Vendanges de Travers...
Tout le monde est dans les starting-blocks. La ponctualité suisse, certainement. Des hordes de vendangeurs investissent les rangs de vignes, le sécateur entre les dents. Impatients d'en découdre avec des raisins particulièrement mûrs, au point que d'aucuns commencent à parler de ... millésime du siècle ... et de Travers, ou alors c'est juste parce que c'est écrit en italique?
Les caissettes se remplissent: gamaret, diolinoir, garanoir, pinot noir, chardonnay et consorts s'entassent. Tous fils du Val de Travers, mais de provenances diverses, complantés pour le meilleur. Point de vinification séparée, évidemment, pour de si petites quantités. Pour l'anecdote, les Chardonnays ont été repiqués à partir de plants provenant du Montrachet. Le terroir n'est pas identique, évidemment, mais excusez du peu!
Les caissettes sont pleines et les coupeurs ont été particulièrement efficaces. La ponctualité suisse, forcément. Il est déjà temps de changer de casquette et de devenir égrappeur. Grain par grain, toute la vendange est ainsi éraflée. La qualité a un prix et la mécanisation, vue de travers par ici, n'est pas prête de faire son apparition dans le vallon.
Tous à l'égrappage, petits et grands. Un poste très performant avec banc à lecture optique individuelle, nécessitant de la précision dans le geste, pour l'appréciation du calibre du raisin. Petite illustration en images:
le raisin est délicatement pincé entre deux doigts, afin d'apprécier sa taille, sa consistance et son élasticité...
... une légère traction entre le pouce et l'index le désolidarise de sa grappe nourricière ...
... celui-ci est impeccable, parfaitement calibré, digne du Travers-Saints.
Une efficacité redoutable et à moindre coût! Bernard Magrez et son Pape-Clément peuvent aller se rhabiller!
6 heures 15 au clocher de l'église de Travers. La ponctualité suisse, toujours. L'heure d'une pause bien méritée.
Une partie des raisins égrappés. Admirer le parfait remplissage et empilage des caisses.
L'étape suivante verra le temps filer un peu plus vite, puisqu'il fallait quitter le clocher de Travers des yeux. Direction Fleurier, au garage, pour l'ultime processus de la journée: l'encuvage. Suivi d'un foulage aux pieds, dans les règles de l'art.
Une bien belle histoire en train de s'écrire et qui prendra le temps qu'il faut pour le faire. Moi, par contre, je dois filer. Il est déjà 6 heures 15 au clocher de l'église de Travers et je vais être en retard!
Olif