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En avrul, ne te découvre pas d'une bulle! Et ne manque surtout pas l'événement champenois de l'année, le seul où tu pourras avoir l'occasion de déguster des vins de Champagne l'esprit bien clair. Rien de tel que cette dégustation pédagogique, dont c'est déjà la 6ème édition, pour mieux appréhender ce qu'est et devrait être un bon vin de Champagne, un vrai vin de vigneron, issu de vignes travaillées pour donner le meilleur d'elles-mêmes et produire de beaux, sains et bons raisins. Terres et vins de Champagne, tout un programme inclus dans l'intitulé. Get clear, bubbly and ... chalky!
La rançon de la gloire, désormais, ce sont les "offs" qui se greffent autour de la manifestation principale. À prendre positivement comme une dynamique vigneronne qui prend de l'ampleur et qui pèse de plus en plus face à l'armada des grosses maisons. Des Origines du Champagne aux Mains du terroir, en passant par les Artisans du Champagne, sans parler des dégustations privées, ce ne sont pas moins de 8 salons qui se tiendront entre le 12 et le 16 avril en terre champenoise. De grands jours en perspective, où le dégustateur professionnel ne viendra pas exclusivement pour buller!
Terres et vins de Champagne, 5ème édition, le sacre du printemps champenois. Et quel plus bel endroit pour le célébrer que la Cathédrale Notre-Dame de Reims?
Que de chemin parcouru depuis le 20 avril 2009, où 17 vignerons champenois fous de terroirs se réunissaient officiellement pour la première fois, afin de faire découvrir leurs vins de Champagne, avec et sans bulles. L'affluence était déjà au rendez-vous, mais le patio du Castel Jeanson permettait encore de s'attabler à l'ombre pour un moment de récupération bien venu. Souvenir, souvenirs...
Terres et vins de Champagne, à l'indéniable succès, est un évènement incontournable du printemps champenois, désormais inévitablement accompagné de quelques offs qui viennent étoffer l'offre de dégustation pour les professionnels ayant effectué le déplacement. C'est tant mieux. En 2013, pour accueillir les vignerons et les dégustateurs de Terres et vins, il a fallu réorganiser la disposition des tonneaux et rajouter moult tentes dans la cour du Castel Jeanson, pour permettre l'installation de la cave du Bon Manger de Reims et la restauration des troupes à la mi-temps. Je retiendrai de cette édition la grande homogénéité qualitative du millésime 2012 qui, s'il fut difficile et compliqué à gérer pour le vigneron, récompensa merveilleusement le gros travail fourni. Dommage du peu! De belles et grandes cuvées en perspective.
Honneur aux petits nouveaux, même s'ils ne sont pas nés de la dernière pluie champenoise. Le Champagne Georges Laval est en bio depuis plus de 40 ans, ça fait un bail. Le rosé de Cumières, présenté par Vincent et bu à l'ombre de la Cathédrale de Reims, est aussi resplendissant que la grande rosace sous le soleil champenois. La dégustation de ses vins clairs 2012 en version parcellaire est éloquente, mention particulière aux Chênes, la quintessence d'un grand chardonnay.
Marie-Noelle Ledru a déjà quelques millésimes à son actif. Ses vins clairs sont lumineux et ses champagnes ont la bulle incisive, laissant le palais frais, le cœur content et le poil bien dru. Le brut nature est même plutôt décoiffant!
Il n'y a pas que des bulles, en Champagne, où le vigneron ne s'interdit pas de voir rouge. Comme ce bluffant Trépail rouge 1999 de David Léclapart, à la grande finesse et à l'évolution harmonieuse, ou encore le Coteaux Champenois 2009 sans soufre de Benoit Lahaye. Sans oublier le jus éclatant du pinot noir 2012 d'Étienne Goutorbe. Aÿ, Aÿ, Aÿ! Un très beau vin en perspective, lorsque l'élevage sera terminé! Étienne peut être satisfait du beau travail accompli, bravo!
Et puis, en Champagne, on croise régulièrement de bonnes tronches, que l'on peut désormais même voir in situ en peinture.
4ème édition du salon Terres et vins de Champagne, et ces drôles de zèbres champenois, des vigneron(ne)s amoureux(ses) de leurs terres, ne sont toujours pas à courts d'idées. La Champagne qui bouge, celle du vin et des terroirs, arborait cette année fièrement un maillot à rayures. Quand ce n'était pas un string ou un écharpe. Il a fallu le voir pour le croire.
En prélude à Terres et vins, les vignerons ont donné du grain à moudre à quelques privilégiés, invités à vagabonder le long de la Marne, sur les traces du meunier. Le pinot, bien sûr, pas celui qui dort. Tous dans le bus, direction la vallée de la Marne, en passant par tous les plus beaux villages champenois du monde, notamment Mareuil sur Aÿ, à l'exception de quelques-uns non situés sur le trajet (Merfy, au hasard). Avec trois haltes désaltérantes du côté de Chavot, Mareuil-le-Port et Œuilly, après l'accueil champenois traditionnel, plein de bulles, évidemment.
À Chavot, juste à côté de l'église, un fossoyeur bigleux a manqué son coup et donné un grand coup de pioche dans les vignes. Mais au grand bal des Quat'z'arts champenois, Aurélien Laherte avait fait les choses comme il faut. Pas de cercueil dans le trou soigneusement creusé au préalable, mais un aperçu du sous-sol champenois crayeux où le meunier se vautre avec délectation, dans la craie, et pas dans la farine.
Arrivés à bon port du côté de Mareuil (pas sur Aÿ, mais Le Port), vue plongeante sur le village de Festigny et sa forêt de chataigniers coiffant le vignoble, avec, dans le verre, deux pinots meunier du domaine Bérèche, l'un clair, l'autre champagnisé. La terre, le vin, les bulles, la Champagne...
Étape suivante, Œuilly, pour un dégorgement d'Antan et dans le sens du vent, au domaine Tarlant. Une véritable leçon, délivrée par un Maître, ravalant définitivement au rang d'amateur les vidéo-blogueurs qui cherchent à faire leur intéressant.
Goûtée en plusieurs versions, récemment dégorgée ou sur un millésime plus ancien, et en plein vent, la Vigne d'Antan du domaine Tarlant est un véritable hymne au pinot meunier, d'antan comme d'aujourd'hui.
Destination finale de cette randonnée en autocar au cœur de la vallée de la Marne: Fleury la rivière, pour une potée champenoise autour du feu, au milieu des vignes, en musique et au bord d'un étang. Évidemment arrosée de moult flacons de Champagne et Coteaux champenois, de chacun des vignerons de l'association.
Avec quelques raretés liquides particulièrement impressionnantes, comme ce Coteaux Champenois Trépail rouge 2002 de David Léclapart, Minéral 1992 de Pascal Agrapart sur un vieux Comté sorti d'on ne sait où, ou encore ce Marc de rouge de Bouzy 1967 de Benoit Lahaye pour finir de remonter le temps.
Cette soirée fut également l'occasion de remettre le Prix Terres et vins de Champagne à Jordi Melendo, ambassadeur espagnol du Champagne, qui s'est vu également offrir en cadeau une magnifique bouteille de Cava. Avec quelques bulles champenoises pour comparer, évidemment.
Le lendemain, tout le monde avait rendez-vous au Castel Jeanson pour goûter aux vins clairs 2011 et à leur version champagnisée des millésimes antérieurs. 2011, une année compliquée qui fut plutôt bien négociée par tous ces vignerons soucieux du travail de leurs terres et de la qualité de leurs vins de Champagne. Des vins globalement de belle et bonne qualité, élaborés par des vignerons de plus en plus tentés par la biodynamie pour valoriser leurs sols.
Une sortie champenoise terminée en apothéose par un apéritif crépusculaire en after, sur les toits d'Aÿ, où il ne fallait pas être paresseux pour y grimper. Le (la) Champagne, c'est comme la montagne, ça vous gagne!
Si on m'avait dit un jour que j'appellerais à la révolte vigneronne champenoise et que je ferais une course de fûts dans les rues d'Aÿ la nuit... Pas facile à manier, un fût! Surtout après une journée de dégustation. Vigneron, c'est un métier.
Terres et Vins de Champagne, c'est fini, donc, et cette troisième édition fut un moment de pur bonheur. Et pas uniquement parce que le Blog d'Olif fut lauréat du prix des vignerons de Terres et vins, récompensant sa "ferveur champenoise" . Dire que les vignerons champenois ne m'en ont même pas voulu d'avoir essayé de fabriquer mon propre Champagne à partir d'un vin clair lambda!
1911, la révolte gronde en Champagne. Après 3 millésimes de disette, les vignerons moustachus champenois crient famine. Pour continuer à produire du Champagne, dont les ventes explosent, les gros négociants font venir frauduleusement des moûts de toute la France. Leurs vins destinés à l'export rejoindront le caniveau, au cours d'opérations commando rondement menées par la fronde vigneronne. Dans le même temps, les vignerons aubois, relégués en seconde division champenoise, tentent de raccrocher le premier wagon. Ce sera chose faite en 1923 et c'était pas trop tôt! Sur la grande qualité des Champagnes de l'Aube, on lira avec grand intérêt le beau dossier qui leur est consacré dans le n°100 de la revue Le Rouge & le Blanc.
Plus d'une semaine que je me préparais intensivement en vue de cet événement dédié aux authentiques vignerons champenois soucieux de préserver leurs terroirs et de les mettre en valeur. Je pouvais rejoindre Aÿ en toute sérénité. L'épreuve a débuté la veille du jour J, en fait, au cours d'un dîner-atelier en comité restreint, où les chefs étoilés champenois ont préparé 18 bouchées en accord avec un vin pré-sélectionné de chacun des 18 vignerons présents. Une prouesse technique au cours de laquelle la plus grande bouteille de la soirée par la taille fut sans contestation possible le Jéroboam de Millésimé 2005 de Francis Boulard et fille, par ailleurs la plus longue au service. Elle a merveilleusement été accompagnée par un Homard/Tartelette au chocolat, exhausteur des notes épicées de ce Champagne.
L'autre bouteille qui a marqué certains esprits, dont le mien, fut le magnum de 1982 de Pascal Agrapart, servi avec une morille fraîche fourrée à la volaille. Grand vin, grande bouchée, grand accord, même s'il y en eut beaucoup d'autres.
À ce stade, on était toujours dans la préparation, mais la grande journée de Terres et vins pouvait désormais commencer sereinement. Beaucoup de visiteurs attendus, les compteurs ayant dû être bloqués autour de 400, pour que les vignerons ne soient pas dépassés par le succès de leur événement. Dégustation de vins clairs, puis de vins champagnisés, un exercice toujours aussi didactique et enrichissant. Certains vignerons moustachus allaient même jusqu'à présenter des vins clairs encore troubles pour justement le semer, le trouble, et ajouter à la difficulté. De qui se Mocque-ton(neau)?
Trois vins clairs par vigneron, suivi de 3 versions champagnisées, soit, théoriquement et en pratique, 108 vins dégustés sur la journée. Divers terroirs, styles différents, dosages variés (de zéro à brut "modéré") pour un ensemble qualitatif global extrêmement homogène.
Parmi les vignerons, un petit nouveau, le poil hérissé car venu dès l'Aube, producteur de rosé et de "Champagne de deuxième zone": Olivier Horiot, vigneron aux Riceys. Ses vins de la parcelle "En Barmont", colorés et tranquilles, sont épatants. Le Rosé des Riceys 2003, aux jolis arômes de griotte, servi la veille sur une bouchée de Canard/Griottine, se goûtait fort bien et possédait encore une fraîcheur surprenante pour le millésime.
La cerise sur le gâteau champenois fut donc la remise du prix Terres et vins de Champagne au Blog d'Olif. Le prix Terres et vins, c'est un peu comme un Wine Blog Trophy, mais en mieux, parce qu'il vient du cœur et qu'on l'arrose au Champagne. Alors, sûr qu'on va continuer à parler du vrai bon Champagne de vigneron dans cet espace dédié au bon goût, y compris (et surtout) le mien.
Longue vie à Terres et Vins de Champagne et à tous les vrais bons vignerons champenois, sympathiques et accueillants, même quand ils sont "révoltés et en colère".
Olif
P.S.: le dimanche de Pâques, n'oubliez pas la grande chasse aux œufs au gamay organisée par les vignerons de la BiojoLeynes!
Plutôt que de se gargariser à grands coups de soit-disant grandes cuvées, plus ou moins pailletées d'or, quand il ne déplore pas que le Champagne soit réservé à une élite de trop bien nantis, l'amateur éclairé autant qu'avisé ferait mieux de venir faire un tour à Aÿ au mois d'avril pour découvrir la Champagne qui bouge dans le bon sens et se délecter des meilleurs champagnes de vignerons, ceux qui osent encore mettre les mains et les pieds à la vigne et qui vous regardent droit dans les yeux lorsqu'il s'agit d'émettre un avis sur leurs petites bulles élaborées avec soin et surtout le plus grand des amours.
Le Champagne n'est pas qu'un produit de luxe et la Champagne n'est pas qu'un vignoble passé au napalm. Face à cette armada luxueuse de grandes maisons qui proposent des cuvées de base à déguster le petit doigt en l'air, la mimique crispée et les fesses bien serrées, 17 vignerons irréductibles, parmi d'autres, jouent pour la deuxième fois la carte de la pédagogie. Pour éclaircir les idées des pros comme des amateurs et leur faire découvrir le miracle du Champagne. D'abord du vin clair, le millésime en cours, en l'occurence 2009, puis du Champagne, afin de mesurer le chemin parcouru, du raisin à la bulle, avant et après champagnisation. Ce pétillant événement printanier a pour nom Terres et Vins de Champagne et il s'est déroulé au Castel Jeanson d'Aÿ. L'étape parfaite sur le chemin du retour, en cas de virée belge autant que printanière. Petite après-midi tranquille, en mode gustatif tout aussi tranquille, juste avant de passer en mode moins tranquille, donc à la bulle, puis à la bulle et enfin à la bulle. Les vins clairs de 2009 impressionnent d'une manière générale par leur fruité et leur maturité. Ils n'attendent que la deuxième fermentation, qui viendra leur apporter pétillance, tonicité, vivacité et fraicheur. Ces vins-là s'apprécient et se boivent, la rareté de certaines cuvées étant leur seul luxe. Sur le salon, en quelques heures, seulement 7 vignerons éprouvés, ce qui fait déjà une quarantaine de cuvées dégustées, la moitié en vins clairs, l'autre en vins champagnisés. L'exercice est pourtant déjà éloquent. Dans les deux cas, il s'agit de vrai vin, et ce n'est pas le moindre des compliments. Un réel plaisir de retrouver là Benoit Tarlant, David Léclapart, Aurélien Laherte, Raphaël Bérèche, Francis Boulard (aussi fier, à juste titre, de ses vins que de la présence de Delphine à ses côtés), Alexandre Chartogne, Franck Pascal et tant d'autres. Une journée à l'organisation exemplaire, globalement saluée par tous les participants pour son caractère passionnant, ludique et pédagogique en même temps.
Après un intermède touristique à Hautvillers, le berceau du Champagne d'un certain Dom Pérignon, là où la plupart des habitations arborent fièrement une enseigne en ferronnerie à l'effigie du métier de l'occupant (beaucoup de vignerons ou d'ouvriers travaillant à la vigne, forcément, mais pas que, et je cherche d'ailleurs toujours la plaque du gynécologue du canton!), passage-éclair à Epernay pour une mousse en terrasse, d'origine plutôt belge aux entournures, honte sur nous et pardon à toute la Champagne. Et finalement, retour à Aÿ, pour participer au repas vigneron du soir. Fromages du Bon Manger, bien bons à manger, et charcuterie au menu, les reliefs de la journée. Mais un repas royal, du fait de la qualité des produits et de la convivialité de l'instant. Tout en (re)dégustant (à la borgne pour certains, à l'aveugle complet pour d'autres) un vin de chaque vigneron de la journée (ou presque), servis par le Monsieur Loyal champenois, Benoit Tarlant himself. Parmi les grands moments, de façon non exhaustive, le Blanc de Rose de Jean-Baptiste Geoffroy (déjà coup de cœur personnel l'an dernier), Entre Ciel et Terre de Françoise Bedel, Reflets d'Antan de Raphaël Bérèche, Les Clos d'Aurélien Laherte, L'Artiste2005 de David Léclapart, Vénus2004 de Pascal Agrapart, Les Barres d'Alexandre Chartogne et, pour la dernière et bonne bouche, la cuvée Louis de Benoit Tarlant. A signaler également, en marge de toutes ces bulles, un épatant Coteaux Champenois rouge de Jean-Baptiste Geoffroy, dont la finesse de texture m'a laissé complètement baba.
Pour la deuxième année consécutive, comme pour célébrer la qualité de cet événement, un immense ciel bleu se déployait au-dessus de la Champagne. Un ciel d'un bleu très pur, miraculeusement non affecté de trainées blanches, sans retombées de cendres volcaniques pour autant.
Décidément, qu'elle est belle, la Champagne des vignerons, celle de la terre et du vin, celle de Terres et Vins!
P.S.: que la moutarde me monte au nez et le rouge au front si quelqu'un estime être dépositaire avant moi de l'intitulé "Il n'y a que Aÿ qui m'aille". Je n'en ai trouvé nulle trace sur le Web.
"... on rentre du boulot!" D'Aÿ, plus précisément. Qu'il faut prononcer "ailli", en Champenois sparnassien de la vallée de la Marne. De Aÿ à "aÿo", il n'y avait qu'un pas, que mes nains de balustrade n'ont pas faÿ à franchir. En ce qui me concerne, ce n'était pas du vrai boulot. Plutôt un lundi au soleil, entre paysages rieurs mais plutôt lunaires trop rarement parsemés de pissenlits, dégustation de vins clairs et bulles festives.
La Champagne, vignoble béni de Dieu? On serait tenté de le croire, au vu de cette photo prise sur les hauteurs de Dizy. Mais de quelle Champagne s'agit-il, au fait? Celle des producteurs de raisins pour grosses maisons en quête de volumes destinés à arroser les Formule 1 en cas de victoire au Grand Prix? Ou bien celle des vignerons, les irréductibles qui veulent à tout prix élaborer du vin de Champagne, à boire de préférence dans un verre et pas dans une flûte? Je parle évidemment de la Champagne des vignerons, de tous ceux qui ont pour ambition de faire leur propre vin pour le vendre sous leur propre nom. En bio, en biodynamie, en voie de conversion, en lutte intégrée, tous ceux qui étaient là avaient envie de faire réfléchir sur leur approche du vin de Champagne, tout en se questionnant eux-mêmes. En faisant déguster à la cantonnade des vins clairs, non encore champagnisés, et leurs pendants à bulles. Premier véritable salon de ce genre à être organisé en Champagne et très joli succès, plus de 200 personnes s'étant inscrites pour participer à l'événement. Excellente ambiance, très pédagogique, heureusement ludique, avec de fort belles émotions gustatives et de grandes découvertes.
17 vignerons, présentant en principe chacun 3 vins clairs et 3 Champagnes, parfois avec une concordance parfaite entre les cuvées, l'exercice fut passionnant de bout en bout. Mais avec plus de 100 vins à déguster, il fut aussi éprouvant pour les papilles, malgré le caractère souvent revigorant de la bulle. Au final, il a fallu faire l'impasse sur quelques vins clairs et sur 4 domaines. Dommage! Globalement, très peu de vins inintéressants parmi ceux dégustés, un constat plus que satisfaisant.
Quelques grandes révélations (pour moi), avec les vins de Jean-Baptiste Geoffroy (dont un exceptionnel Blanc de Rose 2006, un pur rosé de saignée contenant 60% de Pinot Noir et 40% de Chardonnay, et un superbe Extra-Brut 2000), ceux de Raphaël Bérèche (dont un tout aussi exceptionnel rosé d'assemblage, comportant 7% de vin rouge, comme quoi, le coupage...!) et ceux des Frères Laherte (avec une épatante cuvée Les Clos, complantation de 7 cépages). D'autres très beaux vins chez des vignerons plus ou moins connus des amateurs (Les Rachais 2004 de Francis Boulard, Louis 98 de Benoit Tarlant, L'Apôtre 2004 de David Léclapart, Le Mesnil 2004 de Pascal Doquet, L'Avizoise 2004 de Pascal Agrapart...), mais la liste n'est pas exhaustive.
Curieusement (ou pas?), certains vins se goûtaient mieux en clair que leur supposé équivalent champagnisé. Reflet à la fois des millésimes, probablement, mais aussi de l'état d'esprit et des options de vinification du vigneron, qui ont pu se modifier avec le temps, comme ce fut le cas chez Françoise Bedel, dont les vins clairs 2008 étaient absolument superbes, tandis que les Champagnes présentés (Divin secret 2003, Entre ciel et terre 2001, L'âme de la terre 1998) se goutaient sous un jour différent, un peu moins convaincant: des vins riches, puissants, destinés à la table et moins à leur aise en dégustation pure. Des choix assumés et néanmoins passionnants pour comprendre l'évolution des vins ... et celle de la vigneronne!
Journée riche en sensations, donc, en rencontres aussi, et un Salon qui devrait devenir un incontournable du printemps champenois.