Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

macaline

  • VDV#66: assis sur le bord de la route 66...

    IMG_1398.JPG

     

    Roussillon : vignoble aux roux sillons (chez les vignerons qui labourent, tout du moins).

    Entre Tech et Agly, le vignoble du Roussillon ne marche pas sur la Têt, il l’enjambe. Ces trois fleuves côtiers des Pyrénées-Orientales délimitent schématiquement trois grandes zones géographiques au sein de ce gigantesque amphithéâtre catalan. Du calcaire des Corbières aux schistes de Collioure et Banyuls, en passant pas les alluvions de Rivesaltes, les marnes feuilletées de Maury et les îlots granitiques de Lesquerde, la diversité du paysage et des sols est grande. Ici, le grenache est roi, mais il n’est pas seul. Décliné en trois couleurs, noir, blanc et gris, il donne naissance à toute une gamme de grands vins secs mais aussi à des vins doux naturels, à Banyuls, Rivesaltes ou Maury. À ses côtés, on cultive la majorité des autres cépages méditerranéens : carignan, syrah, mourvèdre, muscat et quelques raisins spécifiques, comme le macabeu ou le lledoner pelut, qui donnent des vins secs à forte personnalité.

    Durement touché par la crise viticole, un vent nouveau, qui n’est pas la tramontane, souffle depuis quelque temps sur le vignoble, grâce à la vague d’installation de jeunes vignerons, souvent orientés vers une viticulture propre et/ou une vinification naturelle. Tout heureux de récupérer à bas prix de vieilles vignes plus ou moins abandonnées sur des terroirs d’exception, ils créent une saine émulation qui profite également aux autochtones de référence, implantés parfois depuis longtemps, et garants de la transmission du patrimoine.

    Passé en peu de temps d’un productivisme effréné à une viticulture exigeante et qualitative, le vignoble du Roussillon est en quête d’une véritable reconnaissance auprès des amateurs de vins. Les vignerons du Roussillon savent pertinemment qu’ils produisent le meilleur vin de la planète, il ne leur reste plus qu’à le démontrer et le faire savoir.

     

    Vendredisduvin

    Le Roussillon, c'est la route 66, celle des P.O., que notre bienaimée ex-présidente à vie des Vendredi du vin nous a demandé de suivre. La mienne s'arrêtera dans le 34, ce dernier vendredi de mai, avec un bref passage à Lisson pour saluer Iris, mais j'ai le sentiment que mon cheminement devrait me ramener rapidement dans le 66, tant j'aime creuser ce Roussillon vinique, entre terre, mer et montagne, qui me colle (ioure) à la peau et dont il ferait beau voir que je sois banni (yuls) un jour!

    Mais fi des jeux de mots à deux balles. Le Roussillon, dites-le avec des fleurs, parce que les vins de là-bas, Oh! que c'est bon!

    IMG_4396.jpgIMG_4424.jpg

     

    Sous la protection naturelle du Canigou, la grande montagne pyrénéenne qui n'est pas faite pour les chiens, le Roussillon a des atouts à faire valoir. À condition de ne pas rester pas assis sur le bord de la route 66 (avec le blues et les cigales) ...

     

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: le 1er juin, tous ceux qui ne voudraient pas boire le bouillon collectivement seraient bien aviser de glisser jusqu'à Clisson, cœur du Muscadet, pour s'en jeter un petit verre dans une céramique de premier choix.

    roussillon, aline hock, latour de france,muscat de rivesaltes,macaline,maccabeu,roussillon, aline hock, latour de france,muscat de rivesaltes,macaline,maccabeu,roussillon, aline hock, latour de france,muscat de rivesaltes,macaline,maccabeu,roussillon, aline hock, latour de france,muscat de rivesaltes,macaline,maccabeu,

  • Hock ... c'est bon!

    aline hock,domaine des mathouans,latour de france,roussillon,côtes du roussillon,macaline,

     

    La première fois que j'ai rencontré Aline Hock, elle présentait son premier millésime du domaine des Mathouans à Olne, en son pays ou presque, aux côtés de Lucien Salani, mosellan beau parleur, grand buveur et bon vigneron aux domaine des Balmettes en Roussillon. Belge d'origine, travaillant loin de la vigne et désireuse d'une reconversion totale, c'est justement en sortant d'une dégustation mémorable et monumentale avec le même Lucien qu'elle a solennellement déclaré: "C'est ça que je veux faire!". Aline est donc devenue vigneronne dans le Roussillon, à Latour de France.

    La deuxième fois que j'ai rencontré Aline, elle s'ennuyait ferme en compagnie du même Lucien Salani à un salon bio et bourguignon qui n'a pas tenu toutes ses promesses, en terme de fréquentation. Ce qui a permis aux vignerons de déserter fréquemment leurs tables et d'aller goûter chez leurs confrères. Nul besoin de crier pour qu'elle revienne, Aline fut fidèle à son stand, elle, veillant dans le même temps sur celui de Lulu des Balmettes. J'ai pu ainsi agréablement goûter à ses macabeu, carignan, syrah et grenache. Aline est mutine, elle a décliné son prénom dans plusieurs de ses cuvées: MacAline, AdrénAline et AlineA. Elle n'a pas encore osé jouer avec son nom de famille, et c'est dommage, car il y a du potentiel, sans équivHock. Elle a baptisé ses autres cuvées du nom de leur parcellaire: carignan ou syrah d'En Rouzil, grenache de Coum de l'Houm, carignan de Saint-Martin. Et enfin, elle a habillé ses bouteilles de belles fleurs à l'image des vins, fins et délicats, comme ce Carignan rosé d'En Rouzil 2010 ou le délicieux macabeu floral MacAline 2010.

     

    aline hock,domaine des mathouans,latour de france,roussillon,côtes du roussillon,macaline

     

    La troisième fois que j'ai rencontré Aline, c'est chez elle, à Latour de France, à l'heure de l'apéritif. Un apéro débuté tardivement, pour cause de virée vigneronne préalable sur les hauteurs de Trilla, village perdu du Haut-Fenouillèdes et vignoble sauvé en partie de l'arrachage grâce à l'obstination d'un autre vigneron talentueux dont on reparlera plus tard. Lulu n'était pas là, mais Renaud, le compagnon d'Aline, oui. Renaud, quand il n'est pas à la maison, il arpente les vignes du secteur avec son fidèle destrier pour rendre sa noblesse au métier de vigneron-laboureur. Les vieux coopérateurs ont souvent le regard qui brille et plein de conseils techniques à lui donner, quand il trace dans les vignes avec son cheval comtois. Il les écoute, mais fait à sa manière. Normal, c'est lui qui tient la charrue. Une pratique qui revient pourtant en force et rappelle aux anciens le temps d'avant, celui où ils travaillaient leurs vignes artisanalement plutôt que de les mécaniser intensivement. Le temps d'avant l'arrachage, qui prévaut de plus en plus à l'heure de leur retraite. Mais c'est sans compter sur ces furieux passionnés qui se battent pour conserver ce patrimoine végétal, parfois âgé de plus de 100 ans. "On ne pourra pas les sauver toutes!" lâche Renaud, mais on sent bien qu'à chaque fois qu'une vieille vigne peut être reprise, à l'achat ou en fermage, c'est une petite victoire pour tous ceux qui rêvent de ne pas voir ce passé dépérir à petit feu. En plus de labourer les sols des Mathouans, Renaud loue ses services à tous ceux qui souhaitent réintroduire le travail au cheval dans les vignes, dans le cadre d'un projet global précis, et pas seulement pour faire joli ou folklorique. Il y a du travail, pour lui, pour son cheval comtois, et vraisemblablement aussi pour un percheron supplémentaire, va savoir...

     

    La prochaine fois que je rencontrerai Aline, ce sera sans doute en France ou en Belgique, dans le vignoble ou sur un salon. Je ne sais pas encore quand, mais je sais déjà que je rencontrerai de plus en plus souvent ses bouteilles à ma table. Pour sûr, j'en ai dans ma cave!

     

    Olif

     

    P.S.: la vie des Mathouans au jour le jour, c'est sur le blog d'Aline, vigneronne blogueuse, de surcroît.