Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

anglore

  • L'été, il n'y a pas que le rosé, aux Jardins...

    DSC_2113.JPG

     

    Soirée décontractée et estivale aux Jardins de Saint-Vincent, la deuxième depuis que Stéphane-Saint Vernier-Planche est revenu sérieusement aux affaires. La première, c'était en mars, et un compte-rendu figure sur le blog de la Pipette, ce qui fait que je me suis un peu laissé aller à ne rien faire. Cette fois, plus d'excuses, il m'a bien fallu reprendre le stylo.

     

    Plusieurs guests de passage au caveau grand ouvert sur la rue, certains ont même laissé quelques flacons non étiquetés à découvrir en avant-première lors de la soirée. Mais, patience... Auparavant, il s'agissait de trinquer à l'année supplémentaire du jardinier, signe d'une grande maturité de sa part. Fidèle, il l'est, puisqu'il est revenu cultiver son Jardin à la Saint-Vincent. Fidèle, il l'est aussi à Vouette et Sorbée, lui qui nous a fait découvrir le premier ce magnifique Champagne de Bertrand et Hélène Gautherot, toujours aussi impeccable à boire et parfait pour une mise en bouche.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    L'été donne envie de rosé, mais ce type de vin n'est pas toujours aisé à appréhender par l'amateur. Par le professionnel non plus, d'ailleurs, même le jardinier de Saint-Vincent a du mal à en trouver un à son goût. Ni blanc, ni rouge, juste rose. À mon sens, le vrai bon rosé est un vin assumé, qui ne louche pas sur une autre couleur. Vineux, mais pas trop, il est destiné à accompagner les mets estivaux qui ne nécessitent pas un blanc et qu'un rouge trop coloré dénatureraient. Un vrai bon rosé doit être rose, sans doute, mais pas trop pâlichon, parce que la robe, finalement, on s'en fout un peu. À poil, le rosé, concentrons-nous exclusivement sur le nez et la bouche.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

    Avec Galéjade 2011, d'Alain Allier (Mouressipe), on n'est déjà pas dans le rosistiquement correct. Robe orangée, bien turbide, mais c'est joli quand même, en harmonie avec l'étiquette. Nez floral, sur la rose fanée, puis agrumes (mandarine) et litchi. Bouche fluide, avec de tout petits tanins accrocheurs et une belle persistance en bouche. Un rosé plein de gourmandise!

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

    Le temps fait tout, en Languedoc, c'est Rémi Poujol qui le pense et le dit. La robe de son rosé est plutôt soutenue, groseille. Un nez caramel au lait, franchement lactique, et une bouche imposante, un peu chaude, avec une pointe de volatile finalement bienvenue. C'est un 2009, et il est à souhaiter que le temps fasse tout pour lui, parce que, à ce stade, c'est un rosé un peu compliqué à boire, il faut bien le reconnaître.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga,

     

    On passe à la pointure au dessus, ce qui se fait probablement de mieux en matière de rosé "nature": Tavel 2010, domaine de L'Anglore. Le velouté de tanins des vins de L'Anglore, je crois bien que je le reconnaitrais entre mille. La robe est légèrement trouble, d'un beau rosé orangé, avec la pulpe. C'est fruité, c'est frais, c'est bon, on en boirait des seaux, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Un vrai beau vin de terroir qui fait honneur à l'appellation et au vin rosé d'une manière générale.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    On passe au blanc, avec ce Côtes du Rhône 2010 du Domaine Jamet. Un peu fermé à ce stade, avec une pointe de réduction, il a du mal à se lâcher. La bouche est agréable, mais on la sent bridée et la finale reste pâteuse. 60% marsanne, 30% viognier et 10% roussane, et ce n'est pourtant jamais mou ni lourd. Pas vraiment dans un style nature, c'est sûr, mais il faut savoir rester ouvert...

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Heureusement, French Wine is not dead. Grâce à Anthony Tortul et à la Sorga, qui nous enchante avec ce blanc 2010 de viognier et terret bourret, non, tu n'es pas bourré, Jean-Claude. La bouche est ronde, marquée Sud, mais gourmande, tout en étant bâtie sur les amers, qui assurent la fraîcheur finale. Une belle réussite.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    À ce stade de la dégustation, il est presque temps de faire une parenthèse pour saluer l'un des guests de la soirée, de passage à l'heure de l'apéritif, mais qui n'a pas manqué de nous laisser quelques échantillons de sa production jurassienne, tout juste tirées du fût. D'autant plus émouvant qu'il s'agit sans doute là des dernières bouteilles made in Jura par Jean-Marc Brignot, ex- as tiré de la Manche. Ces vins-là ne lui auront pas trop donné de boulot, à Jean-Marc. Ça tombe bien, il ne court pas après. Des raisins de 2004, sa première vendange arboisienne, qui ont été mis dans des fûts et laissés bien tranquilles jusqu'à maintenant, dans la pénombre d'une cave sans électricité. Chardonnay seul, assemblage chardo-savagnin dans des proportions tenues secrètes (nul ne le sait véritablement, en fait) et savagnin seul, restés 7 ans et quelque sous un voile sans intervention humaine d'aucune sorte. Dur de départager les deux chardonnays, pur ou en assemblage (ma préférence personnelle va au premier cité, pour sa finesse superlative, versus le côté éthanal plus marqué de l'assemblage), mais, ce qui est certain, c'est que le savagnin 2004 fera date. Il ne revendiquera évidemment ni l'appellation "vin jaune", ni le clavelin, ce n'est pas le genre de la maison, mais il marquera sans nul doute les esprits pour les siècles des siècles. Un fruit toujours présent et des airs de fino, qui s'épanouissent dans une finale en queue de paon. C'est magnifique, ce ne sera pas donné, mais on risque de se les arracher car ce sera définitivement collector, puisque cette année 2012 verra le départ de Jean-Marc pour de nouvelles aventures au pays du Soleil Levant, après d'ultimes vinifications pour le compte de Vinibrato, en Beaujolais et en Alsace.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Merci Jean-Marc, mais aussi Merci, Vincent La Boria, pour ce Côtes du Roussillon 2010 made in Trilla, réjouissant, gourmand et enthousiasmant, qui a bien accompagné les plats de charcuterie enfin arrivés sur la table parce qu'il commençait à faire un peu faim.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Pour clore les agapes rouges, petit tour sur le Causse avec ce Rouge de Causse 2010 du Petit Domaine de Gimios, au grain encore serré, un poil rustique, procurant le même plaisir, un brin jouissif, que celui de se frotter contre une joue mal rasée. Viril et séducteur en diable.

     

    les jardins de saint-vincent,rosé,jean-marc brignot,mouressipe,rémi pouzol,la boria,jamet,petit domaine de gimios,anglore,la sorga

     

    Dernier clin d'œil au vigneron arboisien monté en fléchettes, au travers de ses deux dernières réalisations, produites avec les raisins de la famille Bannwarth, en Alsace. Gewurtz et Pinot gris comme il est difficile d'en avoir déjà bu auparavant. Et pourtant, ça se boit, même que c'est bon.

    Sayonara, Jean-Marc Sensei (先生)!


    Olif


    P.S.: la prochaine séance de dégustation aux Jardins, ce sera véritablement au jardin, ou plus exactement dans les vignes, à la Mailloche, avec Carlito et Alice, du domaine de l'Octavin. Le vin nature dans la nature, le retour, et c'est déjà bientôt. Vivement..!

  • Encornet unplugged

    D'inspiration basque, cette recette post vacances a été complètement improvisée. Spécialiste maison (comprendre: chez moi, **, rue *** à ****, 25***, Haut-Doubs) de la gestion culinaire des crustacés et autres produits venus de la mer, je ne m'étais encore jamais attaqué à l'encornet, le plat redouté des toréadors, laissant volontiers les céphalopodes aux femmes de tête, ça tombe bien, j'en ai une à la maison. Un sapristi d'bestiau, ce machin venu des profondeurs! Rien à voir avec ce qu'on peut trouver par ici, dans les grands lacs ou au fond des toilettes! L'idée, toute simple, c'était de le cuire à la plancha, le plus simplement du monde. Encore eût-il fallut que je sache l'apprêter! Mme Olif s'emmêlant actuellement les pinceaux en haute montagne (oui, elle fait un stage de peinture en altitude), il m'échut la tâche de toréer la bête.

    Heureusement, la Blogomiam recèle de gens qui savent et de blogs fort en goût et en gueule. "Préparer encornet". A une Station gourmande de là, Anne fait de la vulgarisation haut de gamme, ce qui m'a permis de ne pas me blesser en manipulant l'animal. Et de le rendre présentable. La deuxième grande idée pêchée dans la Blogomiam, c'est la cuisson sur papier sulfurisé. Le papier sulfurisé, ça vous révolutionne la plancha et ça vous change la vie! Les mets délicats n'attachent pas et le nettoyage devient une partie de plaisir! Merci Patrick!

    Le reste ne fut que routine culinaire. De la cuisine "acoustique", comme l'encornet: poivron rouge et vert, tomate, oignon nouveau, marinés dans l'huile d'olive avec l'encornet, puis juste planchés "nature". De la cuisine dans le plus simple appareil, qui vaut tous les repas tout-nus du monde!

    IMGP5503.JPG

     

    Avec ce plat, le meilleur antiseptique du monde s'impose. Pas de l'eau de Javel, évidemment, mais du vin de Tavel. Le plus grand rosé de France et du monde, surtout entre les mains d'Eric Pfifferling. Millésime 2007. Un vrai vin naturiste, au toucher de bouche velouté comme la peau d'une pêche bien mûre. Un vin sensuel, accompli, jouissif. Du vin, quoi, malgré sa couleur rosée!

    IMGP5502.JPG

     

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.