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biocons

  • Don Bettanillo e gli stupidi biologici

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    Comment on dit biocon, en italien? N'ayant pas réussi à contenir l'invasion des hordes françaises  d'indigènes levuriens complètement assoiffés de bioconneries viniques, Don Bettanillo s'attaque finalement au marché italien.

     

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    -"Mais ce ne sont que quelques vins minoritaires, Don Bettanillo..."

    -"Oui, Seigneur, mais ils sont oxydés et ils puent de la mort!"

     

    Le vin nature gagne du terrain et c'est heureux. Les Italiens n'ont d'ailleurs pas attendu les Français pour s'y convertir. La charge michoubidesque dans le très respectueux Gambero Rosso s'apparente à la traversée des Alpes par Hannibal. Éléphantesque! Pauvres transalpins, qui voient débarquer chez eux notre Michounibal avec ses gros sabots.

     

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    C'est Jonathan Nossiter, célèbre réalisateur de Mondovino*, qui a révélé "l'affaire" sur Facebook, en traduisant ce papier approximatif et honteux signé Bettane et Desseauve, ce qui a déclenché des réactions en chaîne dans le mini-monde du vin connecté. Le bistrotier du fond à gauche recyclerait bien Michou en gardien de phare, un poste où il excellerait sans aucun doute. Alice Feiring abandonne bien volontiers son allocation d'Ornellaia à Michoubidou. Mister M., assisté de Mister T., a foutu une grosse pâtée à Mister B dans l'amphithéâtre des levures. Lilian Bauchet a regardé la caravane des vins naturels passer pendant que le chien de Don Bettanillo aboyait. Et Isabelle Perraud, des Côtes de la Molière, a expédié des cartons de Beaujolais nature en Italie. À Don Bettanillo?

     

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    Le vin naturel gagne du terrain, c'est heureux. Il franchit même désormais toutes les frontières**. Bienvenue en Suisse, alors! Ou bien. Sans doute légèrement retardé à cause des formalités douanières, il arrive enfin à y faire son premier salon, Vinivivi. Au Péristyle de l'Hôtel de ville de Neuchâtel, s'il vous plaît. Moins d'un mois après la présentation officielle du Non-filtré, une institution là-bas. Les 8, 9 et 10 février, le Péristyle n'en manquera pas. De style, de non filtré, mais aussi de non levuré et de non sulfité. Veni vinivivi vici!

     

    On attend avec impatience la diatribe de Herr Bettanich en Suisse allemand pour préserver les Helvètes d'une dérive levurienne indigène.

     

    Olif

     

     

     

    * film magnifique, controversé, honni par les amateurs d'étiquettes et de vins conventionnels pour son discours jugé manichéen, tandis que le cinéphile averti a tendance à le classer parmi les chefs d'œuvre du genre, d'un point de vue purement cinématographique. L'amateur de vins moins conventionnels, quant à lui, est aux anges pour les deux raisons.

     

    ** Je taquine, car il existe d'excellents passeurs de vins naturels en Suisse et ce, depuis de nombreuses années.

  • Michel B., le critique qu'on aime détaster!

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    Voilà qu'il remet ça, le bougre! Des fois que l'on n'ait pas bien compris initialement! Il faut reconnaître que sa première bioconnerie n'était pas la meilleure, loin s'en faut. Imprécise et mal ciblée, dont l'humour, feint et pas fin, rendait plutôt neurasthénique. "Un peu de polémique vigoureusement articulée ayant du bon", on ne va surtout pas le laisser polémiquer tout seul, l'ami Mimi. Il serait déçu. Cette fois-ci, dans le dernier édito de son confidentiel magazine web Tast (que l'on me fait lire avec un malin plaisir, je suppose?), exit l'humour à deux balles et l'amalgame malsain. Le coeur de cible a été formellement identifié, sortons le mortier et le bazooka. Au moins, c'est plus clair!

    Bien sûr, tout le monde l'aura compris, l'ennemi, le seul, le vrai, c'est le vin "nature". Et les vignerons "naturels", les j'm-en-foutistes de la profession, ceux qui vinifient avec leurs pieds, même que ça se sent dans leurs vins. Le vin "nature", pollueur des sens, ne serait finalement pas aussi minoritaire qu'on le pense, c'est même un véritable envahisseur. Et Michel B., il s'appelle en fait David Vincent.

    Dans cet éditorial* qui fleure bon la psychanalyse de bazar, on comprend enfin les raisons de la vindicte de Michel B. et les motivations de son combat. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de campagne de dégustation, alors qu'il cherchait un bon vin bio que jamais il ne trouva. Maintenant, Michel B. sait que les envahisseurs sont là, qu'ils ont pris forme vinique et qu'il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé...

    Totalement cerné par ce type de vin, le Michel B.! Même ses meilleurs potes (faut-il qu'ils aient été mal conseillés, ses copains!) s'en sont laissé refourguer à leur insu par des cavistes vénaux, pourtant renommés. Impossible de boire un Lalou-Bize avec son petit casse-croûte du midi, même dans un 3*, les envahisseurs sont partout sur la carte des vins, narguant Michel B. de leur petit doigt dressé! Alors, coiffé de son heaume en chêne de la forêt de Tronçais, armé de sa plume d'oie biodynamique certifiée et vengeresse, Michel B. a décidé d'entrer en croisade. Afin de faire savoir au monde combien il court à sa perte s'il continue à se régaler de ces vins approximatifs et déviants. A coup de grandes phrases pompeuses, sentencieuses et définitives que je vais me dépêcher de graver sur le bois de mon lit pour m'endormir plus béatement le soir:

    "Tout ce qui affaiblit ou attente à la qualité d'élaboration d'un produit, tout recul de culture ou de civilisation par retour à l'ignorance sanctifiée du passé n'est non seulement pas acceptable, mais oblige à intervenir de façon vigoureuse pour maintenir le sens du progrès."

     

    Hein01

    Heureusement, Michel B., en bon Petit Père des peuples vinicoles, va "indiquer au public les vins intentionnellement bien faits", afin d'éviter de s'égarer du côté des "imposteurs", pour lesquels "le mot "con" semble rétroactivement bien faible pour les désigner". Je me réjouis à l'avance de ne pas suivre ses conseils!

    Et j'ai enfin compris pourquoi j'aimais tant ces vins blancs oxydés, morts avant d'être nés (formule choc dont je ne revendique surtout pas la paternité). Ils proviennent tous d'un "mauvais fût du Jura"! Une petite allusion assassine envers un vignoble éminemment respectable, un cliché de plus que je ne suis pas prêt de pardonner!

    La Natural wine war est officiellement déclarée!

    Olif

    * que je suis au regret de ne pouvoir mettre en ligne, n'ayant ni le droit, ni les droits, heureusement d'ailleurs!

    *que vous pouvez lire ci-dessous, avec l'aimable autorisation de Michel Bettane

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  • Carnets de (dé)route: quand l'idéologie remplace la critique!

    Non aux criti-cons ?

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    Histoire drôle. C’est l’histoire d’un mec. Il se rend à un salon de vins naturels. Michel B., il s’appelle. Non, finalement, elle n’est pas très drôle, celle-là !

    Monsieur B. est un critique qui fait autorité dans le microcosme du vin et dont la réputation est internationale. Il est cultivé, il déguste bien, il cause bien, il écrit bien. Il a des idées bien arrêtées sur la meilleure façon de vinifier. Normal, parce que lui, il sait quand un vin est bon. De beaux raisins, pas trop d’alcool, des rendements raisonnables, de la minéralité, une pureté d’expression, celle du terroir, et un vigneron responsable. Il s’est rendu compte qu’un certain nombre de pratiques biologiques, et plus particulièrement biodynamiques, favorisaient cette expression. Il a raison ! Donc il n’est pas contre le biologique, mais en tant que science viticole, ni contre la biodynamie, mais sans rentrer dans des considérations anthroposophiques ou métaphysiques. Il a toujours raison. Pas question de plaisanter avec un sujet aussi sérieux que la « vérité du terroir » ! Le Bio s’arrête à la vigne, point final, c’est marqué sur le label ! Monsieur B. est intelligent alors il n’aime pas les « bio-cons ». Le terme est de lui, cela s’appelle un néologisme et il est plutôt bien senti ! Il s’applique à tous les vignerons irresponsables qui font du bio. Paf dans les dents des mauvais vinificateurs qui prétendent « faire du vin naturel, sans soufre ». Pas de nom, tous dans le même sac, mais il faut croire que les « grandes gueules » sauront se reconnaître. Monsieur B. est un anti ! Un anti - « vin naturel », un anti - «sans soufre », un anti - « vin naturel sans soufre » ! « Sus aux vins puants », boutons ces saletés hors du paysage viticole français ! Apparemment, Monsieur B., il n’aime pas beaucoup ça, « les robes louches, les sucres traînants, les saveurs approximatives et les vins oxydés prématurément ». Pour éviter toute méprise, Monsieur B. cite quand même ses références, des noms qui en imposent parmi ceux qui font du bio, souvent dynamique, mais certainement pas con. Parmi les bons élèves de Maître B.: « Zind-Humbrecht, Lafon, Leflaive, Leroy, Perrin, Pinguet et consorts »! Un nanti de bons vins, Monsieur B. ! Ce qui laisse quand même un peu rêveur ! Et perplexe ! On ne prête qu’aux riches ! N’y a-t-il point de salut oenobiologique à moins de 50€ la bouteille, quand ce n’est pas 4 fois plus? Est-ce que ces six-là, que l’on pourrait qualifier d’aristos du bio, sont véritablement emblématiques de la culture biologique ? Et qui est ce Consorts, dont on ne sait rien ? Le bio-amateur avisé ouvre-t-il toujours un Beaucastel ou un Montrachet avec le sauciflard ? Luxe est-il automatiquement synonyme de bon goût ? Le jusqu’au-boutisme bio, tendance nature, n’a-t-il vraiment aucune légitimité ? Que penser alors des Overnoy, Richaud, Lapierre, Beauger et Consorts ? Oui, encore lui, il boit décidément à tous les râteliers, celui-là ! Les levures du commerce, aromatisées au patchouli, valent-elles vraiment mieux que les levures indigènes qui sentent sous les aisselles ? Autant de questions soulevées par Michel B. dans son billet, questions auxquelles je n’ai trouvé qu’une seule réponse, même après plusieurs lectures: un Richebourg de Lalou-Bize, sinon rien !

     

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    Moi, je ne veux pas être insultant envers Monsieur B., que je respecte infiniment, en tant que journaliste et dégustateur, et à qui je n’arrive pas à la cheville. Mais puisque je ne suis bon qu’à humer l’odeur de ses chaussettes, j’eusse aimé qu’elles soient clean. Quel est le but de sa croisade ? Doper les ventes du Comte Lafon ? Ecouler les surplus de Zind-Humbrecht ? Faire grimper les prix des vins du Domaine Leflaive ? Pourquoi la simple existence de ces vins naturels et de ces vignerons « nature » lui retourne-t-elle l’estomac au point de lui déclencher des convulsions plumitives ? Parce que certains ont du succès et que cela n’est dû qu’à leur « grande gueule » ? J’eusse aimé que la cible de Monsieur B., dans cet article féroce et vengeur, fût un peu mieux définie et que ses arguments soient plus clairement exposés, sans faire d'amalgame entre naturel, sectarisme, anthroposophie et mysticisme. Surtout que ce n’est pas la première fois qu’il dégaine son stylo pour tailler des croupières au vin « nature ». Des noms, que diable ! Et puis, je trouve que, d’un point de vue purement œnologique, la turbidité d’une robe et des arômes de réduction ne sont pas des critères recevables pour disqualifier un vin, surtout venant de la part d’un professionnel, puisque cela n’altère en rien ses qualités gustatives, bien au contraire. Quitte à fermer les yeux et se boucher le nez ! Le remède à une oxydation rapide après ouverture de la bouteille ne me semble pas difficile à trouver : boire rapidement et finir le flacon le soir même, de préférence à plusieurs ! Les sucres traînants sont souvent le reflet de la grande maturité du raisin, ne dénaturant pas obligatoirement l’équilibre du vin. J’en connais, parmi les bons élèves de toutes les régions, selon le cahier des charges de Monsieur B., qui ont le même problème. Pour le reste, des goûts et des couleurs… ! Le Vulgum pecus ne cherche pas le Grand vin à chaque gorgée, mais arrive pourtant souvent à se régaler de ces petits vins à défauts non dénués de qualités : spontanéité, fraîcheur, légèreté, digestibilité, buvabilité, sincérité, et j’en passe. Evidemment, tout ce qui est "nature" ou bio n’est pas synonyme de bon, et vice et versa. Mais n’est-ce pas là le rôle du critique, justement : l’être, critique ? Et essayer de trier le bon grain de l'ivraie, sans balayer d’un revers de manche dédaigneux tout un pan du monde du vin non dénué d'intérêt, vilipendant la roublardise des uns et la coupable naïveté des autres, simplement parce qu’il préfère péter dans la soie.

    Alors, je ne sais pas pourquoi j’ai eu envie de réagir à ce billet de Michel Bettane, publié dernièrement dans son Tast-Pro. Enfin si, je sais ! Parce qu’il m’a certainement un peu énervé et parce qu’il est ovationné par toute une classe un brin élitiste, qui plébiscite sa verve et s’exclame, en son for intérieur: « Ah !, ce Michel, quel talent ! Mais où donc va-t-il chercher tout ça ? » . Parce que le monde du vin n’est pas univoque et parce que je pense qu’un certain nombre de vins et de vignerons que j’affectionne figurent parmi la liste secrète de Michel B.. Parce qu’ils ne méritent probablement pas tant de haine et parce que tous ceux qui les soutiennent ou les cautionnent en prennent également pour leur grade, de façon totalement arbitraire.
    Des vignerons qui n’en ont très vraisemblablement rien à faire, de l’avis de notre gourou national, et qui continueront de produire un vin en accord avec leur philosophie de la vie, de le vendre et d’en vivre également, en toute franchise  et toute simplicité. Et moi itou, qui continuerai très certainement à boire leur vin et à l’apprécier, même si je ne dédaigne pas une gorgée de Beaucastel ou de Leflaive à l’occasion.

    Finalement, développer une vision pluraliste du vin, voilà certainement le contre-pied indispensable à l’approche œnologiquement bien pensante et exclusive de Michel Bettane, quelque chose de salutaire que j’ai eu envie d’écrire!

    Olif