Gueule d'amour...
C'est un remake 2009 du film de Jean Grémillon (1937, mon paternel était tout juste né!), featuring le mourvèdre, dans le rôle de Jean Gabin, et Jean-Christophe Comor, dans celui de Mireille Balin. Casting improbable...
Mireille Balin fut une actrice célèbre avant guerre, avant de finir ses jours dans l'anonymat le plus complet, après s'être lucidement brûlée les ailes en se compromettant avec l'ennemi en temps de guerre. La dernière terre qui lui fut promise ne fut pas des plus glamour. Les Terres promises de l'Amourvèdre ne furent malheureusement pas les siennes. Dans Amourvèdre, il y a A, qui, pris isolément dans ce cas, ne veut rien dire, et mourvèdre. Et, évidemment, on l'aime, ce cépage parfois honni pour sa rusticité et son caractère farouche. Dans Amourvèdre, il y a aussi Amour, toujours, et vèdre, qui pour le coup ne veut plus rien dire non plus. C'est un mot d'esprit, et réciproquement*, en fait, pour ceux qui n'auraient pas compris. Mais on l'aime quand même, ce vin charnu et croquant, pas vieillot pour un sou. On l'aime passionnément, à la folie même. Cette bouteille-là, elle a d'la gueule. Une vraie gueule d'amourvèdre!
Olif
* Après avoir relu assidument Le mot d'esprit, et réciproquement, de Christian Moussard, publié en 1996 aux Éditions de Moi-même, j'hésite entre calembour, attelage et néologisme pour qualifier cette figure de style et cet Amourvèdre...
P.S.: rien à voir, mais ce (très court) de Corentin Charron, étudiant à Supinfocom Arles, est un grand blond pour l'humanité gastronomique de l'espace. Du joli travail de synthèse ...