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Le blog d'Olif - Page 25

  • Une bonne bouille ...

    ... mais de dos.

     

     

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    26 septembre 2010. Dimanche bourguignon. Au saut du lit, direction Monthélie. Pour une séance de vendange impromptue dans la Côte des blancs, côté rouges. Sixième jour de vendanges au domaine Rémi Jobard. Les blancs sont tous rentrés, hormis les aligotés, ce qui sera chose faite sur les coups de midi. En rouge, seuls les Volnay-Santenots (climat précoce qui excite les convoitises?) ont été coupés. Bilan des courses: peu de raisins, mais de qualité, qu'il faudra néanmoins trier. Des vendanges au petit trot, loin d'être au petit trop! 50% de récolte en moins par rapport à 2009. Accélération finale pour cause météorologique. Ici, en principe, tout sera bouclé demain ou mardi au plus tard.

     

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    Statut: assistant chef de rang.

    Mission: tenir compagnie à Charles Jobard lors de sa supervisation, au doigt et à l'œil, d'une armée de vendangeurs dans les Champs Fulliots.

    Profil exigé: avoir de la conversation, quelques rudiments de patois bourguignon, des notions en indépendance algérienne et en diagnostic pré-implantatoire, une bonne paire de bottes, accessoirement un appareil-photo.

    Salaire: une potée du vendangeur, un fringant Monthélie Champs-Fulliots 1997 pour l'accompagner et une excellente journée passée au grand air.

     

     

     

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    Olif

     

     

     

     

  • Vendredis du vin #29: La quille, bordel!


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    29ème session des Vendredis du vin. Du peu au jus, mais quand même! Vivement la quille, bordel! "Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse", disait le poète. "Eh bien non!", s'exclame le bourguignon en direct. On ne veut pas être ivre avec n'importe quelle boutanche. Pas avec n'importe quel contenant, ni même - et surtout?- n'importe quel contenu. Et peut-être même pas avec n'importe qui non plus. S'abandonner corps et biens, oui, mais dans les règles de l'art, avec un emballage ou un emballé dignes de ce nom. 

     

    À petite ivresse, petit flacon. À méga-uber-große caisse, prévoir plus large. Douceur non exclue. Habituellement embouteillée en dé à coudre (37,5cl voire 50cl pour les gros gourmands), la cuvée Ambre de Christophe Abbet vaut tous les Martigny on the rocks du monde. Un liquoreux de l'extrême, assemblage de marsanne et petite arvine, élevé longuement en fût (jusqu'à 44 mois, si cela le justifie). Un vin qui souvent défie la mécanique des fluides et dont le grain oxydatif, apporté par l'élevage long, accentue le caractère exceptionnel et superlatif. Pour se la mettre bien profond, ou, plus élégamment formulé, toucher à l'ivresse des profondeurs, rien ne vaut les grands contenants. Jamais sans mon magnum, une mise réservée à ceux qui le méritent. Autant dire qu'ils sont rares.

     

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    "Zéro, zéro, zéro, zéro..."

     

    Olif

     

    P.S.: Un flacon géant non ouvert pour l'occasion, mais qui me rend ivre rien que de penser au jour où je le ferai!

  • Un sommelier qui en a sous la semelle...

    Ustensible indispensable, à la ville comme à la plage, sur la route des vacances mais aussi, évidemment, dans la cuisine, le tire-bouchon sert aussi bien à Bison Fûté pour délester les autoroutes encombrées qu’à Blaireau Affûté pour ouvrir proprement ses bouteilles de vin. Pour goûter, pour boire, pour cuisiner. Un outil dont le sommelier use et abuse, dans le simple but d’exercer son métier de la meilleure façon qui soit. Ne criera-t-on jamais assez la souffrance du bouchon extirpé au forceps, qui couine sous la vrille, gémit sous la lame, se brise en deux quand il ne s’émiette pas, sous la violence d’efforts expulsifs incontrôlés de la part d’un apprenti tire-bouchonneur de bouteilles que l’on n’oserait qualifier de sommelier, à peine de déboucheur de WC *?

     

    La suite, c'est sur Fureur des Vivres.

     

    P.S.: Petit jeu  bonus, spécialement pour le Blog d’Olif: notre ami sommelier, en vacances au Cap d’Agde, se trouve démuni, lorsque l’été fut venu.  Son tablier FdV abandonné au vestiaire du camp de naturistes, saurez-vous donc l’aider à retrouver son nu-stensile de sommellerie?

     

     

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  • Un sommelier qui en a sous la semelle...

    Ustensible indispensable, à la ville comme à la plage, sur la route des vacances mais aussi, évidemment, dans la cuisine, le tire-bouchon sert aussi bien à Bison Fûté pour délester les autoroutes encombrées qu’à Blaireau Affûté pour ouvrir proprement ses bouteilles de vin. Pour goûter, pour boire, pour cuisiner. Un outil dont le sommelier use et abuse, dans le simple but d’exercer son métier de la meilleure façon qui soit. Ne criera-t-on jamais assez la souffrance du bouchon extirpé au forceps, qui couine sous la vrille, gémit sous la lame, se brise en deux quand il ne s’émiette pas, sous la violence d’efforts expulsifs incontrôlés de la part d’un apprenti tire-bouchonneur de bouteilles que l’on n’oserait qualifier de sommelier, à peine de déboucheur de WC *?

    Dans la cuisine, des tire-bouchons, il en existe un modèle pour chaque type de bouchon : articulé, à vrille, à bras, à lames, à vis sans fin, pneumatique…

     

     

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    Et à la ville ou à la campagne, il en existe également pour chaque instant et chaque saison: à talon, en cuir, à lanière, taille basse ou haute…

     

     

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    De sommelier à semellier, il n’y a qu’une voyelle de différence. Un pas, ou plus exactement une chaussure, désormais franchi allègrement aujourd’hui. Grâce à Youtube, tout le monde sait ouvrir sa bouteille de Mouton-Rotschild avec un escarpin, et même parfois se couper un bras dans le même temps. Une technique à réserver aux situations extrêmes et dont il ne faudra pas abuser sur le mur de la salle à manger, sous peine d’être contraint de refaire les plâtres. Petit rappel en image :

     

     

     

    Les cordonniers ne sont plus les seuls à être mal chaussés, les sommeliers leur font désormais de la concurrence.

     

    Oncle Olif

     

    * WC : wine cork, dans le cas présent

     

    Article publié sur Fureur des Vivres en septembre 2010

     

    P.S.: Petit jeu  bonus, spécialement pour le Blog d’Olif: notre ami sommelier, en vacances au Cap d’Agde, se trouve démuni, lorsque l’été fut venu.  Son tablier FdV abandonné au vestiaire du camp de naturistes, saurez-vous donc l’aider à retrouver son nu-stensile de sommellerie?

     

     

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  • Ceci n'est pas une pipérade.

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    Ceci n'est pas une pipérade.

     

    Non, Marguerite. Même pas pour faire ton bonheur. On peut la voir, certes, mais on ne peut pas la humer, pas la palper, pas la mettre en bouche, pas la mâcher. La sémiotique est une théorie de la connaissance mais pas une théorie du lard.

     

    Le lard, c'est de l'Iberico espagnol (ben oui, forcément!) de premier choix, gentiment chauffé sur une brouillade d'œufs et une pseudo-pipérade maison, à base de piment d'Espelette frais, de poivrons multicolores, d'oignon, d'ail et de tomates. Un frichti plutôt hot, si Paulette n'y va pas de main morte sur le piment. Pour que l'illusion soit parfaite, il fallait déboucher du lourd: Lur Uméa 2005, déjà apprécié in situ, un vin qui voyage et vieillit bien. Une matière solide et fraîche pour un Irouléguy qui répond sans faiblir à la force du plat.

     

     

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    Que la force basque soit avec toi!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Une grosse claque dans le Beudon!

    Très certainement la grosse découverte lors de Vinéa 2010! Des vignes dans le ciel, des vins célestes, une grosse claque dans le bedon. Le nom de Beudon vient de là, d'ailleurs, parait-il. Cette langue de terre tirée par la montagne, au dessus de Fully, est exposée plein sud, comme un bon gros ventre bombé surplombant la vallée. On y accède par téléphérique privé ou par des sentiers de chèvre rendant périlleux le retour à Fully, des cartons plein les bras.

     

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    Ces vignes dans le ciel du Domaine de Beudon, à Fully, ont été plantées par un notable illuminé dans la première moitié du XXème siècle, puis reprises à son décès en 1971 par Jacques Granges, alors frais émoulu d'une école d'ingénieur. Un pari un peu fou, pour un amoureux de la nature à la recherche d'un paradis perdu. Par conviction, il est le premier à appliquer les principes de la biodynamie en Valais, et ce depuis 1993. Ce qui lui permet de préserver la biodiversité  de son terroir unique et de cultiver, en plus de la vigne, plein d'autres plantes médicinales. Beaucoup plus intéressé par les plantes et leur cultures que par la vinification proprement dite, Jacques Granges confie celle-ci à un ami dans la vallée.

     

     

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    Une grande partie des cuvées du domaine était proposée à la dégustation lors de Vinéa. Y compris de vieux millésimes, toujours disponibles à la vente. Au sommet, la Petite arvine 2008, qui dépasse le stade purement variétal, le Gamay 2008, poivré et gentiment tannique et le Pinot noir 2006, gourmand, frais et finement acidulé. Le Fendant 2005, rapporté en souvenir, est étonnant de maturité et de fraicheur, rien à voir avec le standard que l'on peut déguster chez la majorité des vignerons locaux. Moins de gaz, mais pourtant une belle vivacité, de la densité et une belle profondeur qui en font un vrai vin de terroir, apte à la garde.

     

     

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    La  Dôle 2004 est toujours debout, pour quelque temps encore, je pense. À mille lieues de l'archétype du Passetoutgrains, qu'il soit bourguignon ou helvétique. Un exceptionnel grain de vin, pas passe partout, qui la rend extrêmement buvable, mais sans céder à la facilité. Un vin qui a du fond ... et des ailes. Une Dôle adorée, une Dôle adulée!

     

    Olif

     

    P.S.: les vins de Beudon sont disponibles à l'œnothèque de Fully, quasiment au pied de la langue rocheuse, au prix propriété.

     

    P.S.2: malgré le vertige occasionné par la montée en téléphérique, le Châ, qui en a fait sa grosse découverte 2009, a publié un article très complet sur Beudon pour Vin-Terre-Net, après s'être rendu sur place. Le court historique écrit dans ce billet s'en est largement inspiré, à l'insu de son plein gré.

     

  • Crus classés du Médoc

    Il ne s'agit pas là d'un nouvel avatar du guide Vidal parlant de molécules pharmaceutiques haut de gamme pour aristocrates emperlouzés, non! L'ouvrage d'Eric Bernardin et Pierre Le Hong tourne autour de la fameuse D2, dans le Médoc. Plus exactement, il la remonte, de Ludon à Saint-Estèphe, de La Lagune à Montrose, passant ainsi au crible 20 grands châteaux médocains, de la cave jusqu'au grenier (parfois médocain lui aussi), en musardant et s'attardant volontiers sur les hommes, le chai, la vigne, le terroir, le sous-sol. Rarement telle étude aura pris autant son temps comme celle-ci. Et cela se sent dans le résultat.

     

     

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    Une belle aventure médocaine commencée il y a plus de 3 ans, qui s'achève (provisoirement?) à la publication de cet impressionnant pavé édité par Sud-Ouest, assez exhaustif et étonnamment facile à lire. Les 20 crus classés répertoriés sont étudiés de façon plutôt exhaustive, à travers les hommes qui les accompagnent et les font, recensés  parcelle par parcelle, terroir par terroir, à l'aide de cartes graphiques 3D très précises et magnifiquement documentées par Pierre Le Hong, déjà auteur d'une fort pratique et bien conçue carte œnotouristique du vignoble bordelais.

     

    Mon chapitre coup de cœur ira à la reconstitution généalogique de la division des 3 Léoville, ainsi qu'au long et bel entretien avec Anthony Barton, un personnage marquant que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai pu échanger, même si ce fut de façon fort brêve. Le Léoville-Barton 2007, débouché pour l'occasion, se révèle très "drinkable", un vin comme il les aime, et moi aussi d'ailleurs.

     

    En s'attaquant à ces forteresses connues du monde entier, la prise de risque pouvait sembler minime. Mais, que des amateurs non-professionnels (non, ce n'est pas un pléonasme!) viennent ainsi damer le pion aux plus grands spécialistes, livrant une étude aussi poussée et minutieuse de ces châteaux mythiques qui font rêver tout amateur de vins et de certitudes viniques, voilà qui mérite d'être souligné. Hugh Johnson, qui signe la préface, ne s'y est pas trompé, trouvant là le livre qu'il aurait toujours rêvé d'écrire, mais que les moyens de l'époque, associés à quelques réticences de la part des châteaux, ne lui ont jamais permis de réaliser. Il se console en faisant de ce "Cru classé du Médoc" son nouveau livre de chevet.

     

    Avec Éric Bernardin et Pierre Le Hong, la D2 n'en finit plus de jouer en première division. Tant mieux, même si cela peut paraitre injuste pour tous les autres vins du Bordelais, parfois tout aussi méritants, qui n'ont pas les mêmes moyens.

     

    Olif

     

     

  • In Arcadie...

     

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    "In Arcady, your life trips along 
    It’s pure and simple as the shepherd’s song"

     

    Ainsi chantait Peter Doherty en ouverture de Grace/wastelands, son premier album solo tout en gracilité et élégance. 

     

    "In Arcadie, your wine trips along

    It's pure and simple as the winegrower's song"

     

    Ainsi chantait... euh!...

    Du Péloponnèse au Roussillon, de la vallée du Rhône à celle de l'Agly, il n'y a qu'un pas, sauté allègrement par Agnès et Raphaël Graugnard, qui ne font pas partie de la vieille garde, que ce soit celle de Bonaparte ou autre. Ils se sont installés en 2003 à Saint-Arnac avant de migrer à Tautavel. Œnologue de formation, Agnès a bourlingué pas mal, avant de créer Arcadie, petite affaire de négoce transformée en domaine à part entière depuis le millésime 2008. 3 cuvées au programme, 3 coups de cœur. TP3 2008, en Côtes du Roussillon, n'a pas les amortisseurs aussi fermes que le vieux camion de l'armée converti en camion vendangeur, qui lui donne son nom. De la souplesse dans les rapports, malgré un bon gros moteur. Le lledoner pelut a beaucoup plû, même associé au grenache noir et à juste ce qu'il faut de syrah. L'Arcadie rouge 2007, assemblage de lledoner pelut et de syrah à parts égales, complété par grenache  et mourvèdre, possède la dimension des grands malgré une immédiateté séductrice aux suaves arômes chocolatés. Alba 2008, grenaches gris et blancs mélangés, est un blanc puissant et riche, très mûr, à l'équilibre pourtant suffisamment frais, dans un registre aromatique de fruits jaunes et de mirabelle. Trop bon!

     

     

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    A une lettre près, Arcad(i)e aurait pu allumer le feu. Je ne résiste pas, c'est l'album de la rentrée, à ne manquer sous aucun prétexte. Tout comme les vins du domaine, d'ailleurs.

     

    Vins étonnants, non?

     

    Olif

     

     

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  • Le Reculet à reculons

     

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    Le Reculet, deuxième plus haut sommet du massif du Jura, porte sa croix. Un temps, on a pensé qu'il pouvait être le premier, devançant le Crêt de la neige de quelques millimètres, mais il a fini par reculer devant la photo finish, qui a finalement confirmé la victoire du sommet karstique devant le téton marneux au piercing métallique. Mais que diable EDF est-il donc allé implanter un poteau à cette altitude alors qu'il n'y a même pas de prise de courant*? Chacun sa croix et celle du Reculet est bien forgée et implantée depuis plus d'un siècle.

     

     

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    Cette escapade estivale, aussi peu vinique qu'elle ne fut montagnarde, nécessita une longue préparation, afin qu'elle se déroulât dans les conditions idéales. Date flottante dans la semaine, déterminée en fonction de la météo. Merci EmotionJura! Des prévisions à 9 jours, désormais payantes mais un tarif dérisoire au vu de la précision des infos fournies. Windchill** et altitude du 0°C comprises. Le mercredi 1er septembre fut vite retenu comme jour au meilleur karma. Une élégante façon de faire la rentrée à reculons! Manque de bol, le jour que la météo encourageait fortement, le ventre le rejetait. Il fallut pourtant se résigner et tirer finalement un trait sur la partie gastronomico-vinique de l'expédition. Le Bistrot de montagne L'Anversis, adresse sise à Lamoura et remarquée de longue date, était fermé le mardi soir à cette période de l'année, fin de la haute saison touristique oblige. Nouveau passage manqué, après un premier échec l'année dernière, mais ce n'est que partie remise, la plus belle carte des vins d'altitude de tout le Jura mérite fortement une visite, quelle que soit la saison. Cette course en montagne se sera donc faite à la journée, départ aux aurores et des brouettes depuis Pontarlier, Haut-Doubs, direction le Haut-Jura.

     

     

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    Le véritable départ à pied fut donné à 10h30 à La Rivière, altitude 700 mètres, direction le passage du Gralet. Rude! Ligne de crête, jusqu'au bout de l'effondrement des Roches franches, puis arrivée au Reculet, altitude 1718 mètres, sans compter les 10 mètres que mesure la croix, mais que l'on n'ascensionnera pas. 16 km, plus de 1000 mètres de dénivelé positif, autant de négatif, 6 heures de marche, 300 cc de bonne sueur de marcheur, 2 boites de Compeed®, 2 bouteilles d'eau pétillante, 2 sandwiches au jambon, avalés presto sur un banc en terrasse, au refuge du Gralet, 2 parts de cake aux fruits confits pour la régénération énergétique. Par ce temps superbement dégagé, la vue sur les Alpes et l'arc lémanique était somptueuse. Pour qui avait de bons yeux, on pouvait même distinguer (tout en bas à gauche) les petites fourmis genevoises qui s'affairaient derrière leur bureau au 26ème étage de la tour de verre abritant la feuille de chou locale. Un grand bol d'air et une pensée compatissante pour eux. Le Mont Blanc était parfaitement net et l'on se demandait bien pourquoi des vacanciers l'avaient fui à cet instant précis pour gagner l'Italie si proche. E pericoloso...

     

     

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    Sur la crête, plus on avançait, plus on Reculet. Comment voulais-tu, comment voulais-tu? Les vaches broutaient paisibles, ce n'est qu'à posteriori, en lisant le journal, qu'elles nous ont fait une belle frayeur. La descente vers La Rivière et la voiture, via les chalets de Lachat, s'effectua presque à reculons, tant les quadriceps commençaient à fatiguer.

     

     

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    Le soir, de retour à domicile, vive l'inconscient, ce fut menu subliminal: steak bien saignant accompagné d'un Gamay genevois. Un vin authentique, d'où son nom. Et ce n'est pas moi qui l'ai baptisé ainsi. L'authentique 2007, du domaine des Curiades, essai transformé de vinification sans soufre, pour le plaisir de la glotte et des papilles. Du fruit et de la fraicheur, une belle rondeur, un vin régénérant, qui ne triche pas, gouleyant et immédiat. Pour boire malin et authentique, justement, et pas à reculons!

     

     

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    Olif

     

    * N'importe quoi, comme dirait Mme Olif. Tout ça, c'est rien que des bêtises, la vérité est ailleurs!

     

    **Température ressentie au vent, ce qui n'est pas rien quand la bise fut venue.

     

  • Partie de cartes en Vaucluse

     

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    Une bouteille couillue, sévèrement aubunée même! 60% grenache, 40% aubun, un vieux cépage vauclusien qui n'est quasiment plus planté actuellement. Il est censé donner naissance à des vins peu colorés et de qualité moyenne, mais, pour cette fois, c'est raté. Le vin a de la matière et de la concentration et une légère pointe de carbonique le rend bien frais et digeste. Comme une petite pique basse qui vous fend le chasse-cœur.

     

    Le Roaix* de cœur, il se cache au lieu-dit Piquebas, chez Olivier Tropet. Grâce à lui et son travail  bio très proche de la nature, le domaine Pique-Basse a une belle carte à jouer.

     

    Vin étonnant, non?

     

    Olif

     

    *Roaix, c'est une petite appellation de Côtes-du-Rhône-Villages, entre Rasteau et Séguret. Pas trop mal situé, finalement. Olivier Tropet a repris en 2000 le domaine de ses grands-parents.

     

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Jésus revient, à Morteau, façon baeckeoffe

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    Allelouiah! Jésus est revenu, même s'il est déjà reparti, en culotte de velours via le gosier. Il n'a fait qu'une apparition. Pas à la fête de la saucisse, comme initialement prévu, mais en petit comité, dans les locaux de Terra Vinéa à Morteau. Les apôtres n'étaient même pas au nombre de 12, la sélection des convives ayant été particulièrement drastique. Jésus ne s'est pourtant pas fait trop attendre. A peine sorti des salaisons Bouheret, il a plongé dans un bain de ploussard, au milieu des carottes, poireaux et pommes de terre, pour un sauna de 3 bonnes heures en cocotte luthée, façon baeckeoffe. Le résultat fut à la hauteur des espérances d'Agnès, cuisinière parisienne à domicile, en villégiature mortuacienne et embauchée pour l'occasion. Les légumes étaient parfaitement cuits, à peine croquants, le Jésus particulièrement fondant, à la chair rose comme un nouveau-né la nuit de Noël. Le festin pouvait commencer, après préparation de la bouche par un superbe Crémant d'Alsace 2004 de Patrick Meyer, d'une grande beauté formelle, à la bulle fine et élégante, longue et élancée comme les jambes de Chloé Mortaud, Miss France 2009.

     

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    Les rois mages, dignes successeurs de Melchior, Gaspard et Balthazar.

     

    Les rois mages avaient pour nom Octavin, Gahier et Bornard. Ils sont arrivés pile à l'heure du repas et nous ont particulièrement gâté. La Chamade 2006, Les Grands vergers 2008 et Commandatore 2008 se sont tiré une belle bourre lors de cette compétition amicale. 3 superbes cuvées qui goûtent particulièrement bien en ce moment. Commandatore et Grands vergers sont sur le fruit (quoi de plus normal pour des 2008), La Chamade 2006 possède déjà une autre dimension, avec une concentration impressionnante pour un ploussard.

     

    Une soirée presque aussi belle qu'une nuit de Noël à Bethléem il y a 2010 ans, c'est dire!

     

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    Agnès, de Visery.com, cuisinière à domicile, même pendant ses vacances.

     

     

    Olif

     

    P.S.: la preuve que Jésus est revenu, c'est qu'il est sur Facebook, même!

     

    P.S.2: les rois mages sont eux aussi déjà revenus, en 2001, vus mais Inconnus.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La face cachée de Laurent Baraou et Mr Septime

    "Le vin est un produit vivant. Il est l'expression d'un terroir et le reflet du travail d'un vigneron. Pourtant, en à peine 50 ans, il a quitté le domaine du vivant pour devenir un produit industriel: aseptisé, stable dès sa mise en bouteille et consommable immédiatement. Dans les rayons des hypermarchés, stocké à la verticale, le vin ne craint plus ni la chaleur, ni la lumière."

     

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    Une introduction qui en dit long sur les intentions du tandem Lolo Baraou-Mr Septime: afin de dévoiler la face cachée du vin, ils enlèvent le bas d'emblée. Ce qui se trame sous le cul de la bouteille n'est pas toujours joli-joli, mais ils n'hésitent pas à le mettre en plein jour. Passant en revue les différents travers du monde du vin, ils font pénétrer le lecteur dans un monde imparfait pour l'inciter à la réflexion. Des pratiques culturales dévastatrices pour les sols au rouleau compresseur de la commercialisation par la grande distribution, en passant par la complaisance nonchalante des grands prescripteurs en matière de vin, qu'ils soient critiques ou journalistes, ou encore les consommateurs de Panurge qui s'y fient aveuglément, leur brûlot n'épargne personne de ceux qui essaient vainement de tirer les ficelles d'un monde du vin qu'ils souhaiteraient docile, aseptisé et standardisé. Heureusement, quelques irréductibles, vignerons, cavistes, écrivains, luttent contre ce nivelage par le bas. Parmi eux, 44 vignerons remarquables et hautement recommandables, que l'on retrouvera à la fin de l'ouvrage avec leurs coordonnées.

     

    Solide base de réflexion pour un monde du vin meilleur, plus juste et durable, les deux lascars éborgnent  copieusement au passage les concours, les guides ... et la RVF! Leur ouvrage y sera-t-il néanmoins chroniqué? Ce serait juste et bien, oui! Et ce n'est pas parce qu'ils recommandent Le blog d'Olif comme une des références alternatives à la critique bien-pensante que je leur passe la brosse à reluire. Ce bouquin-là, il est salutaire et on devrait l'étudier dans toutes les écoles de dégustation avant de mettre son nez dans un verre!

     

    La face cachée du vin

    Laurent Baraou et Monsieur Septime

    François Bourin Éditeur

    19€

     

    C'est le prix d'une belle bouteille, certes, mais quand on l'a fini, on peut encore s'en servir une goulée et recommencer au début.

     

    Olif

  • Escale au 7ème (Confiden)Ciel

    Il faut avoir un grain, pour cela. Un grain de noblesse, un grain de confidentialité, un  Grain Noble ConfidenCiel. Un grain de folie aussi, probablement aussi, pour laisser en pâture aux étourneaux d'aussi bons raisins, naturellement et richement sucrés, passerillés ou botrytisés. Sweet Wallis, doux Valais, douce vallée. Amigne, arvine, marsanne, johannisberg, malvoisie, païen, seuls ou en assemblage, peuvent revendiquer le label imposé par la charte. Sélection de raisins de qualité, sur des terroirs privilégiés et qualitatifs, sans chaptalisation, élevage en foudre ou barrique pendant 12 mois minimum, voici quelques-uns des critères requis pour pouvoir être proposé à l'agrément et, peut-être, apposer le prestigieux autocollant elliptoïde sur son flacon.

     

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    Fort gentiment convié au Château de Villa afin de participer non pas à une dégustation d'agrément mais à l'évaluation d'un échantillonnage de grains nobles sélectionnés, c'est avec grand plaisir que j'ai fait la semaine dernière une apparition valaisanne en compagnie de l'ami Laurent Vins-Confédérés. Une douce apparition au cours de laquelle il s'agissait de déguster et noter selon un barême précis (presque une grande première pour moi!) une série de 30 vins liquoreux de la charte Grain Noble. Plus une mise en bouche et un bonus de clôture. L'équivalent, grosso modo, de 5 à 6 kilos de sucre qui ont transité dans le gosier. Et pourtant! Et pourtant...! Rarement bouche resta aussi fraîche et désaltérée après un exercice aussi opulent. La preuve d'une maîtrise du processus et d'un équilibre généralement bien construit, entre sucre, alcool et acidité.
    De cette après-midi fort studieuse mais néanmoins décontractée, en compagnie de dégustateurs réputés (Dominique Fornage, Jacques Perrin, Steve Bettschen), de grands journalistes spécialisés helvétiques et bourguignons (Pierre Thomas, Alexandre Truffer, Christophe Tupinier de Bourgogne Aujourd'hui), de confédérés blogueurs (Laurent Vins-Confédérés), de sommeliers, d'œnologues, que sais-je encore,  je retiendrai un très haut niveau global des vins issus de la charte. De nombreuses variables sont venues compliquer et enrichir la dégustation (7 millésimes, 5 cépages différents + divers assemblages), rendant l'interprétation des appréciations un peu plus difficile et aléatoire. De ces 32 vins, parmi ceux notés au moins 90 à titre personnel,  je retiendrai le Johannisberg Larmes de décembre 2008 de Thierry Constantin, pour son côté riche, rond, frais et acidulé en même temps, l'Ermitage grain Doux Collection F 2007 des Fils de Charles Favre, pour sa belle finesse, la Petite Arvine Tourbillon 2007 de Provins Valais, première cuvée du nom en arvine et grande réussite, pour son caractère opulent, riche et légèrement oxydatif, l'Ermitage grain noble 2008 de Philippe Darioli, tiré sur fût, pour sa belle et longue finale saline acidulée, l'Arvine Noblesse 2007 de Gérard Dorsaz, tirée sur fût, aux beaux amers salivants, la Malvoisie Grain Noble 2002 de Philippoz frères, pour sa belle évolution oxydative sur le café et l'arabica.

     

    Mention particulière pour l'Arvine Grain noble 2008 de Marie-Thérèse Chappaz, tirée sur fût, à un stade encore ingrat et inabouti, mais bourré de promesses, et à la cuvée d'Ermitage 2006 Vendange d'octobre, toujours chez Marie-Thérèse, complètement hors norme (plus de 300g de sucre résiduel, 9° d'alcool), mais dont l'équilibre sirupeux ne manque pas de fraicheur, une véritable prouesse.

     

    Les dégustateurs réunis ont pour leur part plébiscité la Petite Arvine Tourbillon 2007 de Provins Valais, lui octroyant une moyenne de 91,6 points sur 100. Bravo!
    Et comme en Valais, tout finit par une raclette, surtout lorsque l'on se trouve en son temple ...

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    5 fromages, à volonté, arrosée comme il se doit de moult fendant, pinot blanc, paîen, ermitage, johannisberg, petite arvine, humagne blanche, chardonnay, savagnin jurassien même.

     

    La belle vie valaisanne, quoi!

     

    Olif

     

    P.S.: un grand merci à Emmanuel Charpin et Dominique Fornage, du Château de Villa, pour l'organisation millimétrée et minutée de cette belle journée, malgré le dépassement d'horaire inéluctable, imprévu et incontrôlable lors de la raclette finale, me contraignant à un retour très tardif dans le Haut-Doubs. Que n'ai-je donc pris une chambre sur place?

     

  • Le sens de la gravitude...

     

     

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    Chinon 2008 Les Graves, Fabrice Gasnier

     

    La gravitude, c'est un coup de cœur estival et aigü pour ces Graves de Chinon 2008, produites biodynamiquement par Fabrice et Sandrine Gasnier sur les coteaux de Cravant. La gravitude, ce sont de jeunes vignerons (moins de 40 ans), la quatrième génération sur le domaine, et de jeunes vignes (moins de 20 ans), sur un terroir granitique, l'idéal pour obtenir une belle maturité de fruit sur les cabernets. La gravitude, c'est l'absence de poivron, au nez comme en bouche, ce qui en soi n'est pas grave, au contraire. La gravitude, c'est un joli vin de fruit, discrètement épicé et plein de fraicheur. La gravitude, c'est la Graves attitude, c'est boire à grandes lampées ce beau Chinon, découvert chez un Passeur de vins genevois qui passe aussi des vins d'autres régions, y compris de la Loire, grâce à un goûteur de vins genevois, à la pointe de ce qui se fait dans les autres régions, y compris la Loire.

     

     

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    La gravitude ne doit en aucun cas déclencher une crise de tristitude. Ce serait grave, en plus d'être triste.

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Dard et Ribo, c'est beau la vie!

     

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    Pour les grands et les petits, une friandise de Crozes-Hermitage 2008 à se rouler par terre dans le bac à sable, comme au bon vieux temps des caprices enfantins. Pas d'arôme de fraise Tagada ni de Dragibus, plutôt du Tropifruit rouge bien emballé, 100% naturel, que l'on sirote volontiers tout seul, sans rien ni personne pour l'accompagner, de peur de le gâcher ou de n'en avoir point assez. Ça se croque comme de rien, c'est désarmant de fraicheur, non dénué de profondeur et réjouissant de bonheur. Le vin idéal pour voir la vie en Crozes...

     

     

    Les murs peuvent désormais s'écrouler.

     

     

     

     

     

     

    Olif

     

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  • Allez, Rouliers jeunesse!

     

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    Les Rouliers 2008, Chenin, Vin de France, Richard Leroy

     

    Un nez très mûr, gorgé de fruits jaunes, de pêches et de mirabelles, celui d'un chenin récolté à belle maturité malgré un millésime extrêmement compliqué pour Richard du fait de gelées tardives. Rendements ridicules, qualité inversement proportionnelle. Largeur en bouche, tension acidulée, belle longueur, une structure maitrisée par un élevage millimétré, jamais envahissant. Le chenin dans sa magnificence, le chenin comme je l'aime.

    Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir, j'ai eu envie de dire aussi: Merci, Richard Leroy, merci!

     

    Chacun sa route, chacun son chenin!

     

    Souvenirs...

     

     

     

    Passe le message à ton voisin.

     

    Olif

     

    P.S.: bon, je sais, tout le monde n'apprécie pas ce style de vin. Mais personne n'est forcé. De toutes façons, il y en a très peu, de ce millésime-là! Autant le laisser aux aficionados.

     

     

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  • C'est beau un Laville, la nuit!

     

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    Château Laville Haut-Brion 1983, Graves

     

    La série des bouteilles de l'été se poursuit et on saute gentiment du coq à l'âne, du rosé du languedoc un peu en désordre à un Graves blanc  bien rangé. Trop bien rangé, puisqu'il ne sera désormais plus possible de le trouver sous ce nom-là, suite à l'absorption complète, à partir du millésime 2009, de la marque Laville Haut-Brion par La Mission Haut-Brion blanc, voilà qui en dit long sur la philosophie des Dillon. Un genre de revanche  personnelle pour MHB, un grand cru classé dans la ville? Laville sera désormais le grand clu classé dans La Mission Haut-Brion! Un cru que je n'avais jamais dégusté auparavant, même s'il jouissait pourtant jusque là d'une belle et grave réputation. Ce 1983 a été complètement absorbé par la famille Olif à l'occasion d'un tête à tête amoureux, lors d'une  morne et pluvieuse soirée anniversaire estivale où j'avais réservé une salle de restaurant entière pour Madame, s'il vous plait. Une des rares bouteilles m'ayant tapé dans l'œil sur une carte des vins assez classique. Qu'est-ce que cela pouvait bien valoir, à part 90€ sur table, 1€ du point Parker, somme toute un ratio fort raisonnable? Une bien belle bouteille, en fait. Le nez, évolué, truffe un peu de façon agréable, mais la bouche possède encore beaucoup de peps, de fraicheur et de longueur. De quoi accompagner haut la main un  joli menu du marché (carpaccio de corégone, suivi de poissons de roche façon bouillabaisse, made in Haut-Doubs) parfaitement exécuté par Philippe Feuvrier. L'Auberge de la Roche, une belle adresse de la périphérie mortuacienne, au milieu de la campagne, méritoirement étoilée, où l'on retrouve l'ambiance de la cuisine d'antan au travers d'une cohorte de mise-en-bouche et d'un chariot de desserts à l'ancienne, tous plus savoureux les uns que les autres.

     

    Auberge de la Roche

    Chez Feufeu

    Lieu-dit Pont-de-la-Roche
    25 570 - Grand'Combe Châteleu


    Fermeture hebdomadaire le dimanche soir, le lundi et le mardi soir.

    Tél : 03 81 68 80 05

    Site Internet : Auberge de la Roche - Philippe Feuvrier

     

    Olif

     

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  • Le Dsrdéore

    Ctete cvéue d'Anthony Tortul du diomnae de la Sorga, mlliiséme 2008 est un rsoé ébolaré à ptrair de muvrdèore lgoucenadein. Un vari rsoé un peu braré, mias vnueix à suhoiat, aevc de la tniitcoé et de la vuuiger, due à un cuoïha de gaz, viroe à piene puls. Un rsoé puor l'itsnnat un peu en dsdoérre mias qui ne dnmeade qu'à se remrette en pclae. L'été vneu, il ne se frea pas piré puor êrte bu. Et ce d'atnuat qu'il n'est pas buuaecop suorfé.

     

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    Il praait que l'on puet lrie snas pobrlème un txtee dnot les ltetres snot mglnaeéés à ptiarr du mmonet où la peièmrre et la drèinere snot rtseées en pclae. Un grnee de dodrrése ogisrané, falmnineet.

     

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    Oilf

     

     

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  • Buvage d'étiquettes

     

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    12 Août 2010. Depuis le début du mois, c'est la panne sèche. Plus rien dans l'encrier. Zéro. Nada. Quéquette. Peau de balle. Du jamais encore vu sur le Blog d'Olif. Presque 15 jours sans un seul misérable petit billet! Pas la tête à l'écriture. Limite déprime littéraire vinique. Même que ma môman s'inquiète. Vivement un nouvel édito de guide de rentrée sur les naturopsychopathes de la biovinoconnerie, que ça me regonfle à bloc, délie ma plume et dérouille mon clavier. Quand le spleen vous envahit, sans volonté de le repousser, l'autolyse n'est pas loin. La tentation de la tentative. Par noyade vinique. L'abandon complet, un goulot sur la tempe. Pop! Pop! Pop! Les coups partirent et passèrent si près que la calotte cranienne tomba. Je n'aurais peut-être pas dû non plus m'enquiller les trois premières saisons de Dexter à la file sans respirer pendant ma pause estivale. Envie de cadavres, dont le serial quilleur devra se débarasser incognito dans la benne à verre recyclé. Parce que, pour la première fois depuis longtemps, il ne s'agira que d'étiquettes. Le grand ménage de la cave peut commencer.

     

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    A mon supposé dernier repas, j'ai voulu boire, en plus du vin de messe, non pas de ce vin si joli qu'on buvait en Arbois, mais plein d'autres bouteilles, reliques d'achats compulsifs de jeunesse, qui vieillissaient pieusement dans la cave de la maison familiale où elles espéraient ne pas couler du bouchon tout en coulant des jours heureux jusqu'au jour où. Et voilà que ce jour arrive, le jour où. Bien trop tôt pour certaines, qui se seraient bien vu finir leurs jours dans un musée du vin, époussetées nuit et jour, leur étiquette brillant au firmament des vins finis jamais débouchés tandis qu'un vin fini après débouchage, c'est quand même une meilleure façon de quitter le monde, pour une grande cuvée.

     

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    Coup de bol, le bal s'ouvre sur des bulles. D'abord un Fin Limé de Jean-Marc Brignot, un Pet'Nat oublié dans la cave, qui aurait dû être bu depuis longtemps. Une heureuse surprise, du baume au cœur du suicidaire, qui relâche légèrement la gâchette. La bulle est encore vive, le Poulsard renarde gentiment, de façon non irrémédiable. Ça se sirote nonchalamment, comme un vrai rouge limé. Juste après, L'Amateur 2004 de David Léclapart la joue plutôt pro. Une belle bulle champenoise toute en finesse et en vivacité. Pour cloturer l'apéritif, une Boisson Rouge est sortie de son bocal. Fruitée et gourmande, la boisson. Sanguine et festive, sans arête. Bravo Emile!

     

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    Ensuite, tout s'enchaîne. C'est la curée. La valse des étiquettes. Trévallon 1999, distingué et classieux. Le Cèdre Prestige 1995, fringant et élégant, pas du tout guindé ni sévère. Chambertin 1994 du domaine Trapet, concentré de finesse digne d'un vrai grand cru en petit millésime. Hermitage 98 du Colombier, du cassis monobloc, suivi d'un Hermitage 98 d'Alain Graillot, un joli grain de syrah parfaitement à point, plus complexe et plaisant que son concurrent direct. Cheval Blanc 1993 se laisse encore bien monter et encore mieux descendre. Tanins polis et équilibre harmonieux, sans austérité ni raideur. Le panache! Lynch-Bages 1990 ne se fera pas lyncher non plus, c'est un beau Pauillac à point, élégant et racé, auquel il manque peut-être un soupçon d'éclat pour passer dans la quatrième dimension. Petite rechute cafardeuse avec une Mouline 97 bouchonnée, de quoi rôtir une côte en enfer. En point d'orgue de cette orgie d'étiquettes, Yquem 1985, qui attendait patiemment son heure, tapie dans le fond de la cave. Du botrytis mentholé qui se laisse boire, mais sans grande émotion. Il est où, le mythe?  Il lui manque quand même tout ce qui fait un grand liquoreux: de la liqueur, de la richesse, de la complexité, de l'onctuosité. Mais c'est Yquem. Alors c'est bon et tais-toi!

     

     

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    Impossible pourtant de rester là-dessus. Ce dernier repas sera au minimum l'avant-dernier. Finies les étiquettes! Les choses moins sérieuses vont pouvoir recommencer. The Blog d'Olif must go on!

     

    Allez, au goulot!

     

    Olif

  • Vendredis du vin #28: Plus Bellet la vie!


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    28ème session des Vendredis du vin. Destination la vigne et le vignoble, pour une partie de tourisme viticole, à la demande du monomaniaque alsacien, pourtant largement ouvert aux autres régions, si l'on en croit la diversité de ses commentaires de dégustation. L'œnotourisme est une pratique à la mode, encouragée par tous les acteurs de la vie économique, y compris en plus haut lieu, tandis que dans le même temps, les défenseurs de la Santé publique pourfendent bassement les vignerons, vils corrupteurs de notre belle jeunesse, tout juste bonne à lever le coude et se jeter des grandes lampées de Crus classés derrière le sifflet sans même recracher, ou alors juste vomir au bout du 3ème magnum. "A bas le vin et les viticulteurs, mais vive l'œnotourisme", s'exclament d'une seule voix et de concert les Ministres de la Santé économique publique réunis. "Tous dans le bus", pour sillonner le Bordelais, la Bourgogne ou la Napa Valley, à la rigueur le Jura, et s'arrêter dans des wineries ou chez Henri Maire, y regarder un film sur le travail à la vigne et l'historique du vignoble, suivre un parcours balisé en cave comme on visite un musée, déguster des produits stéréotypés en compagnie d'un agent commercial et/ou d'une secrétaire trilingue, et, enfin, remplir le carnet de commandes avant de remonter dans le bus en chantant merci chauffeur, merci chauffeur. Point à la ligne, paragraphe suivant.

     

     

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    Bellet, c'est tout au fond à gauche, dans la brume.

     

    Quelle que soit la destination choisie, en France, en Europe, ou ailleurs, dur d'échapper à la présence du vin et de la vigne, véritable pan de notre patrimoine qu'il serait véritablement malséant de vouloir occulter, quand il ne s'agit pas d'essayer de l'anéantir complètement sous couvert d'hygiénisme mal placé. Si l'œnotourisme de masse a la faveur de nos élus, grâce aux retombées financières susceptibles de faire vivre l'économie locale, le vinotourisme artisanal a (heureusement!) encore droit de cité. Seul ou en groupe, le véritable amateur ne demande qu'à arpenter les vignes, visiter les caves, rencontrer les hommes et les femmes qui font le vin, le goûter et l'appréhender avec eux, sans qu'on lui anime et balise son parcours de façon superficielle, comme dans n'importe quel voyage organisé.

    Manger et boire "local", quand on est en villégiature quelque part, voilà une sympathique façon de mieux s'immerger dans le milieu autochtone. Manger et boire "local de là-bas", quand on est rentré à la maison, voilà une sympathique façon de se remémorer ses vacances sans sacrifier à la sempiternelle soirée diapo.

     

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    Pas de visite de vignoble au menu, cette année, pendant les vacances de la famille Olif. L'œnotouriste qui sommeille en moi ne s'est pas réveillé à la vue des coteaux de Bellet. De façon fort avisée, quelques échantillons de cette production un peu confidentielle ont pourtant fait le chemin jusque dans le Jura, afin d'être sacrifiés sur l'autel de mon bon goût dès le retour à la maison.

    De l'œnotourisme par procuration, comme une carte postale reçue à la maison après le retour de vacances, ce Clos Saint-Vincent 2008, issu à 90% de folle noire, complétée de grenache, ne nous raconte pas de salade. Dense, opaque, séveux et plein, il est encore marqué par le fût, mais laisse apercevoir une bien jolie matière d'une grande originalité, pour ne pas dire d'une noire folie.

     

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    Bons baisers de Nice et merci chauffeur, merci...

     

    Olif