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Le blog d'Olif - Page 58

  • A l'assaut d'Alésia!

    Je dois le reconnaître, c'est un peu devenu une obsession, actuellement! Et si, comme tout le laisse supposer, la véritable Alésia était jurassienne? Après avoir abondamment consulté le site d'André Berthier, celui de la véritable bataille de Gergovie (victime elle aussi d'une imposture, merci Napoléon III!), il a bien fallu me rendre à la raison! "On" s'est trompé, "on" nous a menti et "on" nous ment encore, par pseudo raison d'état! Pas de quoi perturber le quotidien, mais il serait juste de rendre à César ...

    Profitant d'une après-midi de repos, laissée libre par la family, plutôt disposée au farniente, je n'ai pas traîné à rejoindre Syam par la voie romaine rapide D je ne sais plus combien. Première étape, la cascade de la Billaude, dans les Gorges de la Lemme, un des remparts naturels de la forteresse, sur son versant Ouest, surtout pour la beauté du site, et parce que je n'y étais jamais allé!

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    Et puis, direction Syam, au pied des Gîts, les deux mammelles fièrement dressées au dessus du ventre plat de la plaine, et que j'avais envie de titiller, en tout bien tout honneur!

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    D'après mon plan, deux voies d'accès frontal étaient envisageables, et j'y suis allé tête baissée! L'objectif: prendre la citadelle d'assaut et apprécier ses défenses naturelles. Délaissant la voie médiane, celle des notaires endimanchés, j'ai bifurqué à l'Est, suivi mon instinct et des sentiers qui me paraissaient évidents. Pas toujours, car parfois ponctués de pointillés, m'amenant au bord de l'apic et m'obligeant à des acrobaties dignes d'un bouquetin sénile! C'est sûr, par là, on ne pouvait attaquer massivement! Une véritable forteresse peu difficile à renforcer. Les vestiges de sentiers, qui n'ont rien de récent, les gros blocs de pierre dont on imagine aisément pouvoir se servir, les falaises naturelles, tout cela concourt à rendre le site inexpugnable!
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    Alors, je n'ai pas fait de découvertes archéologiques miraculeuses! J'ai sué dans la -difficile- Alesia_019 ascension des tétons de Syam, j'ai arpenté le Bois derrière Cornu (la pointe de la citadelle), j'ai croisé la route de l'étang des Perchettes, "tellement sec, qu'il fallait le boire à la fourchette!"*, puis fini par rejoindre l'ancienne voie d'accès principal à la ville d'Alésia, l'axe Poligny-Genève, à l'Ouest, en amont de la Billaude. Un petit parcours santé, physique, de 8 km environ, qui m'a amplement suffi pour une prise de contact. Le site est vaste et accidenté, j'aurai l'occasion de revenir!

    Et même en pleine nature jurassienne, du vert plein les yeux, la civilisation viticole nous rattrappe à grands pas. Un nom certainement aussi célèbre que celui de Jules César par ici, et qui ne conduit pas que de l'eau!

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    Histoire de ne pas rester sur cette vision prestigieuse-là de l'Arbois, le soir, j'ai ouvert uneDivers_001_2 Mailloche 2003 de Stéphane Tissot.
    Plus Mailloche que 2003, actuellement, c'est certain! Le terroir a largement repris le dessus! Pas de lourdeur, de jolies notes fumées caractéristiques, minérales et argileuses, une acidité bien présente, 100% naturelle, et un bel équlibre, déjà fondu et harmonieux. Si tous les blancs de 2003 pouvaient avoir la classe de celui-ci...

    * Puisque les concours sont dans l'air du temps, une bouteille de Jura (peut-être pas une Mailloche, quand même!) à qui trouvera en premier l'origine de cette citation!

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    Olif

  • Jean-Claude FAVRE, à Chamoson, un vigneron «hautement sélectif»!

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    La patrouille du vignoble valaisan, le retour! Lâchement abandonnée à son triste sort il y a quelque temps, pour cause de surbooking et, peut-être, de manque d’inspiration, la revoici, plus fringante que jamais! Nous la retrouvons dès l’aube (10 heures pile!), en ce dimanche 30 avril 2006, sur les hauteurs de Chamoson, goûtant à la fois la beauté du paysage, la fraîcheur de la bise valaisanne et la présentation du vignoble par Jean-Claude Favre, célèbre vigneron de l’appellation. Chamoson et son cône de déjection, un cas unique dans toute l’Europe viticole, à l’origine d’un terroir très particulier et de la spécificité de l’appellation.
    Chez Jean-Claude Favre, on pratique une sélection rigoureuse, «élevée», d’où le nom du domaine, Sélection Excelsus, qui confine par là même à l’excellence!

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    C’est dans le tout nouveau caveau de dégustation des encaveurs de Chamoson que nous nous rendons pour y déguster la production de Jean-Claude, un très grand moment de cette Rencontre Autour des Vins Valaisans concoctée par notre ami Valais_006.

    Fendant Excelsus 2005
    Un fendant d’école, simple, vif, apéritif, possédant un joli fruit et de la tonicité. Il se boit tout seul!

    Johannisberg Excelsus 2005

    Encore tout en fruit, mais avec une minéralité sous-jacente, il n’est pas dépourvu d’élégance.

    Johannisberg Excelsus 2000

    Belle maturité de fruit, du gras, de la minéralité et un toucher de bouche patiné, velouté, avec une finale sur de beaux amers.

    Johannisberg Excelsus 1997

    Un vin issu d’un millésime moyen en Valais. Le nez est un peu évolué, légèrement champignonneux, lactique. La bouche possède une certaine tension mais la longueur est moyenne.

    Pinot Gris Excelsus 2005
    Jolies notes de mangue au nez. Gras et puissant, il reste frais en bouche, même si la finale est un peu crayeuse. Un vin parfaitement sec, presque une prouesse dans ce millésime!

    Humagne Blanche 2003

    Le premier millésime de ce cépage commercialisé par Jean-Claude. Ce traditionnel « vin des accouchées » a bénéficié d’un élevage en barrique et explose de notes de macaron à la noix de coco. Gras et riche (effet millésime), la finale retombe un peu mais garde de la fraîcheur.

    Dole 2004

    Une des dernières "véritables" Doles, constituée uniquement de Pinot noir et Gamay dans des proportions à peu près identiques. Point d’ajout d’autres jus, ceux que l’on n'a pas cru bon de faire figurer dans la cuvée mono cépage! On a affaire ici à un vin simple et franc, avec un côté légèrement lactique.

    Cornalin Excelsus 2004

    Le nez exprime un cassis giboyeux à la manière d’un Carignan sudiste, sur lequel vient se greffer des notes musquées. Porté par une acidité fraîche, la finale est encore un peu tannique.

    Cornalin Excelsus 2000
    Nez profond, intense, évoquant le lard fumé, la suie, un peu à la manière d’une syrah. Beaucoup de corps, de la longueur, de la fraîcheur et une finale à peine tannique, mais sans astringence.

    Cornalin Excelsus 1995
    Nonante-cinq! Un beau millésime potentiel, considéré comme grand en nonante-sept, mais qui n’a pas eu l’évolution attendue. La robe est encore brillante, le nez est épanoui, évolué, avec des notes balsamiques et chocolatées. La bouche est limite tertiaire, assez évoluée, mais possède beaucoup de corps. Les tanins sont malheureusement un peu secs en finale.


    Une dégustation d'un excellent niveau, qui met en évidence le prince de Chamoson, le Johannisberg, qui a trouvé sous le cône de déjection un terroir de prédilection! Le Cornalin n'est pas en reste, un cépage difficile mais qui, dans des mains expertes, mérite une grande renommée!

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    Olif

  • Pechigo, OVNI Limouxin!

    Dans la catégorie vins étonnants, Sylvain Saux a brillament démontré le théorème qui dit que la mathématique mène à tout, à condition d'en sortir! Le domaine familial, sis à Limoux (Aude), est à reprendre? "Péchigo, j'y go!" Non convaincu par la tradition, raisonnée ou biologique, il rentre en biodynamie par intime conviction et un peu par hasard, si l'on en croit l'article de Sylvie Tonnaire dans Terre de vins de mai 2004, retranscrit par Eric Reppert sur son site étonnant. Tous ses vins allant "où ils veulent", ils sortent du cadre de l'AOC et sont donc commercialisés en Vin de table. Biodynamiques et le plus nature possible (juste un peu de soufre à la mise), ils laissent difficilement indifférents! A la fois des vins de terroir et des vins de vigneron! Etonnant, non?

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    - Pechigo "Pechige" 2004
    Un rouge costaud, assemblage de Carignan (70%) et d'Alicante (15%), avec 15% de Mauzac (du blanc, donc!), parce que! Pourquoi de l'Alicante? Parce que semble t'il, Sylvain Saux ne se résout pas à arracher ses vieilles vignes de ce vieux cépage languedocien! Pourquoi du Mauzac? Parce que l'adjonction d'un cépage blanc vient amadouer les deux rougeauds costauds! C'est à la fois puissant et rond, plein et charnu, avec un soupçon de végétal pour le croquant, des épices et une finale un peu métallique. Une expérience enrichissante!

    - Pechigo "La Mothe" 2004
    Assemblage Mauzac-Chardonnay élevé dans la droiture, avec ouillage. Un peu déroutant à l'ouverture, avec des notes difficiles à caractériser, mélange de fleurs, de fruits et de minéralité, mais inhabituelles! C'est droit, riche, un peu fermé à ce stade, et il faudra le revoir demain ou après-demain, avec un peu plus d'aération!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Alesia jacta est!

    Ce que l'on pourrait traduire, approximativement et à peu près, par  Le sort d'Alésia n'en est pas jeté! Ou bien encore, de façon plus libre, mais tout aussi juste, Alésia n'a pas fini de faire jacter!

    Et d'abord, c'est où Alésia?

    Si l'on en croit Alambix, l'aubergiste arverne qui fait visiter le Massif Central à Astérix*, " Ch'est quoi Alégia? Hmm??? Qu'eche que vous lui voulez à Alégia? Nous ne chavons pas où ch'est Alégia!"

    Eh! bien moi, je n'ai pas chômé, chet après-midi! J'ai retrouvé Alégia! A Chaux des Crotenay (prononcer Chaux) et à Chyam (prononcer Syam), très exactement! Ch'est très chérieux!

    En 2006 après J.C., une bande d'irréductibles Séquanes résiste toujours à la thèse officielle qui veut situer le haut lieu de la défaite de Vercingétorix à Alise Sainte-Reine, en Bourgogne, ce qui est une totale aberration à tous les points de vue, surtout jurassiens, si l'on veut bien! Pour en venir à bout, il faudra démontrer qu'ils ont tort, ce qui est loin d'être le cas, aucune nouvelle autorisation n'étant délivrée pour effectuer des fouilles dans le Jura, de peur qu'ils aient raison! La thèse d'André Berthier dérange! Mais franchement, Alésia à Chaux des Crotenay, ça aurait de la gueule! Cela rendrait même justice à Vercingétorix, un grand chef gaulois que l'on imagine mal se laisser prendre au piège de la bête taupinière que constitue le Mont Auxois, vers Alisiia!

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    L'oppidum, vu de la plaine de 3000 pas, celle de Syam, là où se situait le camp de César et où se déroula en partie la fameuse bataille d'Alésia où Vercingétorix s'était replié avant d'être assiégé. Cette citadelle se devait d'être imprenable et située sur l'axe Langres-Genève, César ayant décidé de regagner la province des Allobroges. Alesia Mandubiorum, l'Alésia des Mandubiens, les habitants de la Mandoubie (les ancêtres des gens du Doubs) se situe forcément dans le Jura (le massif)!

    Pas chauvin pour un sou, ce soir j'ai débouché une bouteille de vin du pays des Eduens. Un Bourgogne  1999 du Domaine Leflaive, à point, droit, complexe, acidulé, développant une petite pointe de gras! A ta santé, vieux Jules!

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    Olif

    P.S.: Alesia à Chaux des Crotenay et Syam (39), c'est du sérieux! Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet,  Alesia a Syam dans le Jura. Tellement convaincant qu'on se prend à regretter de savoir où ch'est, maintenant, Alégia! Hein, Alambix?

     

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    * In Le Bouclier Arverne, Une aventure d'Astérix,  en vente dans toutes les bonnes librairies

  • L'Ardèche, le twist et le reste

    "Tous les deux on pousse nos haillons
    Dans un igloo à bon marché
    Sous les toits d'une masure bidon
    En compagnie des araignées...
    Twiste et chante, moi je fuis..."

    Histoire de cultiver l'hermétisme de mes intitulés, cette introduction ne signifiera quelque chose qu'aux fans de la première heure d'Hubert-Félix Thiéfaine, le plus grand monument franc-comtois après la Saline royale d'Arc-et-Senans, sauf que lui est encore vivant et qu'il y a chanté le 20 juillet à l'occasion du bicentenaire de Nicolas Ledoux, l'architecte visionnaire du lieu. Ceux qui ont pris en ce temps-là (celui des seventies) l'ascenseur de 22 heures 43 pour aller retrouver la fille du coupeur de joints me comprendront à demi-mot!

    Dans ce billet, point de twist, ni de reste d'ailleurs, mais il sera question de petite caille et d'Ardèche, 07. Comme James Bond, mais avec un zéro de moins!

    "Sous le pont de Vallon,
    On y nage, on y nage,
    Sous le Pont de Vallon,
    On y nage tous en rond!"

    On y boit aussi quelques petits vins sympas, pour accompagner les caillettes ardéchoises. Celles-ci ont été capturées vivantes sur place, à l'étal d'un boucher de Vallon Pont d'Arc, et rapportées dans le Haut-Doubs, où elles ne se sont pas acclimatées bien longtemps, s'affaissant sur un lit de mesclun avant de rendre l'âme de la manière la plus noble qui soit. Une tranche de caillette aux herbes, une tranche de caillette aux marrons d'Ardèche, la troisième aux pommes de terre. Légèrement tiédies à la poêle, avec quelques petites patates sautées. Et c'est toute l'Ardèche qui s'invite à votre table!

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    Avec en accompagnement un fort sympathique Viognier 2004 du Domaine des Vigneaux, à Valvignères, franc du collier, frais et croquant, puis un Marselan 2004 du Domaine du Couron, charnu et fruité, gouleyant. Né en 1961 d'un croisement entre le cabernet-sauvignon et le grenache, ce cépage peu connu réserve de jolies surprises!

    Et je ne parle même pas de la Haute Vigne 2004 du domaine Gallety, bue sur place, ni de la cuvée Domaine 2003, toujours de chez Gallety, rapportée en souvenir de là-bas et déjà goulument avalée, à la dimension autrement supérieure.

    L'Ardèche, ça vous fait twister le palais! Et le reste!

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    Olif

  • Le Corton Charlemagne le plus haut du Monde...

    ... c'est sans doute celui-là!

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    Convoyé à dos d'homme jusqu'à 6008 mètres, au sommet de l'Uturuncu, en Bolivie. Il n'a pu être consommé sur place pour cause de -15°C tout là-haut. Pas la bonne température de service!

    Un exploit signé Le Seb, qui a porté là bien haut les couleurs du Corton, de la Bourgogne et du GJP*! God bless him!

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    Merci Le Seb, pour cette petite carte postale rafraîchissante!

    Olif

    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • Qui que quoi dont Who...

    "We come from another place,
    we come from another time,
    Before you were born..."

    Ainsi débuta l'un des plus grands moments musicaux que j'ai vécu (pour l'instant) en 2006.

    Petite parenthèse dans la vinologie, les festivals de l'été sont pour moi l'occasion de me désaltérer (un peu) à la bière et de m'adonner aux joies du tabagisme passif, voire du cannabisagisme, toujours à l'insu de mon plein gré, mais en musique, de bonne humeur et pleinement consentant.

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    L'autre soir, j'ai donc eu le bonheur de me frotter à un mythe non liquide, j'ai vu les Who.
    - Les comment?
    - Les Who!
    - Les Qui, donc!
    - Oui, Les Who!
    - Et où?
    - Au Paléo!
    - Au quoi?
    - Au Festival de Nyon!
    - Tu t'es battu?
    - Pour y aller, oui!

    Encore en forme, les papys du Rock. Enfin ce qu'il en reste! Un Roger Daltrey à peine empâté, au chant encore bien assuré, et un Pete Townshend en tricot de corps moulant, aux moulinets encore diablement efficaces! Talking about my generation! Un peu la mienne, celle des seventies (la fin!), voire début des eighties!

    Auparavant, Louise avait attaqué plutôt solidement, mais gentiment, sans forcer. Et le vrai frisson, il est venu de ce rock d'un autre âge, encore tellement moderne, et qui m'a douloureusement rappelé que moi aussi je prenais de la bouteille! Même lorsque je faisais une pause dans mon parcours vinique!

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    Olif

  • Le Rouge & le Blanc & le Jaune!

    Les sourires de la journée, après le passage du facteur : le mien, à la lecture de cette toujours excellente revue Le Rouge & le Blanc et du non moins excellent article sur Les hommes et les femmes d'Arbois, celui de Manu Houillon, de Pierre Overnoy, de Stéphane Tissot, de Pascal Clairet, de Jean-Marc Brignot ("un futur grand de l'appellation"), la queue de cheval de Benoit Royer, en plein labour, et celle de sa jument Kigali, et plein d'autres bons domaines, commentés ça et là au fil des dégustations.

    Un numéro qui fait plaisir à lire!

    Olif

  • Back to Cassis [Kasi]!

    A la manière de Robert Parker qui regoûte systématiquement, deux ans plus tard, tous les vins d'un millésime après la mise en bouteilles, mais en toute modestie en ce qui me concerne, je suis allé vérifier mes impressions sur Cassis [Kasi] un an après y avoir effectué un petit tour de vignoble. Dans le simple but (avoué) d'y passer quelques jours, au soleil et en famille, sans refaire le même parcours que la fois précédente, vacances obligent!

    2006 s'annonce sous le signe du cagnard, pas une seule goutte d'eau (ou presque!) depuis le mois de mars, mais le niveau de la Méditerranée et celui des piscines n'a pas baissé pour autant!

    Côté adresses, la bouillabaisse de Chez Nino est toujours aussi bonne et bien servie à table. Un plat convivial dans un lieu qui ne l'est pas moins! J'adore!

    A recommander également, sur le port, Chez Gilbert, dont la cuisine est plutôt recherchée, malgré l'environnement touristique: petite mise en bouche, pré-dessert exquis ce jour-là (mini tarte au citron meringuée servie dans un verre, sans la pâte, donc!).

    Pas d'exhaustivité concernant les vins, cette fois, simplement un Cassis [kasi] blanc 2005 du Domaine du Paternel, frais et désaltérant, et un Clos Val Bruyère 2004, impeccable, à la dimension un brin supérieure, idéal pour la bouillabaisse. Passage express à La Ferme Blanche, histoire de goûter à leur cuvée Excellence 2004, passée en fût, à la belle étoffe, qui sera peut-être à même de rivaliser avec la cuvée Kalahari 2004 du Clos Val Bruyère, pas encore goûtée, mais ça ne va peut-être pas tarder.

    Et puis sinon, il reste les Calanques, immuables, dont l'accès est néanmoins restreint en cas de risque sévère d'incendie, ce qui est le cas actuellement (Port-Miou et Port-Pin toujours accessibles, En-Vau à atteindre avant 11 heures le matin, pour rester à moins de 250 mètres du bord de mer).

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    Olif

  • Christophe Abbet, artiste vigneron éleveur, Martigny (VS)

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    M-art-igny, Valais, au pied du Grand Saint-Bern-art, ville d’art-chéologie, de pin-art et d’art tout court.

    La fondation Pierre Gianadda accueille cet été les chefs d‘œuvre de la peinture européenne du Metropolitan Museum of Art de New-York, tandis que Christophe Abbet, artiste vigneron éleveur,  expose ses œuvres en permanence à Martigny-Bourg.

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    Quelques douelles de tonneaux usagés, et hop!, une ambiance ethnique dans le caveau! Quelques grains de Gamay artistiquement vinifiés, et hop!, une bouteille d‘A Propos d‘ailes!. A l’étiquette joliment calligraphiée. Et il y en a plein d’autres, dans ce style-là! Des œuvres au bon goût de raisin, qu’on peut toucher et goûter, totalement dédiées au vivant. Des œuvres pour ainsi dire slurpiques, comme dirait l’esthète Helvète Estèbe, qui ne perd pas une occasion d’égarer ses notes de dégustation lorsqu’il s’intéresse à l’art vinique.  Charité bien ordonnée commençant par moi-même, je n’ai pas retrouvé son calepin, mais le mien, que je m’empresse de déchiffrer, là, tout de suite, maintenant.



    Petite Arvine 2004

    Une petite arvine sèche, mais avec néanmoins un poil de sucre, vraisemblablement très peu, pas volontaire mais témoignant de la grande maturité de raisin, et qui, malgré tout, reste tendue grâce à sa grande acidité. Ne serait-ce pas cela qui permettrait le vieillissement harmonieux du cépage, comme le suppute Christophe Abbet? L’équilibre me ravit, superposable à celui d’un noble riesling alsacien.

    Gamay de Fully Vieilles Vignes 2004

    Que voilà un beau Gamay bien gouleyant, frais, épicé, réglissé, soyeux, charnu et d’une grande buvabilité.

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    L’un dans l’autre 2004
    Robe soutenue, nez épicé, légèrement lactique, avec un petit côté syrah marqué. Tanins un peu serrés, mais de la fraîcheur et du croquant, de par une acidité végétale friande. 50% Gamay, 50% Syrah, à y bien réfléchir, on retrouve l’apport des deux cépages.

    Piège 2004
    Nez original, floral et fruité. Un vin plaisir, avec de l’acidité, de la fraîcheur et de la gourmandise plein les yeux! C'est du Gamay!

    Humagne rouge 2004
    Nez très baroque, sur le cassis, le cassissier, le cuir et la fourrure. Assez typique de l’humagne, finalement, animal, fruité et végétal. La robe est plutôt claire, rubis, malgré une longue macération. Une humagne rouge très réussie, expressive et goûtue

    Syrah 2004
    Noir, c’est noir! Olive noire, cerise noire, tapenade, le tout se fondant dans une belle structure acidulée et fraîche. Ça joue!

    A Propos d’Ailes 2003
    Un Gamay surmaturé récidiviste, après une première expérience en 2000! Une récidive, mais différente. Nez sur le poivre de Séchouan, le bois exotique, la griotte. Pas trop cuit, ni trop surmaturé, de l’originalité, de l’élégance, un vin d’une grande séduction!

    L’air du Temps 1999
    La robe dore légèrement, c’est dans l’air du temps! Le nez est d’emblée puissant, sur les épices, les fruits secs, la pomme à cidre. Un style indéniablement oxydatif, même si la volonté n’est pas de faire un succédané de vin jaune, contrairement à ce qui a été dit dans la presse. La bouche est riche, la finale tonique, la longueur conséquente. Petite arvine et Marsanne (+ une petite « touchette » de Chardonnay) en élevage long, sans ouillage.  En accompagnement de quelques fromages et charcuteries valaisannes, préparées par Christophe pour l’occasion, c’est le top!

    « Je ne sais pas si vous estimez que c’est de la chance, mais j’ai plusieurs millésimes d’Ambre au frais, du fait d’une verticale prévue! »

    Il faut croire que c’en est une, de chance! Pas moins de 6 millésimes à déguster, dont un collector, pas (encore?) commercialisé. Ambre, un vin sans concession, qui commence à se tailler une solide réputation dans l’univers des vins liquoreux. Marsanne et Petite Arvine en proportion variable selon les millésimes, suivant la qualité de la vendange, l’évolution des fûts et l’inspiration de Christophe, à la recherche perpétuelle du "caractère intime et mystérieux, sans âge," des vins liquoreux. « Ah! Mon Dieu! Mon Dieu! » s’extasiait-il le nez dans le verre en humant de l’Ambre en direct live, sous les caméras de la TSR et le regard mutin d’Annick Jeanmairet. Je confirme! Ah! Mon Dieu! Mon Dieu!

    Ambre 1998
    Un vin qui n’avait pas jusqu’à présent trouvé grâce aux yeux de son géniteur, et qui attendait là, tout seul, dans son fût, perdu au fond de la cave. Battant sa coulpe et se jurant de finir par plaire! La durée de l’élevage, un élément déterminant dans l’expression du vin! A l’origine du style légèrement oxydatif de l’Ambre, particulièrement marqué ici: fruits secs, café, notes de torréfaction. La liqueur est très riche et onctueuse, mais non dénuée de fraîcheur. Les pièces du puzzle se mettent en place!

    Ambre 1999
    La robe est ambre, presque acajou. Un millésime d’une grande richesse: 9° d’alcool, 285 g de sucre résiduel, une densité et une concentration hors du commun, mais avec de l’acidité, qui tient le vin dans la durée et la fraîcheur, sur des notes d’abricot confit!

    Ambre 2004
    Encore embryonnaire, il s’exprime sur un fruité primaire à base d’ananas, d’agrumes confits. Pas encore complètement fini, il présente encore beaucoup d’acidité volatile et à peine de gaz en finale (léger picotement de la langue). La vivacité de l’arvine!

    Ambre 2003
    Nez plutôt original, fumé, sur le thé vert. Ultra liquoreux, il possède de la vivacité et de la fraîcheur, indispensables pour digérer tout ce sucre. Toujours en cours d’élevage, évidemment!

    Ambre 2002
    Un vin « tensio-actif », le côté acidulé sur les zestes d’agrumes, prédominant à ce stade, qui voit co-exister la liqueur et l’acidité, non fusionnelles pour l’instant, mais pas complètement dissociées. Là encore, la poursuite de l’élevage est indispensable pour atteindre l’harmonie.

    Ambre 2001
    Nez « fini », sur les fruits secs, le thé fumé, et un boisé un peu perceptible. Un vin aérien, qui n’empâte pas la bouche, l’harmonie est presque atteinte, le caractère acidulé de l’arvine apportant fraîcheur et vivacité.

    Pour une chance, c’en était bien une!

    Christophe Abbet, Martigny, Valais, un nom (ou plutôt trois!) que tout amateur d’art se doit de retenir! Le randonneur également, si jamais l'envie lui prend d'user ses semelles dans le Valais viticole!

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    Olif

  • Au menu du 9 juillet...

    Forza_italia_013_1 ...Mozzarella di Buffala, Braesaola de la Valtellina, Mortadella Bologna, Salame di Milano, Grancotto di Vignola, Parmesan di Reggiano, Olio di Oliva Villa Magra dei Franci, Montiano di Falesco 2000.


     

    Il ne reste plus qu'à les croquer tout cru! Chez moi, aucun problème. Du côté de Berlin, c'est pas gagné!

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    Même quand on n'est pas fan de foot, à défaut de marquer un but, il faut bien marquer le coup!

    Olif

  • Y'a pas de patates en fer...

    "Y'a pas de patates en fer
    Et y'a pas de patates en bois,
    En Haute-Patate,
    Mais y'a d'la patate en terre
    Et des tas de patates en tas"

    70, Haute-Saône, département français, région Franche-Comté, plus familièrement connu sous le nom de Haute-Patate. Berceau du Très véritable groupe Machin,  le pionnier du folk comtois dans les seventies, gavé de cancoillotte directement à la source auprès d'Hubert-Félix Thiéfaine, avec qui il a collaboré à ses débuts, à partir de 1977.

    (Extrait de La Rousse aux petits Roberts, tous droits déposés)

    Mini râle folk en forme de clin d'oeil composé par Tony Carbonare, ce couplet ne reflète qu'imparfaitement toutes les richesses de la Haute-Saône. Parce qu'on y trouve également de la vigne! Entre deux plants de Bintje!

    A Champlitte, village qui cultive une véritable identité viticole ancestrale, mais aussi à Charcenne, et Gy. Charcenne, célèbre pour son fromage carré à pâte molle, le Charcennay, très prisé des enfants lorsqu'ils sont lassés de faire des caprices de dieux, mais également réputé pour ses plants de vignes expédiés dans le monde entier par les Pépinières Guillaume. De la production de plants de vigne à la production de vin, il n'y a qu'un pas, allègrement franchi et avec bonheur par la famille Guillaume, qui truste les récompenses dans les différents guides et salons, ce qui mérite d'être quand même salué bien bas, vu le handicap géographique infligé dès le départ!

    Petit flashback en été 2004, aux sympathiques Terroirs sans frontières organisés à cheval sur la frontière Franco-Suisse, à La Grande Borne, entre Les Fourgs (25) et l'Auberson (Vd):

    Terroirs sans frontières! Une rencontre devenue traditionnelle maintenant, la vitrine du savoir-faire de l'Arc Jurassien franco-suisse. La manifestation a cette année élu ses quartiers à  la Grand' Borne, sur la frontière, en lieu et place du petit marché franco-suisse, annuel et alternant, entre Les Fourgs et L'Auberson.

    Manifestation conviviale et éminemment sympathique, au cours de laquelle on peut goûter et faire provision de quelques denrées montagnardes...ou de la plaine!

    Le point d'orgue de cette rencontre, c'est l'élaboration du désormais célèbre Contrebandier, un fromage réalisé sur place chaque année avec 500 l de lait français, 500 l de lait suisse, un soupçon d'Absinthe ...et quelques gouttes d'eau, car la pluie semble vouloir s'inviter à ce marché de façon systématique. Affinage pendant un an et commercialisation l'année d'après. Un vrai fromage collector!

    Profitant d'une éclaircie, qui permet de contempler la majesté du cadre, entre Chasseron et Aiguilles de Baulmes, je m'en suis allé y faire un tour, mon p'tit panier sous l'bras. Les quelques rayons de soleil et un vent plutôt frais avaient beau avoir « ressuyé » un peu le terrain, il valait mieux être équipé de bottes de jardin que de sandales. Tant pis pour moi !

    Premier stand, premier arrêt! Vignoble Guillaume, Charcenne! L'occasion de faire connaissance avec le vigneron, puisque les vins, je les connais déjà  ! Enfin, cela ne m'empêche pas d'y goûter quand même! Mais tout d'abord, je m'enquiers de quelques précisions sur ce terroir haut-saônois de Gy et de Charcenne, où la vigne est implantée depuis le XIème siècle grâce aux archevêques de Besançon : les vignes sont exposées de sud à  ouest sur des sous-sols du Jurassique recouverts d'argiles à  chailles d'une part, et d'argilo-calcaire d'autre part. Des terres rouges, ferrugineuses, et des terres blanches, séparées par une faille géologique, et qui marquent les vins différemment.

    Tous les vins sont en appellation Vin de Pays de Franche-Comté.

    Chardonnay 1998
    On attaque fort d'emblée avec un chardonnay déjà  âgé, témoignant de l'aptitude au vieillissement de ces vins. Un vin au nez très mûr, sur les agrumes, le foin coupé, beurrant très légèrement en bouche, avec de la fraîcheur et de la longueur.

    Chardonnay VV 2002
    Sur les agrumes, avec un boisé encore à  peine perceptible, il possède de la vivacité et de la fraîcheur qui soulignent bien la minéralité.

    Chardonnay 2001, Collection Réservée
    Beaucoup de mordant dans cette belle cuvée de chardonnay qui mérite quelques années de garde supplémentaire pour gagner en complexité.

    Gamay 2003
    Nez très mûr, presque cuit, avec une impression de volatile. De la matière mais une structure acidulée. Pas très séducteur à  ce stade.

    Pinot noir 2002
    Le nez s'ouvre sur une pointe de réduction qui s'estompe à  l'aération. Fruité agréable et gouleyant.

    Pinot noir VV 2002
    Plus structuré que le précédent, il possède également plus de longueur et de complexité. A attendre un peu.

    Pinot noir Collection Réservée 2000
    Actuellement sur son fruit, il est dans une phase très agréable et se laisse boire avidement. Les tanins sont bien civilisés et procurent un plaisir immédiat.

    Pinot noir Collection Réservée 1999
    Le fruit est plus dense et se mêle aux notes boisées légèrement grillées. De par sa structure imposante, taillée pour la grande garde, il vaut mieux l'oublier quelque temps en cave et se régaler du 2000.

    Très belle impression d'ensemble pour une gamme assez complète et plutôt homogène. Les 18 et 19 septembre prochains, les caves seront ouvertes et se visiteront dans le cadre de la journée du patrimoine. On pourra y déguster de vieux millésimes, en quelque sorte le patrimoine de la famille Guillaume.

    Poursuite du petit tour d'horizon de ce sympathique marché, histoire de s'approvisionner en Contrebandier et en délicieuses saucisses séchées helvétiques, aromatisées à  l'ail et au cumin, puis pour constater que quelques producteurs suisses habitués sont présents (M. Ryser, D. Gaille), dont je n'aurai malheureusement pas le temps de goûter les vins, ma fille piaffant de froid et d'impatience dans la boue. Les Jurassiens ne sont pas en reste avec quelques domaines inconnus pour moi mais pas moyen de faire connaissance pour les mêmes raisons qu'exposées ci-dessus.

    Juste une curiosité avant de rentrer, le Rubis de César, une boisson fermentée à  base de groseilles, élaborée comme du vin en fait, mais sans raisin, qui existe en deux versions (brut et doux, selon le taux de sucre), et également originaire de Haute-Saône.
    Il est intéressant de noter comme l'acidité de la groseille porte loin en bouche. Une boisson originale, qui titre quand même 14°, chaudement recommandée par son propriétaire, Marc Guillaumot de Chariez.


    Olif, passionné sans frontières, août 2004

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    Ce Pinot Noir "A mon père" Collection Réservée 1999, je l'ai regoûté par deux fois cette année, etValente_firmin_012 on n'est plus obligé de l'attendre. Il est à point, fondu, floral, élégant, et chatouille joliment le palais. Le haut du panier haut-saônois, à servir avec un magret de canard cuit à la peau et quelques patates rissolées. De Haute-Patate, évidemment!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Devoirs de vacances slurpiques, ma copie!

    Quel Bacchus êtes-vous?

    1 - Votre rouge d'anniversaire, de mariage, de première communion. De fête, quoi!

    Le rouge d'anni, je m'en rappelle bien, c'est tout frais! Cette année, c'était Châteauneuf du pape. Deux fois, d'ailleurs. Avec les potes, Beaucastel 1998, Hommage à Jacques Perrin, une petite folie, pas chère si l'on compare aux Bordeaux 2005, mais quand même, gustativement, ça impressionne et on n'a pas tous les jours...euh! combien j'ai, déjà? Et puis aujourd'hui, en séance de rattrappage familial, Vieux Télégraphe 1999. Rien à redire non plus, avec la côte de boeuf tip top cuite sur le barbecue (cf question 10).

    Le rouge de mariage, en général, c'est un Château Peybonhomme les Tours 1995, Premières Côtes de Blaye. Bien fait, pas trop cher, idéal pour arroser un paquet de convives. Mais bon, je ne me marie pas tous les jours non plus! Là, c'était en 1997!

    Le rouge de première communion, alors là, j'ai comme un trou! Ce dont je suis sûr, c'est que ce n'était pas un Hommage! Buvais-je déjà du vin, à cette époque? Rien n'est moins sûr! Ai-je fait ma première communion, d'ailleurs? Je ne me souviens pas bien!

    Bref, le rouge de fête, c'est toute belle bouteille que j'ai envie de partager à ce moment précis! Et c'est jamais la même!

     

    2 - La charcutaille qui vous rend fou?

    Une petite salade de museau, arrosée d'un vinaigre de Xéres, ou alors un fromage de tête, à la gelée bien parfumée. Mmmmm!

     

    3 - Un blanc de bord de mer, quand le soleil rougeoie sur les flots et que le bar de ligne frétille dans l'assiette.

    Si le blanc doit impérativement être élaboré en bord de mer, sentimentalement, celui qui me vient à l'esprit, c'est un Cassis ([kasi]) blanc. Du Clos Sainte Magdeleine, par exemple. Plus près de la mer, y a pas!

     

    4 - Un fromage dont le sillage vous a marqué à jamais

    La cancoillotte, forcément! Je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit!


    5 - Un rouge de tous les jours, de comptoir, de pique-nique. De soif quoi.

    En ce moment, ce serait l'Uva Arbosiana 2005 de Pascal Clairet, du domaine de la Tournelle. Du Plouplou nature qui désoiffe à merveille, même quand on n'a pas vraiment soif! Mais ça change régulièrement, on ne va pas se laisser envahir par la routine!

     

    6 - Que mettre dans un sandwich pour le rendre archi slurpique? Hein? Quoi?

    Une tranche de serrano de 24 mois et un filet d'huile d'olive. Avec un Cims de Porrera 2001. Pourquoi pas, même si c'est too much (achos)!

     

    7 - Votre cave flambe, vous ne pouvez sauver qu'une bouteille de blanc. Laquelle?

    Une seule bouteille? T'es dur, là! De préférence un Nabuchodonosor de Montrachet de la Romanée Conti, mais en fait, je n'en  ai pas! Alors un vieux jaune, mon clavelin de Château d'Arlay 1973, celui qui accompagne si bien le vieux Gouda de 96 mois de Pierre-Antoine Rovani!


    8 - Votre littérature gastro ou viticole de chevet?

    Sans hésitation, ou presque, La Pipette, dans sa version papier, parce que c'est un collector. Et Le Rouge & le Blanc, pour son indépendance et sa justesse de ton.

     

    9 - Un vin qui fait des bulles. Ben oui, il en faut bien un.

    Un Pet Nat, du style de Boisson Rouge, d'Emile Hérédia, ou la Foudre d'escampette, de Jean-Marc Brignot, ou encore un Cerdon du Bugey d'Alain Renardat-Fache. Parce que c'est festif, que ça se boit tout seul, et que c'est drôlement bon!

     

    10 – Le barbecue crépite. Que poser dessus?

    Ben... la côte de boeuf évoquée plus haut, servie avec une petite sauce aux herbes façon Robuchon. Et un Domaine du Vieux Télégraphe 1999. Ou à défaut un Lafleur-Pétrus 1994!  Comme la première fois où on a testé la recette. C'était bon!

     

    11 - Le vin et le mets de la fin?
    Pour la  fin, une petite gâterie, une douceur, pourquoi pas un Layon 1993 cuvée Maria Juby de Patrick Baudouin? Justement, c'est celui que j'ai dans le verre en ce moment. Un petit reste de midi, servi avec une tarte aux abricots. L'harmonie parfaite!  Le mot de la fin!

    J'ai tout juste, Professeur Slurp?

    Olif

  • Devoirs de vacances slurpiques

    Maître Estèbe, professeur es slurperies, a remisé sa blouse et son clavier pour aller se dorer la pilule là où il fait bon boire un petit gorgeon quand on a trop chaud. Mais il n'a pas pu s'empêcher de donner des devoirs de vacances aux pauvres blogueurs croulant encore sous le joug du travail. Ramassage des copies avant la fin du mois, il va falloir en boire mettre un coup, comme disait Hugues Aufray avant de tailler la route! J'ai lu ça et là que certain(s) bloguaient plus vite que leur ombre dans l'espoir de décrocher une bonne note. Rien ne sert de courir... Je m'accorde un délai de réflexion!

    Que les ceusses qui sont intéressés par l'énoncé viennent se servir!

    Olif

    Quel Bacchus êtes-vous?

    1 - Votre rouge d'anniversaire, de mariage, de première communion. De fête, quoi

     

    2 - La charcutaille qui vous rend fou

     

    3 - Un blanc de bord de mer, quand le soleil rougeoie sur les flots et que le bar de ligne frétille dans l'assiette.

     

    4 - Un fromage dont le sillage vous a marqué à jamais

    5 - Un rouge de tous les jours, de comptoir, de pique-nique. De soif quoi.

     

    6 - Que mettre dans un sandwich pour le rendre archi slurpique? Hein? Quoi?

     

    7 - Votre cave flambe, vous ne pouvez sauver qu'une bouteille de blanc. Laquelle?

    8 - Votre littérature gastro ou viticole de chevet?

     

    9 - Un vin qui fait des bulles. Ben oui, il en faut bien un.

     

    10 – Le barbecue crépite. Que poser dessus?

     

    11 - Le vin et le mets de la fin


    Copyright Top Slurp avec Estèbe

  • Bordeaux en 10 leçons, l'intégrale

    Bordeaux en 10 leçons!

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    Bordeaux ! Le nom fait rêver tout amateur de vins ! Que celui qui n’a jamais eu le moindre émoi en parcourant le célèbre classement de 1855 passe son chemin. Le récit de cette escapade girondine risque fort de le laisser de marbre. Enfin, ça m’étonnerait quand même , j’espère bien y glisser un peu de ma verve habituelle, si tant est que j’en aie un peu, ce que j’aime à croire ! Par contre, le curieux qui se dira : « Tiens ! Olif est malade, il s’est remis à boire du Bordeaux ? » ne devrait pas être déçu ! Pas si malade que ça l’Olif ! C’est quand même drôlement bon, le vin de Bordeaux, non ?

    Ce périple bordelais du Club des Amis du Bon Echanson, prévu et organisé de longue date, tombait à pic car succédant aux 3èmes REncontres VEndéennes autour du VIN, auxquelles participait le GJP*, en formation légèrement réduite. De Saint-Jean de Monts à Pauillac, terminus du voyage, le chemin n’était pas long. Par contre, pour s’y rendre, le parcours est parsemé d’embûches ! Passe ton bac d’abord !

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    Et pour le bac, mieux vaut être ponctuel ! 19 heures à Royan. Le ferry est toujours à quai mais les grilles sont fermées ! Quelques médocains de retour de week-end agitent leurs mouchoirs sous notre nez et à notre barbe. On a un peu trop traîné à la terrasse du Chai Carlina ! Heureusement, il en reste encore un, à 20 heures 30. Nous patienterons donc au bistrot du port, un vrai de vrai de bord de mer, avec gouvernail, pont en bois et marins de pacotille en pull rayé et tablier de serveur.

    21 heures 30. Nous retrouvons une bande de joyeux jurassiens ayant fait la transversale et ripaillons à la fois dans les salons de l’hôtel et dans la joie et la bonne humeur, en faisant sauter ni vu ni connu quelques bouchons autour d’un plateau repas préparé à notre attention.

    Après un gros dodo bien réparateur, à nous le Médoc ! Et le Sauternais ! Et les Graves ! Tout ça en 10 leçons, à venir épisodiquement, le feuilleton de l’été sur le Blog d’Olif .

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    Et, spéciale dédicace pour Estèbe, la petite station-service où on allait faire le plein de carburant à la pompe!

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    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs

    Bordeaux 2006 - (1) Leçon de recueillement à Lafite

    Lafite-Rotschild. Le nom fait rêver les amateurs de finance et de vin du monde entier. Y compris dans le Jura! Au point de s’inscrire en tête de liste du périple médocain GJPesque. La barre aurait-elle été placée trop haut d'emblée? A voir!

    Le baron Eric n’est pas là pour nous accueillir. Tout de même! Foin de la déception, le jeune maître de chai qui nous balade dans le dédale souterrain du château en connaît un rayon. Y compris en matière de terroir, un genre de truc qui existe aussi à Bordeaux. La hite culmine à 27 mètres au dessus de la mer. De combien Lafite dépasse t’il les autres crus de Pauillac?

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    Après s’être extasiés devant la plus grande collection de vieux millésimes du monde, nous pénétronsRevevin_mdoc_115 dans le chai de Ricardo Bofill, un véritable temple dédié au vin, à l‘acoustique soignée. Nous nous y recueillons avec dévotion, au son des barriques que l’on roule. Il paraît que certains soirs d’automne, on peut y entendre le sanglot long des violons, même en été. Quand la 35ème heure a sonné et que les ouvriers viticoles laissent la place aux mélomanes empapillonnés pour des musicales viniques classiques. De la meli-mélomanie, un verre de 1er Grand Cru Classé à la main, le petit doigt en l'air!

    Lafite-Rothschild 1993: à maturité, ce vin exhale des notes de poivron bien mûr sur fond de bois noble et de Havane. Les tanins sont fondus mais n’arrivent pas à se départir de leur caractère revêche, inhérent au millésime. C’est quand même bien bon, et surtout prêt à boire.

    Lafite-Rothschild 2005: d’un tout autre acabit, le nez séduit d’emblée, par sa fraîcheur et son caractère fruité, sur la gelée de fruits noirs, une des constantes du millésime, semble t’il. Pas compoté pour un sou! Les tanins sont soyeux, d’une finesse sans égal, élégants et raffinés. En finale, le bois transparaît, légèrement vanillé, l’air de rien, l’apanage de la jeunesse. Sans épate, du début à la fin, en grand seigneur! Pour un premier 2005, on aurait pu tomber plus mal!

    Fin du recueillement!

    Bordeaux 2006 - (2) Leçon de terroir à Haut-Marbuzet

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    Encore tout ébaudis de la visite de Lafite, les Amis du Bon Echanson quittent non sans peine  la commune de Pauillac pour se rendre à Marbuzet, charmant lieu-dit entre Cos et Montrose. Tout en haut de Marbuzet, plus exactement, au Château Haut-Marbuzet, où nous avons le privilège d’être invités à déjeuner (ça sert d’avoir des relations!). Accueillis par le dynamique Hughes Duboscq, qui co-gère le domaine avec son frère Bruno, sous la houlette du charismatique et toujours présent paternel Henri, nous partons illico en direction d’un belvédère où nous jouissons d’une vue panoramique sur la Gironde et le vignoble de Haut-Marbuzet.

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    « Derrière les grands terroirs médocains, cherchez l’irlandais! ». Ici, il se nommait Mac Carthy. Vaste propriété d’un seul tenant morcelée au fil des héritages, la famille Duboscq n’a de cesse de la reconstituer depuis une cinquantaine d’années. Le domaine actuel est constitué d’un noyau d’élite de 52 ha, en exposition Est, descendant en pente douce vers la Gironde. Parmi les plus belles terres du secteur, jouxtant celles de Montrose, mais n‘ayant pas la même aura. « Qui sont mes voisins? » fut, paraît-il, la première phrase prononcée par un célèbre maçon qui vient d’acquérir une petite résidence secondaire dans le secteur. Une nouvelle motivation pour les Duboscq à résister aux groupes financiers et rester une propriété familiale.

    Le sol, constitué de gravilles médocaines très drainantes, l’exposition idéale en bordure d’estuaire, un encépagement  à forte proportion de merlot pour arrondir la virilité de Saint-Estèphe, le travail des hommes, qui au fil des siècles a modelé et modifié cette terre, autant de composantes du terroir que revendique Hughes Duboscq, et qui font de Haut-Marbuzet un vin populaire, chéri des amateurs. Et ce, pas uniquement en raison d’un boisé souvent qualifié de racoleur, qui tend à s’estomper actuellement. La preuve!

    Haut-Marbuzet 2005: robe opaque. Superbe nez sur la gelée de fruits noirs. Bouche droite, nette, tanins fins, serrés, sans agressivité. Finale un peu stricte mais avec de la personnalité. A ce stade,  le bois ne domine absolument pas le vin, qui possède un velouté extrêmement séduisant. Une grande réussite.


    Bordeaux 2006 - (3) Leçon d’inobjectivité par Henri Duboscq

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    La rencontre avec Henri Duboscq dans son fief de Haut-Marbuzet fut assurément un moment inoubliable de ce séjour bordelais. Homme volubile, charmeur, charmant, intarissable, il est finalement à l’image de son vin, et réciproquement.

    Sa volonté de faire de Haut-Marbuzet un vrai vin populaire, adulé par le peuple, ne l’a pas fait ménager ses efforts. Mais il y est parvenu, notamment en respectant ses acheteurs et clients. Son château est l’un des rares du Médoc à avoir développé une clientèle particulière, toujours bien reçue au domaine.

    « Haut-Marbuzet, qualité moyenne, émotion garantie! », assène rigolard, Henri Duboscq, revendiquant son statut de cru non classé, mais défie quiconque, après avoir passé un agréable moment au château, de ne pas approcher différemment son vin. La subjectivité, ou plus exactement l’inobjectivité, est l’apanage des amateurs, Henri Duboscq aime à la cultiver.

    Opération séduction réussie en ce qui me concerne, j’aime quand les vins ont une âme, celle de leur terroir et/ou de leur géniteur.

    Il est l’heure de passer à table. Par pudeur et respect, les appareils photos, les calepins et les stylos sont restés au vestiaire. Florilège d’impressions pour moments émotifs intenses ! Avec des vins d’une qualité très supérieure à la moyenne!

    Comment oublier l’alliance subtile d’œufs de cailles pochés sur lit de truffes et d’un Haut-Marbuzet 2000, un vin retenu, bridant la fougue de sa jeunesse, pour se livrer au contact de la truffe?

    Comment rester insensible à la densité d’un Haut-Marbuzet 1982? Un vin « out of the world » pour Robert Parker, et que l’on pourrait qualifier plus simplement d’extra-terrestre, en bon français de chez nous.

    Comment ne pas être subjugué par la jeunesse mature d’un Haut-Marbuzet 1964, une cure de jouvence pour Valérie, ma voisine de droite, née la même année?

    Comment ne pas voir en ce Passito de Pantalleria 2003 un vin au magistral bouquet, qui n’est pas celui de Carole, même qu’il est bien meilleur ? Appréciation personnelle d’Henri Duboscq, qui loue néanmoins les mérites de la Star pour avoir su braquer les projecteurs sur cette appellation sicilienne méconnue.

    Les bonnes choses ont une fin, nous sommes déjà attendus à une encablure d’ici, au Château Lynch-Bages. Pour de nouvelles aventures, et un nouvel épisode à venir, sur le Blog d’Olif.


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    Bordeaux 2006 - (4) Leçon de prononciation à Lynch-Bages

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    Et vous, vous le prononcez comment, le nom de ce château? [ɭɛ̃ʃ-ʙɑʝ], [ɭɨŋʧ-βɛʒ], [ɭɨŋʧʙɑʒ]?

    Situé dans le hameau de Bages, sur la commune de Pauillac, ce 5ème cru classé est qualitativement au niveau d'un second! Il s'agit évidemment de Lynch-Bages, dont la prononciation peut varier selon l'anglicisation ou non du nom. Toujours est-il que c'est les papilles gavées de Haut-Marbuzet que nous nous y rendons, sur les coups de 16 heures 30. Après un début de visite classique, la vis sans fin, le pressoir, le cuvier, la mise en bouteille (ça fait quel bruit, une bouteille de Lynch-Bages 2004 qui s'éclate sur le carrelage?), nous sommes rejoints par Jérôme Leroux, jeune maître de chais d'origine bretonne, qui nousRevevin_mdoc_139_1 conduit dans un premier temps au musée de Lynch, là où l'on cultive la mémoire. Vieilles cuves, vieux pressoirs, tout est encore en place et semble prêt à fonctionner, le tout agrémenté de peintures murales plutôt modernes, thème de l'exposition estivale actuelle, celle d'un artiste dont je n'ai pas retenu le nom, désolé pour lui! Art et vin, une thématique chère au château, qui tous les ans invite un artiste à présenter ses oeuvres.

    Très pragmatique, le Club des Amis du Bon Echanson, lui, est venu pour déguster l'ensemble de l'oeuvre de Lynch-Bages. Ce n'est déjà pas si mal! Nous aurons même droit à une double verticale, le Château Les Ormes de Pez de Saint-Estèphe, appartenant également à la famille Cazes, ayant été débouché pour l'occasion.

    Les Ormes de Pez 2005
    Le premier nez est encore un peu marqué par la barrique mais le fruit vient bien à l'aération. Un beau fruit digne de 2005, mûre, myrtille et cassis, avec beaucoup de rondeur en bouche et des tanins soyeux. La finale est douce et agréable.

    Les Ormes de Pez 2003
    Le nez est frais, ouvert, fruité, avec juste une petite note boisée. La bouche est concentrée, bien arrondie, les tanins sont polissés, le fruit revient bien en finale au milieu d'une note de grande fraîcheur.

    Les Ormes de Pez 2001
    Nez un peu plus complexe, où le fruité primaire laisse la place à des notes de bois noble, de cèdre et de havane. Un vin droit, élancé, avec beaucoup de fraîcheur en finale.

    Les Ormes de Pez 1998
    Nez de poivron mûr, un peu chocolaté, tanins fondus, un rien rustiques, mais loin d'être inélégants.

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    Lynch-Bages 2005
    La robe est noire, avec des reflets violines. Magnifique fruit, un peu poivré, au nez. Matière tannique imposante, dense et compacte, avec du fruit derrière, ne demandant qu'à se libérer, et une grande fraîcheur qui s'installe dans la bouche en finale.

    Lynch-Bages 2003

    Nez torréfié, arabica grillé. De la rondeur en attaque mais un vin puissant, à la longue finale comportant une petite pointe d'amertume.

    Lynch-Bages 2001
    Nez plus classique, élégant, mais peu expressif. La bouche est stricte, droite, un peu austère. La finale est élancée. Un vin qui manifestement traverse une phase un peu fermée.

    Lynch-Bages 1998
    Le nez est ouvert, complexe, empyreumatique. La bouche est concentrée, se fond progressivement, les tanins s’arrondissant et s’assouplissant. Belle longueur et très beau vin, au potentiel encore incomplètement exprimé!

    Lynch-Bages 1990
    Une petite cerise sur le gâteau, ce 90 est épanoui, ouvert, heureux de vivre, tout comme nous. Poivron mûr, eucalyptus, cèdre, beaucoup de fraîcheur, de l’harmonie, des tanins fondus et une finale persistante. Parfait et à point!

    Fin de cette superbe dégustation mais poursuite du marathon, il est temps pour nous de partir vers un ultime château. Initiales LB également! Suspense, suspense…


     


    Bordeaux 2006 - (5) Leçon de jardinage à Barton

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    Barton. Moitié Léoville, moitié Langoa. Léoville, le château sans château. Langoa, le château, à l'ombre de Léoville, qui n'en a pas. L'un deuxième, l'autre troisième, les deux très bons, la prime à Léo. Peut-être que c'est aussi le nom du jardinier!

    Un bout de sol irlandais à Saint-Julien, Médoc. Orange and green! Pour le plaisir des yeux, avant celui du palais.

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    Langoa-Barton 2005
    Nez sur les fruits noirs bien mûrs, myrtille en tête, avec un boisé très fin. Les tanins sont soyeux, mais encore à peine compacts. Jolie fraîcheur en finale.

    Léoville-Barton 2005
    Nez un peu fermé, les fruits noirs ne sont pas loin derrière. Grande droiture, grande longueur, les tanins se fondent délicieusement dans la finale où l'on cherche en vain un brin de fermeté. Un vin magnifique de race et d'élégance.

    Réserve de Léoville 2003
    Nez très mûr, un peu compoté, bouche ronde et charnue, longueur moyenne. Destiné à un plaisir et une consommation immédiats.

    Réserve de Léoville 2001
    Nez que je qualifierais d'intermédiaire, avec des notes d'évolution débutantes: poivron, tabac. Bouche d'amplitude moyenne, sur une finale un peu acidulée.

    Langoa-Barton 1997
    Ce petit millésime 1997 est toujours aussi séducteur, quand les vins avaient suffisamment de matière pour affronter quelques années. Ici, on arrive pourtant au bout de ce qu'il avait à exprimer, avec des notes tertiaires de champignon, de fumé, de poivron. Les tanins sont souples et fondus, et on ne gagnera plus grand chose à l'attendre encore.

    Léoville-Barton 1999
    Premier nez peu expressif, puis un léger boisé transparaît au delà de notes de fruits noirs. Un beau volume, bien concentré, avec de la fraîcheur qui se prolonge jusque dans la finale. Un bien joli vin qu'il faut attendre encore un peu.


    Bordeaux 2006 - (6) Leçon de mycologie à Myrat

    Revevin_mdoc_157

    Château Myrat, le miraculé ! 2ème cru classé de Sauternes en 1855, détenu de longue date par la famille de Pontac, Myrat a vu son vignoble arraché en 1975, à une époque où gagner sa vie en produisant un vin liquoreux était presque une gageure. En 1988, alors que les droits de plantation allaient expirer, Jacques de Pontac décide de reprendre l’exploitation familiale et replante entièrement le vignoble. Le temps n’allait guère jouer en sa faveur. Celui qui passe et celui qu’ilRevevin_mdoc_165 fait. Troisième feuille, et premier millésime potentiel, 1991.  Suivant ! 1992 ? Bis repetita ! 1993 ? Guère mieux ! Le premier véritable millésime du renouveau à Myrat sera donc le 1994. Le vin est affaire de temps et de patience, c’est ce qui explique la présence d’une horloge au fond du chai à barriques du château. Une belle comtoise, ce qui n’échappe pas aux yeux aguerris des Francs-comtois pur jus du Club des Amis du Bon Echanson !

    Et la leçon de mycologie, dans tout ça ? Et bien, elle trouve son explication dans le discours de Monsieur de Pontac, nous parlant de son appellation, de son château, de son vignoble et résumant ainsi son activité : «Finalement, je ne suis qu’un cueilleur de champignons !» . Une définition pour le moins originale mais tellement vraie du métier de vigneron dans le Sauternais !

                                                                            

    Revevin_mdoc_166

    Château Myrat 1998 :
    Robe dorée. Nez poivré, rôti, sur l’abricot confit. Un très beau botrytis, donc, avec un très joli équilibre sur la fraîcheur, malgré le gras du vin, et une belle longueur. Finale savoureusement épicée. Très beau !

    Château Myrat 2002 :
    Nez retenu, mais légèrement confit, sur des notes d’abricot. Un vin riche et puissant, mais rond, possédant beaucoup d’acidité, exprimant une minéralité type mine de crayon. Finale acidulée rafraîchissante. Superbe !

    Château Myrat 2003 :
    Premier nez boisé. En bouche, une grosse liqueur riche et concentrée, onctueuse, tapisse la bouche. Beaucoup de glycérol, 170 g de sucre résiduel. Un vin qui demande certainement un petit peu de temps pour s’harmoniser.

    Château Myrat 2001 :
    Nez de botrytis marqué, très pur, très net. Equilibre sur l’acidité, avec une longueur conséquente et beaucoup de fraîcheur. Un vin droit, magnifique.

    Château Myrat 2005
    :
    Premier nez peu expressif, puis délivrant un fruité primaire sur des notes de poire. Long, avec une finale légèrement marquée par le fût, développant une légère amertume. Dans une phase un peu difficile. A revoir.

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    Monsieur de Pontac (4éme en partant de la gauche) entouré par les amis de l'Echanson

    Bordeaux 2006 - (7) Leçon de choses à Guiraud

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    Deuxième étape dans le monde des douceurs, après Barsac, direction Sauternes et Château Guiraud, où nous sommes attendus par Xavier Planty soi-même, l’homme qui préside aux destinées du domaine depuis une bonne vingtaine d’années. Et qui est visiblement heureux du montage financier qui lui a permis de devenir actionnaire du Château en association avec FFP, la holding de la famille Peugeot, Stéphane Von Neipperg et Olivier Bernard.

    « Vous n’avez pas peur de marcher 25 minutes? » nous questionne t’il d’emblée. Au contraire, on ne demande que cela, un peu d’exercice après toutes ces agapes vendéo-bordelaises!

    Revevin_mdoc_179 Et nous voilà partis dans l’allée bordée d’arbres qui traverse le vignoble, longeant la station d’épuration innovante, ultraperformante et 100% biologique de Guiraud. Et, tandis que nousRevevin_mdoc_181 gambadons dans la nature, nous devisons de papillons, de botanique et de biodiversité. Pas moins de 4 espèces d’orchidées différentes à Guiraud, dont une très rare qui ne pousse qu’ici, et nulle part ailleurs dans le Bordelais, pour la Revevin_mdoc_185 grande fierté de Xavier Planty. Et la vigne, dans tout ça? Ben, elle s’épanouit tout autour, prenant la place d’honneur dans ce microcosme, mais sachant tirer profit des haies et bosquets qui l’entourent, et qui bien souvent ont dû être replantés suite à un arrachage intempestif il y a bien longtemps de cela. Un gros travail de paysagiste, indispensable pour pouvoir exercer le métier de vigneron.

    « Et tout ça pour récolter du raisin pourri! », nous lâche t’il, hilare!

    Il y a de la noblesse, dans ces paroles-là! Comme dans le raisin botrytisé de Guiraud, d’ailleurs!


    Revevin_mdoc_184


    Bordeaux 2006 - (8) Leçon de gourmandise à Guiraud

    Revevin_mdoc_176

    « Il faut boire vos Sauternes jeunes! »

    Une sentence assénée par Xavier Planty à l’heure de passer à table dans la salle de dégustation de Château Guiraud! De quoi réviser mon point de vue personnel, qui ne m’encourageait guère à « quiller » sur le fruit mes vins blancs bordelais « pourris et champignonneux »! Début des travaux pratiques sur le champ, mais à table, à l’occasion d’un menu traiteur, avec participation de notre part, le vin, c’était Guiraud qui régalait. Une première au Château, faut croire qu’on est vraiment bien vu, au Bon Echanson de Pontarlier! Mais bon, on a des relations!

    Un repas de travail aussi, puisque nous n’arrêterons pas d’évoquer, entre deux bouchées, des thèmes aussi passionnants que Sapros, le soufre, le bio, le deuil de Napoléon Ier (raison pour laquelle les étiquettes de Guiraud sont noires, je vous expliquerai si besoin!).

    Revevin_mdoc_190Tout est sur la table, à nous de jouer, maintenant, c’est du self-service! Entrées à base de légumes,Revevin_mdoc_192 de poisson, homard à la parisienne, lotte mijotée à l’armoricaine, blanquette de veau à l’ancienne et gâteau au chocolat. Tout est supposé s’accommoder d’un vin de botrytis Eh! bien, c’est vrai! Sauf la blanquette, mais, en fait, on ne l’a pas goûtée! Plus faim! Même si les vins de Guiraud sont d’une telle gourmandise et délicatesse!

    A refaire, sans aucun problème! Le Tout Sauternes devrait faire des ravages lors des déjeuners ou dîners!

    Guiraud 2005
    Le rôti perce déjà sous le fruit et laisse percevoir une magnifique liqueur bien difficile à recracher! Elancé, avec une acidité remarquable, il allie finesse et élégance et devrait s’imposer comme l’un des musts du millésime (je n’ai pas goûté les autres, mais je sens instinctivement que c‘est Guiraud que je préfère!).

    Guiraud 2000
    Constitué de 60 % de Sauvignon, du fait du millésime, il possède une jolie fraîcheur mentholée, sur des notes de fruit secs et d’abricot. La bouche est ronde et onctueuse, ne se départit pas de sa fraîcheur, une plutôt belle réussite pour l’année!

    Guiraud 2003
    Nez lactique, caramel au lait, possédant une certaine fraîcheur. Onctueux, riche, gras et opulent, il laisse la bouche fraîche grâce à des notes délicieusement caramélisées en finale.

    Guiraud 2001
    La robe est dorée. Nez rôti, épicé, typique d’un beau botrytis. En bouche, un vin élégant, digeste, distingué, aérien, à la finale fraîche et revigorante. Un ensemble déjà harmonieux et fondu, une grande bouteille pour le futur, déjà diablement gourmande! On en redemande!

    Guiraud 2002
    Un millésime plus difficile à appréhender, marqué par une grande acidité, mais déjà équilibré, pur et aérien. Un vin très droit, minéral, sur un registre actuel de zestes d’agrumes confits. Laissons-lui du temps! Ce sera très beau!

    Guiraud 1989
    Avec le dessert, un deuxième dessert! La robe dore magnifiquement. Au nez, c’est un festival! Abricot, figue, une pointe de menthol. La bouche est riche, à l’équilibre précis, long, caramélisant légèrement en finale. Je verrais bien une tarte tatin là-dessus! Il n’y en avait pas, mais s’il fallait retenir une seule chose de tout cela: n’hésitez pas à boire vos Sauternes jeunes, mais gardez-en quelques bouteilles de côté pour vos vieux jours!

    Oserez-vous, comme à Guiraud, un repas tout au Sauternes? Je vous le recommande!

    Bordeaux 2006- (9) Leçon de bâtonnage à Latour Martillac

    Revevin_mdoc_195

    De retour du Sauternais qui les avait abreuvés une bonne partie de la journée et regagnant le Médoc qui les hébergeait, les Amis du Bon Echanson furent soudainement pris d’une petite soif à hauteur de Martillac. Cela tombait fort bien car un rendez-vous avait été programmé au Château Latour-Martillac, justement. Le hasard fait bien les choses!

    Pour la dernière visite au menu de l’escapade bordelaise, nous eûmes droit à la totale! Tour de la propriété en compagnie d’une accorte hôtesse, rencontre de Tristan Kressmann, le directeur général du domaine, petit film et leçon de vinification par Valérie Vialard, la jeune œnologue de la maison (plus de 10 ans de boutique quand même). Sans oublier la dégustation, bien sûr, mais chaque chose en son temps!

    Tout d’abord, une petite séance théâtrale avec pour décor le chai à barriques des blancs. Des fûts bien alignés, apparemment sans histoires. Mais que se passe t’il donc dans celui-ci? Les lies sont toutes avachies au fond! Les paresseuses! Vite! Au travail, petites lies!
    « Le bâton! Le bâton! »  s’écrièrent en choeur les Amis du Bon Echanson formés à l’école de Guignol et du gendarme! Et voilà que Valérie monte à califourchon sur le fût, empoigne son grand bâton, et aussi sec les petites lies se remettent en suspension, non mais!

    Revevin_mdoc_197Revevin_mdoc_198Revevin_mdoc_199 Revevin_mdoc_200Revevin_mdoc_201Revevin_mdoc_202

    C’est à peine romancé, mais en gros, c’est à peu près ce qui s’est passé. Reste plus qu’à aller goûter!

    Revevin_mdoc_208_1

    Latour-Martillac rouge 1997
    Nez très ouvert, sur le poivron mûr. Bouche arrondie, fondue, avec un certain degré de gourmandise dans la souplesse. A point et assez typique du millésime.

    Latour-Martillac rouge 2002
    Le premier nez est un peu boisé, finement grillé, mais il y a du fruit derrière (les cabernets étaient superbes en 2002). La bouche est concentrée, les tanins sont un peu serrés mais non agressifs, possédant de la finesse. La longueur pourrait être plus importante.

    Latour-Martillac rouge 2005
    La robe est noire. Le nez évoque la gelée de mûre, un très joli fruité possédant de la fraîcheur et que l’on aura souvent retrouvé sur le millésime, le bois est à peine marqué. En bouche, le vin est plutôt corsé, les tanins du bois sont présents, mais le grain est dense et fin. Petite amertume finale.

    Latour-Martillac blanc 1998
    La robe dore légèrement. Le nez est très aromatique, un peu bourgeon de cassis, fleur blanche, acacia. Un vin frais, élégant et expressif, manquant d’un peu de profondeur dans sa structure néanmoins.

    Latour-Martillac blanc 2004

    La mise date de trois mois. Le fruité primaire est encore présent (fruits à chair blanche), de même qu‘un léger boisé, mais non aromatique. Nerveux et vif, il est pour l’instant dans la droiture et va sans doute nécessiter d’un peu de temps pour s’harmoniser et se complexifier.

    Latour-Martillac blanc 2005
    Le sauvignon qui claque au nez! Fruits exotiques, fruits blancs, bourgeon de cassis. Déjà du gras, de la sève, une belle acidité, de la longueur. Un futur beau vin en devenir!

    Voilà, fin des pérégrinations bordelaises des Amis du Bon Echanson. Ne manque plus que le banquet final. Ce sera la dernière leçon!

    Bordeaux 2006 - (10) Leçon de chant du départ à Arcins

    Revevin_mdoc_214

    Dans Arcins, terrible Arcins
    Le lion est d’or ce soir
    Et les hommes tranquille festoient
    Le lion est d’or ce soir

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe

    Tout est sage dans le village
    Le lion est d’or ce soir
    Plus de rage, plus de carnage
    Le lion est d’or ce soir

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe


    L'indomptable, le redoutable
    Le lion d’or ce soir
    Viens ma belle, viens ma gazelle
    Le lion dort ce soir*

    Chant du départ, mais aussi banquet final, les Amis du Bon Echanson regagnant leurs pénates sacrifient au rituel dernier repas chez Jean-Paul Barbier, au Lion d’Or à Arcins. Une adresse un peu hors des modes et du temps, où les châteaux médocains possèdent leurs propres casiers à bouteilles, régalant ainsi leurs invités de leur production, sans verser le moindre droit de bouchon. Depuis, il y a un semblant de carte des vins, mais chacun est convié à amener sa propre bouteille s‘il le souhaite.

    Truculent personnage, Jean-Paul Barbier aime à évoquer son service militaire dans l’Est de la France lorsqu’on lui fait part de nos origines franc-comtoises. L’endroit où il a eu le plus froid de sa vie! Et puis Baden Baden, et un tas d’autres choses devenues des classiques.

    Ce soir-là, la cuisine est toujours aussi goûteuse, simple et juste, de l’assiette de filets de sardines au pigeon sur escalope de foie gras en passant par la côte de bœuf du voisin de table. Les vins sont de Léoville et Langoa, rien à redire, évidemment. Les mini-cannelés sont à réserver en début de repas, si l’on veut avoir le bonheur d’en croquer un morceau. Les meilleurs de tout le Médoc, à ce qu’il paraît!

    Mais le lion rugit moins fort, ce soir. Un peu désabusé, même, lorsqu’il parle de la chasse aux oiseaux migrateurs sur les bords de Gironde, qui n’est plus ce qu’elle devrait être. L’indomptable, le redoutable, le Lion d’Or, est fatigué, ce soir.

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe


    Olif

    *Librement inspiré d'Henri Salvador, évidemment!

  • Bordeaux 2006 - (10) Leçon de chant du départ à Arcins

    Revevin_mdoc_214

    Dans Arcins, terrible Arcins
    Le lion est d’or ce soir
    Et les hommes tranquille festoient
    Le lion est d’or ce soir

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe

    Tout est sage dans le village
    Le lion est d’or ce soir
    Plus de rage, plus de carnage
    Le lion est d’or ce soir

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe


    L'indomptable, le redoutable
    Le lion d’or ce soir
    Viens ma belle, viens ma gazelle
    Le lion dort ce soir*

    Chant du départ, mais aussi banquet final, les Amis du Bon Echanson regagnant leurs pénates sacrifient au rituel dernier repas chez Jean-Paul Barbier, au Lion d’Or à Arcins. Une adresse un peu hors des modes et du temps, où les châteaux médocains possèdent leurs propres casiers à bouteilles, régalant ainsi leurs invités de leur production, sans verser le moindre droit de bouchon. Depuis, il y a un semblant de carte des vins, mais chacun est convié à amener sa propre bouteille s‘il le souhaite.

    Truculent personnage, Jean-Paul Barbier aime à évoquer son service militaire dans l’Est de la France lorsqu’on lui fait part de nos origines franc-comtoises. L’endroit où il a eu le plus froid de sa vie! Et puis Baden Baden, et un tas d’autres choses devenues des classiques.

    Ce soir-là, la cuisine est toujours aussi goûteuse, simple et juste, de l’assiette de filets de sardines au pigeon sur escalope de foie gras en passant par la côte de bœuf du voisin de table. Les vins sont de Léoville et Langoa, rien à redire, évidemment. Les mini-cannelés sont à réserver en début de repas, si l’on veut avoir le bonheur d’en croquer un morceau. Les meilleurs de tout le Médoc, à ce qu’il paraît!

    Mais le lion rugit moins fort, ce soir. Un peu désabusé, même, lorsqu’il parle de la chasse aux oiseaux migrateurs sur les bords de Gironde, qui n’est plus ce qu’elle devrait être. L’indomptable, le redoutable, le Lion d’Or, est fatigué, ce soir.

    o wimboe o wimboe o wimboe
    o wimboe o wimboe o wimboe


    Olif

    *Librement inspiré d'Henri Salvador, évidemment!

  • Bordeaux 2006- (9) Leçon de bâtonnage à Latour Martillac

    Revevin_mdoc_195

    De retour du Sauternais qui les avait abreuvés une bonne partie de la journée et regagnant le Médoc qui les hébergeait, les Amis du Bon Echanson furent soudainement pris d’une petite soif à hauteur de Martillac. Cela tombait fort bien car un rendez-vous avait été programmé au Château Latour-Martillac, justement. Le hasard fait bien les choses!

    Pour la dernière visite au menu de l’escapade bordelaise, nous eûmes droit à la totale! Tour de la propriété en compagnie d’une accorte hôtesse, rencontre de Tristan Kressmann, le directeur général du domaine, petit film et leçon de vinification par Valérie Vialard, la jeune œnologue de la maison (plus de 10 ans de boutique quand même). Sans oublier la dégustation, bien sûr, mais chaque chose en son temps!

    Tout d’abord, une petite séance théâtrale avec pour décor le chai à barriques des blancs. Des fûts bien alignés, apparemment sans histoires. Mais que se passe t’il donc dans celui-ci? Les lies sont toutes avachies au fond! Les paresseuses! Vite! Au travail, petites lies!
    « Le bâton! Le bâton! »  s’écrièrent en choeur les Amis du Bon Echanson formés à l’école de Guignol et du gendarme! Et voilà que Valérie monte à califourchon sur le fût, empoigne son grand bâton, et aussi sec les petites lies se remettent en suspension, non mais!

    Revevin_mdoc_197Revevin_mdoc_198Revevin_mdoc_199 Revevin_mdoc_200Revevin_mdoc_201Revevin_mdoc_202

    C’est à peine romancé, mais en gros, c’est à peu près ce qui s’est passé. Reste plus qu’à aller goûter!

    Revevin_mdoc_208_1

    Latour-Martillac rouge 1997
    Nez très ouvert, sur le poivron mûr. Bouche arrondie, fondue, avec un certain degré de gourmandise dans la souplesse. A point et assez typique du millésime.

    Latour-Martillac rouge 2002
    Le premier nez est un peu boisé, finement grillé, mais il y a du fruit derrière (les cabernets étaient superbes en 2002). La bouche est concentrée, les tanins sont un peu serrés mais non agressifs, possédant de la finesse. La longueur pourrait être plus importante.

    Latour-Martillac rouge 2005
    La robe est noire. Le nez évoque la gelée de mûre, un très joli fruité possédant de la fraîcheur et que l’on aura souvent retrouvé sur le millésime, le bois est à peine marqué. En bouche, le vin est plutôt corsé, les tanins du bois sont présents, mais le grain est dense et fin. Petite amertume finale.

    Latour-Martillac blanc 1998
    La robe dore légèrement. Le nez est très aromatique, un peu bourgeon de cassis, fleur blanche, acacia. Un vin frais, élégant et expressif, manquant d’un peu de profondeur dans sa structure néanmoins.

    Latour-Martillac blanc 2004

    La mise date de trois mois. Le fruité primaire est encore présent (fruits à chair blanche), de même qu‘un léger boisé, mais non aromatique. Nerveux et vif, il est pour l’instant dans la droiture et va sans doute nécessiter d’un peu de temps pour s’harmoniser et se complexifier.

    Latour-Martillac blanc 2005
    Le sauvignon qui claque au nez! Fruits exotiques, fruits blancs, bourgeon de cassis. Déjà du gras, de la sève, une belle acidité, de la longueur. Un futur beau vin en devenir!

    Voilà, fin des pérégrinations bordelaises des Amis du Bon Echanson. Ne manque plus que le banquet final. Ce sera la dernière leçon!

    Olif

  • RE-VE-VIN 2006: LEROY Richard, Cœur de Lion

    Revevin_mdoc_081

    Apothéose des RE-VE-VIN, la dégustation du dimanche matin est traditionnellement consacrée aux vins de Loire liquoreux en présence du vigneron géniteur. Pour cette troisième session, c’est Richard Leroy, de Rablay sur Layon, qui s’y colle. Avec, petite entorse protocolaire, mais qui songerait à s’en plaindre, une approche de ses vins secs avant la verticale de Layon Faye d’Anjou des Noëls de Montbenault.

    Deuxième rencontre avec Richard cette année, après le Samedi LCL. Et le même plaisir à l’écouter défendre le vin de qualité et pourfendre les mauvaises pratiques viticoles. Pas une croisade, mais un peu quand même, ce qui pourrait lui valoir un surnom facile à trouver!

    Montjoye! Saint-Denis! Noël! Montbenault! Vive Leroy d’Anjou! Et goûtons ses vins derechef, palsambleu!

    Cette verticale des Noëls de Montbenault, certainement l’un des grands terroirs d’Anjou, si l’on en croit l’éminent spécialiste pipettien de la blogosphère vinique, on l’attaque par un Clos des Rouliers, histoire de confirmer la règle de l’exception.

    Revevin_mdoc_072_1

    Anjou Clos des Rouliers 2004

    Un vin pur, d’une minéralité à faire se pâmer un tailleur de pierres, d’une grande droiture, longiligne, long tout court, avec une finale toujours très minérale. J’aime cette rectitude qui confine à l’épure, car on sent la richesse de la matière derrière, prête à se livrer à qui viendra la chercher.

    Anjou Les Noëls de Montbenault 2004

    Nez sur le coing, les fleurs blanches, avec une perception boisée encore présente initialement. L’attaque est ample, dans la largeur, s’étirant progressivement, dense et profond. Peut-être un peu moins immédiat que les Rouliers, mais d’une grande plénitude.

    Anjou Les Noëls de Montbenault 2003

    Nez riche et complexe, marqué par le millésime, sur des notes miellées, grillées, évoquant la crème catalane et la cassonade. L’attaque est ronde, riche, puissante et un peu alcooleuse, mais la longueur évite la sensation de lourdeur. Rien à voir avec l’échantillon dégusté à Savennières ,qui a surtout pâti du voisinage entre lequel il a été servi.

    Anjou Les Noëls de Montbenault 2002
    60% de fût neuf. Nez ouvert et épanoui, sur les fruits jaunes, riche, complexe et minéral en même temps. Le boisé est là, pour soutenir le vin sans l’envahir. L’équilibre est construit sur une belle acidité longue et directrice, la matière est d’une grande richesse, apte à digérer le bois. Un vin qu’il faut attendre patiemment.

    Anjou Les Noëls de Montbenault 2001
    Le premier nez évoque de façon originale la salinité océane, puis évolue sur des notes miellées. La bouche, d’abord droite, s’évase progressivement, à la manière d’un entonnoir. Belle longueur.

    Anjou Les Noëls de Montbenault 2000
    Le premier millésime sec des Noëls, initialement destiné à produire exclusivement du vin liquoreux. Cette grande réussite en a appelé d’autres. Nez épanoui, sur les fruits jaunes, l’abricot, la mirabelle. La bouche possède une toute petite pointe d’austérité en attaque, mais de la densité et une longue finale persistante.

    Revevin_mdoc_077Revevin_mdoc_078

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2004
    Le nez, confit, possède une petite note iodée et saline initiale, avant de révéler sa richesse et ses notes miellées. La bouche possède une belle acidité, aidant à faire passer la liqueur très grasse et riche en glycérol qui apparaît, avant de se fondre dans une minéralité type mine de crayon, mâtinée de salinité finale.

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2003

    Ne confit et botrytis frais et intense, minéral. Equilibre acide prépondérant, malgré la grande richesse, matière onctueuse et enveloppante, finale persistante.

    Pas de Noëls en 2002, les secs étaient trop beaux pour attendre le botrytis!

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2001

    Encore une sublime expression du botrytis, avec de la minéralité. Bouche droite, enrobée, mais conservant sa droiture. Quelle longueur! Retour du terroir en finale, avec une minéralité longuement persistante

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2000

    Nez sur le zeste de citron confit. La bouche possède de la droiture, à peine perturbée par une petite note poussiéreuse, mais conserve de la fraîcheur. Le sucre se fond, laissant la place à une petite salinité finale bienvenue. Un vin de vigneron « jusqu’au-boutiste », d’une qualité étonnante pour le millésime.

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 1997

    La robe est dorée, presque ambrée. Nez sur les abricots confits le zeste d’orange. Une grande douceur harmonieuse envahit la bouche. Fermer les yeux, s’abandonner, poser le crayon…Dont la mine revient en finale, comme pour rappeler le dégustateur-blogueur à ses devoirs. L’extase n’est pas loin!

    Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 1996

    Robe dorée. Une minéralité acidulée tapisse le palais, en même temps que des notes d’oranges et d’abricots confits. Bouche élégante et racée, longue, venant semer le trouble. Le 97 n’est-il pas le meilleur? Maintenant je ne sais plus! Avec Richard et Montbenault, c’est Noël tous les ans!

    Grâce, Monsieur Leroy! Les papilles de vos sujets n’en peuvent plus de tant de douceurs! Votre croisade contre les excès sucriers, passés et à venir, de certains de vos collègues angevins trouve ici tout son sens. Quelle éclatante démonstration des possibilités de la région!

    Revevin_mdoc_079

    Olif

    P.S.: on pourra également (re)-lire à profit les émois d’Eric, ex-Evreux, à propose de la même dégustation. Désolé pour la latence, mais j’ai un tas de comptes-rendus en retard!

  • Charade savoyarde...

    Mon premze se prononce comme mon suivant.

    Mon deuze fut caniculaire.

    Mon troize porte le même patronyme qu'un célèbre compositeur, mais son prénom c'est Gilles, pas Hector.

    Mon tout est un vin épatant, délicieusement fruité, frais, épicé et d'une franchise tout à son honneur. Un vin droit, minéral, aérien, une symphonie fantastique à faire se damner Faust.

    Divers_014_1

    Mon tout, c'est Mondeuse 2003 Gilles Berlioz

    On a déjà parlé pas mal de ce domaine sur LPV et je confirme ce soir que la qualité est vraiment au rendez-vous. L'ambition aussi! Je reprends ici quelques lignes écrites à l'époque suite à un article paru dans le Dauphiné Libéré.

    Une ambition qualitative très élevée, puisqu'il a envie de vinifier ni plus ni moins que la "Romanée-Conti des vins de Savoie"! Et pour cela de restreindre son exploitation à 3 hectares, au lieu de 7 initialement, ceci afin de pouvoir assumer totalement le travail exigeant à la vigne, la véritable clé pour réussir à en extirper la quintessence. Paradoxalement, il ne souhaite pas "étalonner son vin", avec les autres vins de Savoie s'entend, et envisage à court terme de ne même plus les présenter aux dégustations d'agrément, donc de renoncer à l'appellation Vin de Savoie! Personnellement, je trouve cela dommage, parce que vouloir magnifier le terroir et renier ses origines me semble un peu antinomique.
    Mais même actuellement, lorsque l'on examine attentivement ses étiquettes, n'y figurent que son nom et celui du cépage, l'appellation et le millésime étant renvoyés en petit sur la contre-étiquette.
    Un domaine en bio, un vigneron le moins interventionniste possible, qui devrait même s'essayer au sans soufre, une volonté d'excellence, voilà qui mérite d'être souligné dans un vignoble en quête de reconnaissance qualitative.

    Une visite au domaine Berlioz se fait de plus en plus pressante. Il va falloir que je remédie à cela au plus vite!

    Domaine Gilles Berlioz
    Le Viviers
    73800 CHIGNIN

    Olif


  • Bordeaux 2006 - (8) Leçon de gourmandise à Guiraud

    Revevin_mdoc_176

    « Il faut boire vos Sauternes jeunes! »

    Une sentence assénée par Xavier Planty à l’heure de passer à table dans la salle de dégustation de Château Guiraud! De quoi réviser mon point de vue personnel, qui ne m’encourageait guère à « quiller » sur le fruit mes vins blancs bordelais « pourris et champignonneux »! Début des travaux pratiques sur le champ, mais à table, à l’occasion d’un menu traiteur, avec participation de notre part, le vin, c’était Guiraud qui régalait. Une première au Château, faut croire qu’on est vraiment bien vu, au Bon Echanson de Pontarlier! Mais bon, on a des relations!

    Un repas de travail aussi, puisque nous n’arrêterons pas d’évoquer, entre deux bouchées, des thèmes aussi passionnants que Sapros, le soufre, le bio, le deuil de Napoléon Ier (raison pour laquelle les étiquettes de Guiraud sont noires, je vous expliquerai si besoin!).

    Revevin_mdoc_190Tout est sur la table, à nous de jouer, maintenant, c’est du self-service! Entrées à base de légumes,Revevin_mdoc_192 de poisson, homard à la parisienne, lotte mijotée à l’armoricaine, blanquette de veau à l’ancienne et gâteau au chocolat. Tout est supposé s’accommoder d’un vin de botrytis Eh! bien, c’est vrai! Sauf la blanquette, mais, en fait, on ne l’a pas goûtée! Plus faim! Même si les vins de Guiraud sont d’une telle gourmandise et délicatesse!

    A refaire, sans aucun problème! Le Tout Sauternes devrait faire des ravages lors des déjeuners ou dîners!

    Guiraud 2005
    Le rôti perce déjà sous le fruit et laisse percevoir une magnifique liqueur bien difficile à recracher! Elancé, avec une acidité remarquable, il allie finesse et élégance et devrait s’imposer comme l’un des musts du millésime (je n’ai pas goûté les autres, mais je sens instinctivement que c‘est Guiraud que je préfère!).

    Guiraud 2000
    Constitué de 60 % de Sauvignon, du fait du millésime, il possède une jolie fraîcheur mentholée, sur des notes de fruit secs et d’abricot. La bouche est ronde et onctueuse, ne se départit pas de sa fraîcheur, une plutôt belle réussite pour l’année!

    Guiraud 2003
    Nez lactique, caramel au lait, possédant une certaine fraîcheur. Onctueux, riche, gras et opulent, il laisse la bouche fraîche grâce à des notes délicieusement caramélisées en finale.

    Guiraud 2001
    La robe est dorée. Nez rôti, épicé, typique d’un beau botrytis. En bouche, un vin élégant, digeste, distingué, aérien, à la finale fraîche et revigorante. Un ensemble déjà harmonieux et fondu, une grande bouteille pour le futur, déjà diablement gourmande! On en redemande!

    Guiraud 2002
    Un millésime plus difficile à appréhender, marqué par une grande acidité, mais déjà équilibré, pur et aérien. Un vin très droit, minéral, sur un registre actuel de zestes d’agrumes confits. Laissons-lui du temps! Ce sera très beau!

    Guiraud 1989
    Avec le dessert, un deuxième dessert! La robe dore magnifiquement. Au nez, c’est un festival! Abricot, figue, une pointe de menthol. La bouche est riche, à l’équilibre précis, long, caramélisant légèrement en finale. Je verrais bien une tarte tatin là-dessus! Il n’y en avait pas, mais s’il fallait retenir une seule chose de tout cela: n’hésitez pas à boire vos Sauternes jeunes, mais gardez-en quelques bouteilles de côté pour vos vieux jours!

    Oserez-vous, comme à Guiraud, un repas tout au Sauternes? Je vous le recommande!

    A suivre…

    Olif