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Le blog d'Olif - Page 45

  • Saint-Chinian, au coeur de la légende...

    Saint-Chinian, royaume des schistes et des grès, doit son nom au moine bénédictin Anhan, qui, à défaut d'être bête, n'en était pas moins sain. Sain Anhan, pas encore Saint, aimait les bonnes choses de la vie, celles que les moines avaient à coeur de produire. Après plusieurs canons, il avait tendance à devenir complètement béat et à voir double. Et à se dédoubler. Est-ce la raison pour laquelle il fut béatifié et canonisé, donnant par la suite son nom au monastère Sanch Anhan, qui se transformera en Saint-Chinian avec le temps, tandis que son mystérieux pseudo-frère restera juste bêtement béat? Probablement, oui. Même si l'information reste quand même à prendre au conditionnel, voire avec des pincettes, tant qu'on n'en sera pas formellement certain. Il est à noter que Béat Anhan refit surface au cours du XXème siècle et devint critique de vin (mais pas devin) en modifiant légèrement son patronyme pour conserver un certain anonymat, avant de s'illustrer dans la bio-connerie, ce qui assurera désormais son passage à la postérité.

    Euh ..., si on passait aux choses sérieuses, pour une fois? Juste quelques belles bouteilles de Saint-Chinian rapportées de l’Espace-vins de Saint-Chinian et dégustées récemment:

    Mas de Cynanque, à l'insu de mon Plein Grès:

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    Le Mas de Cynanque, situé entre Saint-Chignan et Assignan, est un nouveau domaine qui commence à régulièrement faire parler de lui. Adeptes des bonnes pratiques viticoles, Violaine et Xavier Franssu proposent plusieurs cuvées, dont ce Plein Grès 2005, un joli vin à la trame très fine et au fruité rempli de fraîcheur. Fraîcheur, le maître-mot pour caractériser cette bouteille

    Avatars et ... Coccigrues, de Yannick Pelletier:

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    Voilà une bouteille coup de coeur, un vin authentique, qui fait référence à Rabelais, mais qui évoque9782858151578g1 aussi Alexis, ce grand auteur de BD trop tôt disparu, formé à l'école de Gotlib, et devenu directeur de conscience du magazine Fluide Glacial. Il publia un album très personnel sous le titre d'Avatars et Cocquecigrues, que je vais m'empresser de relire dès que j'aurai pu remettre la main dessus. Pour en revenir à Coccigrues 2004, ce vin de schistes m'a conduit au bord du schisme, sans pour autant que je devienne maso. D'une netteté évidente, frais et dispos, développant un fruité d'une grande pureté, assorti d'une note fumée. Gratifié d'un 92 dans le Wine Advocate, malgré un style plutôt nature, gourmand et affable. Si Parker et ses sbires se mettent à aimer ce genre de vins, vais-je devoir me remettre aux grands crus classés de Bordeaux?


    Domaisèla, attendez, vous emportez mon coeur!:

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    Ce n'est pas de l'Adamo, mais du Siméoni. Un domaine en culture biologique certifiée, qui produit toute une gamme de vins sincères et francs du collier, dont cette Domaisèla 2006, une demoiselle à la cuisse bien charnue, fruitée, fumée et épicée. 50% syrah, 50% grenache, élevage en cuve inox, du fruit, rien que du fruit. Et du bonheur dans le verre.

    Saint-Chinian, au coeur de la légende! Celle des bons vins.

    Olif

  • 1er Salon de l'AVN - Huîtres, Jambon blanc et Skeveldra

    Troyes le 9 décembre 2007. Premier Salon de l'AVN. Le seul endroit au monde où l'on peut trouver du Jambon chez le poissonnier et boire un petit verre sur place pour accompagner ses huîtres: un Sancerre Skeveldra 2006 de Sébastien Riffault, produit sur silex, droit, net et tranchant comme un éclat. Skeveldra signifie d'ailleurs "éclat" en lituanien, mais également, "où c'qu'il est le drap?" en patois berrichon du XIVème siècle, ce n'est pas Mamina qui dira le contraire. Akméniné (2006 et 2005) toujours impeccable. Et puis, en 2005 également, un joli Sancerre rouge comme un bonnet de Père Noël.

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    Le Père Noël de l'AVN était bien sancerrois ce jour-là, la preuve. Sancerrois, sans ses rennes, mais à défaut, on pouvait juste à côté se tailler une petite tranche de Jambon, blanc ou pressé, en compagnie de Catherine Jambon. Huître et Jambon blanc, un autre accord particulièrement réussi, avant une Tranche pressée 2006 dont il faut souligner l'exceptionnelle qualité de texture, celle d'un gamay fin, frais, et épicé. Et une Roche noire 2005 provenant d'un sol riche en manganèse, tendue, minérale, bien concentrée mais aussi croquante que le sourire de Catherine Jambon est craquant.

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    Y a pas, où il y a l'AVN...

    Olif

  • 1er Salon de l'AVN- Par un beau Matin Calme....

    Première rencontre matinale au Salon troyen de l'AVN et premier coup de coeur. Il s'agissait de commencer calmement le matin et je me suis offert un tour de piste verre vide pour prendre mes marques, repérer les lieux et faire une petite sélection des vignerons à visiter en priorité, devant le foisonnement de l'affiche.

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    Le tour de chauffe n'est même pas fini qu'un nom vous accroche, un regard, un sourire, celui de Véronique Souloy. Le Matin Calme ne m'était pas totalement inconnu depuis cet été et une virée roussillonnaise du côté de Bélesta. Une adresse griffonnée vite fait sur un bout de papier par le sommelier d'un excellent restaurant de Perpignan, La Galinette (qui eût largement mérité un billet, shame on me!), mais pas le temps d'y aller, comme d'habitude, jamais le temps de rien. On ne s'était jamais vu mais on se connaissait par oui-dire, réciproquement. Et on s'est fait la bise. C'était sympa. Vite rejoints par Anthony Guix, nous voilà partis pour un survol de ce fort joli domaine créé en 2006 et qui présente fièrement son premier millésime. 5 ha, majoritairement du carignan centenaire et du grenache noir, des petits rendements, une vinification naturelle par conviction, une recherche du fruit et de la fraîcheur, un credo qui rend d'emblée sympathique cette aventure. Surtout que les vins sont impeccables. 3 cuvées de blanc, mais une seule en dégustation, 3 de rouge. On commence par Green H (80% Grenache Blanc, 15% Muscat petits grains, 5% Maccabeu et Carignan blanc), d'une fraîcheur absolue, minéral et tendu, et on poursuit par les rouges: Mano a mano, Bonica Marieta et Sans temps. Variations autour du Carignan et du grenache, avec plus ou moins un chouia de syrah, en macération carbonique, ce qui apporte une pointe de tonicité et un fruité croquant. Les vignes centenaires de Sans temps  sont encore drues et alertes, donnant un vin large d'épaules, un vrai beau carignan plein et charnu.

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    Un premier essai qui ne demande qu'à être transformé, calmement mais sûrement. Le matin, comme le soir. Un domaine que l'on a su également apprécier, du côté du Grand Lac, et que l'on peut trouver chez le Passeur de vins.

    Olif

  • Paris vino-gastro-cul-turel...

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    Paris. La Tour Eiffel, les Champs-Elysées, les Folies-Bergères, les triples têtes étoilées, les illuminations, les grands magasins, les congrès d'envergure nationale. Il faut bien un alibi pour allier l'utile à l'agréable. Tout en restant raisonnable et sérieux, évidemment, comme d'habitude.

    Alors pêle-mêle et dans le désordre, quelques impressions parisiennes d'un séjour trop vite passé, rangées par thématique, hors professionnelle, quoique!

    Côté vino, découverte d'une nouvelle adresse à proximité de l'hôtel situé dans mon quartier fétiche de Montparnasse:  Mi-Fugue, mi-Raisin, sous titré Les Caves Delambre. Parce qu'elles sont situées rue Delambre, évidemment. A deux pas de la Tour infernale. Jolie sélection, juste et judicieuse, dont j'aurais bien rempli la valise, mais malheureusement, il eût fallu avoir plus de place entre les paires de chaussettes et les piles de chemises! Barral, Catherine et Pierre Breton (le Bourgueil Les Galichets, bu à la Régalade, est définitivement un vin bourré de fruit, de chair et de gourmandise, en 2005 comme en 2006), les Loges de la Folie, Thierry Allemand, Thierry Chancelle, Benoît Tarlant, ... impossible de citer tout le monde! Et puis, à deux pas de la Madeleine, arrêt à Lavinia, cela faisait longtemps. Le manger au restaurant est tout ce qu'il y a de plus correct, à des prix non surdimensionnés, d'autant que les vins sont proposés au tarif cave. Moins de 15€ sur table pour un Chiroubles 2006 de Christophe Pacalet, léger, frais, fruité, gouleyant, rien à redire! Au sous-sol, de façon non préméditée, se tenait une dégustation de Côtes du Rhône en compagnie des vignerons. Vite fait, parce que non prévue au programme et un train à prendre. Coup de coeur total pour le Rasteau Gourt de Mautens 2004, au fruité sèveux et aux tanins soyeux incomparables. Joli Cornas VV 2004 d'Alain Voge, doté d'une belle fraîcheur acidulée, Côte Rôtie 2005 de Jean-Michel Gérin encore bien marquée par le bois, impeccable Châteauneuf du pape 2005 du Vieux Télégraphe.

    Côté gastro, nouvelle satisfaction chez L'ami Jean, dans le 7ème. Présentation soignée pour cuisine goûteuse, revisitant avec bonheur les classiques pour les transcender. Belle carte des vins de laquelle je n'ai eu aucun mal à extirper un fort beau Cassis 2004 du Clos Val Bruyère, puis un Morgon 2005 cuvée Marcel Lapierre, devant lequel je m'étais déjà mis à genoux au salon de l'AVN à Troyes le week-end précédent.

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    Découverte, en ce qui me concerne, de la fameuse Régalade de Bruno Doucet, méritoire successeur d'Yves Camdeborde, qui a su maintenir l'adresse à son plus haut niveau de qualité. Goûteuse terrine servie à l'envi en guise d'amuse-bouche, pavé de thon cuit à la perfection, et une poitrine de cochon, là où tout est bon, surtout avec un petit Galichet 2006 de chez Breton.

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    Et puis, le Parc aux Cerfs, rue Vavin, un sympathique restaurant à la cuisine façon bistrot, transcendée sur une terrine de queue de boeuf servie tiède avec une sauce aux truffes et aux cèpes, en accompagnement d'un sublime Moulin à Vent 2006 d'Yvon Métras. Une carte des vins tip-top, dans laquelle on sent la patte de Paul Hayat, par ailleurs directeur de publication de la fameuse revue Le Rouge & le Blanc.

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    Côté turel, la révélation Soutine, à la Pinacothèque de la Madeleine. Peintre essentiel du XXème siècle, ami de Modigliani, il a peint comme personne les carcasses de boeuf, les lapins morts et les poulets suspendus par le cou. Une exposition à ne pas manquer entre deux achats chez Fauchon ou Hédiard, par contre totalement facultatifs, voire suicidaires pour le portefeuille.

    "Et le cul, alors?" s'exclament en choeur ceux qui ont tout suivi depuis le début et qui se sentent un brin frustrés par ce que le titre, alléchant, ne leur a pas encore montré. Ben oui, il fallait bien travailler un peu et prendre un petit cours d'anatomie féminine auprès du grand Gustave Courbet, mon très estimé compatriote, qui s'expose sans état d'âme au Grand Palais, pour le plus grand bonheur des amis des Arts et des femmes, à l'exception des âmes chastes et sensibles, qui sont priées de fermer les yeux ou de regarder ailleurs l'espace d'un instant.

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    Crédit photo Wikipédia

    Et que cela ne coupe l'appétit à personne, bien au contraire!

    Olif

  • Pour sûr: En avant doute!

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    Premier millésime pour Jérôme Jouret, premiers doutes! Mais la volonté d'aller de l'avant! 100% grenache pour une fraîcheur ébouriffante! Très "nature", mais net et précis, parfaitement dessiné, à la manière d'un vin du domaine Gramenon. Une similitude suggérée par le passeur de vins, mais j'approuve. Sans aucun doute. En avant doute, une cuvée qui ne porte pas si bien son nom que cela, tant elle assure et rassure. Un vin que même un pourceau n'aurait pas envie de cracher à la figure du pire ennemi des vins naturels!
    Pour le domaine Les Clapas: clap! clap! clap! Applause!

    Un vin venu d'Ardèche, passé par Genève, avant de se retrouver dans le Doubs. Passeur de vins, y a pas, c'est un métier qui fait voir du pays aux bouteilles! Et aussi une superbe adresse au coeur du vieux Genève, à une encâblure du Grand lac et de son redoutable geyser d'eau.

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    LE PASSEUR DE VIN
    RUE DE ZURICH 24 BIS
    CH-1201 GENÈVE
    T +41 22 994 20 20
    F +41 22 994 20 21
    INFO@LEPASSEURDEVIN.COM

     

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Grrr...!

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    Grrenouilles, grrrives et Grrrrands crus bourrrguignons! Tel était le programme de cette ultime confrontation 2007 entre carabins et épiciers à l'Auberge des Montagnards de Chaon, chez Walter.

    Table de fête, menu de fête, vins de fête! Chacun a amené une bouteille de sa cave personnelle pour accompagner le menu aux petits oignons composé par Walterrr, le rrroi des Montagnarrrds. De jolies bouteilles, plutôt prestigieuses, dans un millésime que l'on s'attend tous à trouver épanoui. Et le patron s'est attablé avec nous, pour une soirée privée de gala qui nous a vu rouler les "r" comme de vrais bourrrguignons. Grrr...!

    Avec quelques grr...essins:
    - Meurrrsault En Lurrraule 2000, Rrrémi Jobard: pour se faire la bouche, un vin de l'ami Rémi, au nez plutôt ouvert, peut-être un peu réduit, et à la jolie bouche minérale.

    Avec une poêlée de grr...enouilles d'automnes, les meilleures, d'après les spécialistes:

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    - Corrrton blanc 2000, Domaine Maillarrrd: nez fin, légèrement grillé, élégant, belle structure en bouche, de la longueur, au poil!

    - Corrrton-Charrrlemagne 1991, Domaine Tollot-Beaut: premier nez "violent", bouche artificielle, avec un petit côté bonbon anglais, acidité présente, mais désintégrée. Un CC cosmique, pulvérisé dans l'espace-temps, qu'il aurait fallu ouvrir sur des batraciens du XXème siècle.

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    Avec des petits ventres et des cuicuisses de grr...ives, à défaut de merles, mais pour le coup, personne ne s'est plaint! Des grrr...ives amoureusement chassées par Nicolas, le petit frère de Walter et dépiautées par toute la famille pour notre plus grand ravissement. Pauvres bêtes!

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    Les vins sont, comme à l'accoutumée, servis à l'aveugle et par paires:

    - Clos des Lambrrrays 2000: pile poil à point, rond, fondu, harmonieux, à la trame très fine et à la grande longueur toute en finesse. Premier rouge goûté, premier rouge bu!

    - Corrrton Rrrenarrrdes 2000, Antonin Rrrodet: puissant, austère, carré, avec un soupçon de minéralité mais de la rusticité dans les tanins. Un costaud au potentiel à peine entamé. A ce stade, on lui préfère évidemment la grâce des Lambrays!

    - Corrrton Brrressandes 2000, Chandon de Brrriailles: un nez frais et acidulé, avec une petite touche végétale, banane séchée. Un grain fin, avec une tension acidulée, mais une légère raideur en bouche. On aimerait qu'il se lâche un peu plus, mais c'est très bon!

    - Bonnes-Marrres 2000, Domaine Dujac: il en a encore beaucoup sous la semelle, ce vin encore fruité, qui pinote allègrement (framboise, petite note terreuse). Plutôt puissant, sans aspérité, il mérite d'être un peu attendu.

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    Avec une tranche de filet de boeuf de la boucherie Grr...esard, à Malbuisson. Un boeuf de 36 mois, amoureusement sélectionné par Pierre Gresard, présent dans l'assemblée. Né à Petit-Villard (39), d'un père charolais et d'une mère croisée charolais-montbéliarde. Evidemment, je parle du boeuf et pas du boucher! Un CV qui arrache une larme avant d'enfourner le premier coup de fourchette! Une larme de remords qui se transforme vite fait en torrent de bonheur, tellement la viande est goûtue et fondante dans la bouche!

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    Tandis que les plus sensibles d'entre nous se mouchent dans leur serviette, les Grands crus continuent de défiler dans les verres:

    - Charrrmes-Chamberrrtin 2000, Vincent Geantet-Pansiot: le premier nez révèle une petite note de pomme blette, trahissant une légère oxydation. La matière est pourtant dense et serrée.

    - Latrrricièrrres-Chamberrrtin 2000, Jean-Louis Trrrapet: la robe est soutenue, mais le nez est d'une jolie fraîcheur fruitée, sur la groseille. Plutôt puissant, il affiche une jeunesse insolente et revigorante.

    - Echezeaux 2000, Rrrobert Arnoux: un grain très fin, soyeux, une petite note fumée et une belle rémanence en bouche. Un séducteur tout en finesse.

    - Clos de Vougeot 2002, Alain Hudelot-Noellat: un intrus, en quelque sorte, puisque du millésime 2002, mais un vin volumineux, à la tension soutenue, peut-être à peine alcooleux en finale. Large d'épaules, il lui manque du coup peut-être un soupçon d'élégance, mais c'est un 2002 qu'il faut savoir attendre patiemment en cave.

    - Chapelle-Chamberrrtin 2000, Jean-Louis Trrrapet: il paraît qu'il faut toujours terminer une dégustation par une Chapelle, va savoir pourquoi! C'est Walter qui le dit, et comme c'est lui qui a déterminé l'ordre de passage...! Apparemment, il ne s'est pas trompé, parce que le vin se livre dense et serré, compact. Un joli grain de vin, très prometteur.

    - Corrrton-Brrressandes 2000, Tollot-Beaut: la bouteille de secours, au cas l'une des précédentes se serait avérée bouchonnée. Point de goûts de liège, mais on a quand même décidé de lui faire sa fête! Encore un beau vin, que l'on peut attendre, puissant, serré, dense, aux jolis tanins très fins. Petite note réglissée, type Zan.

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    Avec le dessert, des prrrofiterrroles, finalement, on n'a rien bu à part un café.

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    Ah! si, j'oubliais! Juste un ou deux magnums de Champagne, histoire de. Et tout le monde s'est quitté en chantant:

    "Halte là, halte là, halte là, les montagnarrrds, les montagnarrrds!

    Halte là, halte là, halte là, les montagnarrrds sont là!"

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    Olif

  • Où il y a l'AVN, il y a du plaisir!

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    " Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
    Je partirai. Vois-tu, je sais ce qui m'attend.
    J'irai par l'autoroute, j'irai par la Champagne.
    Je ne puis demeurer loin de l'AVN plus longtemps."*

    Aujourd'hui, dans l'Aube, j'ai dégusté. Du bon vin. Sans soufre, pour bon nombre d'entre eux. Sans filtre. Sans levures artificielles. Et puis j'ai rencontré plein de vignerons sympathiques. Des vignerons de la France entière, installés entre deux salades, entre deux huîtres, entre deux andouillettes, en compagnie du maraîcher, du poissonnier,  du boucher. Voire du garçon-boucher, particulièrement assidu à tous les stands. Une ambiance unique, où l'on pouvait manger sur le pouce en sirotant un verre proposé par le vigneron.

    Le vin vendu à la criée, il n'y a qu'à Troyes que l'on voit ça!

       

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    Y'a pas! Où y'a l'AVN, y'a du plaisir!

    Olif

    * avec la contribution bien involontaire de Victor Hugo!


  • Réduction de cassoulet en société

    "Une boite de cassoulet, c'est une société en réduction. Les gens importants c'est les saucisses, le bout de lard. Et puis il y a les haricots. Quand il manque un haricot dans la boite, personne ne la rapporte à l'épicier... "

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    Non, ce n'est pas une réplique de Forrest Gump, perdu! Il faut plutôt chercher du côté de Reiser, dessinateur engagé, pilier de Hara-Kiri, et dont le trait féroce fait mouche à tous les coups. Reiser, le père du Gros Dégueulasse, l'homme au slip kangourou jaune devant et à la couille gauche pendante, champion du mauvais goût mais criant de vérité crue, serait en passe d'être le grand oublié du 21ème siècle? Heureusement que Monsieur Slurp et Gracianne sont là pour nous rappeler indirectement son existence en proposant à la blogomiam de cassouler tout son saoûl et à la bloglouglou de boire un coup à sa santé.

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    Philosopher sur le divan de William Saurin n'est pas à la portée du premier Gros Dégueulasse venu. Un cassoulet, donc, c'est un véritable microcosme, reflet de notre société et de notre mode de vie: il y a les gens importants, les saucisses, le confit, la longe de porc, le bout de lard, et toute la garniture que les blogomiameu(r)(se)s voudront bien y mettre! Et puis il y a les haricots. Indispensables, les haricots, dans un cass'. En masse même, il en faut! Les fayots, ce sont les obscurs et les sans-grades de la vie! Le Gros Dégueulasse, et puis nous, quoi! Entassés, agglutinés les uns aux autres comme des Parisiens dans le Métro un jour de grève, baignant dans la graisse d'oie ou la sauce à la tomate, comme des Parisiens dans ... non, quand même pas! Il faut reconnaître qu'il y a là de quoi s'entailler les veines! C'est ce qu'il a fait, d'ailleurs, le Gros Dégueulasse, avec le couvercle de la conserve de cassoulet, clôturant ainsi tragiquement un album pourtant résolument optimisme et confiant dans la bestialité de la nature humaine. Un geste désespéré, désespérément humain! J'en ai la roubignole gauche qui me remonte jusqu'en dans la gorge quand j'y repense! Dangereux, le cassoulet, méfiance! Bon, c'est pas tout ça, mais qu'est-ce qu'on boit avec William?

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    On va faire dans le local de là-bas, rien de révolutionnaire donc! "Avec oune cassoulette, bouvons de la négrette!" affirmait Misou-Misou, le célèbre pétomane toulousain. Comme il avait mille fois raison, le bougre! Faisons donc péter le bouchon d'un guilleret Fronton Cuvée Thibaut de Plaisance 1999, du Château Plaisance, au nez très frais et acidulé, épicé, qui évoque un peu la syrah par sa belle structure en bouche (il y en a 40% dans l'assemblage). Beaucoup de jeunesse, le boisé s'est fondu harmonieusement et le vin développe de jolies notes fumées en finale. Voilà une bouteille qui affronte gaillardement le temps, un vin et un nom de domaine à graver sur le fronton de la cave.

    Ce sera tout, Estèbe, je vous rends l'antenne. A vous les studios, à vous Cognac-G'nève!

    Olif

  • Quand Mamina boucle l'année en beauté...

    ... préparez les cotillons et les langues de belle-mère! Ce jeudi, c'est fête! Mamina met les grands plats dans des plats encore plus grands! On fête l'an neuf, qui en l'occurence sera l'an huit, avec un petit peu d'avance. Une générale avant la première du trente-et-un.

    Menu de fête, qui me fait baver devant mon écran et sur mon clavier, alors forcément, en l'honneur de Mamina, la Tweety Bird de la Saint-Grosminet, ce sera vins de fête!

    Idée de menu

    Pour ce 22ème et dernier menu de l'année, on a droit au grand menu et à toute la carte des vins! Mais aussi quelques pistes pour guider le client, je ne vais pas rendre mon tablier aussi rapidement!

    Avec l'amuse-bouche, une CREME DE FOIE GRAS AU CARAMEL DE BALSAMIQUE TOMATE, il va falloir se faire la bouche. Bulle ou pas bulle? Selon les cas, on sirotera un Champagne Brut Zero de Benoit Tarlant, tonique mais suffisamment vineux pour s'allier au foie gras ou alors un grand blanc bourguignon à choisir sur le cliché ci-dessous. Je pense que l'on pourra se contenter du Meursault En Luraule 2000 de Rémi Jobard...

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    ... et réserver le Corton blanc 2000 du domaine Maillard pour la SOUPE D’HUITRES A L’HUILE DE TRUFFES ET AUX CHAMPIGNONS. Corton et truffe, une histoire d'amour que l'huître ne parviendra pas à perturber! Le Charlemagne 1991 de Tollot-Beaut arrive trop tard, malheureusement pour lui! Il est un peu dépassé  par les évènements! Dépassé tout court, en fait.

    Pour une fois que Mamina nous sert une "petite viande", il s'agit d'un RIS DE VEAU A LA CREME D'AIL ET SA POLENTA CROUSTILLANTE ! Je suis totalement fan du ris de me voir si veau en ce miroir, comme disait la Castafiore, et Mamina ne pouvait me faire plus plaisir, après le foie gras, l'huître et la truffe! Cela pourrait être l'occasion de sortir un rouge aux tanins souples et élégants, une belle bouteille à maturité et bien fondue, même si la crème d'ail vient légèrement compliquer l'accord! Je pense que c'est jouable, mais, par sécurité, on va proposer une rafale de grands crus bourguignons dans un millésime à point. Celui qui correspond le mieux au vin attendu, devrait être, à mon avis, le Clos des Lambrays 2000, d'une finesse et d'une élégance rares. Le neuvième en partant de la droite, celui qui a l'étiquette déchirée. A recommander! Mais sinon, faites votre choix!

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    Et comme ce n'est pas encore fini, il va bien falloir accompagner la CREME AU CHOCOLAT ET MOUSSE D’AGRUMES (ou, à défaut, le CREMEUX-CROQUANT AU GINGEMBRE ) avec un verre de Chenin liquoreux. Un de ceux que l'on aura servis sur les fromages à pâte persillée, par exemple, prévus en supplément moyennant quelques €.


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    Layon, Anjou, Coteaux de l'Aubance, Bonnezeaux, ..., il y a également le choix sur la carte, le vin idéal pour la mousse d'agrumes s'y trouve certainement! Richard Leroy, Philippe Delesvaux, Eddy Oosterlinck,..., que du du ligérien haut de gamme!

    Dong! Dong! Dong! Dong! Il est minuit, les lumières scintillent. Smack! Smack! On se bise, on se roule une pelle avec la langue de belle-mère, ou on lui serre juste la main si pas d'affinités familiales. Bonne année, bonne santé et tout le tralala. Encore jamais fêté Nouvel an d'aussi bonne heure, c'est terrible ces émissions pré-enregistrées!

    Voilà, il est l'heure de se quitter, à l'année prochaine si tout va bien, et surtout bon appétit et joyeuses fêtes de fin d'année!

    Olif

    P.S.: la soirée grands crus bourguignons, c'était il y a peu, à l'Auberge des Montagnards, un compte-rendu plus détaillé devrait voir le jour bientôt pour ceux que ça intéresse!

  • Le Grand Natural Tasting!

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    Ce n'est pas le Carrousel du Louvre, mais les Halles de l'Hôtel de Ville de Troyes devraient largement suffire pour recevoir le premier salon "officiel" de l'Association des Vins Naturels le 9 décembre 2007, à l'invitation des Crieurs de Vins.

    Tout ce qui compte dans le monde du vin naturel s'est donné rendez-vous pour fêter les 20 ans du marché des Halles. Nul doute qu'on y boira du bon, du bio, du nature, du sans chichi, en compagnie de quelque andouillette, voire même d'une joyeuse bande d'andouilles. Et peut-être même qu'on pourra se régaler de vin de Troyes nature. Le vin de Troyes nature, c'est un must: il y en a deux qui le tiennent et Michel B. qui le boit! De joyeux moments en perspective!

    Toutes les infos sur le site de l'AVN ou en cliquant ici.

    J'ai comme l'impression que je vais aller me taper une petite 5A à Troyes dimanche, moi!

    Olif

    P.S.: pendant ce temps, à l'ouest de la Méridienne verte, les Anges Vins s'apprécient aussi au naturel. A ne pas manquer non plus!

  • Vendredis du Vin # 8: retour aux sources

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    8ème rendez-vous avec les Vendredis du vin et cette fois-ci, il faudra se ressourcer!

    C'est Lisa, la charmante et dynamique présidente des VDV, qui s'y colle, et elle nous51b1mwfolml_aa240_ propose un sujet très politique: les indigènes! Pas les peuples, ni même Djamel et sa bande de soldats, recrutés par une France peinant à se débarrasser des relents nauséabonds du colonialisme. Un temps pourtant béni pour les chèvres bêlantes, certaines pleurant maintenant "leur légionnaire" dans le désert et d'autre les ficelles de leur képi.

    Mais tout cela nous éloigne une fois de plus du sujet initial. Un excellent sujet qui nécessite en préambule une petite explication de texte: qu'est-ce qu'un cépage indigène? Une grappe de raisin qui s'écrie :"Pitié, B'wana!" quand on la coupe? Que nenni, Tintin au Congo, c'est de l'histoire ancienne, comme cela a déjà été démontré plus haut! Pour faire clair, on considèrera comme cépage indigène tout cépage historiquement attaché à une région, même si ses origines très lointaines sont ailleurs. Une certaine adéquation entre un cépage, un terroir et un homme, qui eut la volonté de l'y implanter, et surtout l'alliance de la culture, de l'Histoire et du goût. Sans doute une forme de "terroirisme" pacifique, le nouveau mot à la mode dans les salons où l'on cause du dernier livre de Jonathan Nossiter, mais contrairement à ce que dit le proverbe, où il y a de l'indigène, il y a du plaisir!

    J'avais promis du valaisan en pagne, mais vous n'en aurez pas, désolé! Il faut bien prendre son lectorat à contrepied de temps en temps, pour préserver le suspense!

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    On va tout d'abord se pencher sur le cas du Romorantin, cépage importé de Bourgogne par François Ier, un roi qui n'avait pas peur de marcher dans la boue, pour en planter autour de sa résidence de Romorantin, dans le Loir-et-Cher, ce qui lui a donné son nom. Au vu de l'explication ci-dessus, nous considèrerons donc qu'il s'agit d'un indigène de Touraine, puisqu'on ne le trouve apparemment plus qu'ici, les Bourguignons ayant définitivement jeté l'éponge et renoncé à leur droit filial. L'appellation Cour-Cheverny en a d'ailleurs l'exclusivité, même si ça peut faire un joli vin de table, aux notes de foin coupé, au caractère racinaire un peu marqué, mais à la droiture acide imposante. Le portrait craché de celui de Thierry Puzelat, millésime 2004, une véritable curiosité! Etonnant, même, pour tout dire!

    Un seul vin, ce serait un peu juste et pas dans mes habitudes, alors, je vais être obligé de tricher un peu et sortir de ma manche plein de cépages indigènes d'un coup. Des rustres, des mal-peignés, un peu repoussants, tout à fait imaginables comme figurants dans un nouveau remake de King-Kong made in Revermont. Du Gouais, de l'Enfariné, du gros et du petit Béclan, du Gamay noir, que sais-je encore..., du Poulsard peut-être même bien? Tout ça dans une seule et même bouteille de limonade. Trop fort!

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    J'ai soif! nous dit-elle, en pétillant à donf. Naturellement, cela va de soi, et cette fraîcheur bullante, fruitée et revigorante sied parfaitement bien à ces cépages jurassiens ancestraux et oubliés. Une production Jean-François Ganevat, dans la Combe de Rotalier (39), de l'indigène premier choix, un vin à ne pas laisser traîner dans n'importe quelle papille.

    Olif

  • Quand Mamina fait du couscous: et si c'était bon comme là-bas, dis?

    Après une semaine de relâche pour cause de grève de la boîte mail de Mamina, (qui exige entre autres la semaine des 35 courriels et la retraite après 19 heures; à mon avis les négociations vont être âpres!), on pourrait croire que j'ai eu le temps de peaufiner tranquillement un petit billet introductif à la bouteille de la semaine. Que nenni! J'ai dû mettre les bouchées doubles pour finir dans les temps et m'immerger dans l'ambiance du menu. Alors, musique!

    Idée de menu

    ...trabadja la moukère trabadja bono
    trempe ton cul dans la soupière tu m'diras si c'est chaud
    et si c'est chaud c'est qu'ça brûle si ça brûle c'est qu'c'est chaud
    trabadja la moukère trabadja bono
    Oh Oh vient dans ma guitoune
    ah ah vient dans ma casba...

    Dans la casba à Mamina, la Moukère des beaux quartiers berruyers, pour ce 21ème menu hebdomadaire, il y aura donc du couscous, mais pas n'importe lequel, un COUSCOUS DE COQUILLES SAINT JACQUES! C'est comme un couscous Garbit de là-bas, sauf qu'à la place du Garbit, tu décoquilles des Saint-Jacques. Ne pas oublier de retirer le corail, ça ressemble à une merguez!

    Après s'être bien prélassé au bord de l'oasis, Mamina met le turbo, mais pas n'importe lequel non plus! Un adepte du tuning, boosté aux poivrons multicolores, un FILET DE TURBOT ARLEQUIN. Encore un plat que l'on pourra fredonner guilleret, avec Sophie et Magaly cette fois, les deux inoubliables interprètes de cette chanson dont on se demande si elle a vraiment existé un jour ou bien si c'est une erreur!

    Wo-ho !
    Arlequin-quin, Arlequin-quin, Arlequin-quin, dis-moi
    D'où te vient ton bel habit tout en couleurs
    Arlequin-quin, Arlequin-quin, Arlequin-quin, crois-moi
    J'en voudrais un comme ça, dis fais-le moi
    Arlequin-quin, Arlequin-quin, Arlequin
    Arlequin-quin, Arlequin-quin, Arlequin

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    Avec ces deux plats, aucun doute possible, un blanc! Un puissant, un fruité aux reins solides, un qui tient la route et qui se tient bien à table. Le Boulaouane de Mamina, je suis allé le chercher en Alsace, du côté des 3 châteaux d'Husseren, chez l'ami Bruno Schueller. Un Pinot Gris de Table 2004 victime du désagrément, probablement parce qu'il est trop bon, et qui mérite bien un couscous à défaut d'une choucroute (13€ sur Truegreatwines).

    Pour clôturer en beauté, un  GATEAU TOP SLURP AU CHOCOLAT, mais pas n'importe lequel, un qui a la double garantie, Pierre Hermé et Top Slurp, ce qui n'est pas rien. Je dirais même plus, c'est déjà beaucoup, voire encore plus. Et cela va m'inciter à aller chercher un flacon supplémentaire à la cave. Et pourquoi pas un Vin doux rêveur de la Préceptorie de Centernach? Ce Maury rancio très moelleux, aux notes de tabac blond, n'attendait que ça pour se révéler (en vente 12€ au domaine).

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    Au revoir les gâtés!

    Olif

  • Garance 2005, le Nicolas Reau show!

    Rien à voir avec Stéphane Collaro et son Bêbête plus trop show, voire carrément refroidi.

    Nicolas Reau (ou Réau?!, mais cela ne m'arrangerait guère, mon irrésistible jeu de mots du titre tombant alors à plat!) fait partie de la génération montante des vignerons ligériens. Installé dans le Thouarsais, il possède également des vignes en Anjou et dans le Chinonais, à Ligré.

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    Garance, c'est du rouge, comme son nom et son étiquette l'indiquent. Concentré, épicé, charnu, pulpeux, dense, serré, il y a du monde au balconnet! Facilement un 95 C dans la nouvelle notation préconisée par Hervé Bizeul!
    Malgré tout, cela reste frais, avec une belle tenue à l'air, sans armature, et une acidité finale bienvenue. L'alcool passe presque inaperçu et ça se tète comme du petit lait. La finale possède une jolie pointe d'amertume qui accroche bien le palais.

    Garance, un enfant du paradis, réincarné (Marcel) dans le (Pré) verre!

    Olif

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  • Des vignes, des terrasses, Dézaley ! (2)

    2ème partie : l’Abbaye ne fait pas le Moine


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    Après avoir copieusement tourné à gauche, entre midi et quatorze heures au Café de Riex, il était grand temps de reprendre la route pour effectuer un léger virage à droite et entamer la grande descente vers le Clos des Abbayes, faisant partie, avec le Clos des Moines, du domaine de la ville de Lausanne. Devant le caractère purement passionné de cette dégustation, une des plus belles salles de la propriété avait été mise à notre disposition gracieusement. Que les gérants du domaine en soient ici publiquement remerciés. Fort joliment enluminés par un unique artiste à qui l’on donna carte blanche, les murs de la salle sont recouverts de scènes de vendange et de vie à la vigne, tandis qu’une belle Dame couve les dégustateurs d’un œil bienveillant, sans craindre de prendre froid. On pourra noter qu’un voile pudique a été jeté sur sa cuisse droite, en direction de la ville de Lausanne, qui avait prié gentiment l’enlumineur de la rhabiller un petit peu.

     

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    La dégustation, drivée par Christian Dubois, qui nous servait de guide depuis le matin, s'est effectuée en compagnie de Mario Guidi, vigneron-tâcheron au Clos des Abbayes. Les vins ont été servis par séries de 2 ou 3, des plus jeunes aux plus vieux.

     

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    Dézaley 2000, Clos des Abbayes : nez frais, à peine lactique. Bouche tendue et minérale, développant du gras tout en conservant de la fraîcheur. Perception d’une petite pointe de carbonique.

    Dézaley 2000, Médinette, Bovard : nez sur les fruits blancs, un peu fleur de vigne. Bouche arrondie et suave, pure et fraîche, finale rémanente.

    Dézaley 1997, Chemin de fer, Massy : nez très mûr, bel équilibre en bouche, alliant gras et fraîcheur, assez subtil et délicat. Finale à peine brûlante, où l’alcool est bien perçu, ce qui signe souvent, d'après Christian Dubois, la «typicité» Dézaley.

    Dézaley 1995, La Borne, Testuz : servi en parallèle avec le précédent, il souffre un peu de la comparaison. Marqué par l‘acidité, à la limite du déséquilibre, malgré une longueur correcte, il ne se présente pas, à mon avis, sous son meilleur jour.

    Dézaley 1992, Chaudet : nez ouvert, très fruité. Bouche tonique, avec encore un peu de carbonique et un registre terpénique, légèrement pétrolant. Finale suave et fondue.

    Fendant 1992, Etat du Valais : un « pirate » du canton voisin. Nez cireux, miellé, sur le versant oxydatif. Bouche minérale et nerveuse, avec du gras et encore un peu de fruit. Finale acidulée et salivante. Certains lui reprochent un manque de longueur, ainsi que son caractère oxydatif, donnant à penser qu’il est passé. Personnellement, il ne me déplaît pas, même s’il ne faut évidemment pas l’attendre encore une éternité.

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    Dézaley Clos des Moines 1990 : nez d’agrumes, légèrement caramélisé, frais et tonique. La bouche est onctueuse, fruitée, agréable, tonique. Belle longueur et finale enlevée. Très beau !

    Dézaley Tour de Marsens 1990 : nez légèrement lactique, un peu anisé. Bouche manquant d’un peu de chair à mon goût, vive, finale acidulée et longue.

    Dézaley 1985, L’Arbalète, Testuz : robe dorée, nez oxydé, champignonneux, bouche courte et  finale aigrelette, une bouteille passée, vraisemblablement du fait d’un problème de bouchon.

    Dézaley 1985, La Borne, Testuz : intéressant de comparer ces deux cuvées hiérarchisées du domaine Testuz, malgré le problème sur la bouteille précédente. Issue de la sélection des plus beaux raisins, celle-ci affiche une robe plutôt claire. La réserve du nez laisse la place à une bouche vive et tendue, avec beaucoup d’acidité, une pointe de carbonique et une grande fraîcheur, avec salinité finale. Une bien belle bouteille, d’une grande jeunesse.

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    Dézaley 1983, La Borne, Testuz : un grand millésime dont nous avions eu un avant-goût le midi. Nez torréfié, empyreumatique. Bouche riche, vive, onctueuse, lisse, suave, élégante et puissante. Un très beau vin.

    Dézaley 1983, Clos de Moines : nez étonnamment frais et complexe, avec du fruit (agrumes) et un caractère minéral et salin en bouche, finale sur l’écorce d’agrumes, avec de beaux amers. Bouche d’une grande jeunesse, tendue, superbe !

    Dézaley 1982, Tour de Marsens : nez caramélisé, bouche acidulée et tonique (une pointe de carbonique), finale sur de beaux amers, droite, avec une belle longueur.

    Fendant 1979, Pierre à feu, Provins Valais : deuxième pirate, du canton voisin, qui arbore une robe dorée, d’un bel éclat. Nez empyreumatique, bouche fraîche, fruitée, sur les agrumes, avec de l’acidité et de la vivacité, ainsi qu’une minéralité légèrement pétrolante. Une Pierre à feu encore debout, vaillante comme un éclat de silex.

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    Dézaley 1976, L’Arbalète, Testuz : 76, le vin des banquiers, un lingot en bouteille, tellement les raisins ont toujours été dorés du fait de la grande sécheresse. Nez très fin, presque discret, sur l’orange confite, un peu surmaturé sec. Bouche élégante, acidulée, finale « pleine », un très beau vin, issu d’un millésime que l’on donnait cuit, presque mort-né !

    Dézaley 1976, Clos des Moines : nez légèrement grillé, sur les fruits secs, l’abricot, les épices. Un équilibre tendu, sur le fil. Bouche superbe, d’une grande pureté. On ne pouvait mieux terminer!

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    Après une telle dégustation, explorant les entrailles de l'appellation, il s’agit de remonter à la surface, par paliers, pour éviter l’accident de décompression. Aussi, la tradition  vaudoise est de revenir sur un ou deux millésimes récents. Une Tour de Marsens 2004, ronde et fruitée, puis un Clos des Abbayes 2005 dans le même registre, ont permis de boucler la boucle. Dézaley, des vrais vins de terroir qu’il faut savoir attendre patiemment dans les allées de sa cave !

    Olif

  • Nouveautés de Novembre...

    Novembre, le mois du onze, celui de l'Armistice, mais aussi le mois du neuf. Alors quoi de neuf en novembre 2007?

    "Neige à l'Armistice
    Vacances d'hiver avant le solstice"

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    La grande nouveauté, c'est que Novembre, cette année, c'est le mois du blanc dans le Haut-Doubs. Janvier avant l'heure! 15 à 30 cm de neige top quality, suivant l'altitude, et des conditions anticycloniques hivernales depuis quelques jours (-5 à -10°C la nuit, un grand soleil la journée), qui font que ce week-end du 17-18 novembre sera le premier week-end de ski de la saison 2007-2008. Vivement le mois d'avril que l'on puisse retourner à la plage!

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    La deuxième nouveauté de Novembre, c'est le Beaujolais. Même s'il est décrié, c'est lui qui tient la vedette le troisième jeudi. Plutôt que de se ruer sur celui d'Yvan Dumauvais, largement distribué dans tout l'hexagone, préférer celui d'Yvan Dubon, commercialisé par le Domaine de l'Ancestra, petit négociant pur raisin. Le retour du vrai Beaujo, celui qui redonne son sens au vin nouveau, du jus de raisin fermenté, friand, léger et déssoiffant.

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    La troisième nouveauté de Novembre, c'est le Plouplou nouveau, qui a également franchi la ligne d'arrivée, ex-aequo avec le Beaujolpif. Une exclusivité des Zinzins du vin, à Besançon. Du pur raisin itou, du ploussard à la robe orangée, au nez fruité frais, et à la texture divinement soyeuse en bouche. On en boirait dégusterait des litres, mais avec modération, surtout après une après-midi de ski de fond!

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    Tchin!

    Olif

  • Risotto de homard Thermidor

    Cela pourrait ressembler à une histoire de Toto! C'est Riso Toto qui va chez la poissonnière. Dans le bocal, s'agitent deux bêtes à pinces et au sang bleu, Romarbespierre et Fredanton, vaguement cousins avec deux de mes potes, Homard et Fred, qui ont laissé un souvenir impérissable dans ma cuisine et leur armure au porte-manteau de l'entrée. Nos deux zygototos faisaient régner la Terreur dans le vivier, guillotinant un tourteau par ci, convoquant un tribunal révolutionnaire par là. Rien de bien méchant, mais ils avaient décidé de faire cause Commune. La suite appartient à l'Histoire...

    Le 8 Thermidor, nos deux compères sont montrés du doigt chez la poissonnière. Ils n'en mènent pas large.

    Le 9 Thermidor, ils sont embastillés au frais, les yeux bandés, dans l'attente de leur jugement dernier.

    Le 10 Thermidor, le couperet se rapproche dangereusement de leurs antennes, ce qui fera dire à Fredanton ces mots historiques: "De l'eau de merace, encore de l'eau de merace, toujours de l'eau de merace!". Du coup, il a fini au court-bouillon, tout comme Romarbespierre. Ebouillantés, décapités, débités, tronçonnés, émasculés, décarapaçonnés (non, je n'ai rien entendu!?), roués en place publique, les pinces brisées à coup de marteau, ils furent jetés dans la fosse commune d'un plat à gratin, béchamelisés au fumet de poisson, et finirent sous le gril du four, parsemés de parmesan râpé. La petite Olif's touch, dont je ne suis pas peu fier, je dois le reconnaître, le coup du parmesan râpé!

    Le Homard Thermidor était né, renaissant des cendres de Romarbespierre et Fredanton, immortalisé au XIXème siècle dans une pièce ringarde de Sardou (Victorien, pas Michel, mais ça aurait pu!), puis baptisé et popularisé par Monsieur Maire, avisé cuisinier du Xème arrondissement.

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    Et c'est là que Toto fait sa réapparition et qu'il se rend chez l'épicier: "Bonjour Monsieur l'épicier, vous avez du riz Arborio pour Riso Toto?"

    La deuxième grande idée, inspirée d'une recette hilarante de Francis Dernouchamps du Cellier Saint-Roch, c'est d'utiliser le court-bouillon de cuisson du homard, avec plein de petits légumes dedans (en théorie, car moi, je n'y ai mis qu'une carotte et un oignon!), pour mouiller le risotto. Simplissime, mais il fallait y penser! Un risotto un peu salé, pour le coup, gare au bouillon, mais délicieusement et délicatement parfumé au homard, à servir en même temps que le Thermidor. Il ne restait plus qu'à trouver quelque chose à boire!

    Si le homaaarrrd appelle généralement le Bâtaaarrrd, le Homard Thermidooorrr appelle encore plus fooorrrt! Et plus loooong, évidemment, puisqu'il s'agissait de faire sa fête à un Château Chaloooon, un 1979 de la Vigne aux Dames de Marius Perroooon. Un grand clavelin pour un grand gratin!

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    Vive la Révolution!

    Olif

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  • Quand Mamina fête Noël avant l'heure...

    ...elle fait venir la neige dans le Haut-Doubs! C'est malin, ça!

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    Cédant à la pression de son fan-club culinaire, Mamina, la Mère Noël des cantines berrichonnes, a décidé de nous offrir déjà nos cadeaux et nous faire prendre des kilos bien avant l'heure. Menu de fête, histoire de se rôder à leur préparation, le moment venu.

    Idée de menu

    Déjà le 20ème menu hebdomadaire de Mamina et, un peu débordé cette semaine, j'ai dû me faire seconder. C'est bien volontiers que je vous emmène faire un petit tour de tandem avec Monsieur Mamina, qui s'est proposé pour servir le vin destiné à accompagner l'entrée. Blanc, je suppose, comme la neige immaculée qui a recouvert le massif jurassien. Je lui laisse donc bien volontiers mon tablier de sommelier à cette occasion et lui passe la main nous proposer le vin apte à sublimer ce CAVIAR A LA CREME DE POMMES DE TERRE.

    Après ce superbe essai transformé, voilà que Monsieur Mamina botte déjà en touche et me refile la crème de patate chaude et le tire-bouchon. Pas moyen de se la couler douce! Heureusement, c'est une rediffusion, dont on ne se lasse pourtant pas. Le PIGEON CACAOTE ET SES POIVRONS appelle un vin rouge sérieux. Je pensais servir à Monsieur Mamina, pour le remercier de son coup de main, un Chambolle-Musigny 2000 Les Sentiers de Robert Groffier, un vin fort à point qui fait plaisir à boire, et puis, je me suis ravisé, car une fois encore, j'ai eu envie de la chaleur du Sud. J'ai de plus souhaité la jouer "Discret", pour ne pas voler la vedette au menu concocté par Mamina.

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    "Discret", c'est aussi le nom de cette cuvée de Costières de Nîmes du domaine Terre des Chardons, millésime 2006. 80% Syrah complétée par du Grenache, ce qui donne un nez très aromatique, actuellement sur le caractère végétal de la Syrah (olive noire, garrigue); la structure prometteuse en bouche exige des mets riches et relevés. Beaucoup de fraîcheur dans ce vin qui mérite quelques années de garde mais qui roucoule déjà de plaisir au contact du pigeon.

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    En vente 12€ au domaine.

    Pour ne pas rester sur sa soif avec le dessert, un GATEAU PISTACHE-CHOCOLAT ET FRAMBOISES, j'ai eu envie d'un beau liquoreux valaisan. La bouteille a en fait été ouverte au décours d'une dégustation exceptionnelle effectuée en compagnie d'une noble assemblée de vignerons rhodaniens et jurassiens, dans un estaminet lyonnais. Beaucoup de beaux vins dégustés, malheureusement au pas de charge, pas de notes prises, pas de photos non plus, mais plein de belles choses, dont cet Ermitage Volupté 2003 de Romain Papilloud, Vétroz, apporté en guise de clin d'oeil envers les vignerons du Rhône. Une superbe liqueur de Marsanne, d'une grande richesse, 2003 oblige, mais beaucoup de fraîcheur, des notes de fruits exotiques acidulées, de truffe blanche et d'eau de vie de framboise qui sauront s'allier au beau gâteau de Mamina. Très certainement épuisé, dans ce millésime, à la propriété, et désormais épuisé dans ma cave également.

    Volupte

    Olif

    P.S.: je n'ai pas osé déboucher, comme je l'aurais pu pour l'occasion, une bouteille de Beaujolais nouveau (j'en connais pourtant un qu'Ivan Dubon!). Pour me rattraper, je vais essayer d'en parler du mieux que je peux sur France Bleu Ile de France. C'est tout à l'heure, en direct, à 8 heures 47 précises, et cela devrait durer pas loin de 4 minutes! Il s'agira d'être à l'heure! On devrait pouvoir l'écouter ici. Il faudra me raconter, parce que moi, je ne serai pas libre!

    Star d'un jour, star toujours!


  • Amateurs militants, un livre en pleine face!

    C'est la faute à Wilfried, qui en plus d'avoir la fibre du vin a la fibre du net! Amateurs militants, c'est le tout nouveau groupe qu'il a créé sur le site communautaire Facebook, dont l'objectif est de rassembler les amateurs de vins qui ont envie de promouvoir une certaine forme de viticulture, exigeante et qualitative, respectueuse de l'environnement, afin d'encourager le vin à sortir d'une norme formatée sans personnalité.

    Alors, Amateurs de vins militants de tous les pays, unissez-vous! Ne laissez pas un vin impur abreuver vos  papilles et luttez pour empêcher votre boisson favorite de devenir du Coca-Cola!

    Punk is not dead and Amateurs militants are not completely drunk!

    Olif

  • Des vignes, des terrasses, Dézaley ! (1)

    Première partie: A Riex, on tourne à gauche!



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    Evidemment, qu’il Lavaux bien, sa distinction au patrimoine mondial de l’UNESCO !
    Dézaley, Calamin, Epesses, vertigineux coteaux, routes étroites, obligeant à serrer à droite, tandis qu’à Riex, on tourne à gauche. Le Lavaux, canton de Vaud, vignoble dévôt, fût supputé grand terroir par l’évêque de Lausanne, bourguignon et cistercien dans l’âme. Qui a vu dans les terrasses et les allées du Dézaley un Grand Cru du Léman. Chaussé aux moines, façonné par l’homme, récupéré par le Vaudois révolté, toujours debout, ce fabuleux lopin de terre, suspendu entre ciel et lac, est le paradis du Chasselas, ce cépage galvaudé, emblématique du vignoble helvétique, et, aujourd'hui, décrié. Un sol extrêmement pentu, très pauvre, fait de moraines glaciaires et de poudingues, qui oblige la vigne à plonger dans les entrailles du coteau pour y puiser sa richesse.  Un climat si particulier, régulé par Eole, qui emmagasine la chaleur la journée, du fait de son exposition plein Sud et de la réverbération du lac, avant de se tempérer la nuit sous l’action de la bise du Dézaley, entraînant un flux d’air froid nocturne qui ralentit la maturation du raisin. Au Dézaley, les premiers sont les derniers ! Mûrs avant les autres, les raisins sont pourtant coupés bien après ceux des appellations voisines. Cette maturation lente sur un terroir propice apporte toute leur complexité et leur richesse aux vins de l’appellation, ainsi que leur grande aptitude au vieillissement.

    Pour gagner le Petit Versailles de Cully, fief des Frères Dubois, vignerons-encaveurs de l’appellation Dézaley, on tourne à droite, sauf à Riex où, comme je l'ai déjà dit, on tourne à gauche. A l’initiative de Laurent Probst, alias Valais_006, une poignée de fondus s'est retrouvée en compagnie de Christian Dubois et sous la bise du Dézaley pour tenter de juger des capacités de vieillissement du Chasselas sur ses terres de prédilection.
    Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Louis XIV n’est jamais venu en villégiature sur les bords du Léman. L’origine du nom du domaine, Petit Versailles, situé sur des anciens jardins potagers, provient d'une déformation de « versage », opération qui consistait à  « verser » la terre  lors du bêchage. A cet endroit, désormais, le raisin a définitivement supplanté le légume, roi-soleil inclus.

     

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    Dans les pentes du Dézaley, c’est parfois le Grand Huit, pour acheminer la vendange ou travailler la vigne. Les téléphériques et les petites bennes facilitent la tâche aux vignerons. Pas d’arrosage, comme en Valais. Même si le sol est pauvre, on veut favoriser l’ancrage en profondeur des racines, au travers des failles présentes dans la moraine ou le poudingue, et non pas les inciter à remonter à la surface. Et pendant ce temps-là, à Riex, on tourne définitivement à gauche !

     

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    Riex, soleil et gaîté, village du vignoble, réputé pour tourner à gauche depuis qu’un de ses illustres vignerons, conseiller aux Etats et dénommé Fauquex, ayant reçu à la cave un général et son chauffeur, a changé la tradition pour ne pas faire d'entorse à la bienséance. Partout ailleurs dans le Lavaux, le verre tourne à droite, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, lors des dégustations en cave (je dis bien LE verre, car on ne descendait à l’époque dans la cave avec un seul et unique verre, qui servait à tout le monde, et pas uniquement pour boire en Suisse!). Plus à Riex depuis que Monsieur Fauquex l'a décrété  et qu'il a imposé ce geste comme une tradition du village.

     

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    Chez Ghislaine Magnin, au Café de Riex, on tourne aussi à gauche, quand on sert à boire, même si chacun a son propre verre. Les bougeoirs portent des étiquettes prestigieuses de Grands crus classés bordelais ou de Grands crus bourguignons, la carte des vins du Café étant l’une des prestigieuses et époustouflantes du canton, voire au-delà, grâce à P’tit Louis, importateur et distributeur de vins hors norme. Cuisine traditionnelle, de maison bourgeoise, simple mais bonne, on se croirait à la maison quand on était petit. Dans l’assiette ce jour-là, quasi de veau en rôti, avec sa purée et le petit puits pour y déposer le jus. Dans le verre, sur commande spéciale, un avant-goût du programme de l’après-midi:

    Imgp4242 Dézaley 1997 rouge, Clos des Abbayes : 95% de Chasselas sur les coteaux du Dézaley, mais aussi un peu de Gamay, Merlot et Cabernet franc. Que l’on retrouve dans cet assemblage rouge, majoritairement Gamay, à la robe tuilée et aux tanins lisses, souples et fondus. Encore du fruit, façon bonbon Sugus, et puis des notes d’humus et de sous-bois.  Encore du peps, de la vivacité et de la fraîcheur, malgré une finale à peine courte.Imgp4243

    Dézaley 1989, Duboux : le premier nez est très légèrement réductif, s’ouvrant rapidement dans le verre sur des notes d’orange confite. La bouche est large et onctueuse, avec de la puissance et une perception alcooleuse en finale.

    Imgp4245 Dézaley 1985, Médinette, Bovard : une cuvée classique et réputée, à l’étiquette délicieusement vieillotte, issue d’un assemblage des deux terroirs, molasse et poudingue. Le nez, c’est celui d’un beau vin blanc évolué, empyreumatique, sur le moka et la crème brûlée. Fin, élégant, fondu, équilibré, harmonieux, il possède la plénitude et la séduction des grands vins.

    Dézaley 1986, Chemin de Fer, J.F. et Luc Massy : issu du seul poudingue, ce vin affiche une robe bienImgp4246 dorée. Le nez embaume le caramel, le cake aux raisins, la vieille cire et, serait-ce de l’auto-suggestion, le pudding anglais. Le charme opère, même si l’on peut regretter un manque de longueur certain. Le corps est à la peine, légèrement oxydé, probablement du fait du millésime, mais il y a de beaux restes.

    Imgp4247 Dézaley 1983, Clos des Abbayes :  une grande année que ce millésime 83, équilibré, riche et généreux, et un grand domaine, celui de la ville de Lausanne, qui constitue une entité unique au cœur du vignoble. Le « vin de la vérité » pour les autres vignerons, supposé le mieux représenter la qualité de l’appellation et du millésime. Au nez, une petite note champignonneuse fugace laisse la place à d’intenses arômes de cire et de miel. La structure en bouche est impeccable, quasiment parfaite, onctueuse et fondue, riche, ensoleillée, possédant encore beaucoup de tension et d’acidité. Le point culminant de cette petite série à table, confirmant le statut du Dézaley comme vin de gastronomie.

    Quand on sort du Café de Riex, on continue de tourner, mais finalement, peu importe le sens!

     

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    (à suivre)

    Olif

  • The top of the Topes

    Bizot, Tope modèle, monopole du domaine Chantal Lescure, à Nuits Saint-Georges, est un vin de la Côte de Beaune, produit sur un clos qui porte son nom: le Clos des Topes Bizot. Droit comme un I, tendu, minéral, voilà un beau Pinot noir charnu, gourmand et racé, qui pinote joliment dans le millésime 2005, le total reflet de l'excellent travail effectué ici par l'équipe de François Chavériat. Les petits gars de Maigremont en savent quelque chose!

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    Augraphie, taupe modèle, défend son terroir en reversant une pièce d'or mensuelle en guise de loyer au Ringard d'Arnest, qui  ne peut mieux porter son nom. "Mortel de Berthe"! Ces "causes de mes rouilles" le rendent tout chose et il n'est pas toujours au top, le Ringard! Mais le dessin nerveux de Jannin, coaché et scénarisé par le grand Franquin, et les dialogues, à-peu-près et contrepèteries d'Yvan Delporte sont à se tordre les mouilles et la bique!

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    Inambour, taupe du Pays des Jouets, est un agent double dépêché par Oui-Oui sur la balustrade de ma terrasse, pour espionner tout ce que je bois. Et comme dirait Lulu, dans sa couisine, c'est pas joli-joli!

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    D'ailleurs, à la quatrième Topette, il sera exactement l'heure d'aller se coucher!

    Bonsouar!

    Olif

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