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Le blog d'Olif - Page 54

  • Au nom du Peyra, du fissa et du Saint-Esprita!

    Mont_rivel_028 Il est des Mauvaises herbes, braves gens, qu'il faut cueillir et mettre en gerbes, ou en bouteilles, plus exactement.

    Cette cuvée du domaine du Peyra affiche une robe rubis légèrement trouble, avec des reflets pelure d'oignon. Pour un peu, on dirait un ploussard! Le nez est sauvagement et joyeusement régressif, mélange dMont_rivel_026e notes fruitées gourmandes et d'une touche animale triviale, mais ô combien réjouissante! La bouche est mordante, fraîche et croquante, savoureuse et à la finale fruitée. L'archétype d'un excellent vin nature gouleyant et jouissif.

    Il paraîtrait que le domaine du Peyra de Stéphane Majeune rencontre des difficultés financières qui mettent en péril jusqu'à son existence même. Ceci est fort dommageable, alors faites donc comme les petits lapins, buvez des Mauvaises herbes et vautrez-vous dans les Caillasses!

    Olif

    Les vins du domaine du Peyra sont disponibles, entre autres, à la Cave des papilles, dans le XIVème arrondissement (petit aparté à l'intention des parisiens!)

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  • Le canon de la bonne humeur

    13 janvier 2006. Le soleil brille et les températures sont douces. Question hiver, ça ne s'arrange pas, on peut déjeuner en terrasse et en tee-shirt. Retiretéo... et retire tes bas, aurais-je pu sous-titrer ce billet si j'avais osé!

    Dehors, les gens sourient, ils sont heureux. L'heure est à la pacification. Message de paix, ouvrons donc gaiment une Colombe Rouge Réserve 2001 de Raymond Paccot le Vaudois.

    Divers_003_2 Quatre cépages en assemblage, élevés séparément et en fûts de chêne. Chacun y est allé de son petit couplet personnel avant de reprendre en choeur le final.
    A l'entame, le Garanoir, qui, de sa voix de baryton, impose sa structureDivers_007_1 solide et tannique tandis que le Gamaret joue de sa rondeur bedonnante (celle du célèbre curé, celui qui a les g... qui pendent). Le Pinot Noir et le Gamay y vont de leur intonation fruitée, fraîche et acidulée, s'épiçant agréablement au fur et à mesure. Tout cela fusionnant dans un bouquet de fleurs final, avec une petite amertume tannique, mais sans excès toutefois. Le sens de la mesure, celui du sage Raymond, dont l'élevage millimétré aboutit à un ensemble totalement fondu d'éléments juxtaposés au départ.

    Une Colombe "tarazimboumante" à siroter sur la terrasse en lisant Le Canon de la Bonne Humeur du fieffé coquin Dany, une exquise aventure de la délicieuse Colombe Tiredaile, malheureusement et indéfectiblement toujours entichée de son Rameau d'Olivier.

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    Olif


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  • Soft, une douceur rhodanienne paradisiaque

    Après la douceur jurassienne et en attendant la douceur angevine, restons dans le soft avec une petite douceur rhodanienne, un vin cosmoculturisé mais pas bodybuildé en provenance de Saint-Maurice sur Eygues, issu d'un petit coin de paradis exploité par le domaine Viret.

    Divers_007

    Une originalité 100% clairette, au nez de poire William pochée aux épices. La bouche est franche, à l'attaque vive, puis à la rondeur qui s'installe, s'étire et termine sur une petite note sucrée rémanente. Entre le sec et le demi-sec, mais pourtant assez harmonieux. Un équilibre très soft, gracile, pour un vin non standardisé, un "produit vivant" pas facile à marier à table.  "Osez!" semble dire Philippe Viret sur la contre-étiquette. Et pourquoi pas avec une galette à la frangipane au chocolat?

    Cosmoschtroumpf Pour mieux appréhender les bienfaits de la cosmoculture, je ne saurais que conseiller la lecture et la relecture du Cosmoschtroumpf, ce petit joyau dessiné par Peyo l'enchanteur  et paru le siècle dernier. Si on en n'apprendra pas beaucoup plus sur la technique culturale proprement dite, ni sur la géobiologie ou encore la radionique, on gardera la mémoire du jus de framboise et on se payera une bonne tranche de rigolade en compagnie des Schtroumpfs.

    Par les temps qui courent, c'est déjà mieux que rien!


    Olif


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  • Saumur-Champigny, via Les Fourgs!

    Janvier 2007. Les Fourgs, toit du Doubs, 1100 mètres d'altitude. Un petit air de Savennières en9393085_p janvier 2006! C'est-à-dire de la neige, un peu, même si on en espèrerait beaucoup plus en cette  saison à cet endroit! La douceur angevine gagne du terrain, prématurément. Chenin Nobles Grains, ce n'est pourtant qu'à la fin du mois en Arbois!

    Première sortie lattes aux pieds hier, du côté des Prises, juste avant que des trombes d'eau ne s'abattent sur tout le massif dans la nuit! Le Layon Cap à l'Est, d'accord, mais point trop n'en faut!

    On peut toujours se consoler en débouchant quelques flacons, et comme c'est tendance actuellement, rester en Loire, un genre de thérapie par le vin. Pas d'Anjou, pour alimenter la chronique, mais du Saumur! Et du Champigny.

    Divers_001_4 Saumur blanc 2000, L'Insolite, Thierry Germain, Domaine des Roches Neuves
    La robe commence à dorer comme les blés en plein mois d'août, une autre raison de ne pas se sentir en hiver! Le nez, c'est celui d'un beau Chenin bien mûr, à la minéralité exquise. La bouche ..., ah! la bouche!  Elle est riche et fort bien constituée. Puissance et élégance pour  un vin poli, bien élevé, élevage que d'aucuns jugeaient trop appuyé dans sa jeunesse, et qui se fond admirablement.

    Saumur-Champigny 2002, Château de Villeneuve Vieilles Vignes
    La robe est grenat opaque mais d'un bel éclat à la lumière. Le nez, c'est celui d'un beau Cabernet franc bien mûr et bien élevé, au fruité prédominant, cassis et myrtille, souligné par une très fine et élégante touche boisée. La bouche..., ah! la bouche! De la rondeur en attaque, une rondeur que bien des Bretons envieraient pour leur chapeau, suivie d'une corpulence solide, sans qu'il ne se départisse de sa fraîcheur, car il est doté d'une acidité soutenue. Longue finale encore à peine tannique, mais plus pour très longtemps. Vais-je oser ouvrir un Grand Clos et le soumettre à mes papilles?

    Saumur-Champigny 2001, Les Rogelins, René-Noël Legrand
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    La robe est bien colorée, grenat. Le nez, c'est encore celui d'un Cabernet bien mûr, déclinant une palette aromatique allant du poivron rouge (léger) au tabac en passant par l'humus. Dans un registre peut-être un peu plus évolué que le précédent. La bouche..., ah! la bouche! C'est du costaud, bien charpenté, peut-être un brin austère, à l'acidité bienvenue pour égayer les papilles.

    Divers_020 Saumur blanc 2000, Brézé, Clos Rougeard
    La robe est d'un jaune plutôt pâle. Le nez, c'est celui d'un Chenin minéral, non dénué de maturité, dans un style très épuré. La bouche..., ah! la bouche! Une tension minérale et une droiture comme je les aime, porteuses de beaucoup de promesses mais déjà accessibles et aimables. Une grande finesse dans l'expression! Je le réserverais volontiers pour des coquilles Saint-Jacques braisées.

    Saumur 2002, Le Grand Clos, Château de Villeneuve
    Finalement, j'ai osé! La robe est presque opaque, ne dévoilant quelques reflets qu'en pleine lumière. Le nez, c'est celui d'un Cabernet Franc très bien élévé! Beaucoup élevé, même, car le boisé domine à l'ouverture de la bouteille. Un boisé élégant, loin de la caricature, mais quand même du bois! Derrière, la matière finit par épater. De la gelée de petits fruits noirs d'une grande élégance même si elle est pour l'instant bridée.  La bouche..., ah! la bouche! Droite et concentrée, encore tannique, non agressive, longue. Un vin à attendre impérativement et qu'il sera intéressant de comparer dans quelque temps avec la  Marginale 2002 de Thierry Germain.


    Olif

  • Météo ... et mets tes bas!

    Calembour proche du niveau zéro, la température extérieure aussi, mais cette fois, c'est du sérieux! La flotte s'est transformée en neige au dessus de 500 mètres et il en est tombé plus de 25 cm à 1000 mètres d'altitude. Le moral du skieur remonte, de façon inversement proportionnelle au baromètre!

    Encore un peu de patience,on devrait bientôt pouvoir revoir....... ça!

    Chapelle_012

    Et ressortir les caquelons en vue de revigorantes fondues au Comté! Accompagnées d'un petit verre  d'Arbois, comme il se doit.Chapelle_002

    Pourvu que ça dure!

    Olif

  • Les premières quilles de 2007

    10 ans ou presque qu'elles attendaient patiemment d'être consommées. Un âge respectable pour un vin mais ces deux-ci frappent par leur caractère juvénile. Rendez-vous en 2017? Elles sont néanmoins à point et peut-être vaut-il mieux ne pas les laisser passer!

    Herba_013

    Viognier 1997, Vin de Pays des Coteaux des baronnies, Le Serre de Condorcet

    Le nez est d'une remarquable fraîcheur, développant un fruit charmeur, pur et éclatant, assez typique du cépage: pêche de vigne, abricot. La bouche est ronde et plaisante en attaque, s'affaissant à peine par la suite, pour reprendre du nerf en finale. Pas vraiment un creux en son milieu, mais un léger manque de relief qui n'empêche pas le vin d'être extrêmement plaisant à boire. Vin étonnant, non? De par son nez superbe de fraîcheur, très certainement!


    Arbois-Pupillin 1997, Emmanuel Houillon

    Encore un vin qui refuse obstinément de vieillir! La robe a pourtant des teintes "pelure d'oignon", mais c'est assez typique du ploussard, même dans sa jeunesse. Elle présente une turbidité plutôt engageante, un caractère trouble qui s'accorde assez avec son premiez nez, sur une réduction fromagère de bon aloi. Une fois aéré, c'est un festival floral et épicé, un bouquet que l'on croirait cueilli seulement depuis la veille. La texture légèrement sirupeuse de ce vin, fréquente en cas d'élevage sans soufre bien maîtrisé, est une caresse au palais, malgré la fougue et la nervosité de sa (relative) jeunesse. Un Ploussard sensuel et élégant, qui donne envie!

    Olif

  • Homard et Fred, sauce newburg 1842

    Reconstituer la véritable histoire du Homard Newburg ne fut pas une mince affaire! La thèse officielle qui prévaut à l'heure actuelle situe ses origines dans les cuisines du Delmonico's, un célèbre restaurant new-yorkais, et en attribue la paternité à Alessandro Filippini, talentueux chef italien de ce restaurant dans les années 50. Mille huit cent cinquante, ce qui ne nous rajeunit pas! Le premierDelmonicologo à avoir imaginé de faire sauter un homard dans de la crème serait un riche marin capitaine du nom de Ben Wenberg qui fit goûter la recette rapportée d'un de ses voyages à Charles Delmonico. "Delicious!", s'exclama t'il. Ce qui peut aisément être traduit en bon français par "Délicieux!", exclamation à laquelle le Captain laissa échapper, sous toutes réserves, cela n'a jamais pu être prouvé, mais en français dans le texte: "Tu parles, Charles! Comment qu'c'est bon!". Le "Lobster à la Wenberg" était né, rapidement transformé en "Lobster à la Newberg", suite à un différend entre le "démon" et le capitaine à propos de son âge, coquetterie bien futile qui priva ce dernier de sa cantine préférée. La recette fut ensuite régulièrement améliorée par les grands cuisiniers successifs du restaurant, puis perfectionnée et popularisée au XXème siècle par Cesar Chiappini, le chef de l'Hôtel Fauchere, un concurrent de l'époque.

    De Newberg à Newburg, il n'y a qu'une lettre de différence, autant dire à peine un petit trou, celui du "u", que l'on attribuera volontiers à un accent prononcé du côté de la Pennsylvanie.

    Rien ne prédisposait cette recette des tables ricaines huppées à être divulguée dans le Jura profond!

    Jusqu'à ce que, un beau jour de l'an 2006, Homard et Fred, mes deux potes bretons, soient repassés dans ma modeste demeure, histoire de me serrer la pince. Tout a dégénéré lorsqu'ils ont voulu jouer les arrogants, les cours du marché les plaçant en position de force! Comme si la première fois ne leur avait pas suffi!

    Galerie_im1 Mon sang ne fit qu'un tour, le leur plusieurs, surtout celui de Fred, dont la vigueur m'a donné bien du fil à retordre. Kill Bill, Kill Homard, et Kill Fred aussi! En pièces, que je les ai taillés! Et fait griller dans une sauteuse. Avant de les baignerAmbre_les_fourgs_034 dans un déci de Xéres, comme indiqué sur la recette dont je me suis inspiré (celle de l'Encyclopédie Bonnier, un grand classique de la cuisine). En l'honneur du Captain Wenberg, et surtout parce que je n'en avais pas d'autre en cave, j'ai sacrifié une Solera 1842 de Valdespino, un superbe Sherry aux arômes d'épices et de morilles, à la suavité onctueuse et caressante au palais. Homard et Fred, ils en ont rougi d'aise! Très à l'aise, ils ont retiré leur carapace et se la sont laissé couler douce dans la sauce, agrémentée d'un jaune d'oeuf, d'un petit pot de crème et de leur sustantifique chair brune, le tout incorporé progressivement après avoir laissé tomber l'ébullition. Un petit coup de poivre, de Cayenne ou de Madagascar, et on sert aussitôt! Avec un Puligny-Montrachet 1er cru Clavoillon 1999 du domaine Leflaive, s'il vous plaît, ça le vaut bien! Encore presque embryonnaire, mais la complexité est sous-jacente. De la tension minérale, une petite pointe de gras et une jolie longueur.

    Ambre_les_fourgs_038 Ambre_les_fourgs_036

     

    Alessandro, tu serais fier de moi!

    Olif

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  • Ode to Cheese, a cracking smile for 2007!

    Après Estèbe et son Vieux Berger, l'Enfant de lard et son vieux Gouda, à mon tour de savourer le bonheur simple d'un fromage avec un verre de vin pour bien terminer l'année. Pourquoi pas un vieux Cheddar, cher à Wallace et à ma Ch'tite miss à moi, servi sur son rituel cracker, de quoi faire revenir sans difficulté le chienchien Gromit à la maison!

    Ambre_les_fourgs_047Bouverans_003

    Pâte pressée demi-cuite, dont la consistance est intermédaire entre celle du Comté et celle du Salers, ses arômes de noisette se sont parfaitement accomodés d'un Côtes du Jura Fleur de Chardonnay 1998 d'Alain Labet, parfaitement à point! L'âge sied bien également aux vins blancs ouillés du Jura!

    Sans vouloir piétiner les plates-bandes de Manu, le spécialiste fromager de la blogomiam, je souhaite à tout le monde une joyeuse et fromagère année 2007. Mangez du fromage avant qu'il n'y en ait plus!

    Olif

  • Le lac de Bouverans, l'huître de Bourcefranc, la gelée de melon, le Pôle Ouest de Jonasz et le Mâcon Chaintré de L'Ancestra

    Bouverans_014
    Je viendrai te voir mon amour
    demain peut-être
    quand j'aurai regardé la neige
    et les sapins tout autour du lac
    qui attendent
    quand j'aurai tout vu tout appris
    demain peut-être
    du ciel marbré de nuages
    et du lac gelé qui me porte
    au soir qui tombe

    Gele_002 Envie d'huîtres en gelée, moi, ce soir! Va comprendre pourquoi!
    Inspirées vaguement de celles-ci, mais en remplaçant le melon du Muscadet par du melon de Bourgogne.
    Du Chardonnay quoi! Mi Savoie, mi Mâcon. En ajoutant un peu de vinaigre de Xéres. Et des échalotes émincées. Et en retirant les pommes et l'huile de noisette. Mais sinon, ce sont les mêmes! Merci Eric!

    Tout recevoir et tout donner
    ne garder pour soi que l'image
    d'une lumière sur un visage
    tout recevoir et tout donner
    dans le miraculeux silence
    entendre enfin les oiseaux voler
    et le chant du cosmos qui danse
    qui danse

    Gele_003

    Avec un petit Mâcon Chaintré VV 1999 de L'Ancestra, tiens! De délicats arômes de pomme et d'épices sur une acidité joliment mordante. Un vin qui semble tout juvénile, au sortir d'un élevage long, mais dont l'équilibre est déjà bien affirmé, sur le versant légèrement oxydatif.

     

    Je viendrai te voir mon amour
    bientôt j'espère
    quand j'aurai vu l'eau sous la neige
    les chemins de pierre tout autour
    du lac qui descendent
    quand j'aurai tout vu tout appris
    bientôt j'espère
    de la beauté des nuages
    et du lac gelé qui me porte
    au soir qui tombe

    9031En écoutant un vieux disque d'un Michel Jonasz un peu à l'Ouest, déjà sur le retour, certainement pas ce qu'il a fait de mieux, mais quelques mélopées survivent à l'oreille, dont ce Lac gelé susurré d'une voix chaleureuse et langoureuse, une chanson de circonstance, il faut bien le reconnaître!


    Tout recevoir et tout donner
    ne garder pour soi que l'image
    d'une lumière sur un visage
    tout recevoir et tout donner
    dans le miraculeux silence
    entendre enfin les oiseaux voler
    et le chant du cosmos qui danse
    qui danse

     

    Eh! oui, à défaut de neige, ça patine dru sur tous les petits lacs gelés du Haut Doubs! Malpas, Frasne, Bouverans, La Rivière-Drugeon, et probablement bien d'autres, on peut venir tâter de l'Ice sur les hauteurs, avec ou sans patins aux pieds! Hockkeeey?

    Bouverans_009Bouverans_015
    Bouverans_017Bouverans_028

    Et surtout, vive l'insécurité publique, la glace est suffisamment solide! Mais c'est à vos risques et périls!

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    Olif

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  • Encore des coquilles Saint-Jacques? La barbe!

    Dans la série "Recyclons nos détritus!" ou encore "ça allait à la poubelle!", de la pétillante Lili (même si, malheureusement, je n'ai pas pensé à faire une photo "Avant", désolé Lili!), je me suis improvisé chef de cuisine pour réaliser un "Bouillon de barbes de Saint-Jacques au Champagne", d'après une recette du dernier numéro de Saveurs.

    Pour faire ce bouillon, il faut des barbes! Je précise tout de suite que celle du Père Noël ne convient pas. Choisir donc plutôt des Pecten Maximus entières. Une fois rasées de près, on peut balancer la coquille, en faire un joli cendrier ou encore se l'accrocher au veston Ambre_les_fourgs_045avant de prendre les chemins de Compostelle. Non sans avoir, au préalable, récupéré le truc blanc qui y reste attaché, des fois qu'on ait envie de le manger aussi! Juste poêlé au beurre avec quelques langoustines et servi sur deux ou trois feuilles de salade. Comme qui dirait juste nature, c'est encore comme cela que je m'en régale le plus!

    Mais revenons à nos poils de barbe, que, justement, il faut faire revenir, dans du beurre, avec quelques échalotes émincées et une feuille de laurier, pendant environ 10 minutes. Ensuite, il faut mouiller avec 25cl de Champagne, je sais c'est peu, et accessoirement, s'en servir une petite flûte histoire de le goûter. Bon, je dois reconnaître que celui que j'avais choisi n'était pas extra, la raison pour laquelle il a fini dans le bouillon! Bouillon qu'il faut faire réduire de moitié avant d'y balancer un petit pot de crème. Ensuite, on passe à Confucius (c'est le nom de mon chinois!) qui nous renvoie la balle fissa mais nickel, débarrassée de tous les poils qui traînent. Sel, poivre, un petit coup de mixer pour faire mousser (facultatif) en on obtient la photo "Après":

    Ambre_les_fourgs_042Ambre_les_fourgs_044

    Pendant qu'on boira le bouillon, aimablement parfumé et onctueux à souhait, on se servira à nouveau une petite coupe de Champagne, mais un bon, cette fois, et pourquoi pas un Brut nature de l'ami blogueur Francis Boulard, un Champagne non dosé à la bulle rafraîchissante et tonifiante, d'une élégance raffinée. Pour le coup, c'est vraiment Noël!


    Olif


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  • Y aura t'il de la neige à Noël?

    Question rituelle plus que d'actualité cette année! Souvenez-vous, il y a peu, elle était là!

    Ce qui est certain, c'est que, s'il n'y en a pas aux moulings, on en trouve un peu aux Fourgs, en cherchant bien...!






    De la neige de culture, pour vacanciers, mais les remontées mécaniques fonctionnent du côté des Rangs. Ouf, l'honneur est sauf.



    Et puis, en arpentant ce qui devrait être la piste de ski de fond, par une température relativement agréable sous le soleil,...



    ...en grimpant au sommet du crêt du Vourbey, on finit par en capturer de la sauvage, 100% nature, tout au fond de la combe du Vourbey, là où l'ombre prend ses quartiers d'hiver et où le thermomètre a du mal à positiver de toute la journée.



    On ne se croirait pas en hiver pour de vrai, cette fois?


    De là à aller réveillonner au pied du sapin Président...!

    Joyeux Noël à toutes et à tous!


    Olif

  • A l'assaut d'Alésia (3): la chasse aux mégalithes

    Retour à l'Alesia Mandubiorum, la vraie, la jurassienne, cela faisait longtemps! La colline oùAlesia soufflait l'esprit, si l'on en croit Danielle Porte, auteur de l'ouvrage de référence qui guide régulièrement mes pas du côté de La Chaux des Crotenay. L'esprit soufflait fort sur la citadelle jurassienne, en cette belle après-midi de décembre. Un esprit glacé, venu du Nord, s'insinuant par les trous de nez et les oreilles, une bise noire anticyclonique qui a nettoyé le ciel et préparé le sol à recevoir la véritable première neige que l'on espère prochaine. Celle qui blanchit les pâturages pour plusieurs mois et permet la pratique des sports de glisse, nordiques ou alpins. De cheval! Non, pardon! Des Vosges!

    Depuis cet été, j'avais une revanche à prendre sur les mégalithes, qui s'étaient dérobés à ma vue dans le bois derrière Cornu. L'occasion était trop belle de retourner sur le plateau de La Chaux. En écoutant à fond dans la voiture The Washing Machine Cie, du Blues and Roll fromager du Frasnois, pays des lacs et des cascades, à une encâblure d'Alesia. Une voix qui réchauffe les oreilles, celle d'Amandine, et un harmonica monté sur ressorts, que vous ne pourrez apprécier à sa juste valeur si vous avez coupé le son de votre PC.


    Ayant effectué quelques repérages en douce et au préalable, je savais où garer ma voiture pour sortir de l'antique Cité par la grande porte, en longer les murs cyclopéens avant de pénétrer au coeur de la Basilique de la cote 801, véritable coeur cultuel  de la métropole celtique. Non sans avoir salué comme il se doit la Déesse Alésia, gardienne et protectrice de la Cité, qui symbolise le passage.

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    Alesia_001_1Après avoir descendu le chemin des Ânes, en tout bien tout honneur, et longé le superbe mur cyclopéen et ci-dessus, on arrive à proximité du hameau de Cornu. A Mi-Chemin, une petite soif! Un Carignan majoritaire de la Liquière, commercialisé en vin de table, gourmand, croquant, déssoiffant! Un beau vin de copains à tout petit prix. Dans mes rêves, bien sûr, car Il n'y en avait pas dans la gourde!

    En pénétrant dans l'enceinte de ce que les spécialistes de la question ont nommé "Basilique", du fait de son emplacement central et de sa richesse en sites cultuels et sacrificiels, on ne peut que s'extasier devant la beauté de ces pierres séculaires que l'on pourrait croire taillées par Obélix. Un menhir-sanglier, voilà qui aurait pu l'inspirer! A défaut d'avoir pu le manger!

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    De retour à la maison, comme si je n'en avais pas encore eu assez, j'ai cru vouloir ouvrir une Imgp2416_1 bouteille de Fitou 2000 du Domaine Bertrand-Bergé. Les Mégalithes, qu'elle s'appelle, en principe c'est très bon et cela aurait conclu avec brio cette petite virée celtique et proto-historique. Totalement bouchonnés, qu'ils étaient, mes Mégalithes! Du coup, j'en profite pour glisser encore une image de menhir-boule, histoire de ne pas trop les avoir.


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    Olif


    P.S.: joyeux Noël sans neige à tous et à toutes!

  • Vertiges de prestige aux Jardins!

    Jardins_pineau_daunis_006

    A la Sainte Odile, on met dans le mille! Et on sort les décorations de Noël aux Jardins de Saint-Vincent, pour la der de l'année. Une soirée en comité restreint volontaire, ce qui a nécessité une répetition générale quelques jours avant pour satisfaire le maximum de monde. Du beau monde, en compagnie du GJP* au grand complet, pour une soirée  "No spit", c'eût été dommage!

    Et c'est parti pour le grand frisson, à l'aveugle, comme de bien entendu!

    Jardins_pineau_daunis_007 Bollinger Grande Année 1997
    A première vue, ça bulle! FInement et brièvement. Le nez est intense, riche, vineux, brioché, légèrement grillé, d'une grande élégance. Bouche pleine et chaleureuse, comportant paradoxalement  beaucoup de fraîcheur et juste ce qu'il faut de peps et de vivacité.  Finale minérale, saline (?) et légèrement acidulée. Equilibre superbe entre finesse, richesse et fraîcheur. Un beau et grand Champagne, c'est évident!

    Bienvenue Batard Montrachet 1999, Domaine Ramonet
    Jardins_pineau_daunis_008
    Nez empyreumatique et grillé, frais, discrètement mentholé, celui d'un noble Chardonnay bourguignon de quelques années de bouteille. Fin et élégant, il développe un joli gras en attaque qui enveloppe et arrondit une minéralité affirmée. Longueur et raffinement qui perdurent dans une finale légèrement réglissée. Il ne manque qu'un homard!

    Jardins_pineau_daunis_011 Arbois Chardonnay 1976, Camille Loye
    Le premier nez ne trompe personne! ça embaume le coin! Un vin d'ici, quoi! Bouche ronde et complexe, où l'on retrouve, pêle-mêle, du cacao, de la praline, des épices, des fruits secs, des raisins macérés au marc. Une grande douceur, sans véritable sucrosité, puisque le vin est évidemment sec, une longueur phénoménale, un équilibre en bouche somptueux. Chapeau bas, Monsieur Camille!

    Volnay Taillepieds 1969, Domaine de Montille
    Nez évolué mais encore tonique, animal, kirsché, sous-bois. Marqué par une attaque acide etJardins_pineau_daunis_013 mordante, il s'assagit, s'arrondit, se cacaotise, se domestique à l'aération. Quel tonus et quelle fougue! Si de prime l'acidité dérange et agresse un peu, elle s'harmonise et se fond dans un baroud d'honneur final. Un 69 qui mérite d'être avalé respectueusement, d'autant qu'il semble arrivé au sommet de la côte.

    Gewurtztraminer VT 1989, Victor Hertz

    Aromatique très florale, pétale de rose,  mêlée d'un fruité exotique type litchi. Gew?  Bingo! Bouche légèrement sucrée en attaque, qui vire rapidement sèche pour terminer sur des notes d'amande amère, de benzène. Finale un peu pâteuse. Pas tout à fait  sur la même longueur d'onde que Mr Hertz, finalement! Mais le vin ne démérite pas complètement pour ses 17 ans!

    Jardins_pineau_daunis_014 Inniskillin Vidal Icewine 2003
    De la mangue comme si on venait d'en éplucher une! Et des fruits de la passion, très acidulés. Bouche à l'acidité superlative. C'est du vin fait avec du raisin, ça? Je pencherais presque pour un vin de fruits (pomme ou autre) dont le Seb a le secret. Très fruité, équilibre demi-sec balayé par une grande acidité, il s'agit bien là d'un vin spectaculaire qui force le respect malgré son instabilité.

    Banyuls 1970, Domaine du Mas BlancJardins_pineau_daunis_016
    Robe tuilée, orangée. Nez sur le café, l'orange confite, attaque arrondie par l'alcool puis le vin finit très long et très sec, avec un peu d'amertume façon zan, profonde, méditative. Ils sont où les Corona?

    Merci, Monsieur Saint-Vernier, de nous avoir ainsi exhibé quelques-unes de vos reliques et d'avoir voulu rendre hommage, à travers certaines d'entre elles, à feu Monsieur André Jeunet. On reviendra quand vous voulez!

    Olif

    P.S.: Je ne voudrais dénoncer personne, mais pendant ce temps, certains se sont tapés la Reine, cet excellent Côtes du Jura 2004 d'Alain Labet, qui a servi à enviner les verres et les carafes, voire plus si affinités. La bouteille fut vidée avant la fin de l'office!


    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • Au royaume de la malbouffe...!

    Banniere_15

    Maille Burguère point effère. Une grosse malbouffée d'air frais dans la Blogomiam! Du politiquement incorrect, assumé avec une évidente bonne foi que ça force le respect! Non pas que le hamburger soit un produit à rejeter, j'en connais qui en slurperait la bave aux lèvres, mais celui issu des enseignes réputées pour leur (mal)bouffe rapide n'a que peu de chance de retenir notre attention. Pourtant, la sincérité des chroniqueurs, la volonté de recréer des recettes home made, à grands coups de Bun's, de mayo et de kaitcheuppe, c'est plutôt sympathique. Du moment qu'on n'est pas obligé de les manger et de s'enfiler une mauvaise bière avec...!

    Pour tout savoir sur le Burger, sa vie, son oeuvre, comment ça peut être bon, et surtout comment ça peut être mauvais, même s'il y en a qui aiment ça, c 'est sur myburger.fr que ça se passe!

    Olif

  • Pineau d'Aunis soit qui mal y pense!

    Grand bien en pense-je, en fait, de ce cépage honni et sous-estimé! Grand bien en pense-je! Après un tel vin, c'est la moindre!

    Jardins_pineau_daunis_002 Touraine 2004 Thierry Puzelat, Pineau d'Aunis

    Cette bouteille est très certainement une des plus jolies versions de Pineau d'Aunis qu'il m'ait été donné de goûter. De goûter? Que dis-je? De boire, de slurper, d'avaler. Goulument! En faisant l'otarie: Honk! Honk! Honk! Applause!

    Robe colorée, soutenue. Explosion de petits fruits rouges et de bigarreau au nez. L'aération sert de catalyseur pour la complexité et l'intensification des arômes. Cacao, balsamique, pour une boucheJardins_pineau_daunis_004_1 gourmande et soyeuse. Rondeur charnue que l'on croque à pleines dents.

    Oh! oui! Encore! Vite, une nouvelle gorgée!

    Honk! Honk! Honk! Applause!

    Vin étonnant, non?

    Otarlif

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  • Stéphane Tissot, la totale, mais pas l'ultimate!


    Stéphane m'avait pourtant prévenu: "Ne venez pas trop tard, on fera la totale!" Et ce n'est pas le peu de retard sur notre timing qui allait nous en empêcher! Une fois de plus, grande leçon de terroir, que l'on pourrait sous-titrer "Au Pays des Jivaros jurassiens". Ou comment, suivant la nature du sol, le vin va être très réducteur ou non au cours de l'élevage. De quoi en perdre la tête! Une constante dans la comparative, verre en main, des terroirs argileux versus les terroirs calcaires. La Mailloche réduit, pas Les Bruyères! Ajoutez à cela la différence entre fûts, plus ou moins âgés, et cette composante sera plus ou moins marquée.  Pas simple, tout cela! Le mieux est de se laisser guider, au pas de course, par Stéphane, avide de regoûter à certaines choses en même temps que nous.

    On commence par l'ambiance classique du caveau, avec les blancs ouillés, en bouteilles et à la vente:

    - Arbois Chardonnay 2005
    L'entrée de gamme du domaine, nouvelle version (première mouture en 2004). Une entrée haut de gamme, avec un nez fruité, frais, précis, mais une certaine opulence liée à la richesse du millésime. Du plaisir immédiat, net, sans bavure, un superbe rapport Q/P!

    - Arbois Les Graviers 2004
    16 mois d'élevage. Nez droit, minéral. Bouche acidulée, tranchante, presque aiguisée. Un Chardonnay sur terroir calcaire dans un style très minéral que j'affectionne beaucoup.

    - Arbois La Mailloche 2004
    Nez légèrement plus réducteur, mais la constante fumée et épicée apparaît rapidement à l'aération. Bouche ample, belle matière, complexe, fumée, argileuse et minérale. Cette Mailloche est très Mailloche, et se goûte plutôt bien actuellement, même si nous l'avons fait un peu rapidement.

    - Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2003
    A peine soufré à la mise car il n'a pas réussi à finir tous ses sucres! 4 g de résiduel. Déjà bien en place, il comporte acidité et gras, avec une pointe de CO2 volontaire pour assurer le liant. Un vin riche et complexe.

    Arbois_2006_008 - Arbois La Tour de Curon, Le Clos 2004
    Premier millésime de cette bientôt très célèbre tour. Troisième feuille récoltée à 14,3 ° potentiel. Le premier nez révèle une petite note anisée, puis de l'orange confite, et tout se joue ensuite dans le registre le plus délicat qui soit malgré la richesse phénomémale de constitution. L'acidité majestueuse, tout en finesse, souligne constamment la matière, jusque dans l'immense et longue finale. Un vin qui laisse pantois, et que nous regoûterons, par bravade, derrière la série des oxydatifs et le superbe Jaune 99. La Tour tient bon et impose sa matière derrière le Jaune!

    Il est temps d'aller faire un petit tour en cave et de dégainer la pipette!

    - Chardonnay 2005, base de Crémant
    Histoire de se refaire la bouche derrière la Tour, ce Chardonnay tranquille, à la fois vif et riche, brioché et fruité, est destiné à buller, probablement en compagnie d'un peu de 2006, ceci afin d'assurer un standard de Crémant au Domaine, à la manière des BSA des maisons de Champagne. A moins qu'il ne soit millésimé au vu de son grand potentiel?

    - Arbois Les bruyères 2005
    Un vin "pas possible", à la matière riche, mais dont la droiture, l'acidité et la longueur sont exemplaires! Une superbe minéralité!

    Les fûts de 2005 s'enchaînent et il est dur de continuer à prendre des notes! Le Clos de la Tour, Les Graviers, moins réducteur du fait de son terroir calcaire, En Barberon (retour vers la réduction), La Mailloche... Tous ces vins en cours d'élevage sont extrêmement prometteurs.

    Encore plus dur, on passe aux 2006! On en profitera pour saluer l'apparente qualité d'un tout nouveau tonnelier, Chassin, dont les fûts neufs savent rester en retrait et ne pas marquer le vin. La Mailloche, Les Bruyères, En Barberon (sans soufre), La Tour de Curon, qui curieusement a déjà terminé ses sucres, contrairement à tous les autres vins (7 fûts en tout et pour tout, nous en goûterons 6!), autant de belles réussites potentielles car 2006 devrait être très grand ici (maturité optimale précoce des baies, à l'origine d'une vendange précoce, avant les pluies). En rouge, 3 fûts différents de Trousseau. Le deuxième est le meilleur, ne me demandez pas pourquoi! Tout ce que j'ai retenu, c'est que 2006 sera une grande année à Trousseau pour Stéphane, comme 2005 est grande pour les Poulsards.

    Retour au caveau, pour un aperçu des rouges en bouteilles! A partir de 2005, tous les Poulsards sont vinifiés sans soufre, et malgré tout plus typés terroir que mode de vinification, ce qui n'est pas forcément évident.

    - Poulsard 2005
    Premier nez lactique, un peu végétal. Fruité croquant, matière sympathique avec de la mâche en finale.

    - Poulsard Les Bruyères 2005
    On retrouve là la marque plus classique des Poulsards, sur un joli fruité épicé, même s'il possède beaucoup de fraîcheur gourmande.

    - Arbois Trousseau Singulier 2005
    Beaucoup moins singulier que son grand frère millésimé 2004, ce Trousseau affiche une belle robe rubis bien propre. Concentré mais encore un peu tannique en finale, on lui laissera un peu de temps pour s'exprimer au mieux. Le 2004 regoûté vite fait en parallèle se porte beaucoup mieux actuellement, même si sa robe se singularise toujours autant.

    Arbois_2006_009 Ensuite, direction le hammam, pour y goûter au Savagnin 2003, prêt à être embouteillé. Hammam temporaire car Stéphane utilise beaucoup la vapeur pour nettoyer et stériliser ses installations, ce qui était le cas ce jour-là. Ambiance moite et chaleureuse garantie!

    Pour se faire la bouche, une petite rincette au Traminer 2004, toujours aussi frais et fruité, puis, pour le fun, un Gringet de Dominique Belluard à Ayse (désolé, j'ai zappé le millésime!), élaboré dans le même esprit et possédant beaucoup de similitudes avec le précédent.

    Arbois Savagnin 2003
    L'oxydatif selon Stéphane. 3 ans d'élevage sur lies sans ouillage. Un vin qui allie puissance et finesse, fruité et caractère oxydatif, gras, onctuosité et fraîcheur. La finale se rapproche de celle d'un jaune par sa longueur et ses notes miellées d'épices douces. Un futur monstre sacré. L'assemblage avec du vin de voile destiné à élaborer le Jaune 2003 a permis à Stéphane de goûter ses "sélections parcellaires" de Jaune avec déjà des différences gustatives selon les terroirs, ce qui promet des choses passionnantes à l'horizon 2009!

    Vin Jaune 1999
    Une grande réussite que ce vin jaune finement oxydatif et très long. Il préfigure certainement les futurs vins jaunes de terroir chers à Stéphane, qui devraient bel et bien confirmer que la notion de "terroir et oxydation ménagée" a bel et bien un sens.

    Après un petit retour sur la Tour (cf supra), on attaque les liquoreux, parce que, finalement, l'heure tourne!

    Vin de Paille 2003
    Scoop! La grande nouveauté au domaine, cette année, c'est le retour d'un vrai Vin de Paille, 200g de SR, 14,5° d'alcool, même si Stéphane reste convaincu que l'avenir du Paille reste dans la recherche de la concentration et la complexité, au détriment de l'alcool. Celui-ci présente un nez original, sur le tabac blond à pipe, un peu miellé et fruits secs. La texture reste riche et onctueuse malgré l'acidité soutenue. L'anti-Spirale!

    Spirale 2004
    On retrouve la caractéristique des millésimes précédents, à savoir une minéralité type mine de crayon et des notes de coing. Texture onctueuse, non sirupeuse et rondeur gourmande. Le sucre passe tout seul! Quand on aime ça!

    Audace 2005
    Ploussard passerillé, ce 2005 affiche 8,5° d'alcool pour 320 g de SR. Peut-être moins abouti que la première version 2004, cela reste un vin original et plaisant en mesure de se tailler une petite place entre Banyuls et Maury.

    PMG 2003
    460 g de SR pour environ 6° d'alcool. Comment résister à une telle gourmandise? C'est fort en sucre, mais ce n'est jamais lourd. La richesse et la concentration de ce moût est vraiment phénomémale. A réserver aux amateurs et à lamper par petites gorgées près de la cheminée!


    "La vie est belle dans le Jura!" Ce sera le mot de la fin, tout droit sorti de la bouche de Stéphane.


    Pour mémoire, l'adresse du tout nouveau site internet du domaine: http://stephane-tissot.com/


    Olif

  • Elle est là...!

    Le point commun entre le crétin jurassien en villégiature océanique estivale et le même, en résidence montagnarde à l'approche de l'hiver, c'est l'attente. Et la patience. Et l'enthousiasme. Lorsqu'il se plante, contemplatif, sur un rocher et, soucieux, scrute l'horizon, immobile, tel un guetteur Sioux, et que, soudain, son oeil s'allume, ses cordes vocales s'ébranlent et qu'il se met à crier: "Elle est là...!", tout l'entourage s'écrie :"Qui ça?". "Ben la marée, tiens!". Haute. Et il faut le voir se ruer sur la plage, se jeter dans les vagues, se rouler dans le sable et se coiffer la tête de feuilles de salade poussées par les flots. Joie simple pour esprit simple, heureux de vivre quotidiennement un événement naturel anodin mais pourtant important!

    Chez lui, à la (petite) montagne, à l'approche de décembre, soucieux, il scrute le ciel, puis le thermomètre,  tous les soirs avant de s'endormir. Mais le matin, lorsqu'il ouvre ses volets, qu'il se frotte les yeux, ébroue ses cordes vocales et se met à crier: "Elle est là...!", tout l'entourage s'écrie: "Qui ça?". "Ben, la neige, tiens!". Il faut le voir se ruer dans le jardin, ses pantoufles encore aux pieds, se rouler dans la neige, en lancer de grandes brassées en l'air, qui blanchissent ses cheveux en retombant. Joie simple pour esprit simple, heureux de vivre annuellement un événement naturel anodin mais pourtant important.

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    Bon, tout ça pour dire qu'elle est là, la neige...! Une poudrée à 800 mètres, jusqu'à 20 cm sur les sommets, aléatoire, parce que tombée sur un sol même pas gelé. Difficilement pratiquable lattes aux pieds (quoique..., j'en connais qui ont essayé!). Je crois bien que je vais ouvrir une bouteille de blanc du Jura pour fêter l'événement ce soir!


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  • La Tournelle, bar à vins, bistrot, cave, domaine...

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    Après le succès de son Bistrot d'été, en bordure de Cuisance, Pascal Clairet n'a pas hésité bien longtemps avant d'ouvrir la version Hiver, dans son caveau de dégustation du Domaine de la Tournelle. Quelques coups de marteau et de tournevis à donner, et tout sera prêt pour recevoir les premiers clients. Même formule, avec des vins au verre, ceux du domaine mais pas seulement, et quelques bricoles à grignoter.

    Pour découvrir une grande partie des vins du domaine, nous descendrons quelques marches pour déguster à la cave, au milieu des fûts, dans la fraîcheur d'un endroit pourtant chaleureux.

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    L'Uva Arbosiana 2005
    Ploussard en macération carbonique pour la soif! Nez fruité, craquant, bouche tonique, sans que le gaz ne marque trop. Un vin de comptoir que l'on peut garder quand même quelques années.

    Arbois Trousseau des Corvées 2004
    Vendangé fin octobre, ce Trousseau a été cuvé peu de temps pour préserver le fruit et la fraîcheur. Simple et droit, minéral, respectant bien le fruit, on peut tout juste lui reprocher un manque de longueur.

    Arbois Trousseau des Corvées 2005
    Belle couleur, soutenue et brillante. Si le premier est un peu réduit, cela s'estompe vite, et la bouche possède un fruité incomparable, avec de la rondeur et des tanins très fins. La finesse, credo de Pascal, avec des rendements très faibles.

    Chardonnay Les Corvées sous Curon 2006
    En cours de fermentation, il délivre un fruité primaire intense, une quintessence de poire William qui promet beaucoup.

    Chardonnay Terre de gryphées 2002
    Nez très ouvert, intense, encaustique, agrumes bien mûrs, associé à une grande minéralité argileuse. Bouche large et longue, finale salivante et acidulée. Superbe!

    Chardonnay Corvées sous Curon 2003
    Nez mûr et riche, sur la peau d'orange. Droit dans ses bottes en bouche, son acidité naturelle est bien présente, manquant peut-être un peu de fondu à l'heure actuelle. Petite amertume finale qui rappelle l'écorce d'orange du premier nez.

    Chardonnay Terre de gryphées 2003
    Premier nez anisé, fenouil, bouche soyeuse et onctueuse, avec du gras et de l'acidité, plutôt bien fondue dans la masse. La mise est récente, le vin mérite encore un peu de temps pour bien se mettre en place.

    Fleur de Savagnin 2004
    Premier nez suicidaire qui sent l'autolyse à mort! Une fois les dessous de bras bien aérés, on retrouve une belle expression de savagnin ouillé, mûr, récolté à 12,5° potentiels, ce qui est plutôt très bien dans le millésime 2004. Belle structure et équilibre en bouche très plaisant. A carafer ou à attendre, pour découvrir un pied de reine sous des sabots tout crottés!

    Fleur de Savagnin 2003
    Nez riche et puissant, caramélisé. La bouche possède une acidité naturelle presque tranchante, pure et droite. Voilà un savagnin qui n'a pas souffert de la canicule, possédant une belle fraîcheur malgré sa richesse de constitution.

    Arbois Solstice 2004
    Une vendange tardive de savagnin, parfaitement sèche, magnifique de pureté, apte à amadouer bien des grands loups helvètes. A boire en bonne compagnie, à toute heure du jour et de la nuit, sur les recommandations du petit chaperon rouge.

    Arbois Solstice 2003
    16,6°! Celui-ci a un peu cuit pendant la canicule! Premier nez légèrement oxydatif, sur l'écale de noix, malgré l'ouillage. Embouteillé avant le 2004, puis débouteillé en raison d'une reprise de fermentation et des bouchons qui sautaient tout seuls (il n'avait pas réussi à finir tous ses sucres!), il est dans une phase curieuse où il n'arrive pas véritablement à choisir son camp. Note miellée et sucrée en finale, comme on peut retrouver sur les savagnins de voile.

    Savagnin de voile 2002
    Nez oxydatif très fin sur les épices douces. De la rondeur, à peine chaleureuse en milieu de bouche, qui s'estompe et se perd dans une longue et jolie finale.

    Vin jaune 1999
    Nez un peu fermé, mais déjà très élégant, dans la finesse, sur des notes maltées. Bouche dense et profonde, méditative, longue finale acidulée. Très beau, un jaune comme je les aime!

    Vin de Paille 2002
    Robe cuivrée. Superbe nez sur les fruits secs et les raisins de Corinthe. Bouche riche et onctueuse sans perception trop marquée du sucre, arrondie par l'alcool, à l'équilibre subtil et aérien. Très beau!

    Vin de Paille 2005
    Prélevé à la bonbonne, il possède déjà une robe ambrée. Encore très peu alcoolisé, il est gourmand et fruité, avec une acidité et un équilibre déjà remarquables.

    Envie d'un verre de vin? De plusieurs? Suivant vos disponibilités et votre soif de découverte, le Bistrot ou le caveau de Pascal Clairet sont grand ouvert, sur la Petite Place d'Arbois!

    Olif

  • Port-Titi, Foulque Macroule et Fleur de savagnin 2001

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    Chronique estivo-hivernale 2006

    Mardi 5 décembre 2006. Le soleil hivernal rasant réchauffe encore les vieux montagnons haut-doubiens arthritiques. Les lilas bourgeonnent pour la deuxième fois de l'année. 15,5° Celsius au thermomètre, même pas rectal. L'été n'en finit plus de ne pas finir, l'hiver n'arrive pas à arriver. Quant à l'automne, il a jeté l'éponge depuis plusieurs années, renonçant à assurer le moindre entracte.

    Port_titi_024  Port_titi_038

    Direction Port-Titi, sur le Lac Saint-Point. C'est au début du XXème siècle que fut créé ce petit hameau au bord de l'eau constitué de cabanes de pêcheurs montées sur pilotis, permettant de tendre une gaule les pieds au sec tout en sirotant une petite absinthe de Pontarlier, pas encore prohibée. Le surnommé Titi fut le premier à en avoir l'idée, on baptisa le petit port de pêche de son nom. Ouf de soulagement! Grosminet n'avait pas encore été recruté par la Warner et personne n'avait osé appeler le sus-nommé Toto! On l'a échappé belle! Lieu de villégiature dominicale, Port-Titi fut le théâtre de joutes nautiques, de concours de pêche, d'illuminations, de feux d'artifice qui connurent un grand succès dans les années folles. Il ne reste que la beauté encore sauvage et intemporelle de l'endroit, malgré quelques querelles d'ordre administratif opposant les Port-Titiens et les Tiercelets, habitants du village des Grangettes, dont dépend le hameau.

    Port_titi_033Port_titi_043

    Le lac se couvre de reflets argentés. La quiétude qui règne ici est à peine troublée par le klaxon de l'improbable rejeton d'Anaik et Brad qui fait trempette dans l'eau tout juste à peine froide. Foulque est son prénom, Macroule est son nom, et lorsqu'on le confit, c'est pas gras! Pensez, une pauvre petite poule d'eau!

    Mercredi 6 décembre 2006. Il neige à gros flocons! Plus 15°C en moins! On se les gèlerait presque! Il n'y a plus que le Savagnin qui reste en fleur!

    Savagnin_003Côtes du Jura Fleur de Savagnin 2001, Domaine Labet

    La robe est dorée comme au plus fort de l'été. Le nez est tout bonnement magnifique, complexe, à tendance discrètement oxydative par la puissance de ses arômes, ce qui est en faveur d'une grande maturité deSavagnin_001 raisin. Agrumes, miel, fruits confits, cire, encaustique, mais pas du tout noix ou pomme verte. C'est bien d'une fleur de savagnin dont il s'agit ici, c'est-à-dire d'une cuvée ouillée. Une vraie jeune fille en fleur, ce vin, tout comme la ch'tite miss qui a fait le service.

    Puissant, mais la grande acidité l'emporte, l'emmène très loin, et dompte sans aucun problème le Curry de veau à la mauricienne bien relevé, servi avec rougaille corsée. Un Curry de Foulque Macroule aurait pu également faire l'affaire.

    Vous souhaitez de l'exotisme? Jura, évidemment!

    Olif


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  • L'Ami Jean, un très bon copain dans le VIIème!

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    Nom: Jego, prénom: Stéphane. Plus connu dans le VIIème sous le nom de L'Ami Jean. Situé 27 rue Malar, à deux pas de l'affriolante cuisine du voisin Thierry Vérola (L'affriolé, au 17), L'Ami Jean est un excellent copain, même s'il s'appelle désormais Stéphane, comme on l'a vu plus haut. Issu de l'écurie Camdeborde, l'ancien chef de la célèbre Régalade, Stéphane Jego cuisine tendance bistro pour mieux flirter avec le gastro, ce qui donne, évidemment, un ... "Bistronomique"! A l'inspiration basco-béarno-bretonnante. Bretagne, pour les origines lorientaises du chef, Sud-Ouest pour celles du bistrot, ancien repaire à troisième mi-temps que fréquentait Roger Couderc, et où les jambons de Bayonne pendus au plafond cotoient les cordes de piment d'Espelette. Irouléguy et Jurançon sont bien représentés sur la carte des vins, mais si l'on en a l'occasion, on se tapera un petit galichet: le Bourgueil 2004 Les Galichets de Catherine & Pierre Breton est une petite merveille de fruits soyeux et concentrés, parfaitement mûrs. Parfait en accompagnement d'un peu de moelle grillée sur effilochée de gibier à poil et à plumes et d'une langue de veau façon grand-mère, mais façon aussi Ami Jean, avec plein de bons légumes qu'on n'a pas oublié de mettre dedans.

    Paris_022 Paris_024

    L'Ami Jean fut, avec L'Epi Dupin, qui aura droit aussi à un petit billet, je pense, la révélation "bistronomique" de ce séjour parisien. Tout comme Les Galichets du domaine Breton fut le Top du Bourgueil 2004. Même s'ils n'ont pas démérité, La Coudraye 2004 de Yannick Amirault et le Bourgueil de Pontonnier-Caslot, n'ont pas suscité le même engouement.

    Bistronomiquement vôtre,

    Olif