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Le blog d'Olif - Page 59

  • Bordeaux 2006 - (5) Leçon de jardinage à Barton

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    Barton. Moitié Léoville, moitié Langoa. Léoville, le château sans château. Langoa, le château, à l'ombre de Léoville, qui n'en a pas. L'un deuxième, l'autre troisième, les deux très bons, la prime à Léo. Peut-être que c'est aussi le nom du jardinier!

    Un bout de sol irlandais à Saint-Julien, Médoc. Orange and green! Pour le plaisir des yeux, avant celui du palais.

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    Langoa-Barton 2005
    Nez sur les fruits noirs bien mûrs, myrtille en tête, avec un boisé très fin. Les tanins sont soyeux, mais encore à peine compacts. Jolie fraîcheur en finale.

    Léoville-Barton 2005
    Nez un peu fermé, les fruits noirs ne sont pas loin derrière. Grande droiture, grande longueur, les tanins se fondent délicieusement dans la finale où l'on cherche en vain un brin de fermeté. Un vin magnifique de race et d'élégance.

    Réserve de Léoville 2003
    Nez très mûr, un peu compoté, bouche ronde et charnue, longueur moyenne. Destiné à un plaisir et une consommation immédiats.

    Réserve de Léoville 2001
    Nez que je qualifierais d'intermédiaire, avec des notes d'évolution débutantes: poivron, tabac. Bouche d'amplitude moyenne, sur une finale un peu acidulée.

    Langoa-Barton 1997
    Ce petit millésime 1997 est toujours aussi séducteur, quand les vins avaient suffisamment de matière pour affronter quelques années. Ici, on arrive pourtant au bout de ce qu'il avait à exprimer, avec des notes tertiaires de champignon, de fumé, de poivron. Les tanins sont souples et fondus, et on ne gagnera plus grand chose à l'attendre encore.

    Léoville-Barton 1999
    Premier nez peu expressif, puis un léger boisé transparaît au delà de notes de fruits noirs. Un beau volume, bien concentré, avec de la fraîcheur qui se prolonge jusque dans la finale. Un bien joli vin qu'il faut attendre encore un peu.

    A suivre...

    Olif



  • Bordeaux 2006 - (4) Leçon de prononciation à Lynch-Bages

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    Et vous, vous le prononcez comment, le nom de ce château? [ɭɛ̃ʃ-ʙɑʝ], [ɭɨŋʧ-βɛʒ], [ɭɨŋʧʙɑʒ]?

    Situé dans le hameau de Bages, sur la commune de Pauillac, ce 5ème cru classé est qualitativement au niveau d'un second! Il s'agit évidemment de Lynch-Bages, dont la prononciation peut varier selon l'anglicisation ou non du nom. Toujours est-il que c'est les papilles gavées de Haut-Marbuzet que nous nous y rendons, sur les coups de 16 heures 30. Après un début de visite classique, la vis sans fin, le pressoir, le cuvier, la mise en bouteille (ça fait quel bruit, une bouteille de Lynch-Bages 2004 qui s'éclate sur le carrelage?), nous sommes rejoints par Jérôme Leroux, jeune maître de chais d'origine bretonne, qui nousRevevin_mdoc_139_1 conduit dans un premier temps au musée de Lynch, là où l'on cultive la mémoire. Vieilles cuves, vieux pressoirs, tout est encore en place et semble prêt à fonctionner. Le tout agrémenté de peintures murales plutôt modernes, le thème de l'exposition estivale actuelle, celle d'un artiste dont je n'ai pas retenu le nom, désolé pour lui! Art et vin, une thématique chère au château, qui tous les ans invite un artiste à présenter ses oeuvres.

    Très pragmatique, le Club des Amis du Bon Echanson, lui, est venu pour déguster l'ensemble de l'oeuvre de Lynch-Bages. Ce n'est déjà pas si mal! Nous aurons même droit à une double verticale, le Château Les Ormes de Pez de Saint-Estèphe, appartenant également à la famille Cazes, ayant été débouché pour l'occasion.

    Les Ormes de Pez 2005
    Le premier nez est encore un peu marqué par la barrique mais le fruit vient bien à l'aération. Un beau fruit digne de 2005, mûre, myrtille et cassis, avec beaucoup de rondeur en bouche et des tanins soyeux. La finale est douce et agréable.

    Les Ormes de Pez 2003
    Le nez est frais, ouvert, fruité, avec juste une petite note boisée. La bouche est concentrée, bien arrondie, les tanins sont polissés, le fruit revient bien en finale au milieu d'une note de grande fraîcheur.

    Les Ormes de Pez 2001
    Nez un peu plus complexe, où le fruité primaire laisse la place à des notes de bois noble, de cèdre et de havane. Un vin droit, élancé, avec beaucoup de fraîcheur en finale.

    Les Ormes de Pez 1998
    Nez de poivron mûr, un peu chocolaté, tanins fondus, un rien rustiques, mais loin d'être inélégants.

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    Lynch-Bages 2005
    La robe est noire, avec des reflets violines. Magnifique fruit, un peu poivré, au nez. Matière tannique imposante, dense et compacte, avec du fruit derrière, ne demandant qu'à se libérer, et une grande fraîcheur qui s'installe dans la bouche en finale.

    Lynch-Bages 2003

    Nez torréfié, arabica grillé. De la rondeur en attaque mais un vin puissant, à la longue finale comportant une petite pointe d'amertume.

    Lynch-Bages 2001
    Nez plus classique, élégant, mais peu expressif. La bouche est stricte, droite, un peu austère. La finale est élancée. Un vin qui manifestement traverse une phase un peu fermée.

    Lynch-Bages 1998
    Le nez est ouvert, complexe, empyreumatique. La bouche est concentrée, se fond progressivement, les tanins s’arrondissant et s’assouplissant. Belle longueur et très beau vin, au potentiel encore incomplètement exprimé!

    Lynch-Bages 1990
    Une petite cerise sur le gâteau, ce 90 est épanoui, ouvert, heureux de vivre, tout comme nous. Poivron mûr, eucalyptus, cèdre, beaucoup de fraîcheur, de l’harmonie, des tanins fondus et une finale persistante. Parfait et à point!

    Fin de cette superbe dégustation mais poursuite du marathon, il est temps pour nous de partir vers un ultime château. Initiales LB également! Suspense, suspense…

    A suivre...

    Olif

  • La Camoillotte

    La Cancoillotte, vous savez, ce mets bien franc-comtois dont on se lèche les doigts et avec lequel on se beurre à l'Arbois? Et bien, elle se prête à moult déclinaisons loin d'être inintéressantes!

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    Celle-ci est une marque déposée de fabrication relativement artisanale, dans une fruitière du Doubs, et est aromatisée à l'absinthe. Il y a d'autres parfums :Divers_002 ail, basilic, échalote, cumin, savagnin ou vin jaune (les classiques, plus ou moins),... Mais absinthe, c'est quand même pas mal, je trouve. Bien goûtu et assez authentique! Petit problème pour accorder le vin, éventuellement, mais ce soir, je ne me suis pas trop posé de questions. J'avais ouvert un Mas Mortiès 2003, Pic Saint Loup. Un vin qui ne s'embarrasse pas de fioritures, puissant, costaud, mais somme toute plutôt bien constitué, dans son style de rouleur des mécaniques (14,5° d'alcool, quand même!). L'absinthe, il n'y a vu que du feu!

    Sinon, faut reconnaître qu'un blanc du Jura, c'est quand même plus adapté!

    Olif, cancoillotte man!

  • La fleur du Haut-Doubs...

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    Plus que 100 jours...

    ...et on pourra fabriquer de la Ciane?

    Et on aura peut-être de la neige?

    Autant que la gentiane est haute.

    Enfin bon, il n'y a pas le feu quand même!

    Bons baisers du Haut-Doubs!

    Olif

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  • Petit tour à la Tournelle

    Vous venez de visiter Arbois, de déguster aux Jardins de Saint-Vincent, de déjeuner (léger!) chez Jean-Paul Jeunet, d'acheter des chocolats chez Edouard Hirsinger, mais vous trouverez bien encore une Petite Place? Parce qu'au 5 de la Petite Place, il y a le domaine de la Tournelle et que, passant juste devant, il n'aurait pas été correct de ne pas saluer Evelyne et Pascal Clairet. L'occasion également de faire la connaissance de Mathys, le dernier-né de la famille, et de goûter un ou deux vins, hein, pourquoi pas, puisqu'on est là?

    L'Uva Arbosiana 2005, Ploussard de soif sans soufre "ajouté" (paradoxe rencontré sur la plupart de ces cuvées nature non soufrées, la mention obligatoire "contient des sulfites" figure sur l'étiquette, car les levures ont synthétisé quelques grammes de soufre naturel lors de la fermentation!), est un vin très mûr (petite pointe d'oxydation?) vinifié en carbonique et non dégazé à la mise, ce qui lui garde toute sa buvabilité. A boire légèrement rafraîchi tout l'été, ça gouleye plutôt bien!

    Au rayon des blancs, on en goûte quand même quelques-uns et on attaque par une Terre de Gryphées 2002 au nez de crème catalane évoquant celui des Saint-Paul 1987 de Camille Loye, dégusté le matin même aux Jardins de Saint-Vincent. C'est très beau, encore à peine marqué par le fût en finale, ce qui n'était pas une volonté de Pascal, mais le fait d'un renouvellement partiel du parc à barriques. A attendre! Les 2003 démontrent une fois de plus que le Jura s'en est plutôt bien tiré dans cette couleur pour ce millésime solaire. La fraîcheur est là, tant sur Les Corvées sous Curon que la Fleur de Savagnin, qui ont bénéficié de la même durée d'élevage que les années précédentes, contrairement à ce que préconisaient certains. Le terroir s'est réapproprié le vin et la minéralité transparaît, ce qui en fait deux bouteilles qui se goûtent particulièrement bien actuellement.

    On termine par un très joli Vin de Paille 2002, futur Coup de Coeur du Guide Hachette, à la robe légèrement ambrée qui enveloppe magnifiquement ses rondeurs. Bâti sur la fraîcheur, c'est un style que j'affectionne tout particulièrement!

    La grande nouveauté, c'est l'ouverture ici, à partir du 21 juin 2006, du Bistrot de la Tournelle, un bar à vins apéritif, dans le jardin de la propriété, à l'ombre des remparts et au bord de la Cuisance, un cadre somptueux qui respire la quiétude. Que des bonnes choses à boire et à grignoter pour s'ouvrir l'appétit : le vin de Pascal, bien sûr, mais aussi celui des copains, une bande de joyeux vignerons triés sur le volet. On ira vérifier tout cela sur (petite) place dès que possible!

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    Olif

  • Plouplou et Troutrou aux Zinzins...

    Plouplou

    Une soirée rien qu'avec du vin rouge du Jura, fallait oser? Cela aurait été surtout dommage de s'en priver!

    Du simple Plouplou de soif éléboré par les Zinzins aux Arbois-Pupillin solidement constitués de Manu Houillon (le 2002, très beau et à attendre, le 2003 aux accents de grenache sudiste), en passant par le Trousseau (quasiment) sans soufre de Michel Gahier, superbe en 2004, tout comme la cuvée des Grands Vergers, sans oublier le Ploutrou 2005 de Jean-Marc Brignot (une véritable bombe, bébé, que cet assemblage trousseau-ploussard dont le nom est encore top secret!) et le Ploussard 2004, toujours en Retard, voilà une soirée qu'il ne fallait pas manquer, malgré la moiteur bisontine estivale!

    Il serait temps que le monde entier se convertisse aux rouges jurassiens! Enfin pas trop de monde quand même, il n'y en aurait plus pour nous!

    Olif

  • Bordeaux 2006 - (7) Leçon de choses à Guiraud

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    Deuxième étape dans le monde des douceurs, après Barsac, direction Sauternes et Château Guiraud, où nous sommes attendus par Xavier Planty soi-même, l’homme qui préside aux destinées du domaine depuis une bonne vingtaine d’années. Et qui est visiblement heureux du montage financier qui lui a permis de devenir actionnaire du Château en association avec FFP, la holding de la famille Peugeot, Stéphane Von Neipperg et Olivier Bernard.

    « Vous n’avez pas peur de marcher 25 minutes? » nous questionne t’il d’emblée. Au contraire, on ne demande que cela, un peu d’exercice après toutes ces agapes vendéo-bordelaises!

    Revevin_mdoc_179 Et nous voilà partis dans l’allée bordée d’arbres qui traverse le vignoble, longeant la station d’épuration innovante, ultraperformante et 100% biologique de Guiraud. Et, tandis que nousRevevin_mdoc_181 gambadons dans la nature, nous devisons de papillons, de botanique et de biodiversité. Pas moins de 4 espèces d’orchidées différentes à Guiraud, dont une très rare qui ne pousse qu’ici, et nulle part ailleurs dans le Bordelais, pour la Revevin_mdoc_185 grande fierté de Xavier Planty. Et la vigne, dans tout ça? Ben, elle s’épanouit tout autour, prenant la place d’honneur dans ce microcosme, mais sachant tirer profit des haies et bosquets qui l’entourent, et qui bien souvent ont dû être replantés suite à un arrachage intempestif il y a bien longtemps de cela. Un gros travail de paysagiste, indispensable pour pouvoir exercer le métier de vigneron.

    « Et tout ça pour récolter du raisin pourri! », nous lâche t’il, hilare!

    Il y a de la noblesse, dans ces paroles-là! Comme dans le raisin botrytisé de Guiraud, d’ailleurs!

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    A suivre, toujours à Guiraud, mais à table cette fois…

    Olif

  • Bordeaux 2006 - (6) Leçon de mycologie à Myrat

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    Château Myrat, le miraculé ! 2ème cru classé de Sauternes en 1855, détenu de longue date par la famille de Pontac, Myrat a vu son vignoble arraché en 1975, à une époque où gagner sa vie en produisant un vin liquoreux était presque une gageure. En 1988, alors que les droits de plantation allaient expirer, Jacques de Pontac décide de reprendre l’exploitation familiale et replante entièrement le vignoble. Le temps n’allait guère jouer en sa faveur. Celui qui passe et celui qu’ilRevevin_mdoc_165 fait. Troisième feuille, et premier millésime potentiel, 1991.  Suivant ! 1992 ? Bis repetita ! 1993 ? Guère mieux ! Le premier véritable millésime du renouveau à Myrat sera donc le 1994. Le vin est affaire de temps et de patience, c’est ce qui explique la présence d’une horloge au fond du chai à barriques du château. Une belle comtoise, ce qui n’échappe pas aux yeux aguerris des Francs-comtois pur jus du Club des Amis du Bon Echanson !

    Et la leçon de mycologie, dans tout ça ? Et bien, elle trouve son explication dans le discours de Monsieur de Pontac, nous parlant de son appellation, de son château, de son vignoble et résumant ainsi son activité : «Finalement, je ne suis qu’un cueilleur de champignons !» . Une définition pour le moins originale mais tellement vraie du métier de vigneron dans le Sauternais !

                                                                            

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    Château Myrat 1998 :
    Robe dorée. Nez poivré, rôti, sur l’abricot confit. Un très beau botrytis, donc, avec un très joli équilibre sur la fraîcheur, malgré le gras du vin, et une belle longueur. Finale savoureusement épicée. Très beau !

    Château Myrat 2002 :
    Nez retenu, mais légèrement confit, sur des notes d’abricot. Un vin riche et puissant, mais rond, possédant beaucoup d’acidité, exprimant une minéralité type mine de crayon. Finale acidulée rafraîchissante. Superbe !

    Château Myrat 2003 :
    Premier nez boisé. En bouche, une grosse liqueur riche et concentrée, onctueuse, tapisse la bouche. Beaucoup de glycérol, 170 g de sucre résiduel. Un vin qui demande certainement un petit peu de temps pour s’harmoniser.

    Château Myrat 2001 :
    Nez de botrytis marqué, très pur, très net. Equilibre sur l’acidité, avec une longueur conséquente et beaucoup de fraîcheur. Un vin droit, magnifique.

    Château Myrat 2005
    :
    Premier nez peu expressif, puis délivrant un fruité primaire sur des notes de poire. Long, avec une finale légèrement marquée par le fût, développant une légère amertume. Dans une phase un peu difficile. A revoir.

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    Monsieur de Pontac (4éme en partant de la gauche) entouré par les amis de l'Echanson


    A suivre...

    Olif

    NB: pour des raisons techniques légèrement dépendantes de ma volonté, la sixième leçon paraît avant la 4 et la 5. On essaiera de remettre un peu d'ordre dans tout ça à la fin!

  • 95 fois sur 100...

    Musique de Georges Brassens, paroles d'Hamitan!

    Un billet d'humeur un peu déjanté mais qui fleure bon la sincérité, de la part d'un amateur de Bourgogne, perdu au pays des cigales!

    C'est à lire sur le forum des dégustateurs, plus connu sous le nom de DC, mais j'aime bien  forum des dégustateurs , moi! Et j'aime bien Hamitan, aussi. Il n'arrête pas de mettre des liens vers mon blog depuis le forum de Robert Parker! Mais les Ricains ne sont pas encore prêts pour les vins du Jura, en fait!


    Tiens bon, Rémi, c'est bientôt fini, la vente des primeurs bordelais!
     

    Olif

  • Bordeaux 2006 - (3) Leçon d’inobjectivité par Henri Duboscq

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    La rencontre avec Henri Duboscq dans son fief de Haut-Marbuzet fut assurément un moment inoubliable de ce séjour bordelais. Homme volubile, charmeur, charmant, intarissable, il est finalement à l’image de son vin, et réciproquement.

    Sa volonté de faire de Haut-Marbuzet un vrai vin populaire, adulé par le peuple, ne l’a pas fait ménager ses efforts. Mais il y est parvenu, notamment en respectant ses acheteurs et clients. Son château est l’un des rares du Médoc à avoir développé une clientèle particulière, toujours bien reçue au domaine.

    « Haut-Marbuzet, qualité moyenne, émotion garantie! », assène rigolard, Henri Duboscq, revendiquant son statut de cru non classé, mais défie quiconque, après avoir passé un agréable moment au château, de ne pas approcher différemment son vin. La subjectivité, ou plus exactement l’inobjectivité, est l’apanage des amateurs, Henri Duboscq aime à la cultiver.

    Opération séduction réussie en ce qui me concerne, j’aime quand les vins ont une âme, celle de leur terroir et/ou de leur géniteur.

    Il est l’heure de passer à table. Par pudeur et respect, les appareils photos, les calepins et les stylos sont restés au vestiaire. Florilège d’impressions pour moments émotifs intenses ! Avec des vins d’une qualité très supérieure à la moyenne!

    Comment oublier l’alliance subtile d’œufs de cailles pochés sur lit de truffes et d’un Haut-Marbuzet 2000, un vin retenu, bridant la fougue de sa jeunesse, pour se livrer au contact de la truffe?

    Comment rester insensible à la densité d’un Haut-Marbuzet 1982? Un vin « out of the world » pour Robert Parker, et que l’on pourrait qualifier plus simplement d’extra-terrestre, en bon français de chez nous.

    Comment ne pas être subjugué par la jeunesse mature d’un Haut-Marbuzet 1964, une cure de jouvence pour Valérie, ma voisine de droite, née la même année?

    Comment ne pas voir en ce Passito de Pantalleria 2003 un vin au magistral bouquet, qui n’est pas celui de Carole, même qu’il est bien meilleur ? Appréciation personnelle d’Henri Duboscq, qui loue néanmoins les mérites de la Star pour avoir su braquer les projecteurs sur cette appellation sicilienne méconnue.

    Les bonnes choses ont une fin, nous sommes déjà attendus à une encablure d’ici, au Château Lynch-Bages. Pour de nouvelles aventures, et un nouvel épisode à venir, sur le Blog d’Olif.

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    A suivre...

    Olif

  • Bordeaux 2006 - (2) Leçon de terroir à Haut-Marbuzet

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    Encore tout ébaudis de la visite de Lafite, les Amis du Bon Echanson quittent non sans peine  la commune de Pauillac pour se rendre à Marbuzet, charmant lieu-dit entre Cos et Montrose. Tout en haut de Marbuzet, plus exactement, au Château Haut-Marbuzet, où nous avons le privilège d’être invités à déjeuner (ça sert d’avoir des relations!). Accueillis par le dynamique Hughes Duboscq, qui co-gère le domaine avec son frère Bruno, sous la houlette du charismatique et toujours présent paternel Henri, nous partons illico en direction d’un belvédère où nous jouissons d’une vue panoramique sur la Gironde et le vignoble de Haut-Marbuzet.

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    « Derrière les grands terroirs médocains, cherchez l’irlandais! ». Ici, il se nommait Mac Carthy. Vaste propriété d’un seul tenant morcelée au fil des héritages, la famille Duboscq n’a de cesse de la reconstituer depuis une cinquantaine d’années. Le domaine actuel est constitué d’un noyau d’élite de 52 ha, en exposition Est, descendant en pente douce vers la Gironde. Parmi les plus belles terres du secteur, jouxtant celles de Montrose, mais n‘ayant pas la même aura. « Qui sont mes voisins? » fut, paraît-il, la première phrase prononcée par un célèbre maçon qui vient d’acquérir une petite résidence secondaire dans le secteur. Une nouvelle motivation pour les Duboscq à résister aux groupes financiers et rester une propriété familiale.

    Le sol, constitué de gravilles médocaines très drainantes, l’exposition idéale en bordure d’estuaire, un encépagement  à forte proportion de merlot pour arrondir la virilité de Saint-Estèphe, le travail des hommes, qui au fil des siècles a modelé et modifié cette terre, autant de composantes du terroir que revendique Hughes Duboscq, et qui font de Haut-Marbuzet un vin populaire, chéri des amateurs. Et ce, pas uniquement en raison d’un boisé souvent qualifié de racoleur, qui tend à s’estomper actuellement. La preuve!

    Haut-Marbuzet 2005: robe opaque. Superbe nez sur la gelée de fruits noirs. Bouche droite, nette, tanins fins, serrés, sans agressivité. Finale un peu stricte mais avec de la personnalité. A ce stade,  le bois ne domine absolument pas le vin, qui possède un velouté extrêmement séduisant. Une grande réussite.

    A suivre...

    Olif

  • Et le Païen fut...

    Un petit hameau perché dans l'alpage suisse, il y a bien longtemps de cela, plus personne ne sait quand. Quelques maisons en pierres, en ruines, mais pourtant occupées. Pas par des fantômes, mais presque! Une poignée d'habitants y vivait,  hors du temps, un peu hors d'âge également, tant leurs cheveux étaient blancs, leur peau ridée, leurs articulations nouées. Ils n’étaient pas là depuis longtemps et paraissaient condamnés à attendre. Mais attendre quoi? Que leur destin s'accomplisse? Ils semblaient au bout de la route et c'était presque miracle qu'ils fussent encore en vie. Qu'avaient-ils donc à expier, avant de gagner leur pardon?

    Venir jusqu'ici, monter aussi haut dans la montagne, fut déjà pour eux un véritable exploit mais ils y arrivèrent, marchant presque mécaniquement, le regard vide, ne s'arrêtant même pas pour se ravitailler. Ils s'étaient retrouvés dans la vallée peu de temps auparavant, confluant instinctivement vers le même et ultime point de rencontre, à la manière des vieux éléphants. Plusieurs d‘entre eux venaient du Valais, même si leurs origines restaient incertaines, fruit d'un lent métissage au cours des siècles. D'autres avaient franchi la frontière et basculé sur l'autre versant de la montagne, soit depuis le Val d'Aoste, soit depuis l'Autriche voisine. Avaient-ils été sélectionnés pour la variété de leurs origines, leurs caractéristiques génétiques ou seulement parce qu'ils arrivaient au terme de leur existence? Probablement un peu de tout cela à la fois!

    Après leur longue et silencieuse ascension, ils s'installèrent machinalement dans les petites maisons du hameau, allumèrent un feu pour réchauffer leurs vieux os  juste recouverts de peau, et attendirent, toujours sans échanger le moindre mot entre eux. Ils restèrent ainsi plusieurs jours et plusieurs nuits, se contentant de la pitance minimum, un peu d’eau et un croûton rassis.

    La cime de la montagne disparaissait dans les nuages. Pour qui se serait risqué à y grimper, un chalet serait apparu, dernier refuge avant de gagner le ciel et les étoiles! A l'intérieur de ce chalet, un vieil homme barbu s'affairait au milieu d'un véritable capharnaüm. Des fioles, des éprouvettes, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, remplies de produits variés de consistances diverses, la matière première de ses expériences, sans doute. Et des bouteilles, de toutes les tailles, de toutes les couleurs également, mais dont le contenu avait l’air plutôt liquide et comestible ! Le vieil homme semblait apprécier à sa juste valeur le jus de la treille, ses joues colorées et couperosées étaient là pour en témoigner!

    - “ Cette fois, je dois arriver à l‘élaborer, ce vin blanc taillé pour la garde! Mais avant cela, il me faut découvrir le bon cépage ! ” rumina t'il!

    Nous étions donc bien dans un laboratoire, visiblement axé, entre autres, sur la recherche œnologique, le Changins* de l'époque, très certainement, là où s’élaborait la viticulture du futur, à la recherche du bon raisin, celui qui produirait le meilleur vin!

    Ce soir-là était le soir où jamais, sinon c’était à désespérer ! Une nuit parfaite pour mener à bien l‘expérience! La pleine lune entamait sa course dans le ciel, le rendant presque aussi lumineux qu’en plein jour. Mus par une force mystérieuse, les vieillards aux cheveux blancs se levèrent de leur couche, péniblement mais sûrement, quittèrent leurs maisons, pieds nus, et se plantèrent, droits comme des I, sur le petit coteau faisant face au hameau. C'est alors que, sous l'action conjointe des rayons lunaires et d‘une formule magique venue d‘en haut, la lente métamorphose commença. Leurs pieds, comme figés au sol, s'enfoncèrent progressivement dans la terre, se ramifièrent et prirent racine. Leurs jambes déjà courbées s'infléchirent, se tordirent, se nouèrent et fusionnèrent en un seul tronc. Leurs bras s'ouvrirent, formant des branches sinueuses qui se mirent à bourgeonner. Leur peau se tanna encore plus, pour devenir rugueuse comme de l'écorce, et leur chevelure se transforma en un épais feuillage. De multiples grappes de raisins blancs se mirent à pousser à grande vitesse au bout des branches, jusqu'à acquérir leur maturité en un temps record. Un cycle végétatif accéléré, avec production de raisins issus de vieilles vignes, de façon quasi-instantanée! Un vrai miracle! Et la fin du Purgatoire pour ces humains au bout du rouleau! Le vieil homme quitta alors son refuge pour venir goûter à sa récolte, cueillant et croquant quelques grains de ci de là. Il tiqua! Pas suffisamment d'acidité à son goût, dans aucune de ces nouvelles variétés, pour produire le vin qu'il imaginait! Les mains croisées dans le dos, l'air songeur, il arpenta le coteau.

    Une voix le fit sursauter!

    - “ Ben, ça alors! J’le crois pas!

    Il se retourna, pour enfin apercevoir un grand type égaré dans la montagne, au teint maladif, sub-ictérique, originaire du Jura Français, tout éberlué de ce qu'il avait vu et qu'il n'aurait pas dû voir! Incrédule, le Jurassien l'avait été toute sa vie, en fait, au point de renoncer à toute idée de religion, blasphémant volontiers à tort et à travers. Mais là, pour lui, ça dépassait vraiment l'entendement!

    Malgré ses petit problèmes hépatiques, son heure n'était pas arrivée, mais tant pis pour lui! Pas question de laisser un tel témoin dans la nature! La lune brillait toujours et n'avait pas achevé son parcours céleste. Après quelques incantations proférées de façon quasi réflexe par le Barbu, le grand gaillard jurassien s'immobilisa et ne tarda pas à entamer sa mue, comme les ancêtres l’avaient fait précédemment. Il en résulta une plus jeune vigne que les autres, mais dont les raisins oblongs, juteux et parfumés, étaient dotés d'une belle et bonne acidité.

    -“ Voilà qui devrait faire l'affaire! ”, s'exclama avec jubilation et sans remords le Vieil Homme, après avoir croqué avidement quelques grains. “ Pour une chance, c’est une chance! Il va falloir maintenant que je te baptise! … Et puisque tu ne crois en rien, je te nommerai ... Païen!



    Olif       

    * Changins: Station fédérale de recherches agronomiques, travaillant notamment beaucoup sur la viticulture et l'oenologie

  • La vie est un Romanduvin.ch

    Magazine internet mensuel spécialisé sur le monde du vin suisse romand, Romanduvin.ch est apparu sur la toile en avril 2005 grâce à la plume d'Alexandre Truffer, jeune licencié es lettres cherchant à occuper un espace vacant dans un domaine qui le passionne.

    "RomanDuVin.ch incarne cette volonté de réhabiliter cette viticulture romande «sans histoire(s)». En présentant les traditions, les progrès ainsi que les innovations de ce vignoble helvétique, mais aussi ses errements ou ses faux pas, notre site désire intégrer au cercle des amateurs du vin suisse ces publics plus féminins, plus jeunes, et moins argentés traditionnellement oubliés."

    Fort de cette conception à la fois littéraire et populaire, Alexandre Truffer a envisagé de créer une "mythologie populaire" de la viticulture helvétique par le biais d'un concours littéraire. 10 cépages tirés au sort entre les participants, 10 approches différentes de la naissance d'un vin. Après une sélection rigoureuse, digne d'un grand vigneron, un livre est né.


    Le roman du vin s'est transformé en Légende des cépages! Le voici en quasi-exclusivité! Il sort ce jour!

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    On peut en savoir plus sur le livre et l'endroit où se le procurer en cliquant ici!

    Me sentant pris d'un grand souffle lyrique, je n'ai pas hésité à prendre ma plume à l'automne dernier. Pour pondre un petit texte dont j'ai le secret. Nous étions une bonne soixantaine en lice, du monde francophone entier, ou presque. On m'a attribué le cépage nommé Païen, sans le faire exprès. Il paraît que j'ai terminé au pied du podium. Une performance très honorable, puisque les primés sont pour la plupart des gens de lettres, des journalistes ou des habitués des concours littéraires. Je ferai mieux la prochaine fois!

    Pour savoir à quoi vous avez échappé si jamais vous achetez le livre, ce que je vous encourage à faire parce que la démarche d'Alexandre est passionnante, je m'en vais vous conter la vérité vraie de la naissance de ce cépage dénommé Païen, ou Heida, ou encore Savagnin, dès qu'on s'aventure dans le Jura français. Il faut dire que j'en connais un bout sur le sujet!

    Après un petit interlude!

    Olif

  • RE-VE-VIN 2006: Les terroirs alsaciens révélés par le Riesling

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    L’Alsace, conjonction du Terroir et des cépages! Un vignoble qui a tout pour plaire à l’amateur, si ce n’est que les vins ont parfois été galvaudés (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, enfin, j‘exagère à peine, c‘est le texte de la chanson qui veut ça!). En 6 exercices imposés, petite manière ludique d’appréhender l’interaction cépage-terroir, en compagnie d’un dégustateur qui en connaît un rayon de son oenothèque!

     

     

    Pour la mise en bouche, se rincer le gosier et se laver les dents, deux eaux minérales, l'une de terroir, l'autre pas vraiment!

    - Sainte Aude: eau plate de Vendée, très plate même, presque insipide.

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    - Hépar: toute les minéraux des Vosges dans un verre de flotte! Vraiment un truc pour constipé! N'empêche, cela aide à la percevoir, cette fameuse minéralité! Instructif!

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    A gauche, Hépar, à droite, Sainte-Aude!

    (La Cristalline sur la photo du haut, c'est juste pour rincer les verres!)

    Bon! On passe aux choses plus sérieuses, avec deux rieslings génériques, sans véritable  terroir :

    - Rebgarten 2004, Cave de Bestheim, Bennwihr : robe pâle. Nez minéral, pur, légèrement citronné! La bouche est tendue, longiligne, la finale est légèrement acidulée. Un vin parfait pour la mise en bouche, simple et apéritif! ***

    - Riesling 2004, Domaine Albert Boxler, Niedermorschwir : Robe jaune claire. Nez d’abord un peu crayeux, puis levurier sur les fruits blancs. La bouche est plus ample et large que sur le vin précédent, plus riche aussi, avec une pointe de sucrosité, mais un peu lâche, moins minérale et tendue. Je l’ai pourtant goûté il y a peu au domaine (CR en retard à venir, c‘est prévu!), plutôt adoré, mais là, dans ce contexte, j’ai préféré le précédent. Va comprendre, Charles! ***

    Deux Grands Crus, ensuite, sur terroirs différents, de domaines différents, de villages différents. L’un calcaro-gréseux, l’autre schisteux, supposés avoir des équilibres très différents. Et de fait, c’est vérifié!

    - Domaine Barmès-Bucher, Hengst 2003 (sol marno-calcaro-gréseux) : robe jaune clair, nez confit, exotique, sur les agrumes, l‘ananas, avec une petite touche terpénique. L’attaque se fait sur le sucre, mais rapidement, du gras apparaît. Long, élégant et suave, il termine sur de beaux amers, contrepartie de sa grande richesse.***(*)

    - Domaine Guy Wach, Kastelberg 2003 (sol de schistes) : robe jaune clair, nez peu expressif, fermé, surfant sur le minéral. Droit, long et minéral, sa longue finale porte sur l’acidité. Très beau, presque épuré! ****

    Deux Grands Crus, issus de deux terroirs différents, produits par une cave coopérative, suivis des deux mêmes, en provenance d’un domaine. Servis à l’aveugle par paires, l’objectif était de faire une filiation grand Cru, indépendante du producteur :

    - Schlossberg 2002, Cave de Kientzheim-Kaysersberg (sol granitique) : robe jaune claire, nez variétal sur les agrumes, les hydrocarbures, à peine confit. Bouche simple, fluide, un peu sucrée, sans grand intérêt! *

    - Furstentum 2001, Cave de Kientzhein-Kaysersberg (sol calcaire) : robe jaune claire. Nez terpénique, avec des notes de moka, puis, de façon opiniâtre, du liège! La minéralité perce sous le bouchon, l’attaque est légèrement perlant. Non notable, mais équivaudrait à *(*).

    - Furstentum 2002, Paul Blanck: nez plutôt minéral, avec des notes encore variétales d‘agrumes. L‘attaque est un peu sucraillonne, puis acide. Une structure complètement dissociée en bouche, je n‘aime guère! *

    - Schlossberg 2002, Paul Blanck: robe jaune soutenu. Nez confit, citronné, minéral. La bouche possède un équilibre plus affirmé et fondu, acidulé, frais, malgré une finale sur le sucre.***
    Je n’ai pas particulièrement réussi à faire de filiation entre les terroirs, même si cette cuvée m’a plutôt évoqué le Schlossberg.

    Deux Grands Crus plus évolués, issus de deux terroirs marquant différemment les vins. La maturité et la sucrosité ont-elles une influence sur la perception de la minéralité?

    - Schoenenbourg, Hugel et Fils, Hommage à Jean Hugel 1998 (sol marno-sableux-gypseux) : la robe est encore relativement claire. Le nez est très beau, très mûr, riche, confit et minéral, un peu fumé et caramel au lait. En bouche, l’équilibre est tout en légèreté et en longueur. Un vin aérien, complexe, élégant, avec ses 32 g de SR. ****

    - Moenchberg 1998 Vendange Tardive, Domaine Guy Wach (sol marno-calcaire et colluvions) : robe dorant légèrement. Nez minéral, iodé, légèrement salin. Ample et gras en bouche, avec une finale bien intégrée malgré sa richesse. J’adore! ****(*)

    Deux Grands Crus, issus de terroirs différents , chez les mêmes producteurs, à deux étapes distinctes de leur vie. Influence du vieillissement sur la perception des terroirs, tout un programme!

    - Zinnkoepflé 1999, Seppi Landmann (sol calcaro-gréseux) : robe jaune clair, nez d’abord fermé, évoluant bien dans le verre, sur des notes iodées et minérales. Très sec et mordant, il termine un peu court. ***

    - Kitterlé 1999, Domaine Schlumberger (sol gréso-volcanique) : robe claire, fonçant légèrement. Nez fumé, sur les herbes séchées, le agrumes, minéral en même temps. La bouche est marquée par la minéralité, dans un registre légèrement terpénique, avec finale métallique. ***(*)

    - Zinnkoepflé 1991, Seppi Landmann: robe or soutenu. Nez riche et complexe, sur le foin coupé, l’encaustique, témoignant d’un caractère légèrement oxydatif. La bouche est droite et stricte, presque épurée, trop pour certains. J’aime bien! ****

    - Kitterlé 1991, Domaine Schlumberger: Robe dorant légèrement.. Nez grillé, sur le moka, terpénique, plutôt élégant. Bouche stricte, sèche, élégante, minérale, sur les hydrocarbures. Un petit côté Château Chalon très séduisant! ****

    Le haut de gamme, sur deux Grands crus différents, dans deux domaines prestigieux. Pour le plaisir…

    - Schlossberg, Cuvée Ste Catherine 2004, Domaine Weinbach : robe dorée. Nez minéral et pur, bouche fine et élégante, minérale, finale sur de beaux amers, un vin à l’état embryonnaire qui promet énormément! *****

    - Muenchberg 2004, Domaine Ostertag : Robe dorant légèrement. Nez confit, avec une petite touche minérale. Un vin puissant, riche, long, à la persistance aromatique intense, finale sur une pointe de sucre. Une matière riche et enrobée, mais dans le même temps, une grande droiture. Un très beau vin! ****(*)

    Un pirate sur le même thème, apporté par le tandem normand:

    - VT Schoenenbourg VV  1998, Domaine Dopff au Moulin: nez caramélisé, confit, terpénique. L’attaque se fait sur le sucre, mais le vin est droit, long, sur un bel équilibre plutôt demi-sec. ****

    A lire également, les notes d’Eric, le Gentil Membre, celles de PhR, le Gentil Organisateur, et
    la synthèse de Thierry Meyer, la Gentille Guest Star.

    Dans tous les cas, une dégustation passionnante et enrichissante! L’Alsace en Vendée, c’est le top du top!

    Olif

  • Bordeaux 2006 - (1) Leçon de recueillement à Lafite

    Lafite-Rotschild. Le nom fait rêver les amateurs de finance et de vin du monde entier. Y compris dans le Jura! Au point de s’inscrire en tête de liste du périple médocain GJPesque. La barre aurait-elle été placée trop haut d'emblée? A voir!

    Le baron Eric n’est pas là pour nous accueillir. Tout de même! Foin de la déception, le jeune maître de chai qui nous balade dans le dédale souterrain du château en connaît un rayon. Y compris en matière de terroir, un genre de truc qui existe aussi à Bordeaux. La hite culmine à 27 mètres au dessus de la mer. De combien Lafite dépasse t’il les autres crus de Pauillac?

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    Après s’être extasiés devant la plus grande collection de vieux millésimes du monde, nous pénétronsRevevin_mdoc_115 dans le chai de Ricardo Bofill, un véritable temple dédié au vin, à l‘acoustique soignée. Nous nous y recueillons avec dévotion, au son des barriques que l’on roule. Il paraît que certains soirs d’automne, on peut y entendre le sanglot long des violons, même en été. Quand la 35ème heure a sonné et que les ouvriers viticoles laissent la place aux mélomanes empapillonnés pour des musicales viniques classiques. De la meli-mélomanie, un verre de 1er Grand Cru Classé à la main, le petit doigt en l'air!

    Lafite-Rothschild 1993: à maturité, ce vin exhale des notes de poivron bien mûr sur fond de bois noble et de Havane. Les tanins sont fondus mais n’arrivent pas à se départir de leur caractère revêche, inhérent au millésime. C’est quand même bien bon, et surtout prêt à boire.

    Lafite-Rothschild 2005: d’un tout autre acabit, le nez séduit d’emblée, par sa fraîcheur et son caractère fruité, sur la gelée de fruits noirs, une des constantes du millésime, semble t’il. Pas compoté pour un sou! Les tanins sont soyeux, d’une finesse sans égal, élégants et raffinés. En finale, le bois transparaît, légèrement vanillé, l’air de rien, l’apanage de la jeunesse. Sans épate, du début à la fin, en grand seigneur! Pour un premier 2005, on aurait pu tomber plus mal!

    Fin du recueillement! A suivre...

    Olif

  • Moi? Gourmand? On croit rêver!

    Ce fieffé coquin d'Estèbe, trouvant que je n'ai pas suffisamment de comptes-rendus en retard, m'a refilé des devoirs à la maison, ramassage des copies à la fin de la récré. Bon, ça me fera une petite pause dans mon orgie bordelo-rhodanienne! Essayons d'être sérieux 5 minutes!

    Desserts préférés

    Je ne sais pas si j'ai un dessert préféré. Heureusement que l'item est au pluriel! En fait, j'aime bien les fraises à la saison des fraises, la rhubarbe à la saison de la rhubarbe, les mangues à la saison des mangues (c'est quand, la saison des mangues?), déclinés de la façon la plus simple à la plus sophistiquée, du moment que c'est bon! Et puis j'aime bien le chocolat à la saison du chocolat, c'est à dire toute l'année, et je me demande si mon dessert préféré ne serait pas celui-là, si jamais je le goûte un jour dans cette version-là, celle des frangines.

    Fruits préférés

    Le fruit du péché, of course, celui qui est défendu!

    Bonbons préférés

    Je ne sais si on peut ranger ça avec les bonbons (si ça vous les casse, tant pis pour vous!), mais j'avoue un penchant pour les Salidous, délicieux caramels bretons de Quiberon au beurre salé.Ou à défaut, suçoter nonchalamment une Niniche le long de la Côte Sauvage . Tout ça me donne furieusement envie de Bretagne!

    Parfum de thé préféré

    Alors là, je suis embêté! Ce n'est vraiment pas ma tasse! Pourtant, c'est vrai que ça sent bon!

    Petit-déjeuner idéal

    Café noir, tartine de cancoillotte et jus multivitamines. Ou alors, sur les coups de 10 heures 30, rillettes, saucisson et vin blanc. Mais c'est pas souvent!

    Plat préféré

    J'hésite entre un homard grillé de Prat Ar Coum sauce corail et un pavé de boeuf de l'Aubrac. Les deux, en fait, ça dépendra du vin qui sera servi avec.

    Resto favori

    Forcément celui où je vais le plus régulièrement. Parce qu'il est près de chez moi, parce que j'aime bien sa cuisine inventive et osée, parce qu'il est super sympa (et sa femme aussi! Coucou Anne!): L'Alchimie, à Pontarlier. Sinon, j'aimerais bien aller plus souvent chez Jean-Paul Jeunet, en Arbois, c'est quand même le top du top!

    Ce que vous ne mangerez jamais

    Un steack de Mammouth, il y a rupture de stock chez le boucher du coin!

    Chocolat blanc, au lait ou noir?

    Pourquoi, il y en a d'autres que du noir?

    Cuisines du monde préférées

    On a le droit de répondre la cuisine suisse? Juste pour faire plaisir à Estèbe, alors!


    Serais-je un peu gourmand, finalement?



    Olif

  • RE-VE-VIN 2006: Le Rhône Off

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    Juste le temps d'un petit bain de mer, et nous voilà repartis dans les Côtes du Rhône! ça ne rigole pas, à Saint-Jean de Monts!

    Vinsobres 2004, Domaine du Moulin:
    Nez sur les fruits blancs, la pêche. En bouche, rondeur alcooleuse un peu brûlante en finale. Manque indéniable de fraîcheur, l’archétype de ce que je reproche aux blancs du Rhône, en fait!  *(*)

    Vinsobres 2004, Domaine Chaume-Arnaud:
    Nez complexe et intéressant, sur le gingembre et l’amande amère. La bouche n’est pas à la hauteur, sèche en attaque, courte et fluette. *

    Coteaux du Tricastin VV 2003, Bonetto Fabrol:
    Nez sur le pruneau cuit à l‘eau de vie. Moyennement corsé, chaleureux en finale, l‘équilibre est incertain. *(*)
     
    Côteaux du Tricastin 2003, Château la Décelle, cuvée S
    :
    Premier nez sur le caoutchouc brûlé, puis griotte à l‘eau de vie. Végétal et acide, ce qui lui donne de la fraîcheur, mais ce n‘est pas satisfaisant! *(*)
     
    Costières de Nîmes 2003, Domaine Mourgues du Grés, Terre de feu
    :
    Bouchonné! Dommage, j'en ai encore une ou deux en cave, cela m'aurait bien plu de pouvoir suivre son évolution!

    Costières de Nîmes 2000, Château de la Tuilerie, Cuvée Eole:
    Le nez est très évolué. La bouche montre une agressivité en attaque. La présence marquée d‘acidité volatile sur une matière plutôt fluette, rend la finale presque désagréable .*

    Vacqueyras 2003, Clos Montirius
    Nez exhalant un fruit très mûr, avec une pointe cacaotée. La bouche est agréable, fondue, moyennement concentrée, mais avec une belle longueur et une finale légèrement cacaotée. Le premier vin qui fait un peu plaisir dans cette série difficile. ***

    Vacqueyras 2001, Le sang des cailloux, cuvée Lopy:
    Nez très mûr, sur le pruneau et la fumée. Un vin dissocié, à l‘attaque acidulée et à la finale tannique et asséchante. **

    Côtes du Rhône 2003, Les estrambords, Domaine Richaud:
    Nez très syrah, poivré, racé. Matière épanouie, bien structurée, s‘élargissant progressivement. De la longueur et un certain degré de finesse dans le tanin malgré la concentration. De loin le meilleur vin du Off! *****

    Gigondas 2003, Clos Montirius Confidentiel:

    Ne d’abord peu expressif, puis s’ouvrant bien, sur des notes florales de violette et épicées de poivre. Plus massif que le précédent, servi en parallèle, il est un peu monolithique à ce stade et laisse entrevoir de belles promesses. ***(*)

    Côte Rôtie 2003, Chapoutier Les bécasses:
    Joli nez sur la banane séchée mais bouche décevante, marquée par l‘acidité. Un vin qui m‘a peu inspiré. Cela ne m‘a finalement pas surpris qu‘il s‘agisse de Chapoutier, un domaine avec lequel j‘ai vraiment peu de réussite! **

    Saint-Joseph 2004, Domaine Monier, Terre blanche:
    Nez curieux de fenouil, anisé, poussiéreux, boisé (vieille futaille?). Matière imposante au boisé trop marqué, un peu asséchant en finale. **(*)

    Côte Rôtie 1999, Gangloff, Barbarine:

    Robe à peine évoluée. Nez sur le pruneau à l’eau de vie, le marc. Bouche souple, florale, sur les pétales de roses séchées, à la longueur moyenne. Une Côte plus que Rotie, presque cuite! Une déception! **

    Côte Rôtie 1999, Pierre Gaillard, Rose pourpre:

    Nez poivré et épicé, avec des notes de moka. Bouche moyennement concentrée, florale, à la finale acidulée. Décevant! **

    Syrah 2004, Valais, Gérald Besse, Les Comballes:
    Premier nez réduit, qui s‘en va et qui revient, qui est fait de tous petits riens… Demi-corps, court et acidulé. Pas terrible! *

    Syrah 2003, Valais, Romain Papilloud:
    Nez sur le sirop de cassis, le camphre. Beaucoup de fraîcheur en bouche, avec des tanins relativement souples et une longueur tout à fait correcte. Beau vin! ***(*)

    Syrah de Chamoson 2003, Valais, Simon Maye:
    Nez floral, très végétal. Un végétal que l‘on retrouve en bouche, simple et court. Il s‘agit là de la cuvée non barriquée, donc plus simple, à boire sur son fruit. Ce qu'il aurait déjà fallu faire, à mon avis! **

    Syrah 2001, Valais, Christophe Abbet:
    Nez et robe évolués. Notes de caoutchouc. Structure décharnée, maigre et fluette. Déçu, et pas en bien! *

    Vin de Pays des Collines Rhodaniennes 2004, Couloure,Vignobles de Seyssuel:
    Nez sur la banane  séchée, le lard fumé. Notes balsamiques en finale. Pas mal, mais mes notes à moi se font de plus en plus laconiques! **

    Terre Inconnue 2002, Los Abuelos, Vin de Table:
    Un pirate de dernière minute, 100% Grenache du Languedoc. Nez fermé et un peu alcool eux Un vin puissant et massif, à la rondeur légèrement alcooleuse, avec une note métallique finale. Les papilles commencent à saturer!**(*)

    Une dégustation hétérogène et disparate, d’un niveau qualitatif moyen moyen. Une seule fois, en fait! Il aurait probablement fallu réduire les échantillons, mais c’est le propre d’un Off d’être plus éclectique et moins structuré. Si je ne devais retenir que 3 bouteilles, il s’agirait pour moi des Estrambords, du Montirius confidentiel et de la Syrah de Romain Papilloud. Pour une fois, ça fait juste 3! C’est dire que ma sélection est drastique! Le Rhône était plus Off que On, ce soir-là!

     

    A titre comparatif, les notes d'Eric, c'est par !

    Olif

  • Bordeaux en 10 leçons!

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    Bordeaux ! Le nom fait rêver tout amateur de vins ! Que celui qui n’a jamais eu le moindre émoi en parcourant le célèbre classement de 1855 passe son chemin. Le récit de cette escapade girondine risque fort de le laisser de marbre. Enfin, ça m’étonnerait quand même , j’espère bien y glisser un peu de ma verve habituelle, si tant est que j’en aie un peu, ce que j’aime à croire ! Par contre, le curieux qui se dira : « Tiens ! Olif est malade, il s’est remis à boire du Bordeaux ? » ne devrait pas être déçu ! Pas si malade que ça l’Olif ! C’est quand même drôlement bon, le vin de Bordeaux, non ?

    Ce périple bordelais du Club des Amis du Bon Echanson, prévu et organisé de longue date, tombait à pic car succédant aux 3èmes REncontres VEndéennes autour du VIN, auxquelles participait le GJP*, en formation légèrement réduite. De Saint-Jean de Monts à Pauillac, terminus du voyage, le chemin n’était pas long. Par contre, pour s’y rendre, le parcours est parsemé d’embûches ! Passe ton bac d’abord !

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    Et pour le bac, mieux vaut être ponctuel ! 19 heures à Royan. Le ferry est toujours à quai mais les grilles sont fermées ! Quelques médocains de retour de week-end agitent leurs mouchoirs sous notre nez et à notre barbe. On a un peu trop traîné à la terrasse du Chai Carlina ! Heureusement, il en reste encore un, à 20 heures 30. Nous patienterons donc au bistrot du port, un vrai de vrai de bord de mer, avec gouvernail, pont en bois et marins de pacotille en pull rayé et tablier de serveur.

    21 heures 30. Nous retrouvons une bande de joyeux jurassiens ayant fait la transversale et ripaillons à la fois dans les salons de l’hôtel et dans la joie et la bonne humeur, en faisant sauter ni vu ni connu quelques bouchons autour d’un plateau repas préparé à notre attention.

    Après un gros dodo bien réparateur, à nous le Médoc ! Et le Sauternais ! Et les Graves ! Tout ça en 10 leçons, à venir épisodiquement, le feuilleton de l’été sur le Blog d’Olif .

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    Et, spéciale dédicace pour Estèbe, la petite station-service où on allait faire le plein de carburant à la pompe!

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    A suivre…

    Olif

    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs

  • RE-VE-VIN 2006: Le Rhône rouge, du Nord au Sud

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    De Saint-Cyr sur Rhône à Comps, les 3èmes RE-VE-Vin nous ont proposé une balade au fil du Rhône, avec de vrais morceaux de Syrah dedans. Pas tout à fait une « descente du Rhône en Syrah », le vieux rêve caressé par PhR, mais ça y ressemblait quand même un petit peu. Une large vision des vins de la vallée du Rhône, donc, avec un double côté ludique. Les vins sont servis par paires, à l’aveugle, évidemment. A l’intérieur de ces paires, même appellation, même millésime, un producteur confirmé et une valeur montante. 7 appellations communales représentées sur les 14 possibles. Accessoirement, on pouvait deviner l’origine de la paire: Nord ou Sud, c’était déjà bien. Pour l’AOC et le producteur, c’était facultatif! Heureusement!

    Gigondas 2003, Domaine du Cayron:
    Robe grenat brillante, assez claire. Le nez est réservé, floral. Bouche sans grand relief, simple, fruitée, correcte, sans plus. **

    Gigondas 2003, Domaine Montirius:
    Robe grenat soutenu. Nez fermé, peu expressif, bouche assez simple, sans défaut, de longueur moyenne, finale un peu tannique, non astringente. **

    Crozes Hermitage 2004, Domaine Combier, Clos des grives:
    Robe grenat sombre. Nez très Syrah, sur la violette, le poivre, et à peine un peu de bois! La bouche est droite, acidulée, fraîche, et pourtant, il y a de la puissance. La finale est un poil tannique, virile, mais d’une folle jeunesse.****

    Crozes Hermitage 2004, Domaine Mucyn:
    Robe rouge grenat. Nez exhalant le lard fumé, la salaison, avec un soupçon de végétal. Pour la fraîcheur et l‘élégance! Un vin corsé à la structure tannique imposante, avec beaucoup de mâche finale, mais un équilibre affirmé. A attendre, mais j’aime ce style de vin! ****

    Rasteau 2003, la Soumade prestige:
    Robe sombre. Nez un peu évolué, gentiment fruité, un peu boisé tout de même. Bouche moyennement corsée, relativement souple, avec une pointe chocolatée et une finale conservant une certaine fraîcheur malgré la richesse en alcool. ***

    Rasteau 2003, domaine du grand Nicolet:
    Robe grenat. Nez sur le cassis, façon bonbon acidulé, avec des notes végétales herbacées, type menthe poivrée ou feuille de fraisier. La bouche est agréable, déjà fondue, relativement souple, de longueur satisfaisante. Un vin tout à fait correct. ***

    Saint Joseph 2001, Domaine Coursodon, l'Olivaie:
    Robe sombre, nez épicé, poivré et fumé, bouche bien construite, imposante, tanins serrés, finale tannique. Un costaud au fort potentiel. J’aime bien! ****

    Saint Joseph 2001 Domaine Monier, les Serres
    :
    Robe sombre, cassis à plein nez! Evolue ensuite vers la rose fanée. Moyennement corsé, bâti sur la fraîcheur avec une finale acidulée, je le trouve un tout petit peu léger! ***

    Côte rôtie 2003, Villard, le Gallet blanc:
    Robe noire, presque opaque. Nez intense, épicé, évoluant vers le fruit mûr compoté. La bouche est bien calibrée et équilibrée, dans un style puissant et tannique. Grande longueur et mâche finale. A attendre! ****

    Côte rôtie 2003, Bonnefond, les Rochains
    :
    La robe est presque noire, le nez boisé, finement grillé, non dénué d’élégance. En bouche, le bois se fond dans une grosse matière, très tannique mais sans sécheresse. Tout cela devrait s’harmoniser avec le temps. ****

    Châteauneuf du Pape 2003, Château de Beaucastel:
    Robe grenat, premier nez sur la gelée de fruits noirs, avant que n’apparaissent une note de pomme blette faisant craindre une pointe d’oxydation. Gros doute sur une évolution liégeuse! En bouche, le vin ne joue pas dans un registre puissant, les tanins sont denses mais souples et soyeux. Un très beau vin potentiel sur lequel je ne peux m’empêcher de trouver un défaut, vraisemblablement lié au bouchon. Sans cela, il vaut largement ****, voire une de plus, mais je serais curieux de le revoir sur un autre échantillon!

    Châteauneuf du Pape 2003, Domaine de Beaurenard, cuvée Boisrenard:
    Robe sombre, nez essentiellement marqué par le bois. La bouche est large, lisse, arrondie par l’alcool. Un Châteauneuf assez caractéristique, en fait, mais pas forcément le style que je préfère. ***(*)

    Cornas 2003, Thierry Allemand
    :
    Robe sombre, nez de belle syrah, sur les épices, la suie, la fumée. Les tanins sont soyeux, l’acidité apporte de la fraîcheur et de la longueur, l’ensemble est parfaitement équilibré et harmonieux. J’adore! *****

    Cornas 2003, Mathieu Barret, les Terrasses du Serre:
    Robe presque noire. Nez d’abord fumé, puis délivrant un fruité marqué cassis. Une matière riche, concentrée, fraîche, du fait d’une belle acidité. Un autre exemple de Syrah comme je les aime! ****

    Une belle dégustation ,relativement homogène et bien ciblée. Il sera amusant (mais personne n'est obligé de rire non plus!) de comparer mes notes avec celles d' Eric , que l'on pourra lire ici. Quelques divergences d'appréciation, c'est ça aussi qui fait le charme de ces rencontres!

    Olif

  • RE-VE-VIN 2006: Les Loges de la Folie

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    « Soyons fous! »

    Tel semble être le credo de Valérye Mordelet et Jean-Daniel Kloecklé, les jeunes vignerons du domaine Les Loges de la Folie à Montlouis qui ont fait le voyage jusqu’à Saint-Jean de Monts pour participer aux rencontres vendéennes et dans le même temps présenter leurs vins au cours du premier «  off » du week-end.

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    Une dégustation plutôt enthousiasmante, à y bien réfléchir, même deux fois, contrairement à ce qu'en pensent d'autres. Deux vignerons qui viennent au devant des amateurs avec leur premier millésime, pas le plus facile dans leur secteur, pour expliquer leur démarche, leurs envies, leurs ambitions, moi, ça me plaît énormément! Surtout que la volonté d’exigence est évidente. Les vins n’ont pas encore l’étincelle de folie qu’on attendrait d’eux? Normal, serais-je tenté de dire, le millésime ne s’y prêtait peut-être pas! Les 2005 devraient permettre d’avoir une idée plus précise du potentiel du domaine. Il faudra aller se rendre compte de ça sur place, à mon avis!

    En attendant, ça m’a fait bien plaisir d’embarquer dans La nef des Fous et de faire un bout de chemin avec Valérye et Jean-Daniel.

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    Méthode traditionnelle 2004 (non dosée):
    Robe pâle, nez de fruits blancs, un peu fermentaire, bouche mordante et vive.

    Méthode traditionnelle "brut" 2004:
    Robe identique, à reflets légèrement verts. Le nez me paraît plus minéral et la bouche est plus ronde et vineuse.

    Cuvée FMR 2004:
    Ou comment un «  raté » parvient à trouver sa voie! Victime d’un «accident de fermentation», cette cuvée s’est mise à buller spontanément en bouteille. Pet’ Nat’ à l'insu de son plein gré! Nez sur la pomme verte, levurien. Bulle légère, plutôt du perlant, on se croirait à Gaillac! Le vin est très sec en bouche avec une finale acidulée. Rigolo!

    Le Chemin des loges 2004:
    Robe pâle, nez sur les herbes coupées, avec des notes encore fermentaires. L’attaque est ronde mais la structure devient plus longiligne. La finale est acidulée, la longueur plus que correcte. Un vin fort honnête, ma foi, dans un registre simple et classique.

    La Nef des fous 2004:
    La robe est toujours pâle mais le nez gagne en complexité: pomme de bois, d’abord un peu fermentaire, puis exprimant mieux la minéralité, avec un côté légèrement oxydatif. L’attaque est large, le toucher de bouche agréable. La finale est très sèche, minérale, et s’intègre progressivement. Un petit début d’étincelle pour un un vin très séduisant.

    Touraine rouge 2004:
    80% gamay, 10% côt, 10% pineau d'aunis. La robe est rouge grenat brillant. Nez épicé, poivré et fumé. De la rondeur et de la gourmandise pour un vin bien charpenté, construit autour du Gamay. Franc et sympa!

    Mon préféré: La Nef des Fous! Et également le Touraine rouge. J'en ai pris quelques bouteilles pour la maison, regoûté depuis, et je confirme! Un vin rouge franc du collier, destiné au plaisir immédiat!

    Rendez-vous est presque déjà pris pour goûter les 2005 au domaine. On en reparlera bientôt, j'espère!

    Olif