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  • Saint-Glou 2012, Jurassic good trip, Jour 4...

    Ouillage: opération qui consiste à remplir, scrupuleusement et sans se faire mal, les fûts de vin pendant leur élevage, pour éviter qu'ils ne prennent l'air. L'absence d'ouillage aboutit à la formation du voile, dont le port est autorisé en public à l'intérieur des caves jurassiennes.

     

    Vin jaune: vin du Jura issu du seul cépage savagnin, élevé sous voile de levures, qu'il faut attendre de pied ferme pendant plus de 6 ans avant de pouvoir le goûter. Son caractère si particulier arrache parfois un rictus jaune au néophyte, lors de la première gorgée.


     

    Jean-François Ganevat, La Combe de Rotalier:

    Mettre un pied dans la Combe, c'est l'assurance de finir par les avoir les deux. Les Saint-Glouglouteurs ne pensaient plus pouvoir être impressionnés par le Jura, ils allaient voir ce qu'ils allaient voir!

     

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    Fanfan (vous permettez que je l'appelle Fanfan? C'est un copain!) absent, retenu prisonnier en Batavie, ce ne sont pas une, ni deux bouteilles qu'il fallait goûter pour tenter d'appréhender un des plus grands domaines jurassiens,  mais pas loin de 50 bouchons que Anne, sa sœur Anne (ne vois-tu rien venir, à part une bande de Saint Glouglouteurs?), à qui Fanfan avait confié les rênes de la dégustation, allait devoir dégoupiller.

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    Au menu, des blancs pour l'apéro, de 2010 à 2000, des rouges pour la table, de 2011 à 2000, des jaunes pour le fromage, de 2004 à 2003, tout ça pour finir Sul Q au dessert. Et, côté solide, les mets préparés par Pierre-Ivan Boos, l'alchimiste de Pontarlier, qui avait fait le déplacement depuis ses montagnes pour l'occasion. Le chien Schiste, grand amateur de bellota, l'attendait d'ailleurs de pied ferme.

     

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    Les blancs 2010 font encore un pas en avant vers la félicité absolue. Le millésime s'y prête bien, avec son équilibre plus fin et digeste que 2009. Superbes acidités, vins vibrants, avec une préférence aujourd'hui pour Florine, les "jeunes vignes" des Chalasses, plantées en 1986. Le chardonnay des Grands Teppes est paradoxalement plus accessible que celui des Chalasses vieilles vignes, alors que c'est le contraire d'ordinaire, dans la période de jeunesse. Le travail du sol effectué sur la parcelle de Grusse commence à porter ses fruits, le vin gagne en dynamisme et tonicité d'année en année. En 2008, Marguerite fait toujours le bonheur de tous en offrant son cœur, sans pour autant prendre le melon. La queue rouge de cette variété de chardonnay y est sans doute pour quelque chose.

     

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    Pour faire la transition, quelques bulles de vieux cépages 2007 ont fait un grand 8 éphémère dans la bouche. Non dosées, fraiches, désaltérantes et extrêmement confidentielles, limite il n'y en a déjà plus une seule bouteille au monde.

     

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    À table, les rouges 2011 font des merveilles. Glissants, digestes, de faible degré alcoolique, salins et hautement buvables. Mention particulière au Pinot noir de Grusse, vinifié à part (après tri grain par grain et section du pédicelle au ras du raisin) et finalement embouteillé à part, tant il s'exprime différemment du Pinot noir Cuvée Julien habituel. De bien jolis tanins croquants complètement craquants. Superbe! Des vins dans la lignée des 2010, déjà hautement recommandables, mais pas à tout le monde ou n'importe qui... On fera l'impasse sur la dégustation des 2008 et 2009, pour ne pas abuser et mieux apprécier J'en veux 2000, qui a gardé encore pas mal de choses dans sa culotte. Le culte et la culture du vieux cépage ne sont pour Fanfan ni une lubie, ni une passade!

     

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    ©Mme Olif, toute reproduction interdite

     

    Repos du guerrier, Salins-les-Bains:

     

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    Dimanche soir, quelques potes ont repris la route, d'autres le train, mais certains sont restés au coin du feu. Pour un pot-au-feu d'adieu, dans l'ambiance cosy de la Maison Salines, autour d'ultimes quilles, les dernières cartouches de cette Saint-Glou 2012. Tous les participants peuvent être fiers d'eux et ce sera sans doute l'œil humide, que, dans une ou deux dizaines d'années, ils raconteront le Jura à leurs enfants ou petits enfants, en leur disant, des sanglots dans la voix:  "La Saint-Glou jurassienne 2012? J'y étais!"

     

    Dans le Jura, finalement, "on est des privilégiés!", comme le dit Édouard Hirsinger à la journaliste de France 3, dans l'émission "Des racines et des ailes"*. Pas mieux comme mot de la fin!

     

    Vivement la prochaine!

     

     

    Olif

     

    Des racines et des ailes a pris ses quartiers dans le Jura dès l'automne 2011, chez Edouard Hirsinger et Stéphane Tissot, notamment, pour une émission diffusée sur France 3 le 7 novembre 2012. La Saint-Glou a en partie marché et volé sur ses traces à la Toussaint 2012.


  • En attendant Joachim...

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    Le 15 décembre 2011, dans la Combe de Rotalier, en attendant le passage de la tempête Joachim, personne ne vous entendra crier. Gros coup de vent annoncé, neige en moyenne montagne, faudrait pourtant pas trop tarder à rentrer, avant que les routes de montagne ne deviennent impraticables. Advienne que pourra! Difficile de faire court, quand il s'agit de déguster en compagnie de Fanfan Ganevat. Pas la peine de mettre un pied dans la Combe si t'es pressé. Parce qu'il est dur de ne pas goûter à tout, ou presque. Quand la pipette commence à chauffer dans les mains de Fanfan, elle ne s'arrête plus. D'autant plus que le millésime 2011 s'annonce "de toute beauté". Qualité, comme d'habitude, et quantité, enfin un peu plus que d'habitude. Mais des vins qui ne seront pas forcément plus faciles à trouver, tant la demande est ici pressante. Pour preuve, l'allocation à destination de la Belgique a été considérablement réduite. Le marché chinois se serait-il déjà positionné?

     

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    Podverdeke! Évidemment que c'est une zwanze, une fois! Je ne voudrais pas me fâcher avec mes amis Belges. La vraie commande est là, et c'est un complément, je sais que certains ont déjà été servis.

     

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    Mais, après l'inspection des bordereaux d'expédition, le plus important restait à faire. Goûter à un ou deux vins, en commençant par le poupin 2011, toujours dans son couffin. Rien que du fruit pour se faire la bouche. Pas la peine d'essayer de nous rouler dans l'enfariné, Fanfan, il est clair qu'il n'y a pas que du chardonnay dans cette cuvée. Mais aussi quelques grains de ce vieux cépage honni, dont il reste quelques pieds de ci de là, et dont l'immense mérite est d'apporter de l'acidité et de la fraîcheur là où il en faut.

     

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    Depuis qu'il est devenu héros de papier, dans la bande dessinée d'Étienne Davodeau, Fanfan donne dans le phylactère. Il fait aussi des bulles, à l'occasion, mais celles-ci se boivent, quand elles ne vous explosent pas à la figure. Quant aux autres blancs 2011 ils sont déjà quasiment tous au propre et au clair, ce qui n'est pas habituel à cette saison. Grusse en Billat, Chalasses, Grands Teppes goutent déjà bien, chacun dans leur style. L'effet terroir est désormais imparable, y compris sur En Billat, qui ne possède pas le même passé biodynamique que les deux terroirs vedettes de Chalasses et Grands Teppes.

     

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    2011, grand millésime en perspective, en rouge notamment, avec un jus de trousseau somptueux, couleur groseille. Petit degré, grande buvabilité, caractère épicé et tanins juteux. À se demander s'il ne faudrait pas le mettre en bouteilles dès maintenant... Le pinot noir Julien Chalasses goûte curieusement comme un beau grenache, tandis que le fût de En Billat pinote joliment. L'assemblage des deux devrait faire fureur, à la mise.

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    2011 supérieur à 2010? J'en ai bien peur. Pourtant, la barre a été placée haut. Éloquent tour de caves, avec des vins qui se présentent sous un jour très séducteur, même à la tombée de la nuit. Les Chalasses remportent la palme, avec des VV 1949 radieuses et des Marnes bleues qui transcendent le savagnin. De très grandes bouteilles en perspective pour l'année prochaine. Ce n'est certainement pas Schiste, le braque de Weimar un peu fou, qui dira le contraire. Hein, Roger?

     

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    Et puis, cet exceptionnel et ultra-confidentiel Jaune 2003, qui vient d'être soutiré et qui devrait être mis en clavelin prochainement. Un nez oxydatif exponentiel au dessus de la cuve et une bouche nette, ronde et fruitée, du concentré de sotolon qui éclipse totalement l'éthanal. Et enfin ces deux petites douceurs extraordinaires dont il vaut mieux ne pas parler, tant il y en aura peu. Équilibres de fou pour des vins passerillés, avec une acidité phénoménale qui laisse glisser fraichement mais voluptueusement la grande concentration et la richesse en sucre.

     

    Il fallait rentrer avant la tempête, mais Joachim a pris son temps. Nous aussi, du coup, on n'allait pas passer en coup de vent. Autour d'un casse-croûte improvisé mais bien garni, Chalasses et Grands Teppes 2009 se sont invités à table, rapidement suivis par les rouges 2010, Julien un cran au-dessus des autres, très certainement. Et puis, avec le dessert, un verre de Kriek Lambic Cantillon, c'est bien que les échanges jurassico-belges fonctionnent dans les deux sens. Bon, cette fois, il faut vraiment y aller. Bye la Combe, on y reviendra avec plaisir quand les jours seront plus calmes et plus longs.

     

     

    Olif

  • Les vins de Julien: leur Terre est notre Ciel!

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    "La Terre est notre Ciel..." Tous les sens retournés, après la rencontre cosmique, entre un chef, Jean-Paul Jeunet, un vigneron, Julien Labet, et un peintre, Pierre Casenove. "Fusion esthésique" et "exigence esthétique" furent les deux mamelles de ce "chemin spirituel" et gastronomique, concocté par Jean-Paul Jeunet, en harmonie totale avec les vins de Julien Labet, véritable point d'orgue du vernissage préalable de l'exposition consacrée aux tableaux de Pierre Casenove, illustrant la nouvelle collection des Vins de Julien. Autrement formulé, après le plaisir des yeux, ça a fusionné grave dans la panse des privilégiés qui avaient réservé une table à l'Hôtel de Paris  en Arbois ce soir-là.

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    Tout le collectif Labet s'est réuni autour d'une table pour saluer la performance de Julien, auteur d'une nouvelle collection de vins en son nom propre, qui vient compléter de manière totalement indépendante l'offre du domaine proprement dit. Les vins de Julien sont issus de vignes en conversion bio depuis 2010, vinifiés avec peu ou pas de soufre selon les cuvées, dans un esprit différent de ceux du domaine familial, qui sont néanmoins eux aussi des références en la matière. Pour habiller ces vins remarquables, il fallait bien un étiquetage sur mesure et une cuisine adaptée. C'est désormais chose faite.

     

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    Chaque plat de Jean-Paul Jeunet est un assemblage de textures et de saveurs échafaudé pour le vin choisi. Savoureux mariage à chaque fois soigneusement pensé, blanc puis rouge, puis blanc, puis rouge, rien n'a bougé avant le jaune et le Paille final. Un petit pain différent, sélectionné pour chaque plat, complète l'accord. Rien n'a été laissé au hasard...

     

    - Côtes du Jura Savagnin "En Chalasse" Grains Nobles 2009 et grosse asperge, coques & vin jaune, pain noir aux algues: étonnant savagnin surmaturé sec qui ouvre le bal sur une assiette très élaborée. Riche et épicé, il laisse la bouche fraîche.

     

    - Côtes du Jura Pinot noir 2009 sans soufre et Truffe de la Saint-Jean, rave d'été & cardamome, en salade, sur une raviole de tête de veau & racines, longuet truffe & rave: ouh, le joli pinot que voilà, friand et croquant, au tanin fin qui fait écho à la truffe et qui ricoche sans fin sur la succulente raviole.

     

    - Côtes du Jura Chardonnay "Les Varrons" 2007 et Homard bleu de Bretagne, consommé de crustacés & combawa, pavé au citron: l'un des plus beaux accords de la soirée, l'acidité de 2007 répondant à la perfection à celle du combawa, les notes d'agrumes se mêlant pour s'amplifier et se fondre dans la bouche de manière inerminable. Le homard en frétillait encore. Et on a même eu droit à du rab de consommé! Trop bon!

     

    - Côtes du Jura Poulsard "En Billat" 2009 et Pigeon, blettes, poires, en voile de lard, jus court à la chicorée, baguette au Jésus & origan: le pigeon n'effraya pas le poulsard, là où on eût pu attendre le pinot, car le vin avait de la chair et de la longueur. Un joli grain de vin et de l'acidulé qui enrobent joliment le filet de pigeon et son jus.

     

    _ Côtes du Jura Jaune 2004, domaine Alain Labet, et Déclinaison de Comté et Morbier, jeunes et vieux, pain à la gaude: le domaine de Julien est de création trop récente pour s'enorgueillir d'un jaune, il a donc été fait appel à Alain pour pallier à cette carence temporaire. Un beau jaune, encore sur le fruit de sa jeunesse, pas trop marqué par la noix verte, qui claque bien en bouche et se rit des exquis fromages, trop facile pour lui.

     

    - Vin de table "La Paille perdue 2006" et Abricot, amandes fraîches & safran, en consommé au lait d'amande, moelleux safran, sorbet & cristalline d'abricot: encore un Paille de perdu! Pourtant bel et bien élevé sur la paille, il n'a pas droit à l'appellation pour cause d'équilibre naturel atteint vers 10,5°, là où il aurait fallu le maintenir au dessus de 14°. Beaucoup de sucre, donc, une grande concentration, mais un équilibre de fou qui se fond dans les notes d'abricot et de safran du dessert. Une petite merveille!

     

    - Café et quelques gourmandises: oui, aussi.

     

     

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    Et puis, il y a bien eu aussi un petit after du côté des Jardins de Saint-Vincent, mais il était déjà tard.

     

    En toute discrétion, Julien Labet a pris de la hauteur. Sa terre, c'est notre ciel, et il s'affirme très certainement comme l'un des plus grands vignerons jurassiens actuels. Cette magnifique soirée en fut la preuve formelle et il eût été dommage de la manquer...

     

    Olif

  • Pressée de paille et goulée de rouge

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    Clic clic clic clic ... fait le pressoir à chaque mouvement du cliquet. Flic floc flic floc... fait le liquide sirupeux qui s'écoule dans le seau.  Glou glou glou glou ... fait le gourmand buveur en se délectant de ce nectar. Du bon sirop pour remplir la gourde avant l'effort, dommage que la Transjurassienne soit maintenant terminée. Plus de 300g de sucre, une couleur brique orangée, des arômes de coing et une fraicheur paradoxale laissant la bouche nette. Il n'y a plus qu'à laisser faire et fermenter.

     

     

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    Ça se passait mardi après-midi dans la Combe de Rotalier, chez l'incontournable Fanfan Ganevat, bien rentré de Saumur après une divine soirée qui s'est prolongée très tard, à ce qu'il parait.

     

    Une douceur pour mise en bouche, avant de passer à des choses un peu moins consistantes mais tout aussi réjouissantes. La construction du nouveau chai par gravité se termine. Aussi moderne qu'à Bordeaux, mais bien plus artisanal dans sa conception. Sans l'ombre d'une nanotechnologie, ni le concours d'un architecte hors de prix. Que du naturel. Avec pour l'instant de gros panneaux isolants amovibles pour fermer les portes. Les barriques de rouge 2009 y sont au frais dans le gravier, continuant ainsi au ralenti leur processus naturel de vinification. Le Poulsard de l'enfant terrible n'a même pas tout à fait terminé sa fermentation et garde encore quelques sucres résiduels qui le rendent irrésistible de gourmandise. Mais la véritable bombe, c'est le futur "J'en veux!", dont il faudra vouloir vite. Que des vieux cépages dont personne ne voudrait plus et qu'ici on s'arrache, refusant évidemment de les arracher. Franchement trop bon! Le Trousseau Plein Sud possède un grain plus fin et une concentration supérieure, s'annonçant superbe, tout comme le Pinot noir de Grusse-En Billat, première cuvée parcellaire du nom, qui tient la dragée haute en matière de minéralité à la toujours grandiose Cuvée Julien. Des rouges comme ça, le Jura peut en être fier. Pour preuve, tout le monde n'en aura pas!

     

    Ce sera qui, les gâtés...?

     

     

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    Olif

     

  • Flamboyante dégustation à Rotalier

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    L'orage a beau avoir grondé toute la journée, l'Ouest lointain a fini par s'embraser, donnant un caractère doublement flamboyant à cette dégustation crépusculaire autant que prometteuse. A l'invitation de Julien Labet, nous nous sommes retrouvés une poignée sous un mélèze rotalien à déguster jusqu'au bout de la nuit le millésime 2007 en horizontale, suivi d'une incursion en 2005 puis 2002. Beaucoup de vins blancs à goûter, donc, avant de se reconstituer grâce à une sublime côte de bœuf et quelques vins rouges du cru.

    Le domaine Labet, situé à Rotalier, c'est avant tout un collectif: les parents, Alain et Josie, ainsi que trois enfants, Julien, Romain et Charline. Précurseur dans les élevages parcellaires de vins ouillés, Alain Labet a peu à peu confié la direction des opérations en cave à Julien, qui possède en outre son domaine en propre, sur des parcelles parfois contigües à celles du domaine familial. Les éventuelles différences entre les cuvées viendront de la vinification, Julien expérimentant un peu plus sur la production de son domaine personnel, notamment en diminuant les doses de soufre. Les vins sont servis rafraichis, à l'aveugle, l'identification du cépage et du terroir n'étant pas forcément si évidente que cela, même pour un grand vigneron comme Alain Labet. Tous sont en appellation Côtes du Jura, évidemment!

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    - Fleur de savagnin En Chalasse 2007: une vigne plantée en 2003 et des raisins récoltés en légère surmaturité, avec 12,7° de potentiel. Un vin riche, puissant, minéral, légèrement anisé, porté par une très grande acidité.

    - Fleur de savagnin En Chalasse 2006: récolté avec un peu moins de botrytis qu'en 2007, il possède pourtant une grande douceur en vouche. Une sensation presque voluptueuse. Riche et puissant, il termine sur une sensation rafraichissante d'agrumes et de beaux amers, signe de sa grande acidité.

    - Savagnin 2006: une cuvée spéciale de savagnin gros vert récolté au lieu-dit La Bardette et élevé 28 mois en fût. La robe est dorée, le nez est confit, sur l'écorce d'orange. La bouche est parfaitement calibrée, large et longue, avec une finale très épicée. Superbe!

    Place au Chardonnay sur les cuvées suivantes:

    - Fleur de Chardonnay 2007: nez frais et minéral, légèrement iodé avec une pointe de lactique. Tonique (du gaz!), acidulé et frais. Cette cuvée, issue de vignes de 45 ans provenant du sommet des Varrons, est élevée sur lies, en mode réductif qui apporte des notes de menthol et un caractère végétal. Le sommet de la butte des Varrons, c'est du "caillou", un sol purement calcaire.

    - Les Varrons 2007: nez légèrement anisé, avec des notes de pêche blanche. Relative rondeur, minéralité marquée, un peu rèche, bouche large et finale un peu chaude. A ce stade, il manque un peu d'éclat.

    Les Varrons 2007, Julien Labet: une parcelle distincte, exploitée par Julien, indépendamment de celle du domaine, et embouteillée sous son nom. Nez très anisé, fenouil, vivacité en bouche dès l'attaque. Un vin dynamique à la finale acidulée sur une belle amertume. Beaucoup moins de SO2 (8 mg) que dans la cuvée du domaine et une bouteille qui remporte tous les suffrages.

    - La Reine 2007: une toute petite parcelle d'argiles rouges qui ne produit que 2 pièces. Le nez est grillé, très fin, mais ce n'est pas de la réduction car l'élevage ne se fait pas sur lies. Bouche vive, d'une classe folle, élégante, acidulée en finale. Un vin absolument superbe, d'une définition irréprochable.

    - En Chalasse 2007: nez très fruit (pêche), gourmand, même si Alain Labet n'apprécie que moyennement ce qualificatif passe-partout. La bouche est en léger décalage, acidulée, avec une finale un chouïa amère, moins gourmande que ne le laissait supposer le nez. Pas mal de raisins en surmaturité à la vendange, dans cette cuvée.

    - Le Montceau 2007: nez fin, légèrement lacté, praliné. Bouche élégante et racée, à la texture délicate et soyeuse. Finale d'une grande douceur, suave, soutenu par un trait acidulé. Un magnifique vin, issu de sols calcaires blancs du Batonien. Alain Labet est épaté, retrouve la grandeur du Montceau, pour lui disparue depuis quelques millésimes.

    - La Bardette 2007: petite déception car elle ne se goûte pas bien. De la réduction qui amène de l'amertume, malgré la pointe de gaz. Elle n'est pas en place, mais ça viendra probablement, elle demande du temps, la Bardette, en principe.

    - En Chalasse 2007, VV de 70 ans: nez retenu, bouche fondue, calibrée, bien structurée, sur une longue finale salivante. Un vin apaisant, avec de la chair, qui laisse tout le monde béat d'admiration, même si le coucher de soleil commençait à s'éteindre.

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    Une petite lampe, au chevet du coucher de soleil éteint!

    - La Beaumette 2005: nez sur les agrumes qui se prolonge par un ananas somptueux en bouche. Un peu de gaz, une belle tonicité, prolongée par une grande acidité. Comme du Gros Manseng, mais dans le Jura, il franchit le mur du "nçon".

    - Les Varrons 2005: nez caramel au lait, breton sur les bords, c'est à dire un peu salé. Iodé, large en bouche, puissant, pas détendu. Il ne se livre pas complètement, quoi, même si le côté caramel lui vient apparemment du terroir.

    - La Reine 2005: nez discret, mais une bouche fuselée et élégante, tendue en finale. Un vin scintillant!

    - La Bardette 2005: le nez est très fin, comme retenu, discret mais élégant, tout en dentelle. Le fruit perce en bouche, cette Bardette saura se livrer dans le futur à qui aura la patience de l'attendre.

    - Fleur de Chardonnay 2002:  une bouche un peu taillée à la serpe, incisive, qui possède beaucoup d'acidité, plutôt tartrique, et une rusticité toute jurassienne, ce qui n'a évidemment rien de péjoratif pour un vin positionné en entrée de gamme, avec 7 années de cave.

    - La Bardette 2002: un vin paradoxal, à l'élevage un peu particulier. Mis en bouteille avec des levures de fermentation alcoolique, non terminée alors, ce qui lui donne un caractère oxydatif involontaire, sans signes d'oxydation véritable. Un peu compliqué à appréhender sur cette bouteille, tandis qu'une autre, goûtée il y a un mois au restaurant s'était avérée somptueuse. Pas reconnu, du coup!

    - Le Montceau 2002: nez superbe, intense, plein, un peu miellé. Bouche à la fois riche et contenue, se livrant par petites touches successives, mais, au final, se donnant totalement. Magnifique vin! Et Alain Labet n'en finit pas de retrouver ce Montceau qu'il aime tant et qu'il avait un peu perdu de vue depuis quelques millésimes. Une petite merveille emplie de fraicheur.

    - En Chalasse 2002: nez puissant, enrobé, miellé, encaustique. Un vin riche, au caractère légèrement oxydatif, à la finale légèrement amère, peut-être pas tout à fait en place actuellement. A revoir, surtout qu'il s'agit en théorie d'un des vins les plus prometteurs produits par le domaine.

    - Les Varrons 2002: nez légèrement grillé, caramel au lait, la marque du terroir. "Sur l'âge", mais sans évolution marquée, il laisse la bouche nette, tout en imposant son caractère et sa minéralité calcaire. Longue finale et très belle bouteille.


    Réputé pour ses blancs, le domaine produit également quelques rouges considérés comme anecdotiques par Alain et Julien Labet. Il n'en est rien, évidemment. Modestie, quand tu nous tiens! Les poulsards du Sud-Revermont, à l'instar de ceux de Fanfan Ganevat, n'ont rien à envier aux meilleurs du nord du département. "Le 98, c'était même du Rayas, à la vendange", d'après Alain Labet. C'est en tout cas ce qu'il imaginait faire au vu de la qualité des raisins, quasiment exceptionnelle. Au bout de plus de 10 années, ce n'est peut-être pas Rayas quand même, mais un vin néanmoins sublime, qui défie le temps. D'une jeunesse à toute épreuve, des tanins soyeux (bon, pas ceux de Rayas!) et toujours beaucoup de fruit. La côte de bœuf ne s'est pas plainte, loin de là.


    Pour ce qui est de prolonger sa connaissance de l'appellation Côtes du Jura, on n'hésitera pas à se référer à l'excellent article d'Emmanuel Zanni, dans le dernier numéro du Rouge & le Blanc, la revue de référence de l'amateur du rouge et du blanc. Et du jaune aussi, parce qu'apparemment, ils sont tombés sous le charme de la région, les petits gars du Rouge & le Blanc. Ça fait quand même plaisir que des journalistes qui écrivent sur le vin s'intéressent véritablement au vin et aux vignerons, finalement.



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    Olif

  • Sul Q ...

    Passage rapide mais printanier dans la Combe de Rotalier, pour y retrouver un étonnant caviste en goguette et se reformater le palais à la minéralité jurassienne de référence, celle qui vit et qui laisse la part belle au raisin.

     

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    2008, le millésime a la grosse cote, à l'heure où tous les regards sont focalisés sur le grand bazar médiatique bordelais. Millésime difficile, mais millésime de vigneron. Comme d'hab', finalement. Les bons, on sait depuis longtemps qu'ils parviennent à se jouer des pièges météorologiques et climatiques, à grands coups de viticulture respectueuse de l'environnement, à la vigne, et à grands coups de vinification intelligente, réfléchie et respectueuse du raisin, à la cave. Comme certain pourrait le résumer par "un max de raisin, un min de sulfites!". Un peu réducteur, mais assez parlant. Plutôt!

    Chez l'ami Fanfan Ganevat, on a un peu de tout ça, en fait. Qui peut le plus (à la vigne), peut le moins (à la cave). Le soufre, Fanfan, il est en train d'oublier ce que c'est. A vrai dire, le besoin s'en fait de moins en moins sentir. Les vins n'en veulent plus, s'épanouissent dans le verre, tiennent à l'air, résistent au temps. Le Côtes du Jura Pinot Noir Julien, vinifié de deux façons jusqu'au millésime 2005, avec un minimum de soufre à la mise ou sans (cuvée Z), est zans zoufre en intégralité, depuis le millésime 2006. Sans faillir, sans dévier d'un iota de sa pureté aromatique originelle.

    Côté pipette, passage en revue d'une grande partie des blancs 2008, sur fûts, avec des réussites qui devraient être étourdissantes. Fabuleux chardonnays des Chalasses VV 1902, à la tension remarquable, et des Grands Teppes VV, d'une grande plénitude. Exceptionnel Savagnin Marnes bleues des Chalasses, qui emmène loin, très loin, encore plus loin qu'il n'est possible d'imaginer. M'étonnerait pas que certaines de ces cuvées récoltent un 20/20 de la part des dégustateurs chevronnés et patentés qui ont parcouru la région dernièrement, dans l'optique d'un panorama du millésime. Prochainement chez votre marchand de journaux. Des vins qui ont de la vie, et qui vibrent à l'unisson de leur géniteur. Un modèle que l'on aimerait bien voir se développer dans d'autres régions. Malheureusement pour elles, je crains que le Jura ne soit inimitable. Sans pour autant péter plus haut que son Q ... L'apothéose finale, tiens, d'ailleurs.

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    "Allez Fanfan, montre nous ton Q..."

    Sul Q...: sélection de grains nobles de Savagnin, vendangé le 23 décembre 2002. C'est écrit sur l'étiquette. Robe ambrée, grosse liqueur, riche et onctueuse, coing et pamplemousse, acidité phénoménale malgré l'exceptionnel taux de sucre résiduel (de l'ordre de 300 grammes, de mémoire). Que dire d'autre? Sinon en rester ... Sul Q ... !

     

    Olif

     

  • Les Grands Teppes, nu intégral!

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    Ça va faire un bail qu'il n'y a pas eu de billet au sujet de l'ami Fanfan Ganevat, les groupies vont se languir! Celui-ci n'est pas à proprement parler du réchauffé, il a été promis de longue date. Juste un peu de retard à l'allumage pour cause d'hiver précoce et soutenu, riche en événements de tous genres. Promesse finalement tenue, car ce blog n'est en aucun cas politique.

    Pour cette dégustation intégrale des vins produits sur ce fabuleux coteau des Grands Teppes par Fanfan, point de fioriture! Mise à nu complète! Absence totale d'humour, de second degré, à fortiori de troisième. Aucun jeu de mots débile, de calembour grossier, aucune licence poétique. Du compte-rendu brut de chez brut, apte à satisfaire l'amateur de commentaires exigeants et uniquement l'amateur de commentaires exigeants. Je m'en excuse par avance auprès de tous ceux, que je sais nombreux, qui ne viennent ici que pour s'en payer une tranche, c'est si bon de rire, par les temps de crise qui courrent. Mais il est des choses parfois si sérieuses que la décence nous interdit de nous en moquer. Un grand terroir et un grand vin du Jura font partie de ces choses-là. Oui, ça existe et je connais des vignerons dans toutes les appellations, y compris les voisines les plus prestigieuses, qui feraient bien de s'inspirer de cette façon de travailler, du sol à la cave. Le premier qui rigole aura d'ailleurs affaire à moi.
    Ami lecteur amateur de bons mots, belle lectrice amatrice de mon style enjoué, passe ton chemin pour cette fois. Reviens un jour prochain, je te promets de ne plus me laisser aller à me prendre au sérieux.

    Bon, j'en étais où, déjà? Ah! oui!

    Cette verticale est totalement inédite, si ce n'est une première tentative avortée en septembre 2008 (abandon à une encâblure du millésime 2000, pour cause de gosier qui baignait). C'est une exclusivité ©leblogdolif, il faut bien se faire mousser un peu de temps en temps. Le millésime 2001 est totalement épuisé au domaine, les deux échantillons en bouteilles ont gracieusement été fournis sur la cave personnelle de Philippe Bouvret par Epicuréa Poligny, là où il y a du bon vin au pays du Comté d'en bas.

    Les Grands Teppes, c'est donc un lieu-dit initialement constitué de friches, que l'arrière grand-père Ganevat a totalement défriché pour y planter de la vigne. Une vigne à la campagne, perdue au milieu des champs, propriété monopole de Fanfan. La dégustation, elle, a eu lieu à la montagne, juste avant l'arrivée de la neige. Les vins ont été goûtés au décours d'un repas préparé par l'alchimiste pontissalien, jadis narré ici. Tous les vins sont présentés en magnums, à l'exception des millésimes 2001 et 1999, deux bouteilles étant néanmoins nécessaires pour le service.

    C'est parti mon kiki!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2006: d'une manière générale, les blancs 2006 de Fanfan possèdent une droiture et une pureté aromatique extraordinaire. Le terroir trace à merveille, révélant ici une grande profondeur, avec de l'enveloppe et du gras sur un fruit très net. De la chair et de la vie, qui promettent de grandes émotions dans longtemps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2005: ce n'est pas celui qui goûte le mieux, richesse du millésime oblige. Petite note fugace pas très nette au premier nez (réduction?) et bouche un peu "too much" à ce stade. A attendre et revoir, sans grande inquiétude toutefois, il y a de la matière!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2004: net et droit, frais, minéral, tendu, finale salivante, un vin d'une grande pureté qui goûte merveilleusement ce soir-là.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2003: riche, avec de l'alcool et de la rondeur, il garde de la fraicheur avec une grande longueur et sa belle finale acidulée. Un style puissant, mais au final, un vin qui n'est pas écrasé par le millésime.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2001: on saute artificiellement un millésime, pour se consacrer à celui qui devrait être le plus faible de toute la série, météo calamiteuse oblige. Et pourtant! Il ne titre que 11,5° mais quelle complexité! Anis, fenouil, coing parmi des arômes très mûrs. Il n'a passé que 12 mois en fût (contre 24 habituellement), mais l'élevage l'a magnifié.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2002: un des sommets de la dégustation, l'un des vins le plus abouti. Dans un registre de fruits exotiques et d'agrumes, avec des arômes de fruits de la passion parfaitement nets, la bouche possède du gras et de la tension, ciselée admirablement. Bravo Fanfan!

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 2000: le millésime de la rupture, avec pour la première fois, l'apparition d'une bouteille lourde bourguignonne, en remplacement de la Jura traditionnelle. Pourtant, la vinification fut classique, à la façon du grand-père, 48 mois sur lies fines. Beurre, amande grillée, noisette, de la droiture et une grande acidité. Un volume impressionnant et un caractère qui semble inaltérable dans le temps.

    - Côtes du Jura Grands Teppes Vieilles Vignes 1999: le premier millésime vinifié par Fanfan au domaine. 60 mois de fût! Il possède déjà toute la trame du terroir, du gras sur une belle tension acide. Le début d'une grande aventure!

    Une nouvelle fois, les années paires triomphent, par leur structure, leur minéralité, leur buvabilité. 2002, 2006, 2004, 2000 (dans cet ordre-là en ce qui me concerne) se tiennent dans un mouchoir, la préférence allant à l'un ou à l'autre selon le style de vin que l'on aime. 2005 à revoir (mais quel potentiel!), 2001, 1999 et 2003 cloturent la marche, mais tout le monde est largement au-dessus de la moyenne, pas si éloigné que cela l'un de l'autre.

    Les Grands Teppes, un terroir, un vin, un vigneron, que du bon!

    Olif

    P.S.: la renommée de Fanfan est désormais telle qu'il fait partie des 4 vignerons jurassiens invités à la grande journée Beaujoloise du 20 avril. Ils ont bon goût, les Beaujolois, et il ne vont pas s'embêter!

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  • Grand Tasting Jurassien!


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    Tandis que le gotha des vignerons mondains se bouscule au Carrousel, à l'invitation du célèbre tandem de la critique vinique française, s'offrant en pâture à une faune carnassière d'amateurs œnophiles insatiables et de professionnels en costard, le lauréat jurassien du B&D a dû décliner l'invitation à participer à cette manifestation élitiste pour prendre ses aises et écarquiller les doigts de pied sous la neige pontissalienne, devant un parterre de groupies fidèles, préférant le port du tee-shirt branchouille à celui du smoking. Un atelier des chefs grand format, remake passablement remanié et encore plus festif d'une précédente édition déjà fort réussie. Aux fourneaux, Pierre-Ivan Boos, célèbre alchimiste culinaire pontissalien. Au service des vins, Fanfan Ganevat, célèbre alchimiste viticole jurassien. Bon, les vins de Fanfan, on les a déjà goûté et archi-goutés, commentés et archi-commentés. Mais comme c'est un émerveillement à chaque fois qu'on y trempe ses lèvres, on va se fendre d'un nouveau compte-rendu, qui annulera et remplacera les précédents., jusqu'à la prochaine fois.Une soirée qui nous a tous laissés SulQ!

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    Compte-rendu à venir un de ces jours, parce que là, j'ai comme une envie de petite sieste réparatrice!

    Olif

     

  • Dégustation chez Fanfan Ganevat, les bonus!

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    Une dégustation au domaine Ganevat, les lecteurs du blog le savent déjà, c'est un marathon! Heureusement, il y a les passages au stand, où l'on arrête de courir dans toutes les caves du village et où l'on peut se reposer dans la quiétude du caveau. Prendre le temps de s'asseoir, poser le calepin et le stylo, prendre une ou deux photos (mauvais exemple, celle-ci a été prise en plein effort!) et savourer les vins en bouteille.

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    - Côtes du Jura Cuvée Florine 2006: la cuvée emblématique du domaine, du nom de la fille de la maison. Une entrée de gamme de haut niveau, qui permet de patienter avant de se faire les dents sur les Grands Teppes ou les Chalasses. C'est du fruit, mûr et non exempt de minéralité. A boire sans se priver, en attendant que les autres cuvées s'affinent en cave.

    - Côtes du Jura Florine 2007, jeunes vignes de 1988 sur Chalasses: un vin déjà empreint de plénitude, net et droit, issu de vignes toutes jeunettes qui ne constituent qu'une partie de l'assemblage final de la cuvée Florine.

    - Oregane 2006: un assemblage de Savagnin jaune et de Melon à queue rouge, dans des proportions 50/50, anisé et fruité, aux arômes pregnants, d'une grande originalité.

    - Marguerite 2006: une cuvée collector de Melon à queue rouge, vinifiée avec zéro soufre et proposée uniquement en magnum. Des raisins récoltés en surmaturité qui exhalent un nez de fruits exotiques et de beurre frais, assez typique du cépage. Pur et net, puissant (15,9° naturels) avec une grande acidité sous-jacente, il s'agit là d'un vin pour initié, mais de toute beauté! Ou comment reculer les limites de l'appellation! J'en reste estomaqué!

    - Savagnin 2000, Les Vignes de mon Père: une cuvée de savagnin ouillée pendant 7 ans. DU vieux ouillé, comme on dit ici! C'est puissant, envoûtant, magique, magistral!

    - Savagnin ouillé 1999, Les Vignes de mon Père: un échantillon pas en vente, ni même en bouteille, me semble-t-il! La robe est dorée, le nez puissant, sur l'écorce d'orange confite et l'encaustique. Un vin magnifique d'intensité aromatique.

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    Voilà, je pense bien en avoir oubliée quelques-unes, dégustées plus ou moins sauvagement (dont un épatant Savagnin vert zéro soufre) mais la mémoire gustative vous joue parfois de ces tours...!

    Olif

  • Le Sud-Revermont côté terroirs (2): les Grands Teppes

    Les Grands Teppes

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    Les Grands Teppes VV 1920, celles de droite, coteau légèrement descendant exposé à l'Ouest.
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    Les Grands Teppes VV 1919, celles de gauche, regardant vers l'Est, en direction de la Combe de Rotalier. En arrière-plan, la roche et le domaine.

    Un climat monopole du domaine Ganevat, situé sur la commune de Vercia, défriché et planté par l'arrière-grand-père dans la première moitié du XXème siècle. Les Teppes, ce sont des friches. Désormais, à cet endroit-là, ce n'en sont plus et il a fallu avoir le nez creux pour repérer toute la qualité de ce terroir!. Des marnes rouges plus compactes et qualitatives du côté droit que du côté gauche. Le Chardonnay y acquiert une minéralité exceptionnelle, exprimant droiture et tension, un vin de grande garde. Elevé au petit lait, qui plus est, de la bio haut de gamme! On y trouve aussi du Melon à queue rouge (une variété de Chardonnay typiquement jurassienne), du Savagnin vert ainsi qu'une toute nouvelle plantation de Pinot noir.

    - Côtes du Jura 2007, Melon à queue rouge: 11,7° naturels et pourtant c'est mûr! En pleine phase réductrice, le nez nécessite de passer outre. Bouche nette et tranchante, acidulée et citronnée. J'aime beaucoup!

    - Côtes du Jura 2007, Chardonnay Grands Teppes VV 1920: les vignes de droite, plantées une année après celles de gauche, sur un terroir qui s'avère un peu plus qualitatif. Ce sont elles qui rentrent majoritairement dans la cuvée Grands Teppes Vieilles Vignes, d'une manière générale. Un vin épuré, droit et acidulé, avec une finale qui zeste. C'est mûr, riche, mais ça reste droit et tranchant.

    - Côtes du Jura 2007, Grands Teppes Vieilles Vignes 1919: les vignes de gauche, plus hétérogènes. Une partie de la vendange servira à faire du crémant, l'autre rentrera dans l'assemblage de la cuvée VV. Pour l'anecdote, une cuvée Grands teppes, sans la mention VV a été produite en 2000 avec les raisins les plus qualitatifs. La barrique goûtée possède plus de gras que son homoloque senestre, mais l'équilibre est très beau et harmonieux. Le caractère minéral ressort à peine moins à ce stade.

    Au cours du repas qui suivra la dégustation, nous aurons la chance de faire une verticale des Grands Teppes VV de 2006 à 2001. Stylo posé. De mémoire, les années paires ont remporté la palme sans que les autres déméritent. Les caractéristiques du millésime ressortent clairement au-delà de la trame apportée par le terroir. 2006 épuré et minéral, 2005 riche et opulent (probablement "too much" pour être bien apprécié à ce stade), 2004 droit et tendu, 2003 large et puissant, 2002 dans la tension également, 2001 miraculé du millésime, 2000 passé à la trappe de la dégustation pour cause d'abondance de biens.

    Au lieu-dit Les Grands Teppes pousse aussi un pêcher, dont les pêches se goûtent merveilleusement, mais ça, on en déjà parlé!

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    A suivre...

    Olif

     

  • Le Sud-Revermont côté terroirs (1): Sous la Roche

    Sous la Roche

    Domaine Ganevat, Sous la roche, Combe de Rotalier, Sud-Revermont, Jura d'en-bas. L'adresse favorite des marathoniens par tous les temps. Avant d'attaquer la traditionnelle visite de toutes les caves du village, chacune d'entre elles hébergeant son lot de fûts, Fanfan nous propose un petit échauffement dans le vignoble, à la découverte de ces terroirs que l'on connait un peu déjà pour les avoir identifiés plus ou moins aisément dans le verre. Une passionnante façon de "visualiser" le vin au travers des caractéristiques de son environnement, d'essayer de le comprendre et de se rendre compte du travail extraordinaire fourni pas le vigneron à la vigne.

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    On commence par Sous la Roche, juste au dessus de la maison, et son cadre exceptionnel, juste sous la roche, en fait. D'où son nom. Des éboulis calcaires et des marnes rouges exposés plein Sud, qui accueillent Trousseau, Poulsard, Savagnin, etc. La parcelle a été entièrement replantée il y a quelques années, ce sont donc de jeunes vignes, mais elles s'autolimitent déjà naturellement en matière de rendements.

    Tous les vins commentés ont été dégustés au domaine le samedi 23 août, au fût (2007) ou en bouteille (2006 et millésimes plus anciens).

    - Côtes du Jura Poulsard 2007, Cuvée de l'enfant terrible: un poulsard de fruit vinifié sans soufre et égrappé grain par grain! Un boulot de titan, malgré les rendements minuscules, ceci afin de triturer le moins possible le raisin et de laisser la fermentation se faire dans le grain autant que faire se peut, évitant ainsi au maximum les artefacts parasites extérieurs. A ce stade, on est encore proche du jus de fruit fermenté. D'ailleurs, c'en est.

    - Côtes du Jura Trousseau 2007, Plein Sud: seulement 12 hl produits sur 62 ares. Non pigé et protégé à la neige carbonique lors de la fermentation. Belle robe rubis, nez sur la fraise écrasée et bouche d'une rondeur fruitée gourmande. Certains dégustateurs martiens chevronnés , de passage avant l'élaboration d'un Guide pas mûr, ont cru y déceler de la volatile. Vraiment de drôles d'oiseaux, ces petits hommes verts! 11,2° naturels pour un vin qui lui est parfaitement mûr, frais, digeste et buvable. Ici, on ne fait pas la course au degré et on ne ramasse pas non plus en sous-maturité. Le travail à la vigne et l'autolimitation des rendements y sont pour beaucoup.

    - Côtes du Jura Pinot Noir 2007, Cuvée Julien: des raisins qui ne viennent pas de Sous la Roche, mais les trois rouges ont été goûtés successivement et à deux reprises, en début et en fin de soirée. 11,6° (vérifiés à 3 heures du matin au mustimètre à alcool, avec point d'eau et tout et tout!). La matière est dense, un peu serrée, charnue. Un vin droit qui fait la part belle au fruit et à la minéralité.

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    A suivre...

    Olif

     

  • Vendanges 2008 au domaine Ganevat, la pêche!

    Premiers coups de sécateurs du côté des Grands Teppes, dans la Combe de Rotalier, en compagnie de Fanfan Ganevat, et premiers émois?

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    La pêche, comme diraient les deux hurluberlus de la Chanson du Dimanche. Les raisins ne sont pas encore prêts, évidemment. Il faudra attendre la fin septembre (autour du 25) pour voir les premières grappes tomber. Les pêches de vigne sont par contre à point et permettent de se ravitailler avant un petit tour quasi-exhaustif des climats et des terroirs du Sud-Revermont. L'épreuve du terrain avant celle du verre!

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    Des pêches de vigne et de terroir, reflètant elles aussi toute la minéralité de cette ex-grande friche fort judicieusement plantée par les ancêtres de Fanfan. On va se régaler!

     

    Olif

  • Les Chalasses 2007 de Fanfan Ganevat: bourrues, mais affables!

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    Crédit photo: Pierre-Ivan Boos, pour L'alchimie

    Grâce à la réactivité de Pierre-Ivan Boos*, qui est allé superviser les vendanges dans la Combe de Rotalier ce mercredi, j'ai eu l'opportunité de goûter en primeur à du chardonnay bourru cueilli sur la parcelle des Chalasses exploitée par Jean-François Ganevat, plus connu dans la sphère des amateurs de bons vins sous le diminutif de Fanfan. Ce jus de raisin commence à perler à peine et possède surtout une phénoménale tension acide et une minéralité impressionnante, moins de 24 heures après le coup de sécateur. Du coup, j'en reste sans voix, comme après un coup de sécateur mal placé! Le terroir parle à ma place!  Vivement qu'on les goûte en bouteilles, ces 2007!

    Olif

    *célèbre alchimiste pontissalien, découvreur de la cuisine philosophale, celle qui change les aliments en or

  • Marathon des neiges dans la Combe de Rotalier

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    Dans la catégorie endurance, voilà bien l'épreuve reine! Une dégustation au Domaine Ganevat, dans la Combe de Rotalier! Un parcours du combattant qui nécessite abnégation et concentration, en plus d' un équipement performant (verre Spiegelau Authentis, chaussures Salomon, polaire Aigle), surtout au vu des conditions météo difficiles de cette fin janvier 2007 ! Question ravitaillement, pas de soucis à se faire, des arrêts au stand ont été prévus tous les 20 mètres.

    Jura_annif_jero_015 Le coach Fanfan, après avoir fait part des dernières recommandations en matière de sécurité, s'apprête à donner le signal du départ. La Combe de Rotalier, 66 habitants, à peu près autant de caves, en grande partie occupées par Fanfan et ses vins. Un véritable trust! Et c'est parti pour un marathon de 5 heures de dégustation en plusieurs tours du village. Il fallait être solide, ce jour-là, pour suivre le rythme d'enfer imposé par Fanfan. Mais ce n'est pas un peu de neige qui allait refroidir nos ardeurs. On attaque par un premier tour, pour tâter du 2006, évidemment encore en fût ou en cuve, puis on refait le même tour, ou presque, pour goûter aux 2005. Les conditions atmosphériques font que les vins se goûtent sur la réduction, les lies ayant été remises en suspension du fait de la chute de la pression barométrique. Les principes de l'élevage parcellaire bourguignon étant appliquées ici au pied de la lettre, les différentes cuvées marquent leur terroir de façon quasi parfaite.

    Issu d'un terroir de graviers et de marnes rouges, Les Grands Teppes donnent un vin tendu et droit, quel que soit le millésime, avec un supplément de profondeur pour la cuvée Vieilles Vignes. Avantage au 2005 à ce stade, mais le 2004 n'est pas mal du tout dans le genre.

    Sur les marnes grises des Chalasses, le vin s'exprime plus en longueur et en puissance, sans négliger pour autant la race et la pureté. La palme aux Vieilles Vignes, millésime 2004, l'expression parfaite de la grandeur du terroir.

    La cuvée Florine, du nom de la fille de la maison, ne démérite pas pour autant, elle donne même bien souvent le ton à toute la gamme, comme ce sera le cas en 2005, un vin superbe!

    A l'instar du Nain et du Géant, le Savagnin se décline ici en jaune et en vert. Dont l'assemblage à la pipette ne donne pas naissance à un Savagnin bleu, contrairement aux lois chromatiques de base, mais à un vin dont la noblesse est néanmoins bien présente, riche, puissant et acide, aussi bien en 2003 qu'en 2004.

    On ne saurait oublier de mentionner la Cuvée de Vieux Savagnin ouillé 1998, "Les vignes de mon père", un sublissime vin hors des canons jurassiens habituels.

    Question rouge, Fanfan est loin d'être à la traîne. Sauf en ce qui concerne les rendements, où son exigence le conduit bien bas, de façon inversement proportionnelle à la qualité du vin. 11 hl/ha pour Les Vignes de l'enfant terrible, un Poulsard sans soufre égrappé grain par grain, aux arômes de pamplemousse rose épicé, et guère plus pour "J'en veux!", un vin de table fait de bric et de broc, aux tanins croquants, savoureux et rustiques, qui vient tout juste de changer de nom pour devenir "J'en aurais bien voulu!", tellement les quantités étaient ridicules.

    5 heures plus tard, encore bien difficile de s'arracher de la Combe, il y a toujours un petit truc de derrière les fagots à goûter. Et c'est finalement hors délais que nous franchirons la ligne d'arrivée, à Pontarlier. Disqualifiés si près du but, c'est rageant!

    Olif

     

    Les notes d'Eric et de Zappa sont disponibles en cliquant sur leur nom.

    D'autres notes sur les vins du Domaine Ganevat ici ou .

  • Jean-François Ganevat, le franc-parler jurassien

    Date: le 09/11/2003 à 09:48

    Par cette belle journée de début novembre, l'occasion était trop tentante pour une petite sortie jurassienne totalement incognito, soigneusement dissimulés dans une voiture banalisée immatriculée en Confédération Helvétique. L'équipage au grand complet, digne d'une chanson de Bobby Lapointe, constitué d'Yves Z, le chauffeur philosophe helvète, du Seb, copilote arrière esthète, ainsi que moi-même, votre serviteur, que l'on dit poète, quitta Pontarlier quasi aux aurores pour se diriger dans le vignoble jurassien et y retrouver Saint Vernier, grand coordonnateur de la journée, pour une découverte en profondeur, mais en accéléré, de la diversité viticole de la région.

    « Sous la Roche », dans la Combe de Rotalier, un petit paradis perdu éclatant sous le soleil, tout là -bas, au bout du monde, dans un cul-de-sac adossé à la roche, avec un fort joli coteau entièrement replanté récemment, en exposition sud, qui nous permet d'apprécier un peu de la géologie du terroir jurassien. Le sous-sol argileux devrait convenir idéalement au trousseau et au savagnin qui remplacent désormais ici le poulsard.

    Jean-François Ganevat, notre hôte, jovial vigneron au franc parler, parfois un peu provocateur, aurait bien mérité une interview LPV. Malheureusement, le matériel était défaillant! Les aléas du métier de journaliste ! Ce sera donc une interview sans parole, un genre de portrait du personnage, ce qui n'est déjà pas si mal !
    Après une dizaine d'années passées en Bourgogne pour le compte du domaine Morey à Chassagne-Montrachet, Fanfan Ganevat est revenu au bercail en 1998. Son premier vrai millésime, celui qu'il a maîtrisé de A à Z, pour lui, c'est 1999 et les vins du domaine que j'ai eu l'occasion de goûter jusqu'à présent m'ont totalement emballé, tant en blanc qu'en rouge.
    Déjà remarqués et remarquables, ses vins sont pourtant en train de prendre un nouveau virage pour encore plus d'exigence. Adepte du sans soufre, il souhaite évoluer vers des vins de plus en plus nature, exprimant encore plus le raisin. L'avenir nous dira s'il a raison mais la dégustation qui a suivi a été l'occasion de quelques révélations.
    Comme tous les vignerons qui font de la qualité, pour lui, le vrai travail commence à la vigne. Respecter le sol, le sous-sol, l'environnement, c'est primordial pour laisser parler le raisin.

    Après un petit coup d'oeil en extérieur, nous entreprenons un véritable porte-à -porte dans le hameau, celui-ci étant constitué de plusieurs maisons en apparence indépendantes, mais chaque corps de bâtiment recelait son lot de trésors. Là les 2003, ici les 2002, là -bas des savagnins, encore ailleurs des rouges...


    Dégustation au fût :

    Beaucoup de cuvées goûtées, dont les 2003. Hormis une cuvée de chardonnay en théorie destinée aux crémants et écartée de cet usage devant le fort degré naturel à la récolte, aucun des vins goûtés n'a nécessité d'acidification. L'impression d'ensemble est plutôt favorable même s'il est difficile de bien juger les vins à ce stade.
    Le rythme intensif de la dégustation ne m'a pas permis la prise de notes dans de bonnes conditions, je me bornerai donc à quelques commentaires sur les vins qui m'ont le plus inspiré. Tous ces vins sont en appellation Côtes du Jura.


    - Chardonnay Florine 2002 : jolie fraîcheur, sur la mangue, l'abricot, les fruits secs.

    - Chardonnay Grands Teppes 2002 : sur le premier fût, le vin a été débourbé. Le vin est incisif, vif, avec des notes de raisin. Sur le deuxième fût, non débourbé, on est plus sur la fleur d'ortie. Le troisième fût, non débourbé également, présente beaucoup plus de gras, un peu pain grillé beurré. Les variations d'un fût à l'autre sont étonnantes !

    - Chardonnay Les Chalasses VV 2002 : nez puissant, grillé avec des notes d'agrumes. La bouche est grasse, riche, ample, finissant sur de légers amers. Superbe ! Un deuxième fût est plus marqué agrumes.

    - Chardonnay Les grands Teppes VV 2002 : goûté sur 3 fûts différents également. Le premier est incisif, mordant, minéral, sur la pierre à fusil. Finale citronnée avec quelques amers. Le deuxième fût révèle un vin un peu plus mou alors que le troisième est d'une exceptionnelle densité, boisé (fût neuf) mais absolument magnifique.

    Les différentes cuves de savagnin ouillé 2002 m'ont également beaucoup plu, de même que certaines barriques du chardonnay Grusse VV 2002. Les rouges sont dans une phase gustative beaucoup moins accessible actuellement.

    Au restaurant Le Comtois, à Doucier, nous avons pu déguster la quasi totalité de la production en bouteille, millésime 2002 pour les rouges et 2001 pour les blancs. Je retiendrai un Chardonnay Grands Teppes VV de haute volée, un excellent savagnin ouillé, ainsi qu'un pinot noir 2002 sur le fruit, très gourmand.

    Un sacré personnage que ce Fanfan Ganevat et un domaine dont il faut impérativement retenir le nom!

    Olif