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saint-véran

  • De belles paires de Noël...

    Noël, ça rime avec Père, c'est bien connu, et paire rime avec .ou..illes. Bouteilles, c'est une évidence pour qui joue régulièrement au pendu.

     

    Avant de clore l'année moyennement en beauté côté météo, il est temps, pour tirer un trait sur 2009, de publier ce frOliflège (©Docadn) de dégustation sous forme de kaléidoscope gastronomique.

     

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    A l'apéritif, le Champagne Brut Tradition des Frères Laherte a séduit son monde. Fin, classe, élégant, du vin, à la bulle fine et festive. Les deux bouteilles n'ont pas fait long feu. Chavot, ça le vaut! Pour les (grands) enfants ou les adultes à âme d'enfant, ce fut aussi la fête, Festejar de Patrick Bouju est toujours un régal pour les papilles.

    Pour le repas, des huîtres, forcément, même si on réussit à en manger régulièrement toute l'année. Dans le Jura aussi, les traditions sont bien ancrées. Des Gillardeau, bien sûr, car une filière Bourcefranco-jurassienne s'est mise en place. Avec une petite nouveauté cette année, une plate charnue made by Gillardeau et affinée au Danemark. Aussi bon qu'une Belon, mais en plus charnu, comme une spéciale. Étonnant! Le Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2005 de Stéphane Tissot n'en demandait pas tant! Le midi, en guise de préliminaire à la soirée du Réveillon, une superbe entrée en matière. Le vin goûte magnifiquement, sur des notes grillées très pures. Sa tension répond aux saveurs d'iode et de noisette de l'huître. Le soir, sur un panachage de Spéciales n°3 et n°4, le Saint-Véran 2008 du domaine des Côtes de la Molière (deuxième mise) fut aussi parfaitement à son aise. Frais, minéral, acidulé, remarquable. A suivre, avec une petite nage d'escargots au persit plat et à l'ail, le Meursault Le Poruzot-Dessus 2001 de l'ami Rémi Jobard ne s'est pas laissé écraser par les ingrédients de la sauce. De légères notes d'évolution commencent à apparaitre, l'apogée est là et ce beau terroir murisaltien donne toute sa mesure.

    Avec le cuissot de sanglier de 12 heures, comme une forme de (petite) revanche pour Hervé Bizeul, victime des cochons sauvages à l'automne. Un Clos des Cèdres de Lisson eût été également approprié, mais ceux qui sont en cave peuvent encore largement attendre, contrairement à ce Côtes du Roussillon Villages Vieilles Vignes 2000 du Clos des Fées, à point, très flatteur par sa concentration et sa richesse, bien arrondies par l'alcool. Un vin pour Obélix, c'est sûr!

     

    Avec le fromage, les mauvaises habitudes perdurent car il n'est pas toujours aisé de revenir sur un blanc. Heureusement, un Époisses parfaitement affiné a bien répondu au Gevrey-Chambertin 1er cru Petite Chapelle 1999 de Jean-Louis Trapet, solide et terrien, à l'aube de son épanouissement. Sur l'assortiment de bûches, au Rivesaltes Hors d'âge Terre de pierres du domaine Sol-Payré, pourtant très bon, fut préféré pour sa légèreté et son caractère rafraichissant le Muscat Moelleux Petit grain du Petit domaine de Gimios. Du bonheur en bouteille, rapidement ingurgité et apprécié. Un vin qui rend le cœur et les pieds légers, parfait pour danser, sur la terrasse humide et sur un air des Pogues, dans la douceur de la nuit de Noël. Nostalgie des 80's, quand tu nous tiens!



     

     

    Le lendemain, à peine remis, il a fallu remettre ça. Après un fabuleux Champagne à l'arrachée, déjà narré par ailleurs, un Corton-Charlemagne 1997 de Tollot-Beaut, que l'on m'avait prédit HS il y a peu, avait encore de beaux restes. De la stature, de la profondeur de l'ampleur, parfait pour rivaliser avec un délicieux foie gras au torchon maison. Sur la traditionnelle dinde de Noël, sauce aux morilles, deux grands vins de Bourgogne se sont distingués. Plus de jeunesse, de volume et de richesse dans le Clos-Vougeot Le Grand Maupertui 2000 d'Anne Gros, mais plus de finesse, d'élégance et de précision dans le Nuits-Saint-Georges 1er Cru les Pruliers 1996 de Gouges. Avec le gros gâteau choco-marron inspiré d'une recette de Saveurs, le Vouvray Clos du Bourg 1990 Moelleux 1ères tries du domaine Huet fut parfait pour méditer sur les raisons profondes qui poussent le genre humain à faire autant bombance à Noël. Tout est dans la modération, en fait!

     

    Sur ce, un grand millésime 2010 à tous, avec une pensée toute particulière à ceux que la vie n'a pas épargné en cette fin d'année 2009. Tchin!

     

    Olif

  • En mai, fais ce qu'il te plait ... aux Jardins !

     

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    Rentrée scolaire dégustative tardive aux Jardins de Saint-Vincent, avec comme un petit air soixante-huitard. Ecole de dégustation, oui, parce que l'on y apprend à décrypter un vin et le comprendre, plutôt que de le décortiquer et l'analyser. Ecole de dégustation, encore oui, parce que le public s'y trouve spontanément mixé, entre vignerons, amateurs « éclairés », gens de goût, néophytes, pour un melting-pot convivial et instructif. Avec en fil rouge, les dernières découvertes ou acquisitions de Stéphane « Saint-Vernier » Planche, désormais ex-sommelier de Jean-Paul Jeunet et jardinier de Saint-Vincent à temps plein, quand il ne fait pas autre chose en plus. Dégustation en aveugle complet, comme il se doit, parce qu'il n'est pire sourd de la compregnotte vinique que celui qui veut voir ce qu'il boit.

    -    Saint-Bris 2007, Alice et Olivier de Moor : la toute dernière des AOC bourguignonnes, qui consacre le sauvignon dans le fief du chardonnay. Ce qui est certain, c'est qu'avec les vins des De Moor, il n'y aucune raison de faire la tête ! Le nez de celui-ci est légèrement fumé, avec une petite note d'élevage sans interférence avec sa structure. Il est tellement jeune qu'on la lui pardonnera bien volontiers. La bouche possède une belle vivacité, de la droiture, une finale salivante et acidulée, avec de beaux amers pour conclure. Un vin d'une grande richesse, mais porté par une si belle acidité qu'il en devient aérien.

    -    Saint-Véran 2008, domaine des Côtes de la Molière : une bouteille coup de cœur ce printemps, qu'il fallait partager avec le plus grand nombre. Premier nez sur la pomme verte, puis apparaissent des notes de grande maturité, avec de l'orange amère, et une belle minéralité. La bouche est cristalline, d'une grande pureté, avec un caractère acidulé marqué en finale, d'une grande fraicheur. Confirmation  d'une très beau vin, faisant l'unanimité des dégustateurs présents. Dire que la commission d'agrément a encore du mal à s'en remettre !

     

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    -    Alsace Riesling Steinert 2005, Pierre Frick : celui-ci ne trompe pas son monde. Orange confite, pamplemousse, pointe d'hydrocarbure. Grande et belle acidité, enrobée, classieuse, tout en finesse. Alsace, forcément. Riesling, obligatoirement. Jean-Pierre Frick, évidemment.

    -    Gilbourg 2007, Vin de Table, Benoit Courault : du chenin au nez un peu en vrac, avec un côté réductif. La bouche possède du gras, de la richesse, de l'alcool, mais manque globalement d'un peu de nerf, avec une finale très levurienne. Un vin flasque, dissocié et pas en place. Mauvaise phase ? Mauvaise bouteille ? Il mérite pleinement le bénéfice du doute parce que sur les dégustations précédentes de Saint-Vernier, ce chenin surmaturé sec vaut beaucoup plus que cela. A revoir et/ou à attendre.

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    -   Pouilly sur Loire 1970, Jean-Claude Dagueneau : une antiquité dénichée par Le Seb, qui ne savait pas trop quoi en faire. Alors on l'a ouverte. Qui dit AOC Pouilly sur Loire dit chasselas. De cet âge vénérable, ce n'est déjà pas banal ! Nez sur l 'évolution, grillé, notes de moka, de tabac à pipe, de cendrier froid un lendemain de fête chez Philip Morris. Pas inintéressant, mais un peu « space ». En bouche, ça se gâte encore plus. Un peu plate, pour tout dire. Malgré un soupçon d'acidité résiduelle qui amène un peu de nerf en finale. A vécu ! R.I.P.

    -    Arbois Trousseau 2007, Michel Gahier : pas son jour aussi, à ce Trousseau 2007 de Michel. En principe une petite bombe de fruits rouges, et là, il nous la joue végétal et colle blanche, sur des tanins durs en finale. A revoir ultérieurement, donc, parce que d'ordinaire, on l'aime plutôt bien, ce vin-là, comme tous les vins de Michel Gahier en général.

    -    Rouge de Causse, VDT 2006 du Petit Domaine de Gimios : nez poivré, tutti frutti en bouche, finale un rien végétale pour la fraicheur. « Ça sent le raisin entier! », entendra-t-on dans l'assemblée. Un vin mâchu et croquant, pour toutes les occasions. L'occasion de saluer le travail d'Anne-Marie Lavaysse, réputée pour ses Muscats de Saint-Jean de Minervois biodynamiques et natures, et qui nous offre là un original et excellent rouge, comportant pas moins de 16 cépages (parcelle en complantation). Pour en savoir un peu plus sur le domaine, on lira avec émotion le joli billet écrit par Jean-Marc Gatteron dans le numéro 93 du Rouge & le Blanc.

     

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    -    Sylvaner 2004 moelleux, Pierre Frick : nez miellé, bouche riche et équilibrée, dans un registre moelleux. La finale se fait sur un retour des acidités et des amers. Un vin entre tension et richesse, une expression particulièrement originale et passionnante du sylvaner.


    Fin de la dégustation officielle, place au off et au petit mâchon, l'occasion de finir les restes précédents, puis d'ouvrir et de goûter quelques canons supplémentaires, stylo éteint. Vivement la prochaine, une immersion in vivo, au milieu des vignes, qui sera à n'en pas douter un moment d'exception.


    Olif