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Le blog d'Olif - Page 27

  • Bois du gras !

    Le gras, ça se mange, mais ça se boit aussi. Avec délectation quand, dans un vin, les larmes adhèrent le long du verre.

     

    « J'aime pas le jambon, j'aime que la couenne,

    J'en coince un bout entre mes dents,

    Je tire dessus, c'est amusant.

    J'mets même du beurre dans ma tisane

    C'est un bonheur d'en mettre autant

    Le gras ça flotte, c'est élégant.


    Mets du gras,

    Etale-z-en bien, mets-en par là,

    Du bon gras,

    Plus il y en a, plus c'est la joie !»

     

    Ce cultissime hymne au bon gras, sur un air disco, on le doit à une erreur de jeunesse des Fatals Picards, bien avant qu'ils ne succombent aux sirènes de l'Eurovision. Il m'arrive de l'écouter parfois en boucle pour me réconforter, lorsque, dans des moments de  grande déprime existentielle, je tartine, en triple couche, saindoux, graisse de canard et beurre de cacahuète, sur une grosse tranche de pain de campagne, trempée avec volupté dans un verre dans un verre de Bourgogne blanc vinifié à l'ancienne, aux bons arômes de beurre (et de noisette).

     

    Côté cuisine, on dit d'un poisson qu'il est meunière lorsqu'il s'est noyé dans le beurre. Et d'un meunier (ou tout autre espèce d'individu) qu'il est beurré lorsqu'il s'est noyé dans la boisson. En matière de glougloutologie, on dit d'un vin qu'il est beurré lorsqu'il a du gras. Non pas quand on a laissé tombé un morceau de couenne de jambon dans son verre, mais lorsque sa texture est onctueuse, parfois carrément huileuse, comme une peau de poulette brésilienne enduite de graisse à traire autobronzante et bien rôtie sous le soleil d'Acapulco. Cette onctuosité, le vin la tient notamment du glycérol, un tri-alcool contribuant également à l'élaboration des lipides. Les lipides sont des corps gras qui donnent à l'homme son intelligence. Sans eux, point de matière grise, donc point de cerveau . Au vin, ils donnent de la cuisse et, parfois, à la femme, aussi. On appelle alors ça une culotte de cheval.

     

     

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    Le plus célèbre des glycérols s'appelle glycérine. La glycérine est parfois utilisée pour lubrifier. À dose modérée, toutefois. Ni trop, car ça peut tout faire péter. Quand ce n'est pas laxatif. De là à augmenter sa consommation de vins gras à visée exonérante, il y a une fosse qui me laisse complètement sceptique.

    A l'instar de Tonton Georges, les bons vivants plébiscitent souvent les vins enrobés, à beaucoup plus de cent sous l'unité. Ils ne se sentent pas trop concernés par les squelettes. Ils aiment mater de la grosse cuisse qui glisse le long des parois du verre. Ils la liposucent avec délectation, faisant circuler le gras liquide tout autour de leur palais, des gencives au voile, en passant par les amygdales. Et ça fait des grands slurps ! Et ça fait des grands slurps! Comme quand on boit, à même l'assiette, une bonne sou-soupe bien grasse. Ce gras, c'est la richesse et l'opulence, le symbole d'une existence pléthorique au cours de laquelle il ne fait pas bon boire maigre, sauf pour celles qui cherchent à faire fortune dans le mannequinat de compétition. Il arrive aussi, comme chez Elite, que des vins trop maigres se suicident dans l'évier. Les vins gras, non. Eux, ils resteraient coincés dans le siphon. D'ailleurs, il leur arrive également de bloquer au niveau des amygdales chez certains dégustateurs amateurs d'épure et de vins minéraux. Il en faut pour tous les goûts œnophiles !

     

    Oncle Olif

     

    P.S. : certains esprits cartésiens mal tournés soutiennent que la cuisse du vin ne vient pas du gras, mais de la richesse en alcool, qui modifie la tension superficielle des liquides. Ça me chagrine quelque peu car cela nuit à la clarté de mon texte. Nous les mépriserons, donc.

     

    P.S.2: Billet écrit pour Fureur des Vivres en mai 2010

  • Bois du gras!

    Le gras, ça se mange, mais ça se boit aussi. Avec délectation quand, dans un vin, les larmes adhèrent le long du verre.

     

    « J'aime pas le jambon, j'aime que la couenne,

    J'en coince un bout entre mes dents,

    Je tire dessus, c'est amusant.

    J'mets même du beurre dans ma tisane

    C'est un bonheur d'en mettre autant

    Le gras ça flotte, c'est élégant.

     

    Mets du gras,

    Etale-z-en bien, mets-en par là,

    Du bon gras,

    Plus il y en a, plus c'est la joie !»


     

     

    Ce cultissime hymne au bon gras, sur un air disco, on le doit à une erreur de jeunesse des Fatals Picards, bien avant qu'ils ne succombent aux sirènes de l'Eurovision. Il m'arrive de l'écouter parfois en boucle pour me réconforter, lorsque, dans des moments de  grande déprime existentielle, je tartine, en triple couche, saindoux, graisse de canard et beurre de cacahuète, sur une grosse tranche de pain de campagne que je n'hésite pas à tremper dans un verre de Bourgogne blanc vinifié à l'ancienne, aux bons  arômes de beurre (et de noisette).

     

     

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    La suite, c'est sur Fureur des vivres!

     

    Olif

  • Dégustation inguinale à la BiojoLeynes

    Leynes, petit village du Beaujolais au cœur de l'appellation Saint-Véran, jumelé avec La Brévine, vallée réputée comme étant la plus froide de Suisse occidentale. On comprend mieux ce jumelage de la part des neuchâtelois, avides de pulls en laine de toutes sortes. Le gamay, on en trouve aussi, dans le vignoble helvètique, mais moins que le chasselas. Ça tombe bien, Chasselas se trouve juste à côté de Leynes, au creux du pli. Tu parles d'une coïncidence!

     

     

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    A Chasselas, on produit essentiellement du vin à base de gamay. La boucle n'est pas loin d'être bouclée. Beaujolais, Biojolais, BiojoLeynes. Grâce à ce néo-salon créé pour fêter les vins bios, à l'initiative de 3 vignerons du secteur: Pierre Boyat, Yann et Stéphanie Desgouille, Catherine et Philippe Jambon. Plus qu'un salon, un marché bio où la crème de la viticulture biojolaise s'était donné rendez-vous. On y croisait même les Perraud en goguette, de l'autre côté de la barrière, venus, non pas faire déguster, mais goûter et remplir le caddie de charcuteries et autres Tranches de Jambon pour leur petite boutique de Vauxrenard.

     

    Malgré la météo peu sûre et changeante, contraignant au repli dans la salle des fêtes, plutôt que de risquer le plein air arrosé sur la place du village, il ne fallait pas se leurrer. La BiojoLeynes fut une grande réussite. Beaucoup de monde, une belle ambiance, de bons vins, des vignerons enjoués et souriants. La fête au gamay et au Beaujolais! Sur les coups de 15 heures, on manquait de pain, mais pas de vin, c'est tant mieux.

    Du vin dont il faudra bien extirper quelques coups de cœur. Subjectifs, forcément. Et surtout, des découvertes.

     

    En 2008, malgré tous les aléas de l'existence vigneronne chasselassienne, il y aura du Jambon Blan ... chard. Grâce à Guy, Blanchard, qui a rétrocédé quelques-uns de ses raisins. Son vin à lui, celui de son bled, s'appelle le Vin d'Montbled. Le sien. Cela fait plusieurs fois que j'y goûte cette année et c'est vraiment très bon, pur et minéral. Le top, cela reste quand même Les Perrières Vieilles vignes, une merveille, toutes Perrières du monde entier confondues. Nouveau goûtage chez Michel Guignier, celui de Vauxrenard (parce qu'il a un homonyme, également en bio, du côté de Morgon), juste pour le plaisir. Moncailleux 2006 est un sommet caillouteux, exceptionnellement bon ce jour-là, et probablement aussi les jours suivants.

     

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    Au prix d'une légère translation sur la gauche, on pouvait découvrir une moitié de Bicéphale buveur, pris en flagrant délit le nez dans le verre. Non, ce petit Coin de Paradis, perdu dans une Grotte, ce n'est pas un Cerdon. Mais un gamay du Beaujolais et il n'y en a pas eu assez pour contenter tout le monde jusqu'à la fermeture. 6,5°, une robe groseille et une gourmandise régressive irrésistible. Le rouge 2005, en magnum, qui faisait son capricieux jusque-là, s'est complètement laissé aller. A 14 heures, il n'en restait déjà plus. Pour goûter aux micro-cuvées sans tracteur, sans électricité ou encore récoltée avec les dents, quand ce n'est pas à quatre pattes ou même en slip bleu, il faudra se déplacer à Saint-Etienne des Oullières, mais ça devrait valoir le coup. Le Domaine des Grottes, un nouveau nom à retenir, d'autant que Perrine est aussi charmante que Belge, tandis que Romain aussi, même s'il n'est pas Belge pour un sou. On remarque tout de suite, sur le cliché, que Perrine a les yeux de l'amour pour Romain, tandis que le Céphale n'a que les yeux du buveur. Michel Guignier, en arrière-plan, ne s'y est d'ailleurs pas laissé prendre.

     

     

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    L'autre grande découverte, c'est Hervé Ravera, de Marchampt, qui n'a pas hésité à ramener son Grain de Sénevé sur la table. Troisième millésime (2009) et déjà en "Roue libre". Le pas du sans soufre, pas osé jusque-là, a été franchi. Avec bonheur, puisque, des trois cuvées goûtées, sur ses trois premiers millésimes, c'est celle qui remporte tous les suffrages. Un vin juteux, frais et croquant, en totale roue libre. Ça bouge, chez les Grobis!

     

     

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    Un autre gros coup de cœur, et ce ne fut pas le dernier, pour les vins du Crêt de Ruyère de Jean-Luc Gauthier. Ce Biojô nouvo 2009 a beau être certifié non conforme pour défaut organoleptique majeur, il n'en est pas moins fichtrement bon. Tout comme le Chiroubles et le Morgon 2008. Jean-Luc cherche actuellement à lever le pied sur la production de vin et, en 2009, il a vendu une partie de ses raisins, notamment à Jean-Marc Brignot, qui vinifiera donc du Beaujolais en plus de son Jura, et peut-être même bien du Champagne également.

     

     

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    Juste avant la fermeture, alors que je ne m'attendais même plus à être émoustillé, dernier gros flash sur les vins de Bruno Debize, vigneron à Bully, Beaujolais du Sud. Un nombre impressionnant de cuvées à goûter (à la Beaujoloise, il en avait apporté 18!), avec quelques particularités (un blanc de Chadonnay et Pinot gris, fraichement replanté en toute légalité, et qui, depuis, n'est plus autorisé dans l'appellation). Une gamme passionnante, dont un Beaujolais Nouveau 2009 encore bien fringant pour son âge et un Villages 2001, qui, s'il semble amorcer une pointe de déclin d'après Bruno, n'en demeure pas moins solide sur ses jambes.

     

    A tout cela, il convient d'ajouter les beaux Brouilly de Patrick Vermorel (domaine de la Fully), les élégants Saint-Véran de d'YS (Yann et Stéphanie Desgouille), le vin de pays "Noir de rouge" (trilogie de 2007, 2008 et 2009, avec une préférence pour le dernier-né) et le Saint-Véran de Pierre Boyat. Sans oublier la Roumanie Contée, présentée pour PUR par Anthony Tortul himself et Carole Testard.

     

     

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    Plein de vins, plein de belles rencontres, un exquis bœuf bourguignon au repas-vigneron. Et un immense regret: celui de ne pas avoir photographié le sourire lumineux de Catherine Jambon et Stéphanie Desgouille avant de repartir. On reviendra, alors... Rien que pour ça!

     

    Olif

     

  • Vive le vin libre!

     

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    Petite piqûre de rappel, c'est demain et dimanche, en Alsace. Pas d'invitation à gagner en arrivant avec son PC sous le bras entre 10h12 et 10h19, mais la certitude de passer un excellent moment, voire plus si affinités, en compagnie de tous ces vignerons libérés, dont les vins sont "naturellement bons".

    Voilà. Les absents auront tort, mais ils auront été prévenus. Où il y a l'AVN, il devrait y avoir du plaisir.

    Si jamais c'est trop loin pour certains, ils peuvent toujours se rabattre sur le Salon de la RVF.



    Olif
  • "Le blogueur préféré des amateurs de vin"?

    Ce n'est pas un sondage et ce n'est pas moi qui le dis. Mais la presse locale. Alors, c'est dire si c'est vrai. Ce portrait de ma pomme, on le doit à Frédéric Cartaud, journaliste à La Presse Pontissalienne, une feuille de chou que l'on trouvera difficilement en dehors de quelques cantons du Haut-Doubs et du Haut-Jura. Et même pas à Morteau, c'est dire! Elle a été réalisée sans trucage juste avant le vernissage de l'exposition de Mme Olif, au Café de la Poste de Pontarlier. En buvant une bière-pression, histoire de ne pas trop l'avoir et de ne pas trop la mettre non plus, y compris aux journalistes du vin. Avant de prendre la pose, le nez dans un verre de Sorcières 2008, au buffet du vernissage. Noter le tee-shirt de circonstance, complètement prémédité. Comédien, va!

     

     

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    Clic dessus pour agrandir.

     

    Un article qui reflète plutôt bien ce que j'ai pu dire et que j'assume complètement. Hormis une grosse coquille, que je me dois de signaler, ma modestie légendaire dût-elle en souffrir: la fréquentation du blog est bien de 300 à 500 visites journalières et non pas hebdomadaires. D'après la police, évidemment, selon les manifestants, c'est encore bien plus. Mais les chiffres, finalement, c'est comme les notes, on s'en tape un peu. Ce qui compte, c'est le vin et le partage, non?

     

    Olif

  • Avant-goût ascensionnel

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    Préambule à un monologue ascensionnel vendéen du savagnin, cette collecte d'échantillons est l'occasion de repartir à l'assaut du vignoble jurassien, entre deux ou trois séances de dégustation internationales, belgo-champagno-beaujolo-alsacienne. La vie est belle, mais pas toujours facile, pour l'amateur! Dur, dur. Problèmes d'emploi du temps, forcément, pas toujours aussi extensibles qu'il le faudrait. Bon, on ne va pas se plaindre non plus, lorsque l'on goûte aux variations terroiristes ictériques de Stéphane Tissot, pour qui l'oxydation peut aussi être une affaire de terroirs. Qui vont marquer différemment le vin Jaune et laisser s'exprimer le sol. Exercice plutôt éloquent, avec trois vins pas tout à fait les mêmes, malgré des pratiques identiques en cave. La cuvée classique, toute en rondeur, révèle avec bonheur son fruit sur fond oxydatif très fin et immensément long. En Spois, très immédiat, se laisserait boire à grandes lampées en cas de température de service un peu fraiche. Du fruit, de la minéralité, une finale claquante qui appelle un autre verre. Les Bruyères fait l'effet d'un Vin Jaune d'après-dîner, par son côté tourbé au nez, un peu plus riche et opulent, avec une pointe chaleureuse en finale. Un air de Single Malt d'Islay!


    Après le Jaune, il est bon de se rouler une fois de plus dans le Paille. Spirale infernale de 2007, constituée de 5 fûts destinés à être assemblés. 2 de Poulsard-Savagnin, vinifiés ensemble, et 3 de Savagnin pur, qui goûtent très différemment. Séparément aussi bien qu'assemblées dans tous les sens. Le caractère très acidulé du cépage vient tonifier la finale, laissant envisager toute l'opportunité d'une cuvée de Spirale "pur Savagnin" dans ce millésime. Affaire à suivre avec grand intérêt ...

    Tant qu'on est dans les sucres, on trempe ses lèvres dans Spirale 2008 et 2009, PMG 2009 (sur la fraise écrasée), puis dans deux Macvins rouges  2009 "vintage" (pinot et trousseau séparés), et, pour finir, Spirale, Audace et PMG 2006, actuellement à la vente. L'augmentation de la proportion de Savagnin dans Spirale est à l'origine d'une vivacité finale extrêmement plaisante, malgré la grande concentration. Le monde des ultra-liquoreux a encore de bien beaux jours devant lui, au domaine Tissot.



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    Pour bientôt tout savoir sur le Savagnin, une seule solution, rendez-vous sur la croisette de Saint-Jean de Monts, à l'occasion des 7èmes REVEVIN. Plutôt que de monter les marches du palais, on y descendra les escaliers de la cave!

     

    Olif

  • Il n'y a que Aÿ qui m'aille!

     

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    Plutôt que de se gargariser à grands coups de soit-disant grandes cuvées, plus ou moins pailletées d'or, quand il ne déplore pas que le Champagne soit réservé à une élite de trop bien nantis, l'amateur éclairé autant qu'avisé ferait mieux de venir faire un tour à Aÿ au mois d'avril pour découvrir la Champagne qui bouge dans le bon sens et se délecter des meilleurs champagnes de vignerons, ceux qui osent encore mettre les mains et les pieds à la vigne et qui vous regardent droit dans les yeux lorsqu'il s'agit d'émettre un avis sur leurs petites bulles élaborées avec soin et surtout le plus grand des amours.

    Le Champagne n'est pas qu'un produit de luxe et la Champagne n'est pas qu'un vignoble passé au napalm. Face à cette armada luxueuse de grandes maisons qui proposent des cuvées de base à déguster le petit doigt en l'air, la mimique crispée et les fesses bien serrées, 17 vignerons irréductibles, parmi d'autres, jouent pour la deuxième fois la carte de la pédagogie. Pour éclaircir les idées des pros comme des amateurs et leur faire découvrir le miracle du Champagne. D'abord du vin clair, le millésime en cours, en l'occurence 2009, puis du Champagne, afin de mesurer le chemin parcouru, du raisin à la bulle, avant et après champagnisation. Ce pétillant événement printanier a pour nom Terres et Vins de Champagne et il s'est déroulé au Castel Jeanson d'Aÿ. L'étape parfaite sur le chemin du retour,  en cas de virée belge autant que printanière. Petite après-midi tranquille, en mode gustatif tout aussi tranquille, juste avant de passer en mode moins tranquille, donc à la bulle, puis à la bulle et enfin à la bulle. Les vins clairs de 2009 impressionnent d'une manière générale par leur fruité et leur maturité. Ils n'attendent que la deuxième fermentation, qui viendra leur apporter pétillance, tonicité, vivacité et fraicheur. Ces vins-là s'apprécient et se boivent, la rareté de certaines cuvées étant leur seul luxe. Sur le salon,  en quelques heures, seulement 7 vignerons éprouvés, ce qui fait déjà une quarantaine de cuvées dégustées, la moitié en vins clairs, l'autre en vins champagnisés. L'exercice est pourtant déjà éloquent. Dans les deux cas, il s'agit de vrai vin, et ce n'est pas le moindre des compliments. Un réel plaisir de retrouver là Benoit Tarlant, David Léclapart, Aurélien Laherte, Raphaël Bérèche, Francis Boulard (aussi fier, à juste titre, de ses vins que de la présence de Delphine à ses côtés), Alexandre Chartogne, Franck Pascal et tant d'autres. Une journée à l'organisation exemplaire, globalement saluée par tous les participants pour son caractère passionnant, ludique et pédagogique en même temps.

     

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    Après un intermède touristique à Hautvillers, le berceau du Champagne d'un certain Dom Pérignon, là où la plupart des habitations arborent fièrement une enseigne en ferronnerie à l'effigie du métier de l'occupant (beaucoup de vignerons ou d'ouvriers travaillant à la vigne, forcément, mais pas que, et je cherche d'ailleurs toujours la plaque du gynécologue du canton!), passage-éclair à Epernay pour une mousse en terrasse, d'origine plutôt belge aux entournures, honte sur nous et pardon à toute la Champagne. Et finalement, retour à Aÿ, pour participer au repas vigneron du soir. Fromages du Bon Manger, bien bons à manger, et charcuterie au menu, les reliefs de la journée. Mais un repas royal, du fait de la qualité des produits et de la convivialité de l'instant. Tout en (re)dégustant (à la borgne pour certains, à l'aveugle complet pour d'autres) un vin de chaque vigneron de la journée (ou presque), servis par le Monsieur Loyal champenois, Benoit Tarlant himself. Parmi les grands moments, de façon non exhaustive, le Blanc de Rose de Jean-Baptiste Geoffroy (déjà coup de cœur personnel l'an dernier), Entre Ciel et Terre de Françoise Bedel, Reflets d'Antan de Raphaël Bérèche, Les Clos d'Aurélien Laherte, L'Artiste 2005 de David Léclapart, Vénus 2004 de Pascal Agrapart, Les Barres d'Alexandre Chartogne et, pour la dernière et bonne bouche, la cuvée Louis de Benoit Tarlant. A signaler également, en marge de toutes ces bulles, un épatant Coteaux Champenois rouge de Jean-Baptiste Geoffroy, dont la finesse de texture m'a laissé complètement baba.

     

    Pour la deuxième année consécutive, comme pour célébrer la qualité de cet événement, un immense ciel bleu se déployait au-dessus de la Champagne. Un ciel d'un bleu très pur, miraculeusement non affecté de trainées blanches, sans retombées de cendres volcaniques pour autant.

    Décidément, qu'elle est belle, la Champagne des vignerons, celle de la terre et du vin, celle de Terres et Vins!

     

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    Crédit photo: Victor Pugatschew

     

    Olif

     

    P.S.: que la moutarde me monte au nez et le rouge au front si quelqu'un estime être dépositaire avant moi de l'intitulé  "Il n'y a que Aÿ qui m'aille". Je n'en ai trouvé nulle trace sur le Web.

  • Vendredis du vin 25: demi-sec mais pas trop!

     

    VendredisduvinVoici donc, après une petite année d'absence pour cause de gros coup de fatigue, la 26ème session des Vendredis du vin. Allelouiah! Sous l'impulsion d'Iris de Lisson, les Vendredis du vin renaissent de leurs cendres à peine froides. Nul doute qu'avec la création d'un groupe Facebook, rejoint par pleins d'amis pleins de bonne volonté, les Vendredis du vin demi-sec vont cartonner.

    Le thème du mois a été choisi par Mathieu Turbide, le Méchant raisin, qui aime adoucir son propos à demi. Mais qu'est-ce donc qu'un vin demi-sec? A moitié liquoreux ou à moitié sec, en fait, selon sa vision des choses. Un vin avec du sucre résiduel, ni trop, ni trop peu, censé jouer dans un registre aérien et développer un profil légèrement et subtilement sucré. Entre 4 et 12 grammes par litre après fermentation pour un vin tranquille, d'après le réglement communautaire. Au-delà, c'est doux ou moelleux (jusqu'à 45 g/l), puis liquoreux (> à 45 g/l). Le souci, c'est que l'équibre alcool-sucre-acidité s'en balance complètement, du réglement communautaire.

     

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    Torus 2007, Vin de Pays des Côtes de Gascogne, Brumont



    Choix volontairement provocant? Cela ne me ressemblerait pas! Goûté et rangé parmi les demi-secs à l'aveugle. Très aromatique et fruité, au caractère plutôt flatteur et consensuel, il n'a rien d'un vin sec, contrairement à ce qui figure sur l'étiquette. Pas mou pour autant, c'est une question de sucre, évidemment. Probablement pas assez pour le situer du côté des "demi", mais à mon sens trop pour le qualifier de sec. Equilibre demi-sec non avoué, en demi-teinte, limite trompeur, Torus 2007 de Gascogne pose donc le problème de l'étiquetage des bouteilles et des mentions à y faire figurer. Les Valaisans ont mis des abeilles sur l'Amigne, en fonction de la quantité de sucre résiduel, faudrait-il faire de même avec le Manseng-Sauvignon (c'est une supputation, pas moyen d'en trouver la confirmation sur le web)? Ce vin sec ne l'étant qu'à moitié, il rentre tout à fait dans cette thématique des VDV.

     

    Faute de premières grives, on boit du Torus! La concurrence gasconde est rude. D'un côté, t'as Torus, de l'autre Tariquet!

     

    Néanmoins, parfait à l'apéritif ou à l'occasion d'un vernissage, par exemple. Comme celui de la première exposition des œuvres de Mme Olif à la Brasserie de la Poste de Pontarlier, et ce, jusqu'au 7 mai inclus. Tout le monde est le bienvenu. En attendant d'autres expositions, et -pourquoi pas?- plus à l'Ouest. N'importe quoi et fin du message personnel.

     

     

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    "Déclinaison habillée autour d'une déclinaison autour d'un nu" © Olif

     

    Olif

     

    P.S.: pour les amateurs de vins un peu moins demi-secs, à l'occasion du vernissage, on pouvait de rabattre sur l'épatant et tranchant Arbois Chardonnay 2008 du domaine André et Mireille Tissot, ainsi que, côté rouges, sur Les Sorcières 2008 du Clos des Fées ou sur le Faugères 2005 du domaine Alquier en magnum.

  • Moussamoussettes moussaillonnette!

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    Ça y'est! Déjà 17 ans et des brouettes et, enfin, Melle Olifette est devenue citoyenne. Ou presque. Elle n'a pas été dépistée comme analphabète, Dieu soit loué! Mais elle a survécu à cette immersion en milieu militaire pendant une journée, sans nous revenir complètement traumatisée. Pour la réconforter, pas mieux qu'un petit verre de Moussamoussettes, de René Mosse. Un mix de Cabernet franc, de Grolleau et de Gamay, si je ne m'abuse, naturellement pétillant, à la ravissante couleur orangée et à la bulle excitante, dont le principal mérite, et pas des moindres, est de glisser et se laisser siffler tout seul, même par les jeunes moussamoussaillonnettes épuisées par leur journée citoyenne.

     

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    Ayez le réflexe citoyen: buvez Moussamoussettes!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • There's no place like Olne!

     

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    Olne, bouteille. Répondant à une sollicitation de Julien Némerlin, Gentil Organisateur et "Wizard of Olne", Mr Olif et Mme "N'importe quoi" Olif ont mis le cap au Nord, plus près du nuage du volcan, mais à une altitude suffisamment basse pour que les voitures ne soient pas empêchées de voler sur l'asphalte des autoroutes belgo-luxembourgeoises. "Olne, sweet Olne", la douceur d'un salon du vin propre dans la Province de Liège. Ultra-raisonné, bio, biodynamique et/ou nature, c'est la crème d'un art vinique qui est convié au 3ème Salon des vignerons d'Olne. Des vignerons fidèles, mais aussi des petits nouveaux, quand il ne s'agit pas de vignerons en exclusivité. Faisant fi des indisponibilités de dernière minute, toutes avec billets d'excuse recevables, même les plus fumeuses venues d'Islande, le salon tint ses promesses.

     

     

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    Question hospitalité, les Liégeois savent recevoir. Oufti! Hébergés et en partie nourris à l'Hostellerie du Postay, Wegnez, à une encâblure d'Olne, le premier soir on s'est demandé "Pourquoi?". Oui , pourquoi le cabillaud, les langoustines, la grenouille, l'agneau, le basilic et le maïs? La réponse est dans l'assiette. La cuisine d'Anthony Delhasse est cogitée, sophistiquée, raffinée, précise et goûteuse. Un régal, avec les vins qui vont avec, généreusement servis par la douce France aux yeux roses, qui n'a ni sa langue dans sa poche, ni le coude ankylosé lorsqu'il s'agit de verser à boire. Surtout quand il s'agit du Moussamoussettes de René Mosse. Des bulles rosées pétillantes de naturel, aussi indispensables et dessoiffantes que la bière Cantillon, lors de ce séjour belge.

     

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    Pour parfaire la mise en condition, il manquait une immersion dans la cuisine typiquement locale. Liège, la Meuse, la montagne de Bueren, les boulets, les frites, la sauce Lapin. Au Café Lequet, l'adresse la plus réputée de la ville pour goûter à l'authentique. Un café à l'ancienne, à la devanture vieillotte, restée dans son jus du siècle dernier. Service ultra rapide. Bienvenue chez les forçats du boulet à la chaine. Aussitôt installés, aussitôt servis. Pas le temps de refroidir ou de saliver. Les grosses frites sont assez exceptionnelles, la Jupiler est assez fraîche, la sauce Lapin un poil assez sucrée. Mais  ça, c'est du boulet! Assez, plutôt, une fois. Oufti!

     

     

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    Après l'escapade liégeoise, il est temps de revenir au Salon des vignerons, l'alibi de notre présence ici. Avec de bien belles rencontres  et retrouvailles à la clé, qu'elles soient vigneronnes, cavistes ou lectrices. Quelques fans qui n'hésitent pas à me reconnaitre et à se faire connaitre,  ça fait plaisir de savoir que le Blog d'Olif est lu jusqu'en Belgique profonde (non, je rigole, je le savais déjà). Et bien sûr, quelques coups de cœur personnels totalement assumés.

     

     

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    La grande découverte, la plus excitante, c'est la rencontre avec la "Lady Chasselas": Mylène Bru, la plus belle-fille d'Olne, wine-cowgirl d'un Far-Ouest si proche de Sète. Premier millésime (2008) et premier salon (Olne). De vieilles vignes de Chasselas égarées sur les terres de Saint-Pargoire, les conseils des maitresses-vigneronnes suisses spécialistes en la matière (dont Marie-Thérèse Chappaz) et voilà le résultat! Lady Chasselas, un vin à la réjouissante minéralité et à la fraicheur languedocienne apte à faire palir la gent helvétique. La cuvée rouge  Far-Ouest est d'une digestibilité hors du commun pour un Languedoc. Tout juste énorme, de délicatesse et de fraicheur.

     

     

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    Juste à ses côtés, Anthony Tortul n'a pas fini sur le dos. Une rencontre réjouissante, pour une gamme éclectique, parfois un peu barrée, mais toujours séduisante. Mention bien au Désordre 2008, un rosé de mourvèdre "invendable" mais au punch irrésistible, à Ô mon Païs 2008, un Sauvignon gris d'Ariège totalement scotchant, au Gaillac rouge Los Compagneros 2008, dont la concentration n'égale que la fraicheur et à Rancio, un liquoreux oxydatif, à l'équilibre improbable mais enjôleur.

     

    Au rayon des découvertes sudistes, il ne faudrait pas oublier de mentionner la souriante et inspirée Aline Hock, de Latour de France, en Roussillon, dont les cuvées 2009 se déclinent pour l'instant en AdrénAline et AlineA. Des vins d'entrée de gamme, simples et francs, qui méritent plus ample connaissance, en attendant les cuvées plus élaborées, toujours en élevage. Aline est coachée par Lucien Salani, du domaine des Balmettes, présent au stand jouxtant le sien, et dont les vins possèdent une forte personnalité. Ce n'est pas le GG de Lulu, un Grenache gris gris particulièrement bluffant, illustré par Lefred-Thouron, qui dira le contraire.

     

     

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    Retour au septentrion pour savourer pleinement le Moulin à Vent 2009 du domaine des Côtes de la Molière et pour le plaisir de surprendre Isabelle Perraud le nez dans le verre. A sa gauche, la voisine Brigitte Roch présente ses superbes Côte Rôtie, dont Les Grandes Places 2007, ainsi que le pétaradant Coteaux du Lyonnais du fiston. À sa droite, chez Jean-Philippe Padié, le vigneron qui Llan-A dans le calcif, même s'il déserte son stand de temps en temps, on pouvait goûter une Milouise 2008 à tomber, très jurassienne dans l'esprit, un Petit Taureau 2007 sévèrement burné et un Ciel Liquide 2006 particulièrement étincelant. Et quelques autres quilles, dont ce LLan-A (qu'il faut prononcer "Y'en a"). Un OVNI du Sud, qui milite fièrement pour un rapprochement roussillano-jurassique.

     

     

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    On ne saurait quitter Olne sans évoquer les autres vignerons qui nous ont régalé à l'occasion du Salon: Charles Dagand, de l'Octavin en Arbois, Noël Dupasquier et ses superbes Roussettes de Savoie, Nicolas Renaud du Clos de Grillons, dans le Gard, dont les vins chantent  toute l'année, Emmanuelle Dupéré et Laurent Barrera, pour leur baptême du feu en mode "salon", Nicolas Mariotti Bindi et ses Patrimonio de toute (île de) beauté, Fred Cossard et ses grands vins de Bourgogne, impressionnants de pureté et de minéralité, notamment les blancs.

    Et encore bien d'autres, impossible de les citer tous et pas eu le temps ni le loisir de tout goûter, parce qu'il a bien fallu faire un peu de tourisme, une fois.

     

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    D'abord du côté de l'Ardenne bleue, pays des cascades et des sources, bleues comme un ciel dégagé sans avion. Sale coup à Coo, où nous nous sommes retrouvés, suite à une erreur d'aiguillage, sur l'aire de stationnement du parc d'attractions Ploopsa Coo. Heureusement, la randonnée entre Roanne et Amblève était gratuite, contrairement au parking. Mais l'affiche représentant la cascade de Coo, très photogénique, valait le détour.

     

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    Puis, du côté de Bruges et de la mer du Nord, où il fallait bien tremper les pieds un jour, après une assiette de moules-frites pour touristes en terrasse. Heureusement une bonne bière Cantillon chez Hans Dusselier de Wijnfolie, à Aalter, a bien lavé tout ça et contribué à une meilleure digestion avant de regagner la Wallonie.

     

     

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    Retour en Province de Liège, donc, pour une ultime soirée, privée celle-là, à l'Hostellerie du Postay. Le cochon ibérique confit à basse température et sous vide, dignement arrosé de magnums d'Anjou rouge de "Monsieur Mosse" et du Cheverny Les Ardilles 2008 d'Hervé Villemade, de grands vins véritablement émouvants, restera l'un des grands moments gastronomiques de ce séjour.

     

    Olne, bouteille, clap de fin, le coffre plein. Un endroit magique où il fera sans doute bon revenir un jour, taquiner la bouteille et le boulet-frites. There's no place like Olne!

     

     

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    "- There's no place like Olne. There's no place like Olne. There's no place like Olne...


    - Wake up, honey!"

     

     

    Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner.

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres...

     

    Oncle Olif

  • Cuisine gastronomictérique

     

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    « La cuisine au vin jaune », de Betty Nevers, Arbois, 2003

     

    Fleuron du terroir jurassien, le Vin jaune trouve souvent son épanouissement en association en cuisine avec des mets qui le mettent en valeur. C'est un vin de gastronomie. Tout de suite, on pense  poularde, coq, poulet, selon la saison et ses moyens. Et aux morilles qui vont avec, forcément. Voire aux champignons de Paris, selon la saison et surtout ses moyens. Pourtant, il est possible de se faire plaisir en l'associant à d'autres mets, plus marins, même d'eau douce, sans se ruiner. Une petite giclette dans la poêle en fin de cuisson de la sole, des filets de perche ou des cuisses de grenouille au beurre, et le plat est transformé. Crème en supplément pour les gourmands normolipidémiques. Pas plus difficile que ça, la cuisine au Vin jaune, en fait. Un léger déglaçage final et le tour est joué. Les plus grands spécialistes de la question vous le diront : surtout ne pas faire cuire le vin, les esters se volatilisent à 80°C. Et alors, pfffuittt ! Envolés les jolis arômes de noix, d'épices et de curry qui font swinguer le palais, affoler le palpitant et convulser le cortex, déclenchant même une légère érection chez les sujets sensibilisés au préalable. Seule restera l'acidité, qui ne parviendra qu'à constricter les gencives, déchausser les prémolaires et parfois rendre impuissant, ravalant alors le sublime Jaune au rang d'un quelconque vin blanc de cuisine.

     

    Betty Nevers, épouse d'un vigneron jurassien, a édité cet opuscule pour « les maîtresses de maison - surtout celles qui n'aiment pas faire la cuisine ou qui croient n'en avoir ni le temps, ni les capacités ». Tout à fait moi, ça !   « Elles pourront faire une cuisine savoureuse et peu onéreuse, le vin jaune les aidant à devenir des grands chefs ».  Futur Top Chef, l'Oncle Olif !

     

    À titre d'exemple, voici, cuisiné vite fait et d'inspiration libre entre deux ou trois gorgées de Château-Chalon 2003 du domaine Macle, des Filets de perche du lac au Château Chalon, risotto aux truffes. Servis en terrasse, s'il vous plait, malgré une légère bise vivifiante.

     

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    Dans une poêle, faites fondre du beurre. Laissez griller les filets de perche le temps qu'il faudra, mais pas plus. Réservez. Déglacez le gosier, puis la poêle, avec une lichette de Château Chalon. Nappez-en les filets. Servez et mangez aussitôt, avant que ça ne refroidisse. Pour le risotto, faites pour le mieux. Et surtout, finissez la bouteille de Château Chalon.

     

     

    Oncle Olif

     

     

     

     

     

     

  • Le domaine des Cavarodes, côté Jardins.

    Le domaine des Cavarodes, c'est Etienne Thiébaud, un d'jeun, avec des dreads, et c'est une des grandes révélations-coqueluches-sensations vigneronnes jurassiennes de ces dernières années (ne biffez rien, aucune mention n'est inutile). Fraichement installé en 2007, basé à Liesle, dans le Doubs, 2-5, le département le plus improbable pour y produire du bon vin (mais pas pour le boire NDLR), Etienne s'est déja fait un nom et plusieurs prénoms. Etienne, Thiébaud et Cavarodes. L'inviter à cultiver son Jardin à la Saint-Vincent (approximativement) fut une grande idée de Stéphane-Saint Vernier-Planche et de loin l'événement viticole incontournable de ce mois de mars 2010, même en pleine période de Grands Jours Bourguignons.

     

     

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    Une création de domaine, d'emblée en conversion biologique, en valorisant de vieux cépages oubliés, sur un département de réputation non viticole, depuis la grande crise phylloxérique, voilà décidément une grande bolée de sang neuf dans le landerneau franc-comtois. Etienne possède des vignes éparpillées, réparties sur 4,5 ha (+ 1 ha en plantation), dont un certain nombre dans le Jura voisin, qui lui permettent de bénéficier de l'AOC Arbois pour un certain nombres de ses cuvées. Des vins en culture bio, donc, avec l'usage le plus modéré possible de sulfites à la cave, qui possèdent une belle franchise et une belle buvabilité, doublées d'une grande personnalité.

     

    - Arbois 2008, Poulsard des Gruyères: une macération semi-carbonique de poulsard, qui donne un vin frais, à la robe brique orangée, légèrement turbide. L'élevage court en cuve a préservé la sensation de fruité et de fraicheur, sur de discrètes notes d'autolyse première. Léger renard, donc, pour un vin qui en a la robe, mais de l'acidité et du croquant, légèrement perlant, sur une texture veloutée et soyeuse extrêment digeste. Fluide et léger dans l'esprit, c'est un vrai vin de soif, qu'on sifflerait à grande lampées (modérées, la taille des grandes lampées, cela va de soi, Mr le directeur de la Santé publique).

     

    - Vin de Pays de Franche-Comté 2008, rouge: une cuvée collector de vieux cépages rouges doubiens, vestiges témoins de la viticulture pré-phylloxérique qui avait cours ici, comme un peu partout ailleurs en Franche-Comté. 1/3 Pinot noir, 1/3 Trousseau, le dernier 1/3 en Gamay, Poulsard, Pinot meunier, Argant, Portugais bleu, Enfariné, Mézy. Que de la balle! Vinification en semi-carbonique, élevage de 10 mois en vieilles pièces. Le fruit claque, griotte en tête, d'une gourmandise folle, sur des tanins légèrement rustiques mais drôlement séducteurs. La finale est acidulée, presque effilée, donnant envie d'une nouvelle gorgée. Du canon de première bourre, comme une vérité terrienne ancestrale.

     

    - Vin de Pays de Franche-Comté blanc 2008: du chardonnay associé à une petite proportion de savagnin et de sauvignonnasse, un autre vieux cépage qui n'a rien de péjoratif si ce n'est le nom. Ue cuvée déjà largement appréciée, même au delà des frontières régionales. Premier nez grillé, sur l'autolyse (élevage sur lies), puis citronné, voire pamplemoussé. Finale salivante, grande droiture d'expression, celle d'une minéralité de terroir calcaire. On en raffole toujours autant!

     

     

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    - Vin de Pays de Franche-Comté blanc 2009, prélevé sur fût: premier nez sur la poire william, bouche plus riche que le précédent, finale sur de beaux amers.

     

    - Arbois Chardonnay 2008, prélevé sur fût: nez franc, avec une légère pointe vanillée en provenance du fût (un échantillon prélevé sur un seul fût). En bouche, de la rondeur et de la longueur, sur un bel équilibre, avec une longue finale.

     

    - Arbois Savagnin pressé 2008, prélevé sur fût: une mise prochaine pour cette cuvée ouillée, et on s'en réjouit. Un modèle de définition du cépage, sur le pamplemousse, avec une belle acidité liée à l'amertume. Du vin, dense et tendu, à la jolie finale acidulée.

     

    - Arbois Savagnin pressé 2007: il s'agit de la deuxième mise, la première ayant été épuisée rapidement. Un léger caractère oxydatif malgré l'ouillage, sur des notes de pomme, de curry, de noix verte. En bouche, de l'amplitude et une finale sur de beaux amers bien salivants.

     

    De bien beaux vins, comme on aimerait en boire plus souvent. Et pour un bien plus beau compte-rendu de cette soirée, comme on aimerait en lire plus souvent, il ne faut pas hésiter à se plonger dans les annotations de Tophe, le Crazy Yellow man, qui s'est fendu en plus d'une petite recherche historique sur le vignoble de Liesle. On ne saurait faire mieux!

     

    Comme que comme, une visite des coteaux franc-comtois de Liesle est d'ores et déjà inscrite au programme.

     

    Olif

     

  • Le printemps fait salon (3): BiojoLeynes

    Dernier coup d'œil sur l'agenda printanier, l'occasion d'un petit coup de projo sur le Bojo qui bouge, l'opportunité de célébrer la première BiojoLeynes.

     

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    Dans BiojoLeynes, il y a d'abord bio. Plus qu'à un simple salon de vins, c'est à une véritable fête du vin et du bio que le public est convié. Du vin, du pain, du fromage, de la charcuterie, des animations traditionnelles, des démonstrations de techniques ancestrales, tout ça sur la place du village.

     

     

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    Dans BiojoLeynes, il ya bien sûr Biojo. Pour Beaujolais bio, évidemment. Autour des organisateurs autochtones (Pierre Boyat, Stéphanie et Yann Desgouille, Catherine et Philippe Jambon), une jolie brochette de vignerons beaujolois invités devrait permettre de goûter à de jolies bouteilles, en accompagnement d'un casse-croûte de saison. Jusqu'à plus soif et jusqu'à plus faim, ce qui devrait rendre jaloux les amateurs-trices de vins de casse-croûte d'outre-Atlantique.

     

    Et enfin, dans BiojoLeynes, il y a Leynes, commune viticole de Saône et Loire, voisine de Chasselas, fiefs des 3 co-organisateurs, qui possèdent là un terroir assez spécifique et méconnu en Beaujolais.

     

    Voilà qui fait trois bonnes raisons de programmer une petite virée au pays du Gamay lorsque le printemps sera définitivement venu. Si toutefois le printemps fait des siennes et qu'il se mette à pleuvoir dans les verres, la Biojoleynes a prévu un repli stratégique dans la salle des fêtes de Leynes. Et bien sûr, en cas de rafraichissement subit, n'oubliez pas votre petite laine. :neige: :sic: :depelle:

     

    Olif

  • Le printemps fait salon (2)

    A peine remis de la verdeur des frimas martiens, l'amateur, le pro, le semi-pro, voire le semi-amateur, ou encore celui qui n'en a rien à secouer du vin, pour peu qu'il ne sache pas trop comment occuper ses week-end, bref, tout ce petit monde pourra se retrouver un verre à la main aux salons de jardin printaniers, et pas uniquement à VillaVerde.

     

    Le week-end de Pâques sera calme, mais après, ça bourgeonne dans tous les coins.

     

    Du 9 au 12 avril, Vini Circus entre en piste. On y boit, on y cause, on y mange, on y va au spectacle, on y expose. Voilà un vrai salon complet, avec une affiche naturellement exceptionnelle. Chanceux, les Bretons!

     

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    Pour ceux qui préféreraient un printemps plus sudiste, c'est du côté de Châteauneuf-du-Pape qu'il faut aller. Tous les ténors de l'appellation y seront, ou presque, pour une affiche papale, donc.

     

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    Le week-end suivant, ce sera encore plus hard de faire un choix. Les gars et les filles de la Hiaute pourront se régaler au pied du Mont-Blanc, à l'intiative des caves Duvernay, les Avignonnais d'Annemasse (private joke, ils se reconnaitront). Au menu, Stéphane Tissot, Dominique Belluard, Gérald Besse, Olivier B., Olivier P., Olivier J., Jean-Yves Bizot, Philippe Alliet, François Chidaine,... Des bons vignerons jusqu'à plus soif, en fait!

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    En Loire, les vins de libre expression tiennent aussi leur salon à Saint-Etienne de Chigny. Vinaviva, ça s'appelle. Et viva vina! Par contre, impossible de trouver un flyer sur leur site ou sur le web!



    A l'autre bout du monde de l'Europe, on pourra déguster dans la douceur à Olne (Olne, sweet Olne!). Belgique, nous voilà, parce que le Blog d'Olif sera dignement représenté en la personne de Mr et Mme. L'affiche est pléthorique, orientée bio et vinification nature. De bien belles rencontres en perspective, ce n'est quand même pas vers Liège qu'on va se  retrouver chocolat!

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    Les amateurs de vins naturels vont être écartelés, les 18 et 19 avril. Une rencontre du troisième type se tient également à Grenoble, sous l'égide de l'AVN. A la rencontre des vins naturels, voilà un salon qui nous aurait bien tenté aussi, mais l'exotisme belge l'aura emporté.



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    A peine remis du week-end, il faudra enchainer. Le lundi 19 avril ne sera pas chômé. Tout d'abord, la Beaujoloise, rendez-vous désormais traditionnel pour goûter au Beaujolais qui avance dans le bon sens. De 10 heures à tard!

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    Le même jour, les Champenois essaient d'y faire voir un peu plus clair aux pros et aux amateurs, en leur proposant leurs vins en deux versions, avant et après champagnisation. Une dégustation éducative, conviviale et passionnante. Une halte indispensable sur le chemin du retour de la Belgique. Terres et Vins de Champagne, l'endroit où il fera bon buller. Aÿ, Aÿ, Aÿ!

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    Le 26 avril, à Carcassonne, 15 vignerons audois (et à l'œil) tenteront de Changer l'Aude en vin. Ils s'associeront à 5 vignerons champenois invités pour l'occasion. Dégustation jusqu'à l'Aube (et la Marne), mais seulement de 10 heures à 19 heures.

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    Avril ayant tiré pas mal de ses cartouches, il faudra attendre les week-ends fériés de mai pour continuer à déguster le plus librement du monde. Retour probable en Beaujolais, au pays du Jambon, le 2 mai, mais on en reparlera car je dispose de peu d'infos pour le moment, ou, au choix, Chai l'un Chai l'autre, chez les Montanet, à Saint-Père sous Vézelay. Là encore, une jolie brochette de vignerons.

     

     

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    Les 8 et 9 mai, direction l'Alsace pour un salon des vins libres, naturellement bons, qui s'annonce grandiose. Nature, naturel, libre, peu importe la terminologie, du moment que le vin correspond à une approche non technologique. Ce vin-là, il fait salutairement souffler un grand vent de liberté dans le monde coincé et souvent conventionnel de ceux qui se disent amateurs. La grand-messe sera célébrée en l'abbaye de Marbach, près d'Husseren les Châteaux. Yop là!

     

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    Du 13 au 16 mai, cap sur la Vendée, pour les incontournables et indispensables Rencontres vendéennes, où l'on causera jurassien, italien et angevin. Entre deux baignades ou deux parties de pêche aux pignons. Ne pas oublier crème solaire, rateaux et pelles pour châteaux de sable.

     

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    De quoi s'occuper largement avant les vacances d'été...

     

    Olif

  • La tronche en biais...?

     

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    "Petit ou grand, un bon vin a la gueule de l'endroit où il est né, et les tripes du bonhomme qui l'a fait." Cette petite phrase percutante de Jacques Puisais, très à la mode en ce moment, ne s'applique pas de la plus merveilleuse des façons à celui-là. Celui-là, il a la gueule de Travers mais pas la tronche en biais pour autant. Droit dans ses bottes, simple et franc, un poil rustique. Et des tripes, il en faut pour produire du vin ici à cette altitude.  Son nom, c'est le Travers-Saints, tout simplement parce qu'il renaît chaque année sur le coteau surplombé par l'église de Travers. Un  Travers-Saints 2009 particulièrement béni des dieux, probablement le millésime du millénaire, précédent et à venir, qui a bénéficié en outre de la plus haute technologie lors des vendanges, grâce à une très novatrice trieuse optique manuelle et oculaire, que bien des grands châteaux bordelais envieraient.

     

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    Come-back à Fleurier, donc, dans la cave-garage de la Clavenière, pour y déguster, de façon exhaustive et sans salir le bassin, la production  2009 de Christophe Landry, l'Helvète underground, et Pascal Stirnemann. Certainement le plus excitant tandem viticole de tout le haut canton neuchâtelois. Dégustation et consulting spécialisé, parce que l'avis des flying wine-blogueurs de France et de Suisse voisines, ce n'est quand même pas rien pour un domaine de cette importance, qui produit essentiellement un excellent pinot gris neuchatelois, aussi bien dans sa version sèche que liquoreuse. Des vignes situées à Serrières, un quartier neuchâtelois qui doit apparemment beaucoup à Suchard, et qui donnent un vin sec à l'équilibre plutôt tendu et aux jolis arômes de poire william. La richesse du millésime 2009 en plus.

     

    En rouge, l'assemblage Gamaret-garanoir est plutôt pulpeux. Un peu rustique, comme il se doit, avec une pointe d'amertume finale, mais des tanins enrobés et suffisamment de fraicheur. Et de la rondeur. Le Pinot noir Plénitude possède une belle robe rubis et pinote joliment. De la dentelle, dans le registre des pinots fins et élégants.

     

    Goûté également au Rosé de Pinot noir 2009 et à l'assemblage Clavin, 2 vins de négoce sans prétention, plutôt agréables, bien vinifiés et destinés à une consommation rapide auprès des Valtraversins, qui en sont friands, à ce qu'il paraît.

     


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    Le Pinot Gris passerillé 2007 de la Clavenière, c'est l'Yquem neuchâtelois, récent finaliste au Grand prix des Vins Suisses. Le 2009 est sur cette voie, celle du garage de Fleurier évidemment, mais aussi sur celle de la gloire. Une très belle liqueur acidulée s'exprimant curieusement un peu mieux à ce stade dans la feuillette neuve que dans le fût plus ancien.

     

     

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    Le consulting s'est ensuite poursuivi jusqu'en soirée, à la table du Restaurant S., une adresse fort sympathique planquée dans une petite rue de Fleurier. On y a essentiellement parlé vin, de Suisse et d'ailleurs, et Internet, de Suisse et d'ailleurs. Entre deux excellentes bouchées d'asperges, de risotto et d'agneau. Et entre deux gorgées de vin vaudois, valaisan et tessinois. Nul doute que de ce consulting-là, il en ressortira de grandes choses!

     

    Olif

     

  • Poison d'avril...

    ... même pas drôle en plus!

     

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    On se doutait bien que l'hiver 2009-2010 n'en était pas à sa dernière farce, mais de là à se réveiller sous 10 cm de neige bien lourde et humide et enfiler à nouveau un pull sur le tee-shirt! Heureusement, un Jean Pull du domaine des Soulanes a suffi, du tricoté main 2008, un jus bien frais des Côtes Catalanes apte à réchauffer bien des cœurs.

    Vivement le mois d'août, qu'on sorte les vins de printemps!


    Olif


    P.S.: et demain, c'est Vendredi saint. Du poisson deux jours de suite, on n'est pas habitués à ça, dans nos montagneuses contrées.

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

  • Le mois du Gibolin tire à sa fin!

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    Mars, c'est connu, c'est le mois du gibolin. Ultime chance de déguster un vin de saison, ultime chance de déguster Ultime, du Clos Milan, millésime 2004. Grenache noir et syrah, élevage de 24 mois en fût neuf. Carafage préalable et dégustation sur deux jours, pour avoir la pluie et le beau temps en même temps. Il faut au moins ça. Le nez marque encore un peu le fût le premier jour, mais la matière et dense. Les tanins s'assagissent, ça vire un peu animal noble le lendemain (fourrure), c'est toujours aussi dense, concentré et charnu. Un gentil gros monstre qu'on a envie d'apprivoiser, mais qu'il faudra laisser en cage encore quelque temps.


    Henri Milan, il est un peu fâché avec l'AOC, en laquelle il croyait beaucoup et qui s'est transformée en machine à niveler par le bas. Et il le crie bien fort. A l'écrit chez le Vindicateur et à l'oral chez Rézin, l'importateur privé québecois bien-nommé. Faisons-nous-en l'écho avec véhémence!




    Olif


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    P.S.: on me sussure que j'aurais confondu gibolin avec giboulée. Au temps pour moi, fût-il aussi variable! Je ne recommencerai plus, promis. D'ailleurs, mars tire à sa fin.

  • Come-back dans l'arène...

    On en parlera longtemps dans les chaumières. Le fameux sommelier-caviste arboisien Stéphane Planche a repassé son bel habit de sommelier et l'a repassé à nouveau. Le temps d'un service au non moins fameux restaurant La Chaumière, à Dole du Jura, loin de la Bretagne, et sans accent circonflexe sur le "o". Une belle adresse située dans un immense parc aux portes de la ville, doublée d'un hôtel *** en cours de rénovation, et tenue par Nathalie et Joël Césari, qui ont quitté leur établissement du centre-ville, Les Templiers, pour se sentir plus au large. La cuisine est toujours aussi précise et raffinée, récompensée par un macaron Michelin et qualifiée de "ludique et cool" par le savoureux guide Omnivore, les lunettes du cuisinier sont toujours aussi classe.

     

     

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    Une soirée clé en mains très orientée "nature", évidemment, sans cravate, avec une recherche d'accords entre des mets fins et des vins qui ne le sont pas moins, mais peut-être un peu difficiles d'accès. Le véritable rôle du sommelier? Papillonner et virevolter de table en table, prêcher la bonne parole nature, apporter quelques éléments de compréhension au sujet des vins, essuyer quelques revers chez les réfractaires, s'amuser des fausses-pistes avec ceux qui  s'y croient (et croient avoir trouvé à chaque fois les vins), consoler les déçus qui s'attendaient à une soirée vins du Jura.

     

     

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    Après plusieurs salves de mises en palais, arrosées de Ze Bulle (zéro pointé), version rouge, du domaine de La Tour Grise, un pétillant "système D", regazéifié au gaz de la source, procédé désormais breveté, la soirée peut commencer.

     

     

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    Le maquereau s'est fait traité de thon et il n'a pas moufté. Probablement une mère maquerelle, d'ailleurs. La cuisson basse température rend le filet onctueux et goûteux comme pas permis, le jus de persil et les herbes insolites relèvent bien le tout, le sorbet au chutney rafraichit tout ça. Pour ne pas trop dérouter les fidèles du restaurant, le vin servi en accompagnement est un Rully 1er cru 2007 Les Margotés de Vincent Dureuil-Janthial. Du classique cousu main, bien fait mais sans grande émotion, que je situais dans le Jura à première vue. Tout faux!

     

     

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    Les langoustines snackées à la poudre de champignons sont juste excellentes. Ce qui est déjà plus que très bien. Mais pas hallucinogènes pour autant, malgré la colorée cuvée Vall Pompo 2006 de Bruno Duchêne. On aborde ici l'univers passionnant des vins sans soufre. Le nez, très ouvert sur un mode oxydatif, est intense et plutôt agréable. La bouche est large, arrondie par l'alcool, mais sans déséquilibre.  C'est large, long, acidulé et minéral en finale, c'est bon. On pense à Barral, mais pas assez de volatile (c'est de l'humour!). Pourquoi pas Jura, alors? Il doit forcément y en avoir un! Perdu, c'est Collioure!

     

     

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    L'agneau, excellent au demeurant, est un peu plus difficile à appréhender. Un plat yin et yang, dans lequel l'orange et le lait caillé peinent à trouver leur place, face à la tapenade olive-réglisse et la petite sauce servie à part pour lier le tout. Un contraste superflu, qui n'a pourtant pas embarassé le Rouge de Causse du Petit Domaine de Gimios, frais et tendu, limite un peu austère, m'ayant évoqué, non pas le Jura, mais une syrah du Rhône par ses arômes de tapenade, justement. Pourtant, c'est Tutti frutti.

     

     

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    Avec le damier de carrés de chèvre, carottes et olives gélifiées, l'accord se fait dans l'évidence avec le Sancerre Skeveldra 2007 de Sébastien Riffault. Dur de trouver le sauvignon derrière ces belles notes bien mûres et minérales. Même en évoquant la Loire, on part sur un autre cépage. Le fromage aurait pourtant dû délivrer un indice.

     

     

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    Dessert en deux parties, jouant sur les oppositions. La gelée de pomelos est un délice, même quand on n'est pas fan de pamplemousse, tout comme la tarte fine au chocolat, très fine, très chocolat. Pas tenté le mix des genres, juste la succession des assiettes. Le Sylvaner Moelleux 2003 de Jean-Pierre Frick a bien officié tout du long. Minéralité marquée, sucrosité modérée, acidité équilibrée. Une VT qui ne peut être revendiquée, pour cause de cépage reconnu insuffisamment noble. Un vin que j'ai situé évidemment en Alsace, plus particulièrement chez Frick, mais en penchant pour un riesling. Sacré roturier, va!

     

     

    Ave Cesari, nourrituri te salutant!

     

     

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    Oui, merci Joël Cesari, de nous avoir si bien nourri, et merci Stéphane Planche de nous avoir si bien abreuvé. Les soirées thématiques à La Chaumière, c'est très souvent et régulièrement, généralement en présence d'un vigneron-invité. Le 30 avril, ils seront deux: Fanfan Ganevat et Bruno Schueller. Ça va dépoter dans La Chaumière!

     

     

    La Chaumière

    346, av. du Mal Juin
    39100 DOLE - FRANCE
    Tél+33(0)384707240 - Fax+33(0)384792560

     

     

    Olif

  • Quintessence d'Essence des Sens

     

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    Grande journée de dégustation bourguignonne et biologique organisée par Muriel Deléger au Hameau de Santenay le Haut, L'Essence des Sens, off officiel satellite des Grands Jours de Bourgogne, a eu la décence d'inviter le Jura à la fête. Uniquement des vignerons "bio", dynamiques, parfois biodynamiques. En conversion pour certains, mais déjà convertis aux idées avant d'être officiellement certifiés.

     

    Impressions furtives ...

     

     

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    - Une découverte scintillante: Champ d'étoiles. Ou comment un couple belge motivé vient biodynamiser le Sud-Revermont en reprenant le domaine Richard Delay à Gevingey. 2008 est leur premier millésime, 2010 sera déjà certifié. Un joli concept, des vins et des étiquettes qui ne le sont pas moins. Mention spéciale à un Pinot noir au fruité enjôleur et à la finale merveilleusement fruitée.

     

     

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    - Une bouteille impressionnante: "Le Clos", du domaine Guillot-Broux. Des vignes "franc-de-pied" replantées en 2001 sur la parcelle des Perrières. Une robe dorée, un nez pregnant, une bouche dense et profonde, une longueur interminable, une bouteille sidérante. Le reste de la gamme aussi, d'ailleurs. Avec les vins du cousin Julien, des Vignes du Mayne, découverts à la Dive, l'appellation Mâcon-Cruzille a de beaux jours devant elle.

     

     

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    - Une bulle nébuleuse: Née bulleuse, un pétillant rosé à base de gamay, ou quand le Beaujolais s'amuse. C'est rigolo et rafraichissant. C'est à Lachassagne (69) que ça se passe, chez Bernard Vallette. Avec deux "l".

     

     

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    - Une courbe séduisante: Chut ... Derain. Un aligoté pétillant qui épouse bien les formes pour se lover là où il faut.

     

     

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    - Un retour aux sources: le véritable Melon de Bourgogne is back home! Enfin, celui-là n'était jamais vraiment parti dans le Muscadet. Probablement les derniers pieds qui restent ancrés dans le val de Saône. Et ils se trouvent chez Guy Bussière. Tel un Phénix, il est fier de ses racines. Arpège en 2008, c'est un assemblage de Chardonnay et d'Aligoté, faibles rendements obligent.

     

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    - Et, probablement le meilleur pour la fin, deux Alices, au pays merveilleux des vins tendance "nature", De Moor et Bouvot, à Chablis et en Arbois. Des vins enchanteurs, à L'Octavin comme chez De Moor. Et deux superbes sourires en prime. Bravo les filles!

     

    Olif