"Ave, Mamina, buvatori te salutant". Ainsi saluaient les gladia(ma)teurs de vin, de façon rituelle, avant de descendre dans l'arène de la Blogomiam, une fois par semaine quinzaine mois, faire découvrir à un public assoiffé et ébahi les bouteilles qu'il fallait avoir débouché, sous peine d'être définitivement un has-been œnophile. Par la force des choses, le rythme mensuel pourrait devenir la règle, voire plus en cas de cycle irrégulier. Une menstruation vinique, dédiée à la plus romaine des blogomiameuses, j'ai nommé Mamina, la louve de Bourges (je crois bien que je l'ai déjà faite, celle-là!), qui ne perd pas une occasion de partir à la conquête de la botte d'Italie.
"Mamina a vu Venise et elle a bien vécu!" Venise: ses gondoles, ses vongoles, ses "Pigeon vole", leur "guano-camole", ses canaux et ses ponts. Gros soupir! Comme elle y puise son inspiration depuis plusieurs jours semaines déjà, nul doute que ce nouveau billet collaboratif était censé faire diversion. Raté!
Dans ce 33ème menu, rien de vénitien, néanmoins. On débute par une BARIGOULE D'ARTICHAUTS ET CREVETTES UN PEU EPICEES , suivie de LANGOUSTINES RÔTIES AU CELERI PARFUME AU MACIS, RIZ NOIR ET MOULES DE BOUCHOT. En dessert, point de crustacés, c'est assez. Mais des CREMES TOSCANES A LA FRAMBOISE.
Que boire avec tout ça? Vite! La réponse, puisque la question brûle les lèvres de tout le monde. Un blanc évidement, mais pas vénitien, car je n'en ai pas en cave. Languedocien, oui, un beau blanc du Sud, travaillé sur la fraicheur, finement grillé, tendu, minéral, aux délicieuses notes de fruits blancs et d'amande. Celui du Mas Jullien, millésime 2006 par exemple, en passe de devenir une véritable référence en la matière. L'apport d'une vigne de Carignan blanc a ajusté subtilement l'équilibre de manière très fine et agréable. Comme le souligne Olivier Jullien dans son billet annuel sur les vins du domaine, on n'est pas obligé d'en parler, on peut juste se contenter de le boire. Buvons, donc!
Olif