir. Rien à voir avec l'oxydation prématurée en bouteilles de grands crus récoltés intensivement en sous-maturité et sulfités excessivement, non. Il n'y a guère que la souris qui pose problème, surtout sur les vins blancs, mais une armée de chats réfléchit à la question en tentant d'y apporter des solutions.

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    Ce week-end, c'était donc la fête aux vins libres à Sélestat. La quatrième biennale alsacienne, après Ammerschwir, Marbach, Rouffach et, enfin, Sélestat. Toujours organisée par le même quatuor Frick/Binner/Schueller/Meyer, un événement désormais incontournable dans le microcosme du vin naturel, dont il se réclame de la charte. "Il faut noter que l'émotion et la vibration que suscitent les vins libres ne naissent pas dans le simple suivi d'une recette technique, si ambitieuse soit-elle".

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    Ce qui explique sans doute le succès de la manifestation, qui s'ouvre aux vins germaniques. Autrichiens, bien sûr, particulièrement bien représentés par Andreas Tscheppe, aux étiquettes représentant des insectes et autres petits amphibiens présents dans ses vignes, dont la terrible lucane cerf-volant, et, surtout, Franz Strohmeier, qui présentait une série de vins bluffants, tant en blanc qu'en rouge, aux équilibres magistraux. On pouvait également goûter en off à l'un des rares rieslings de la Moselle germanique vinifié sans soufre, en présence du vigneron, Rudolf Trossen, et de l'un des rares cavistes natures allemands, Torben Bunte. Une bien belle découverte, que tous ces vins, vignerons et cavistes d'outre-Rhin.

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    Le Grand Prix du vigneron le plus partagé sur les réseaux sociaux en live est attribué à Kenjiro Kagami, du domaine des Miroirs. Miroir, ô mon beau miroir, Kenjiro a remporté la palme sans aucune contestation possible! Un Japonais jurassien qui a fait ses armes vigneronnes en Alsace, ça ne court certainement pas les rues, ni même les salons de vin. Sa verticale de chardonnay sur 3 millésimes (11, 12 et 13) n'a pas laissé beaucoup de monde insensible. Et dire qu'il n'a pas grand chose, sinon plus rien, à vendre...

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    La liberté, celle de changer le style de ses vins en changeant de méthode de vinification, la famille Andrieu l'a délibérément prise en s'orientant vers l'infusion versu l'extraction, pour produire des vins du Clos Fantine plus orientés vers le fruit. Ce qui a pour effet de masquer transitoirement la minéralité, pour David Lefèvre, le grand spécialiste en la matière. David Lefèvre qui, à l'instar de Tarzan, fait grimper la vigne dans les arbres de sa propriété, ce qui donne à goûter un riesling expérimental tiré de la cuve et du sac à dos, joyeusement décoiffant pour l'instant.

     

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    Et si, finalement, de tout ça, on s'en battait les couilles, comme Pascal Simonutti? Vin de bagnole péteux, gascon en magnum sous le comptoir, il est toujours aussi goguenard, le mouton noir du Pré noir!

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    Pas du tout comme Vincent "No control" Marie et Paul "Maisons brûlées" Gillet, qui présentaient côte à côte leur premier millésime. L'entraide, un joli gamay du Beaujolais auvergnat décliné en deux vinifs pour l'un, et deux pétillants naturels déjà goûtés du côté de Vinicircus pour l'autre, les Maisons bullées.

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    Avec, en prime, son Dernier-né en rouge, mi-gamay, mi-aunis, évidemment déconseillé aux femmes enceintes.

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    Au bar de la nouvelle génération nature d'Alsace, "sept jeunes vigneronnes et vignerons se sont frottés aux vinifications naturelles et ils aiment ça." Dont Catherine Riss, étoile montante du vin d'Alsace, et Florian Beck-Hartweg, pile dans le sujet avec cette jolie bouteille de vin libre.

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    Un salon de vins, aussi libres soient-ils, ne serait rien sans un repas de vignerons à la hauteur. En Alsace, aucun souci de ce côté-là, grâce à Thierry Schwartz, du Bistrot des Saveurs, qui n'est pas Obernai de la dernière pluie, la plus haute gastronomie de basse Alsace qui puisse exister.

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    En trois plats magistraux, servis à 240 personnes, il a démontré toute la splendeur d'une cuisine savoureuse, avec une mention particulière pour cette entrée végétarienne "Cuit-cru légumier en terre", à faire se damner le plus vorace des carnassiers. Quant à la farce qui garnissait ce magnifique chou portion, il fallait croquer dedans pour la découvrir... et la savourer! Côté vin pour accompagner le tout, après des débuts timides, ce fut l'explosion. Quelques brefs souvenirs de bouteilles marquantes et/ou plutôt rares, en images...

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    "Je veux vivre, rester libre, je veux m'envoler vers le ciel..." et boire enfin libre! Naturellement bon.

     

    Olif

     

    PS.:

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    Des vins en liberté, il y en aura quelques-uns "dans les safres", le week-end de la Pentecôte, du côté de Montbrison-les-Lez, au domaine Gramenon. Des portes ouvertes en très très grand, finalement, comme le cœur de Michèle Aubéry. Un véritable mini salon qu'il ne faudra pas manquer!

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    P.S.2: le week-end du premier juin, il ne pleuvra pas du gros bleu qui tache dans le Sud-Ouest et tous ceux qui pourraient avoir envie de traire les vaches (car elles donneront enfin du vin) courront à Simorre, là où sera le bonheur, dans le pré et dans le Gers.

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    P.S.3: bonus, de circonstance...

     

    P.S.4: on n'oubliera pas au préalable de se rendre à Jenzat, près de Vichy, non pas pour boire de l'eau, mais pour chercher la vérité du vin bio au salon concocté par Jean-Marc Imberdis, du Vert et le vin.

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  • Sapience et longueur de temps...

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    Il était une fois la sagesse. Celle de Benoît Marguet, des champagnes Marguet à Ambonnay, surnommé l'homo Sapience, depuis son association avec son ami Hervé Jestin, ancien chef de cave des champagnes Duval-Leroy. Ensemble, ils ont accouché d'une certaine idée du champagne. Une très haute idée car il s'agit d'une cuvée d'exception, apte à rivaliser avec toutes les plus grandes cuvées de grandes maisons. Sapience est son nom. Sagesse en vieux français. La naissance a eu lieu en 2006. Avec des raisins produits en biodynamie, une volonté initiale, et achetés chez des vignerons prestigieux, David Léclapart et Vincent Laval. 2/3 chardonnay, 1/3 pinot meunier. Un assemblage qui restera par la suite quasiment constant d'année en année, 50% chardonnay, 50% pinots noir et meunier. Avec la ferme intention de produire à chaque millésime un vin qui en soit le reflet, en privilégiant le même type d'élevage (9 mois en fût), afin de révéler l'excellence biodynamique. En 2007, les raisins de Benoit Lahaye se sont rajoutés à l'assemblage et, depuis 2009, ceux du domaine Marguet, converti depuis à la biodynamie.

    De 2006, premier millésime et le seul à être commercialisé à ce jour, à 2011, la qualité est toujours là, sans gommer les différences propres à chaque année. Avec comme fil conducteur, une trame d'une grande finesse et un équilibre magistral. Après la plénitude de 2006, on appréciera la réserve de 2007, la grande tension de 2008, la belle opulence de 2009, l'éclat de 2010 et les grandes promesses de 2011. La sagesse qui fait des bulles a désormais un nom. Elle s'appelle Sapience. Et elle mérite de la patience...

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    Olif

     

    P.S.: la ronde des salons continue en mai, avec pas moins de deux incontournables le week-end prochain. Entre l'Alsace et la Bourgogne, mon cœur balance et il faudra malheureusement choisir entre les Vins libres de Sélestat et aller Chai l'un Chai l'autre à Saint-Père sous Vézelay. Dur..!

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  • VDV#65: get droopy, get bubbly, get lucky, get chalky, get burpy, get apens!

     

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    Vendredisduvin 65èmes VDV, youpi! Parmi les nombreux sujets potentiels tirés au sort pour ce nouvel opus des Vendredi du vin, il a été retenu celui d'une jeune vendrediste du Var, Sandrine Liégeois, qui, en l'absence de son grand frère Jean-Pierre, se questionne sur la notion de phylactère. Phil? Hey, Phil?* Non, pas Connors. Ni Hacter. En un seul mot. Comme ça se prononce. Alors, vois-tu, chère Sandrine, plutôt que de lire et ranger dans ta pinardo-bibliothek Céline, Bukowski ou Philippe Roth, il te serait sans doute profitable de plonger avec délectation dans le vaste monde de la bande dessinée franco-belge, qui n'est pas dénué d'humour, loin de là, ce qui ne gâte rien. Signé Get Gai-Luron. Youpi! Get droopy!

    Si l'on en croit Wikipédia, l'origine du phylactère remonte à la plus haute antiquité. Mais, à force de jouer avec les amulettes, le mot a pris feu et son sens a changé.

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    Passons rapidement sur l'item n° 5 (non, le phylactère qui nous intéresse n'est pas une bourse servant à conserver, à l'abri de la dessication, les reliques d'un saint avec ou sans slip) pour nous consacrer exclusivement à l'item n°2. D'où il découle qu'il s'agit d'un moyen graphique pour figurer des paroles dans une bande dessinée. Le phylactère est donc une BULLE! Pas du genre de celles que l'on fait dans son bain, vides de texte, ou alors juste un petit prout discret. Non, une bulle qui a du sens. Ou pas, tout dépend si c'est l'idiot du village qui s'exprime. Nous voici donc au cœur du sujet qui nous préoccupe en ce vendredi d'avril. Il va être temps de se découvrir d'un fil (Phil? Hey, Phil?* Running gag, désolé!). Ça s'arrose, alors on fait péter le liège. Ou la capsule. Ou la rondelle.  Buvons du vin de phylactère avec du caractère, youpi! Get bubbly!

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    Des bulles dans le vin, on en trouve un peu dans toutes les régions viticoles, volontairement ou pas. Celle qui en met le plus possible, c'est évidemment la Champagne. Un champagne sans bulles, c'est comme un grand cru classé de Bordeaux sans bois, ça n'existe pas. À moins qu'il ne soit éventé. Ou alors, c'est qu'il est clair. Un vin clair, c'est un vin de Champagne tranquille, à la fraîche, décontracté du gland, avant qu'il ne se mette à travailler, donc à buller. Pas de bulles, donc hors sujet VDV? Si ce n'est qu'avril est le moment privilégié de l'année pour y goûter. L'événement est devenu rituel, quasi fondamental, grâce aux vignerons de Terres et vins de Champagne. À tel point que pas moins de 7 autres regroupements de vignerons leur ont emboîté le pas. Des grands jours champenois, pour les bulleurs, les chanceux et les crayeux. On y reviendra ultérieurement, mais l'occasion était trop belle de leur faire un petit clin d'œil. Get lucky!

     

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     "BAM, quand le champagne fait BAM, tout avec lui dit BAM!" Clin d'œil pétillant de Mélanie Tarlant, sur une musique de Daft Punk. Get chalky!

     

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    La particularité de la bulle, c'est qu'elle est remplie de gaz. Quand un phylactère est écrit en très gros et très gras, on comprend que le personnage parle fort et éructe. Il en va de même lors de la consommation de boissons pétillantes, qui ont la particularité de procurer le don de roter. Exactement comme ce 100% terret bourret languedocien à la bonne grosse bulle bien fine, concocté par Émile Hérédia et Anthony Tortul. Don Quirotte est un pet'nat bien sonore, particulièrement exquis néanmoins. Get burpy!

     

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    Quand il n'est ni champagne, ni pétillant naturel, le vin à bulles peut être mousseux. Mais point moussant, évidemment. Raté pour le bain! Cet aligoté à la chute joliment stylisée se déguste sans bruit, mais avec fureur. Chut...Derain. Il n'est pourtant pas près de la fermer, Dominique Derain, récemment piégé par l'administration et quasiment rayé de l'AOC! Get apens?

     

    Olif

     

    * Mais où vais-je donc chercher tout ça?

     

    P.S.: merci au grand Marcel Gotlib pour l'ensemble de son œuvre, en rétrospective jusqu'à fin juillet au musée d'art et d'histoire du judaïsme, rien que ça, s'il vous plaît, mazette. Bienvenue dans ses mondes!

     

    P.S.2: on me sussurre dans l'oreillette que la petite Sandrine n'est pas du Var et qu'elle ne s'appelle pas Liégeois. Il semblerait qu'elle soit essentiellement liégeoise. Oufti! Et au temps pour moi. Quant à Jean-Pierre, ce ne serait donc pas son frère, mais le nom du beau-père à Marcel Gotlib. Quelle dérision!

     

    P.S.3: cette histoire de bulles ne serait pas totalement exhaustive sans Michel Polnareff. Alors voilà! Get polky!

     

     

  • Biojoleynes et gros lot à gogo

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    Leynes, Saône et Loire, dernier de Bourgogne et premier du Beaujolais. Une histoire de couleur. Sur les terres argilo-calcaires, les blancs sont vénérés comme des saint-véran, dont ils font partie. Les rouges, plantés sur sol granitique, donnent d'excellents beaujolais, bien souvent repliés en vin de France quand ils sont trop bons et trop bios. Leynes, devenue pour la 5ème fois capitale du vin et de la bio le temps d'un week-end, celui de Pâques cette année. Tout juste une semaine après la trilogie beaujoloise-biojolaise-beaujol'art. Il faut parfois faire des choix. Et, pour le coup, à Leynes, j'ai tiré le gros lot à la tombola. Un chouette salon, convivial et festif, mixant les pros, les particuliers et les locaux, ainsi qu'un super panier bio garni pour mon petit bas de laine. Un grand merci aux organisateurs, des gens qui savent vivre et récompenser discrètement ceux qui le méritent. Et, surtout, merci à Victor, dont la main parfaitement innocente a su faire le bon choix du billet griffonné en entrant.

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    La Biojoleynes, c'est la fête au bio, au bojo et la fête à Leynes. Dont le gymnase sert de salle à tout faire. Peu importe le contenant, concentrons-nous sur le contenu. Les athlètes-vignerons se répartissent désormais sur le pourtour, laissant le centre aux artisans de bouche. Les 4 organisateurs ont droit à un joker pour inviter un vigneron extérieur. Cette année, Rhône, Loire, Bourgogne et Jura sont à l'honneur. Il y a de l'espace et les conditions de dégustation sont bonnes. Chaque millésime voit apparaître son lot de néo-vignerons, ce qui est un signe relativement encourageant dans un Beaujolais réputé toujours en crise.

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    Et un premier coup de cœur avec Damien Millet, de Vincelles. En Bresse. Il s'en est fallu d'une lettre pour qu'il habite plus près. Vigneron à mi-temps, il a repris une parcelle de vignes sur Balmont, pas loin d'un certain Philippe Jambon et il vinifie chez son beau-frère Jérôme Guichard. Autant dire qu'il fréquente des gens de bon conseil. Balmont, c'est trop de la balle! Et ce 2012 en provenance des hauts, vinifié sans sulfites, tire d'emblée au but.

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    Jean-François Promonet n'est pas un inconnu dans le monde du vin beaujolais. Il a sauté le pas pour créer son propre vin lorsqu'il a refusé de voir des vieilles vignes  de gamay condamnées à l'arrachage. 2013, premier millésime, pour l'instant sans étiquette, mais avec de jolis bouchons provisoires. Rien à vendre, pas encore en bouteilles, mais à suivre de très près, ça prom(on)et!

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    Déjà inutile de présenter le postier du Beaujolais. Jean-François Cusin associe magnifiquement calvitie frontale et dreadlocks grisonnantes sur les tempes, mais il n'a déjà plus de vin à vendre, cachet de la Poste faisant foi. Ses 12 et ses 13, pas encore en bouteilles, risquent forts d'être aussi difficiles à se trouver que le bon numéro à la tombola de la Biojoleynes. Bien dans l'air du temps, finalement.

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    L'autre gros lot de cette 5ème Biojoleynes, il est venu de Babass le ligérien, invité par Pierre Boyat. Groll'n'roll, à boire au jéroboam, le format idéal dans un couple échangiste lorsque la moitié est encartée à l'ANPAA. Et s'il fait encore soif, le Noir de rouge local, made in Leynes, devrait pouvoir faire l'affaire.

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    Pas question d'être exhaustif, évidemment, mais soulignons encore le Jus de chaussette de Jérôme Guichard, désormais à ranger parmi les gros brins de Leynes. Des chaussettes un peu dépareillées, mieux tricotées à gauche qu'à droite, mais un vrai vin de soif, à petit degré, l'antithèse de Noir de Creuse noire, un gamay 2012 d'anthologie taillé pour la grande garde.

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    La dernière grande nouveauté de cette 5ème Biojoleynes, c'est un vrai repas vigneron, concocté pour un prix modique par Harry Lester, le plus auvergnat des cuisiniers anglais. Après Chassignol, c'est à Clermont-Ferrand qu'il a posé ses valises, pour proposer une vraie cuisine bistronomique de terroir, simple et goûteuse, à base de produits frais de saison. À Leynes, il s'est surpassé pour repaître l'assemblée de légumes et de cochon. Pour les besoins du repas, aucun mouton n'a finalement été tondu, un comble pour les gars de Leynes.

     

    Olif

     

    P.S.: le printemps des salons continue, avec une grosse session parisienne le week-end prochain. Sous les pavés, la vigne et Rue 89, mais aussi du rouge & du blanc et des ligériens affranchis. Régalez-vous, les Parisiens! Et n'oubliez pas de résister, naturellement.

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