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Le blog d'Olif - Page 36

  • La Percée du Vin Chaud

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    Forcément, c'est de saison! Saint-Point on the rocks again! Maintenant qu'on a pu patiner ou marcher sur notre grand lac à nous, "on a réussi notre hiver"!

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    Pour le vin chaud, c'est à la buvette, sur la plage des Grangettes, patins aux pieds. Toujours un moment étonnant, quasiment surréaliste. On ne s'en lasse pas!

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    Olif

  • Le Doubs, saveurs et patrimoine


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    Le Doubs, 25ème département français par ordre alphabétique, tire son nom de la rivière qui le traverse de part en part. Le Doubs, Dubis, dont le nom pourrait signifier "eau noire" en ancien celte, prend sa source à Mouthe, la petite Sibérie française, où l'on bronze intégralement par - 20°C lorsque les températures sont clémentes, comme en ce moment. A -41°C, comme pendant l'hiver 85, on supporte toutefois un cache-sexenez. Lorsqu'il traverse le lac Saint-Point, du côté de Malbuisson, ou qu'il lèche les pieds du château de Joux, dans la cluse de Pontarlier, le Doubs flirte avec le patrimoine, qui ne manque pas de saveur par ici. Saveurs et patrimoine sont au Doubs ce que l'audou est à Laure: sa manne! C'est aussi le titre d'un remarquable ouvrage où l'on n'en croit pas ses yeux ni ses papilles.

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    Edité par les Presses du Belvèdère, ce beau livre est un cadeau pour l'amateur patrimonial affamé: une ville (différents quartiers en ce qui concerne Besançon), son patrimoine historique et culturel, sa bonne adresse gastronomique, avec présentation du Chef, suivie de recettes originales.

    Au hasard, l'alchimiste Pierre-Ivan Boos de Pontarlier et le bon accueillant Marc Faivre de Malbuisson. Et puis aussi le Christophe Ménozzi à Besançon, le Saint-Pierre, toujours à Besançon, l'Auberge de la Roche à Grandcombe-Chateleu, le France à Villers-le-lac, et plein d'autres encore. Toute la gastronomie doubienne (ça sonne mieux que doubiste, plus fréquemment usité) dans un seul et unique ouvrage, à avoir mis sous le sapin ou à se faire offrir à la première occasion. Mieux qu'un guide. De toute façon, il ne tient pas dans la poche!

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    Olif

    N.B.: les photos ci-dessus ont été prises à l'automne, parce qu'en ce moment, c'est plutôt ça:

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  • Strike!

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    Les dernières quilles de 2008. Ou presque. Plus fort qu'une soirée au bowling ou une partie de Wii! La vérité si je mens comme un arracheur de dents (private joke!). Ce fut un réel plaisir d'être convié au débotté à cette soirée de gala ou chacun devait apporter deux flacons "coup de cœur", pas forcément une grande étiquette, mais bon, quand même un peu. Parfois. Souvent, en fait. Mais pas tant que ça quand même. Peu d'outsiders, mais ils se sont bien comportés. Les vins blancs sont dégustés à l'apéritif dans un premier temps, puis avec le repas, exquis, préparé par la maîtresse de maison. On attaque gentiment:

    - Bourgone Pinot blanc 2002, Gouges: mise en bouche de belle facture, de par sa droiture, sa minéralité et sa finale légèrement tannique. Louons une nouvelle fois l'à-propos du grand-père Gouges, qui sut tirer profit de cette mutation spontanée de pinot noir pour produire l'un des vins de Bourgogne les plus originaux qui soient.

    - Vin de Pays de Franche-Comté Chardonnay 1990, vignoble Guillaume: le nez est superbe, celui d'un beau vieux chardonnay sur l'évolution, net et précis. La bouche ne tient malheureusement pas les promesses du nez, ce qui n'est pas une surprise pour cette cuvée d'entrée de gamme qui finit plutôt très court. Une bouteille néanmoins intéressante qui mériterait d'être consommée pour elle-même et pas en dégustation comparative. La Haute-Saône dans ce qu'elle a de meilleur!

    - Grange des Pères blanc 2000: très beau nez, fin et élégant, où l'on retrouve des notes d'amande et d'abricot. La minéralité sous-jacente donne de la tension à la bouche. Belle droiture et très beau vin blanc sudiste, plein de fraicheur.

    - Santorini 2003, Sigalas: 100% assyrtico, la grosse cote de la soirée! Un cépage et un vin totalement inconnus pour la plupart d'entre nous. Nez frais et grillé, évoquant un beau Meursault, avec lequel il a failli être confondu. Tension, minéralité, équilibre frais et acidulé, voilà un vin  absolument épatant produit sur l'ile de Santorin. La Grèce, destination viticole méconnue, est l'objet d'un petit supplément du dernier numéro du Rouge & le Blanc, l'indispensable revue vinique décidément toujours à l'affût des bons coups.

    - Meursault-Charmes 1998, Alain Coche-Bizouard: un beau Meursault arrivé à pleine maturité, très Charmes, terrien, ample mais droit.

    - Corton-Charlemagne 1988, Jean-François Coche-Dury: qu'on se le dise! Le Coche, à l'instar du macaron, s'inscrit dans la durée! C'est grandiose. Un nez épanoui, riche, ouvert, toujours ce grillé inimitable, et puis cette dimension autre en bouche, cette grandeur d'âme, cette profondeur, qui incite à la réflexion et à la méditation. Image

     

    - Lafite-Rotschild 1975: une vieille odeur de champignon en voie de décomposition en interpelle quelques-uns: liège ou pas liège? Pas liège, c'est certain, mais un bouchon qui ne devait quand même plus être très frais. La bouche est droite, austère, pour tout dire sévère et cul pincé. On frôle l'auto-flagellation. Pas la frite, Lafite 75!

    - De battre mon cœur s'est arrêté 2007, Hervé Bizeul: oui, les beaux vins du Roussillon peuvent lutter face aux grandes étiquettes bordelaises. En terme de plaisir gustatif, certainement, même si comparer de cette manière les vins n'est pas du tout significatif. Du fruit, de la matière, une belle acidité fraiche, un peu d'alcool quand même. On ne s'auto-flagelle plus, on met plutôt du baume sur ses blessures, et ça fait  chaud au cœur. Bon, c'était ma dernière défibrillation. Mon cœur bat la chamade, désormais, et n'a plus intérêt à s'arrêter.

    - La Nine 2006, Minervois, Jean-Baptiste Sénat: encore une boule de fruit, sensuelle et gourmande. Du plaisir à l'état pur, sans prise de tête. Un vin qui ne se commente pas plus que cela, mais qui se boit!

    - Châteauneuf du Pape Réserve des Célestins 1995, Henri Bonneau: du beau, du bon, du Bonneau! La grande bouteille rouge de la soirée. Une race incomparable, une densité phénoménale et pas l'ombre d'une trace d'évolution. Un vin juvénile et remarquable.

    - La Mission Haut-Brion 1975: nez ouvert et évolué, fumé, agréable et plaisant. Bouche assez typique de ce que l'on est en droit d'attendre d'un vin de cette classe à ce stade. Complexe, entêtant, aux tanins fondus, il ravit l'amateur d'harmonie. Peut-être un peu trop lisse pour l'amateur de sensations fortes...

    - Palmer 1983: d'un esprit beaucoup plus jeune, il possède plus de rondeur, avec de la fougue. Les tanins possèdent encore un fond d'austérité qui se traduit par une légère amertume finale, mais un vin qui possède encore beaucoup d'élan.

    - Yquem 1988: une des stars annoncées de la soirée. La robe est légèrement brunie, comme si de rien n'était. Le nez est confit et rôti, comme il se doit. La bouche est élancée, élégante, fine et longue, comme il se doit. Des notes de fruits secs évoquent un caractère légèrement oxydatif et la sucrosité n'est pas trop marquée. Forcément, une belle bouteille. Mais un peu trop convenue, peut-être? Trop clean? Trop belle pour être vraie? Parce qu'il y manque un soupçon de folie, une pointe de magie. Un sentiment de frustration, celui de passer à côté d'un très grand vin, de le croiser sans véritablement le voir ou le comprendre. En toute honnêteté, sans volonté de descendre un premier. Mais qu'est-ce qui justifie son statut, son culte, son prix? Rien de tout cela perceptible ce jour-là par moi, en tout cas. Quel goujat je fais!

    Dans l'appréciation globale, mais subjective, des vins de cette soirée, Yquem est sorti en tête, finalement. Rien de surprenant, c'est même  plutôt rassurant. La prochaine fois, on lui fera affronter à l'aveugle, par pur instinct de jeu, une Petite Arvine Grain Noble de Marie-Thérèse Chappaz ou une SGN 1997 de Philippe Delesvaux.

    Mon palmarès personnel: Réserve des Célestins 1995, Corton Charlemagne Coche Dury 1998, Santorini 2003 de Sigalas. Trois belles quilles dignes d'un Strike! Avec Lafite 1975 dans le rôle de la boule! Wii madame!

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    Place à 2009, maintenant! Juste après un ou deux comptes-rendus 2008 en retard, peut-être. On verra bien! L'avenir nous le dira!

    Olif

  • Réveillon neigeux, Nouvel An radieux!

    Happy new year!

    Bon, ça glisse juste un peu! Mais cet après-midi, ça va farter!

    Que la Discobitch soit avec vous en 2009!

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    La Discolifettebitch



    Pour ceux qui voudraient aussi boire "un verre de boisson de Champagne", cette QV Discobitch de l'ami Benoit Tarlant n'est pas qu'un génial coup marketing, c'est aussi un vrai Champagne qui se déguste et qui se boit, à la bulle fine et vive. D'ailleurs, on a tout bu!


     

    Bonne et heureuse année 2009!

    Olif

  • Le Bourgogne comme on l'aime!

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    Bourgogne blanc 2001, Rémi Jobard

    31 décembre 2008. Il pleut des seaux sur Pontarlier. Pas trop de souci pour le tapis neigeux d'altitude, qui devrait résister au grand nettoyage de fin d'année. Derniers préparatifs pour le réveillon de la Saint-Sylvestre et plop pour l'apéritif du midi, histoire de se requinquer le moral devant toute cette eau dégoulinante: un nez grillé et toasté, d’une grande finesse, de la viennoiserie raffinée pour un beau Chardonnay à point, qui possède une bouche droite, acidulée, fraiche et persistante. Le Bourgogne comme on l’aime, la Bourgogne comme on l’aime aussi. Une filiation évidente avec les épatants Meursault de Jean-François Coche-Dury. Un vin qui mérite largement un « Bravo Rémi ! », un effort de notation suffisamment rare venant de moi, méritant également d'être souligné!

    Que l'année 2009 vous soit aussi bonne que ne l'est ce bon vin de Bourgogne!

    Santé!

    Olif

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  • Le Ploussard du Bornard

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    Arbois Pupillin Ploussard La Chamade 2005, Philippe Bornard

    Ancien coopérateur à Pupillin, Philippe Bornard a décidé un beau jour d'aller voir plus loin, si son ramage se rapportait à son plumage pelage... euh... si on ne pouvait pas faire du vin autrement. Il avait évidemment une petite idée derrière la tête. Et du bon raisin dans son tonneau.

    2005 est son premier millésime de vigneron. Ce ploussard est une pure merveille, qui se goûte admirablement en ce moment. Un joli grain de vin,  croquant et charnu, des petits tanins grenus, une couleur rubis soutenu. Roulement de tambour! Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrr... Et un dernier petit verrrrrrre!  Tonique et tannique! Si mon cœur bat la chamade ce soir, je me demande bien pourquoi!

    Olif

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  • Tripes à la mode de je ne sais pas quand ni où!

    Si, comme chez la serial saint-jacqueuse, vous sortez de la coquille pour le réveillon de Noël, profitez-en pour faire un saut chez le barbier, demain on rase gratis. Balayez bien les épluchures de barbes, astiquez-les au gros sel, passez-les au karcher. Jusqu'à ce qu'elles soient nickel chrome et que vous puissiez faire un beau voyage avec ces ...Tripes de Saint-Jacques à ma façon!

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    Jamais je n'aurais imaginé que ce truc peu râgoutant pouvait se manger. Même quand on a très faim. Mais à force de marmonner, il n'y a aucune raison de ne pas y mâchouiller, sa barbe! Intrigué par ces deux recettes ( et ), j'ai profité de cette période gastronomiquement rasoir pour me lancer. Ces barbes de coquilles Saint-Jacques, je les ai cuisinées comme je cuisine les tripes de ma grand-mère: avec mon cœur et mes tripes, au feeling et à ma façon! Oignons, carottes, poireau, vin blanc, poivre, sel et un soupçon de vinaigre de Xéres (le petit truc de dernière minute, à défaut de véritable vin de Jerez). Deux à trois heures d'Aston Martin 140 CH BBi (bloubloutage à induction) et en voiture Geneviève!

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    Grenache blanc, chardonnay, roussanne. Les 3 mammelles du Tabatau, version blanc. Une belle complémentarité pour un vin plutôt costaud, large mais sans lourdeur. Un bon trip avec les tripes, qui constituent un mets plutôt parfumé et puissant!

    Au préalable, le 100% grenache blanc du domaine du Trapadis, n'avait pas démérité. De la fraicheur sur une relative opulence et beaucoup de finesse. C'était un fond de bouteille. Il a achevé sa carrière dans les tripes après une dernière petite lichette derrière ma cravate! R.I.P.

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    Olif

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  • VDV 21: vins de fête!

    Vendredisduvin Dernier vendredi du mois, donc vendredi du vin. Mais Vendredi d'entre deux fêtes, gare à l'absentéisme! Pas difficile d'avoir débouché quelques jolies bouteilles, pour accompagner les mets du réveillon, puis ceux du jour de Noël., le problème, ce sera de trouver le temps de les bloguer. Excès de table récurrents, la fête n'est jamais trop belle. Il faut donner, offrir, partager, se gaver. Pour expier le supplice infligé à toute une espèce animale sacrifiée? Il n'y a que le foie (gras) qui sauve, la foi maigre s'est sauvée depuis longtemps!

    Si les oies et les canards se gavent, d'autres subissent un certain nombre de sévices, comme les crustacés. Et je ne parle même pas de toute cette génération de petits enfants qu'on roule dans la farine en leur faisant croire à un vieux bonhomme rouge à barbe blanche, ce qui évite d'avoir à leur expliquer la crise en long, en large et en travers, et de leur expliquer pourquoi, à la place de la dernière console de jeux WII,... ben non! Juste une mandarine. Comme lors de certaines périodes les plus noires de notre existence, mais au moins, les enfants étaient contents, ma bonne dame! Tandis que maintenant..., il leur faudrait une bonne guerre!

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    Pouf pouf!

    Lulu, la quarantaine bien marquée, aimerait bien repartir pour une nouvelle vie, maintenant que ses enfants sont un peu plus grands et à peu près autonomes.

    Régulièrement repoussée lors des entretiens d'embauche, elle s'offre une parenthèse, histoire de se prouver qu'elle existe encore un peu. Délaissant ses amis et sa famille (dont un mari beauf et alcoolique), elle commute sa vie en mode "vacance" pour une période de vacances à la petite semaine. Au cours de son ecapade, elle noue des relations avec d'autres personnes un peu en marge du système, qui semblent lui redonner goût à sa propre vie. Il faut bien dire que ces gens savent vivre et profiter de l'instant présent. Pour un menu gastronomique improvisé dans un camping-caravaning à l'hivernage, on ne se refuse rien. "Garçon! Quel vin avec la langouste?" Avec la langouste? Il faut croire que c'est déjà Noëls!

    "Anjou blanc, Noëls de Montbenault 2004!" Excellent choix, garçon! Le choix du roi, le choix du Leroy! C'est Richard qui devrait être content de ce clin d'œil bédéphile de haute volée!

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    Lulu femme nue, c'est une BD en deux tomes, l'un paru, l'autre à paraître, aux Editions Futuropolis, dessinée et scénarisée par Etienne Davodeau, l'un des musts de cette fin d'année. Une vraie BD d'auteur, au sens noble!

    Garçon? Quel vin avec le homard, à défaut de langouste? Un Homard et Fred en deux sévices: fendu en deux vivant, grillé sauce corail.
    Avec le homard? Anjou blanc Noëls de Montbenault 2003. Ben oui, je n'ai pas réussi à remettre la main sur mes 2004! Ma cave est trop bien rangée! Bonne pioche quand même! Un vin riche, miellé, aux délicieuses notes de fruits jaunes et de frangipane, qui possède un soupçon de fraicheur malgré le millésime, mais dont l'opulence fait merveille sur la texture du Homard  et du Fred aussi.

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    Un beau vin de fête, un vin idéal pour un vendredi de décembre, en fait!

    Olif


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  • Un Noël qui sent la poudre...

    ...blanche! Le rail est même fourni pour qui le souhaite.

    Un Noël qui sent la poudre...

    Entre le foie gras et la bûche, que l'on essaiera d'éviter soigneusement sur les pistes, quelques kilomètres en ski de fond ne devraient pas nuire à l'organisme, du côté des Fourgs, du Larmont ou d'ailleurs.

    Y aura-t-il de la neige à Noël? La question ne se pose plus depuis belle lurette cette année!

    Un Noël blanc et bleu (pour le ciel), voilà qui n'était pas arrivé depuis un bail dans le Haut-Doubs. On va essayer d'en profiter un maximum! Sans pour autant négliger quelques petits comptes-rendus en retard et des commentaires sur les vins de fêtes.

    Joyeux Noël à toutes et à tous.

    Olif

  • Illumination de Noël aux Jardins

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    Noël! Montjoie! Saint-Denis! Arbois! Saint-Vincent! Même la neige était au rendez-vous! Stéphane-Saint Vernier-Planche avait revêtu, par dessus  son costard 3 pièces, sa barbe blanche et son bonnet de Père Noël. Et qui c'était les gâtés? Toujours les mêmes, comme d'habitude. Enfin non, pas toujours les mêmes, la relève des apprentis jardiniers est perpétuelle, laissant ainsi la place à de nouvelles têtes à chaque séance.

    Pour cette soirée festive, il fallait s'attendre à du sérieux et du lourd! On a été servis. Deux vins pour se faire la bouche (mais quelle bouche!) avant le monument de la soirée. Un vin que l'on ne boit qu'une fois dans sa vie, si l'on a la chance d'être au bon endroit au bon moment. Et cette chance, il ne fallait pas la louper!

    Aveugle complet, comme à l'accoutumée, et ça va partir dans tous les sens:

    - Champagne Vieille Vigne de Cramant 2004, Larmandier-Bernier: joli nez un peu brioché, évoquant des notes d'évolution sur un chardonnay. Riche et élégant à l'olfaction, il offre une bouche tranchante et droite. Schlak! Comme un coup de couteau en pleine langue! Minéral et affûté, incisif et ciselé, voilà un beau Champagne appétant, 100% chardo non dosé. "C'est pas de la limonade!", c'est même la bulle qui tient le vin et lui donne sa droiture.

    - Alsace Pinot Gris Zellberg 1998, André Ostertag, "What's in a bird": la bulle à peine coincée, on enchaine tranquille. Le nez est magnifique, ouvert, épanoui, mentholé, anisé, fruité, torréfié, grillé. On le quitte avec peine pour porter le vin en bouche. Une bouche très belle, mais en décalage. Nette et pure, mais d'une grande acidité, très minérale, avec une finale hypersalivante, sur des notes subliminales d'hydrocarbures. Un vin incompris par beaucoup de dégustateurs dans sa jeunesse, qui est en passe de se sublimer au vieillissement. Au petit jeu de l'identification, l'Alsace fut évoquée, mais ça ne rieslinguait guère! Roussette de Savoie? Chenin? Perdu! Personne ne serait allé jusqu'à évoquer un Pinot Gris!  Dommage! What's in a bird? Désormais, j'ai la réponse!


    - Arbois Trousseau Saint-Paul 1959, Camille Loye: la robe est tuilée, orangée, mais non dépouillée. Elle brille encore de mille feux dans la fraicheur de la nuit arboisienne. Le nez est délicat, il faut le humer avec précaution, sans perdre les 0,8 premières secondes, riches d'enseignement. On passe du Banania, poudre de cacao, au pruneau, en passant par la fraise et la cerise. La bouche est nette, sans bavures, pinotant joliment tout en évoquant la rondeur du trousseau. Les tanins sont lisses et fondus, mais frais et toniques. Un vin "sur l'âge", mais pas un vieux vin. Une droiture de jeune homme pour un vin qui se donne. La grandeur d'un terroir ("sans aptitude au vieillissement, il ne peut y avoir de grand terroir!") et d'une appellation. Et vivent les vins rouges d'assemblage en Arbois? Parce que l'on sait désormais que si les Arbois Trousseau de Camille sont si charpentés et aptes à la garde, c'est qu'il existe une proportion non négligeable de pieds de Pinot Noir, éparpillés au milieu des vignes de Saint-Paul. Sacré Camille, va!
    Quoiqu'il en soit, une bouteille d'anthologie, une "grande quille", servie au moment opportun. Merci Stéphane!

    - Côte Rotie 1998, Domaine Jamet: notes de fruits noirs, de torréfaction, de camphre, d'olive noire. C'est à la fois fruité et "viandeux",  lardé. Un archétype de syrah, dans le bon sens du terme, la définition même de ce cépage sur un grand terroir. La bouche est enrobée, fraiche, acidulée, avec de beaux tanins, support du vin. Pas une ride, beaucoup de belles promesses pour l'avenir, un grand et beau vin!

    - Lynch-Bages 1986, Pauillac: premier nez capté à ma gauche dans les 0,8 premières secondes: croûte de Comté! Je n'ai pas été aussi prompt au départ. J'y retrouve par la suite de la myrtille, des épices, du poivron bien mûr, mais toutes ces notes semblent comme en retrait. En bouche, les tannins sont serrés, presque revêches. Too straight, too strong pour nos palais sensuels et délicats, habitués aux rondeurs fruitées du Pinot noir, du grenache, du trousseau, de la syrah, tendance nature... Finale asséchante et dure, presque astringente. Malheureusement peu de plaisir procuré par cette référence bordelaise. Un style et des méthodes de vinification désormais totalement "has been" du côté des Jardins? J'insiste sur le fait qu'il s'agit bel et bien d'une dégustation à l'aveugle, sans a priori, et que, même si la majorité de l'assemblée s'est orientée vers Bordeaux et Pauillac quasiment d'entrée de jeu, beaucoup ont été fortement déçus par le vin, loin d'être à son avantage.

    - Mâcon Villages Botrytis 2001, Jean Thévenet: une première douceur et un nez acidulé, élégant, riche et miellé. Bouche riche à l'équilibre moelleux, mais la finale se fait sur l'amertume, un peu trop cassante pour l'instant. Il y manque du fondu et de l'harmonie.

    - Côteaux du Layon Clos des Bonnes Blanches 1996, Jo Pithon : robe ambrée, nez sur la tarte tatin caramélisée, la banane flambée, le vieux Rhum martiniquais. Un caractère oxydatif indéniable en bouche, avec des notes de fruits secs, de coing, de raisins de Corinthe à l'alcool, d'orange confite. Chenin, évidemment, et au final, un équilibre magistral, hyperséduisant pour une superbe bouteille de clôture. Il valait mieux rester là-dessus!

    Tout le monde a reçu ses cadeaux, merci Père Noël des Jardins. Smack! Smack! et à l'année prochaine!

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    Olif

  • Enterrement fatal pour l'inspecteur Derrick!


    "Hoooorst Taaaapper! Hooorst Taaaaper

    Non Horst t'as pas peur!"

     

    Cette fois, Horst n'a plus peur! A 85 ans, le célèbre acteur allemand, adulé par des générations de ménagères de moins de 50 ans, ne vivra définitivement plus à l'ombre de Derrick. L'occasion de se remémorer un petit bijou prémonitoire des affreux Fatals Picards, écrit en 2004, ici dans une version  raccourcie, live et acoustique. Qui sera le prochain sur la liste?

    "On aura tous des cravates marrons et des lunettes noires

    A l'enterrement de Derrick."

    Et dire que je n'ai même pas un petit Riesling Kabinett Halbtrocken à ouvrir en sa mémoire pour ce soir...

     

    Olif

  • Le beau métier des Gens de métier

    Des gens de métier...

     

    Lundi 8 décembre. 10 heures. Cercle national des Armées. Une armée de Gens de métier investit les salons feutrés où les gens de l'Armée de métier aiment à venir se prélasser. A ses trousses, une armada de soudards et de déguste-sans-soif. L'affrontement est inévitable, mais les belligérants sont sereins. Fièrement armés d'un verre Riedel, les dégustateurs se lancent à l'assaut des tables. Les Gens de métier dégainent leurs tire-bouchons. Le combat peut commencer et le sang de la terre peut couler. Vigneron(ne)s pour la plupart, cidrier pour l'un d'entre eux, épaulés par la boulange et les fabuleux pains à croquer d'Alex Croquet, les Gens de métier constituent un groupement d'hommes libres des métiers de la terre, respectueux de l'environnement. L'Union des Gens de Métier est née de cette volonté de partager cet engagement, cette passion de la gastronomie, cette convivialité.

    Une dégustation 100% UGM et 0% OGM, par vraie conviction, et surtout énormément de belles choses:

    Séquence émotion, en goûtant à un Buisson Renard 2007, tendu comme un arc, puis à un Pur Sang 98, riche, dense et profond, à la table du domaine Didier Dagueneau, l'un des instigateurs du projet UGM. Deux vins présentés par son fils, Louis-Benjamin.

    Coup de cœur pour une grande Dame au sourire radieux et aux vins lumineux, à son image: Yvonne Hegoburu, du domaine de Souch en Jurançon. Une histoire et un parcours hors du commun, des vins cristallins, en sec comme en liquoreux. Bravo Yvonne, qui n'a pas son pareil pour faire reposer ses pieds!

    Grand plaisir avec les sydres et poirés d'Eric Bordelet, parfaits avec les délicieuses rillettes normandes qu'il avait également apportées dans ses bagages.

    Mention particulière pour les superbes cabernets ligériens de Nady Foucault (remarquables Poyeux et Bourg 2005) et Philippe Alliet (Noiré 2007 et 2006).

    Très beaux Barbera d'Alba et Barolo chez Aldo Vajra, sans parler d'un pétulant et rafraichissant Moscato d'Asti servi en clôture de dégustation.

    Prometteurs Mas Jullien blanc 2007 et rouge 2006, qui se goûtent déjà fort bien. Confirmation au domaine Arretxea où l'Irouléguy blanc 2007 est magnifique, malheureusement presque déjà épuisé. On se consolera avec Haitza 2006, encore plus concentrée que 2005.

    Un accessit spécial mais mérité pour la délicieuse huile d'olive du domaine de Trévallon (le vin millésimé 2000 se goûte très bien actuellement), ainsi que pour la Poire du Roulot, une eau de vie de poire de belle facture, signée Jean-Marc Roulot et commercialisée par sa maison de négoce. Ses Meursault 2006, quant à eux, se goûtaient plutôt sur la réduction, si l'on excepte un très beau Tessons Clos de Monplaisir.

    Poire

    Et puis encore plein d'autres, que j'oublie, et pas des moindres (Selosse, Chidaine, Plageoles, Graillot, Peyrus, ...), mais pour lesquels je n'ai pas pris plus de notes que cela.

    Ah! si, encore un: le Jaune 2000 du "Puf", parce qu'un pareil salon sans un vin jaune, ce ne serait pas tout à fait un vrai salon de Gens de métier.

     

    Olif

     

     

     

  • Boire le Calice jusqu'à la lie...

    ... et boire la lie ensuite, même s'il n'y en a pas.

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    Un vin de table en marbre qui ne devrait laisser personne de marbre. Millésime 2007. Du fruit qui croque, droit et rectiligne, charnu, frais, évident mais gourmand.

    Jean-Philippe Padié est un vigneron pervers, de nous contraindre à boire le Calice jusqu'à la lie. Et d'en redemander!

    Une tentation de Saint-Antoine!

    Olif

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  • VDV 20 : merci la vie!

    VendredisduvinLe dernier vendredi du mois, journée d'action de grâces? C'est possible! La preuve, c'est même devenu le premier du mois suivant! Grâce à Doug "Ablegrape" Cook, le Barack Obama des Vendredis du vin. Invité par Rémy Charest à prendre la présidence de la 20ème session de VDV, Doug nous invite à son tour à tourner nos regards vers son pays, ses usages et ses traditions.MERCI POUR LE CHOCOLAT.jpg

    Thanksgiving! Fête typiquement nord-américaine où la dinde aux canneberges canne sur les berges et où les tartes au potiron aux potes iront aussi. Un équivalent français au repas du réveillon de Noël, si l'on remplace la dinde par une dinde, les canneberges par des marrons, la tarte par une bûche et le potiron également par des marrons. Un grand repas de paix et d'amitié, quand les marrons ne volent pas trop, et où, même si on ne reçoit pas de cadeaux, on dit merci. Merci pour tout, merci d'être là, merci d'être venu, merci Simca, merci la vie et merci pour le chocolat. Merci qui, merci pour eux, merci bien, merciiiii!

    Merci Marc Houtin, merci la Grange aux belles, merci Merci!

    Ce sauvignon très mûr, aux arômes de poire et de miel, comporte un chouïa de résiduel, pour un équilibre demi-sec, bourré de fraicheur et de tension. Il ne devrait pas trop s'accorder avec la dinde aux canneberges. On le réservera plus volontiers à l'apéritif ou pour la tarte aux potirons. Un vin convivial, festif, direct et franc. Merciiiii!

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    Et merci Doug, pour ce VDV spécial Thanksgiving! Et encore merci la vie!

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    Olif

     

     

  • L'Octavin -tégrale!

    "I'd like to be

    Under the snow

    In a Octopus vinum in the shade..."

     

    Crédit photo: Lolo Baraou

    Ainsi chantait Mozart sous sa douche, sans se douter, que bien des années plus tard, le domaine arboisien Opus Vinum allait reprendre sur ses étiquettes les principaux personnages de ses opéras, avant de se faire taper sur les doigts par l'Opus One, seul habilité à porter ce nom sur le marché Opus. Gratte-moi là, pendant que tu y es! D'Opus Vinum en Octavin, il n'y a qu'un pucier de différence et les vins sont toujours aussi bons. En proie à certaines interrogations sur leur façon de vinifier, en rapport avec un changement radical de philosophie en à peine 4 millésimes, Alice Bouvot et Charles Dagand avaient convié au domaine tout ce que le microcosme local compte d'éminents personnages aptes à émettre un avis autorisé ou non sur leur production, d'Arbois à Bû, en passant par Pontarlier. Un vrai plaisir de se retrouver là, en compagnie, entre autres, de Stéphane Tissot, Jacques Puffeney, Thierry Moyne du restaurant La Balance et Lolo Baraou, caviste voyageur toujours à l'affût des bons coups. L'occasion de tractations même pas illicites au cul du Kangoo, mais qui, à minuit, sous une température glaciale, devant une maison de retraite, auraient pu paraitre équivoques.

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    De 2005 à 2008, le domaine est passé du "tout chimique" à la biodynamie. Un sacré changement, qui témoigne d'une volonté de bien faire, le plus vite possible. Avec des résultats plus que probants, malgré un certain nombre de difficultés propres à un jeune couple de vignerons qui vient tout juste de s'installer et de créer un domaine de novo. L'opportunité de pouvoir d'emblée travailler sur de beaux terroirs déjà en bio depuis plusieurs années pour certains, à la Mailloche ou sur Curon, un excellent instinct de vinification qui devrait bientôt supplanter le bagage technique et les acquis de la "bonne école d'œnologie", tout cela a déjà permis la production de très jolis vins récompensés par ci par là, dont certains ont même déjà trop vite été bus.

    Dégustation intégrale, ou presque. Tout au plus un manquant, victime de son succès et totalement épuisé au domaine. Tous les vins produits à l'Octavin depuis 2005. Fidèles à leur credo musical amadeusien (prononcer "amadéoussien"), toutes les cuvées ont donc été baptisées du nom d'un personnage d'un opéra de Mozart. Les terroirs ont par contre changé, mais pour le meilleur, et l'esprit des cuvées a toujours été respecté. La vinification a elle aussi évolué en peu de temps, passant d'une obsession de l'extraction à une recherche de la finesse et de la pureté de fruit.

    Dorabella, c'est un des deux Poulsards, celui qui provient de la Mailloche, une vigne en bio. Si le 2006 se goûte plutôt bien, droit dans ses bottes, le 2007 explose de fruit acidulé et net, avec un petit côté nature et canaillou à croquer. Et que dire du 2008, un pure gourmandise sans soufre, qui fleure bon le raisin et la joie de vivre. Une fraicheur et une buvabilité que tout le monde aurait envie d'enfermer dans une bouteille, même si la vocation du domaine n'est pas de produire exclusivement des vins de "picole"© Lolo 1er.

    Fiordiligi, le deuxième Poulsard, en provenance des Nouvelles en 2006 et 2007, est désormais récolté à Curon depuis 2008. Dans tous les cas, un beau vin, de facture plus classique que Dorabella.

    Commandatore en 2006, puis Commendatore en 2007 et 2008, après rectification d'une coquille typographique en italien dans le texte, c'est le Trousseau des Corvées. Le boire est tout sauf une corvée. Une trame qui se retrouve de millésime en millésime, avec une rondeur fruitée et acidulée, ainsi qu'une définition très précise. Le 2006 est déjà excellent, le 2007 devrait encore être au-dessus et le 2008 est extrêmement prometteur.

    Zerlina, assemblage d'1/3 Pinot Noir et 2/3 Trousseau en provenance de Curon, est un vin plus structuré, moins immédiat. Le 2006 est ferme, concentré, avec une amertume tannique en finale, non consensuelle, plus liée au bois qu'au raisin. Le 2008 est encore très jus de raisin, sanguin, tendu et droit, prometteur. Cette cuvée n'a pas été produite en 2007.

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    "Le trousseau des Corvées, quand on le hume en fermant les yeux, on entend la mer!"

    Du côté des blancs, les chardonnays de la Mailloche se déclinent en plusieurs versions, avec des variantes selon les millésimes.

    Pamina, version ouillée, offre des notes citronnées légèrement pétrole en 2006. Un vin séduisant avec de beaux amers finaux, qui louche un peu du côté de l'Alsace. Plutôt étonnant! En 2007, une version "A la belle étoile", macération pelliculaire une nuit en extérieur, exprime plus le terroir "Mailloche".

    Tamino, version légèrement oxydative, révèle magistralement le fruit du vin. Quand l'oxydation fine se met au service du fruit! Le 2007 est superbe, dans la lignée du 2006, totalement épuisé au domaine, y compris dans la cave personnelle. Ma cuvée coup de cœur en blanc, un vin absolument superbe.

    Comtesse Almaviva, c'est le Savagnin, qui provient des Nouvelles. Tendu, frais et droit en 2006, il est plus compact et riche en 2007. Deux vins encore bien jeunes.

    Reine de la Nuit, assemblage Chardonnay-Savagnin dans des proportions variables, mais à peu près équivalentes: 50-50 en 2005, sur la parcelle des Tourillons, qui a donné un vin relativement puissant à l'attaque chaude, de facture plutôt classique, apte à séduire l'amateur jurassien de base, et 40-60 en 2006, une parcelle complantée dans le bas de la Mailloche.

    En prime, Papageno 2007, un Crémant pur Chardo, à la bulle fine et vive, bien fruitée, et Négatif de Commendatore 2007, un Trousseau vinifié en blanc, parce que pas mûr ni prêt au moment des vendanges, donc laissé sur pieds et repris un peu plus tard. De l'abricot frais au nez, une belle tension et une finale légèrement tannique. Joli pied de nez à Dame Nature, que ce vin hors des sentiers battus!

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    Le mystère de Baraflou enfin dévoilé: cet homme attire le flou!

    Une gamme de vins d'un très bon niveau, pour ne pas dire plus, après seulement 4 millésimes à leur actif, voilà un couple de jeunes vignerons déterminés et éminemment sympathiques, qui nous promet de riches et belles heures arboisiennes à venir, sans aucun doute.

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    Olif

  • Jamais nous ne nous En Barberon!

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    Le vin blanc de la sérénité, à apprécier sur fond de semaine enneigée, mais pas exclusivement. Un Chardonnay cotier jurassien produit par un Arboisien sur les terres de Bréry, près de Passenans, siège de la prochaine Percée du Vin jaune. Premier millésime en 2000, vinifié entièrement sans soufre, contrairement à 2001, millésime plutôt calamiteux, ayant nécessité un tri drastique et un léger sulfitage, qui a permis de produire des vins  de grande qualité comme celui-ci. Des vins qui tiennent dans le temps et qui tiennent leurs promesses. Le nez est minéral, tendance argileuse, fumée, avec des notes de silex. J'ai beau chercher, je n'y trouve pas la moindre trace d'oxydation, mais il est vrai que je n'y suis guère sensible. Droiture, richesse, belle maturité, fraicheur et complexité, les 5 mamelles d'En Barberon, qui font que jamais nous ne nous en barberons! Un grand blanc jurassien pour grand blanc jurassien! Même si la compagnie d'huîtres n° 3 de Gillardeau ne l'effraie pas pour autant.

    Neige

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Quand le Fanfan Ganevat, tout va...

    Fanfan Ganevat, sa vie, son œuvre, ses vins...

     

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    Titre piqué sans vergogne à l'ami Estèbe, qui n'a qu'à pas laisser trainer ses vannes partout. Le sous-titre, il est toujours d'Estèbe, qui n'en loupe décidément pas une quand il s'agit de faire le pitre!

    Quand il a décidé de venir à la montagne pour un grand tasting jurassien, Fanfan Ganevat ne s'est pas embarqué sans biscuits. Accompagné d'une poignée de potes, il a investi l'antre de Pierre-Ivan Boos, l'alchimiste pontissalien, avec deux douzaines de magnums, une grande partie de sa production millésimée 2007, plus pas mal de bonus. Fanfan, c'est un peu Monsieur Plus. Insatiable et généreux. Pour accompagné tous ces flacons, "le PI" nous a concocté un petit menu du jour à sa façon, spécial Fanfan. "Quand le Pierre-Ivan Boos, ça bosse", sera sans doute tenté de dire Estèbe. Qu'il ne s'en prive donc pas, je l'attends de pied ferme!

     

    Alchimie

    Côté miam, on s'est plutôt bien régalés! Quelques prouesses culinaires techniques, comme cette guimauve de chocolat aux épices et olives noires, qui n'a malheureusement pas fait bon ménage avec les chardonnays, et le spaghetti de Mont d'Or, un truc de ouf! Ça a la forme et l'aspect d'un spaghetti, mais l'épate, c'est que ce n'est pas des pâtes! Méga rigolo! Le ragoût de coquillages à la moelle, voilà aussi une assiette sympa! Le canard sauvage avait du coffre, et du goût aussi! Impeccable! Rigolote et croquante, la meringue de parmesan au cumin n'a pas fait long feu dans l'assiette. Quant au dessert, c'était à la fois la courge butternut sur la tarte et la cerise sur le gâteau. Un délice qui nous a laissés Sul Q, du nom de la sélection de grains nobles de Savagnin, vendangée le 23 décembre 2002.

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    Côté glouglou, on va la jouer compte-rendu traditionnel, parce que j'en connais qui attendent ces notes avec impatience, bien au chaud dans leurs limousines. Vu le nombre de bouteilles, ça risque d'être un brin fastidieux, à lire et même à écrire. Mais on va prendre une grande inspiration et boire un coup avant! Les blancs 2007 sont en cours d'élevage et ont été prélevés sur fût. Service en magnum, sauf mention contraire.

    - Côtes du Jura Grusse VV 2007: le premier millésime de cette parcelle reprise tout dernièrement par Fanfan. Déjà beaucoup de boulot de fait, mais ce n'est pas encore totalement abouti pour Fanfan. Notamment la finale, "qui ne vit pas"! Le vin possède néanmoins une jolie tension, que je n'avais pas notée lors de la dégustation sur place début septembre. Un vin droit et net dans sa structure, malgré des notes de "bonne réduction", celles d'un élevage sur lies fines sans soutirage, non sulfité pour l'instant.

    - Côtes du Jura Les Chalasses VV 2007: interessant d'y goûter un peu plus d'un an après une première impression bourrue mais déjà bonne. Toujours un nez grillé de réduction sur lies fines (rien à voir avec un boisage excessif, Fanfan utilisant de plus en plus des grands contenants, demi-muids ou fûts de plus de 300 litres, qui ne marquent absolument pas les jus). Un vin minéral, avec une acidité droite, nette et tranchante, vivace et salivante en finale.

    - Côtes du Jura Grands Teppes VV 2007: les notes de réduction sont plus marquées, loin d'être désagréables. Beaucoup plus riche, gras et volumineux en bouche que Les Chalasses, malgré un degré alcoolique identique et plutôt faible (à peine 12° de mémoire). L'effet terroir est ici prodigieux, permettant la distinction à coup sûr des deux cuvées.

    - Côtes du Jura Les Chalasses marnes bleues 2007, savagnin vert: pH 2,75, 12,9°. Autant dire que l'acidité ne passe pas inaperçue! Mais elle est superbe, parfaitement équilibrée. Sur des notes très pures de mangue et d'ananas, ce savagnin acquiert, grâce aux marnes bleues des Chalasses, de l'enveloppe, du gras et de la profondeur. La 4ème dimension, pour un vin prodigieux!

    - Côtes du Jura Marguerite 2006: une cuvée de Melon à queue rouge, une variété locale de Chardonnay, commercialisée uniquement en magnum. Sur des notes étonnantes de fraise et de framboise, ce vin a de la chair. Gourmand et sensuel, il caresse le palais avec volupté, avant de terminer malheureusement un peu court. Mais l'expérience est passionnante!

    Après cet apéritif festif, le repas peut véritablement commencer. L'occasion d'une verticale exhaustive et inédite (ou presque) de la cuvée Grands Teppes VV. Pas totalement inédite, parce que nous en avions fait une ébauche lors de notre visite au domaine en septembre, comme une répétition inachevée avant la Générale.

     

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    Un compte-rendu à venir, prochainement sur vos écrans de Mac ou de PC.

    Olif

     

     

  • Petit tasting amical!

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    C'est sa tournée! Et celle de ses amis! Laurent Bazin, l'amateur avisé du vin convivial, est fidèle en amitié. Ses amis, les amis de ses amis, auxquels se sont joint d'autres amis, se réuniront au Bistrot Paul Bert, rue Paul Bert, pour une dégustation qui promet et dont on on est déjà avide de capter quelques bribes sur le net, via la Bloglouglou. Faute de pouvoir s'y rendre. Un vrai crève-cœur! Mais une descente sur la capitale n'est programmée que le week-end d'après, en ce qui me concerne. Impossible de bisser! Alors, une grosse bise de ma part à Evelyne et Pascal Clairet et puis aussi à Patrick Meyer l'alsacien et à Philippe Valette. Mes amitiés à tous les autres, que je ne connais qu'au travers de leurs vins, et aussi à tous ceux que je ne connais encore pas et que j'aurais aimé rencontrer et/ou découvrir.

    Olif

  • Beaujolais, surtout pas nouveau, côté Jardins

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    Un vrai temps de cochon, à l'occasion de la traditionnelle soirée "Beaujolais surtout pas nouveau" organisée aux Jardins de Saint-Vincent par Stéphane-Saint Vernier-Planche. Ça se passe aussi le troisième jeudi de novembre, devant un parterre de fidèles de chez fidèle, peu enclins à la nouveauté. Les vins primeurs, "ça se boit, ça se pisse!", comme dit Marcel Lapierre, pas la peine d'envisager une dissertation là-dessus!

    Un temps à ne pas mettre un cochon dehors mais la cochonaille était de sortie pour le petit mâchon final. N'anticipons pas mais régalons nous à l'avance. Tous les vins sont dégustés à l'aveugle, comme à l'accoutumée, même si on commence à avoir une petite idée de ce que notre ami le jardinier a en cave.

    On attaque par de la bonne cochonnaille beaujolaise:

    - Les Ganivets 2007, Philippe Jambon, Vin de Table: robe légèrement turbide, mais c'est du bon raisin! Une note fugace de griotte laisse la place à des arômes légèrement animaux, mélangés à de la pâte de coing. Oui, de la pâte de coing! Mais pas sucrée. Finale acidulée, tonique, avec une pointe d'amertume. Un vin qui a la banane, sans en avoir les arômes!

    - Roche Noire 2007, Philippe Jambon, Vin de Table: la robe est parfaitement claire et brillante. C'est encore du bon raisin. Nez agréable,  riche et complexe, fruité et fumé, avec une petite touche mentholée. Bouche nette et parfaitement bien définie, claquante, structurée et droite. C'est très bon! Déjà goûté la semaine précédente in situ, mais je ne l'ai pas reconnu. Juste un gros doute...

    - Lulu 2006, Patrick Bouju, Vin de Table d'Auvergne: le pirate amené par notre ami le banquier, lui-même ami du vin et des vignerons. Bravo, cela mérite d'être signalé :hat:. "Ça pue comme j'aime!", un cri du cœur lâché par beaucoup! Que celui qui n'a jamais pris plaisir à se humer les aisselles transpirantes après un match de tennis (ou autre sport, même en chambre) me jette la première pierre. Une bonne réduction, animale  mais distinguée, qui s'efface derrière la cerise à l'aération. Bouche croquante, acidulée et fraiche, avec une finale évoquant la prunelle. Un vin vivant, énergétique, dynamique et revigorant, pour tous ceux qui ne s'arrêtent pas à la bestialité du premier nez.

    - Brouilly 2005, Georges Descombes: on change de style avec un vin plus coloré et plus carré. Epicé, fruité, sa facture de gamay plus classique n'en est pas moins dénuée de croquant, avec un grain de vin très fin et précis. Finale tendre et gourmande. Très beau!

    - Morgon 2006 nature, Marcel Lapierre: la version sans soufre, au nez d'abord lactique, évoquant le beurre frais. Bouche lisse et veloutée, à peine chaude en finale, avec des notes de bâton de réglisse à mâcher. Encore un peu marqué par son élevage, il demande certainement un peu de temps pour s'arrondir et s'harmoniser.

    - Fleurie Ultime 2005, Yvon Métras: un vin qui fait débat. Le premier nez est cuir, mais de façon fugace. En bouche, la matière est dense, serrée, concentrée et riche, un peu fermée et compacte, avec des notes métalliques en finale. Dans une phase fermée et austère, sans grande finesse actuellement.

    - Mâcon 2005 L'ancestra, Cyril Alonso: premier nez lactique et fromager, encore un peu sur l'élevage. Bouche clean, droite, avec de la chair et du velouté, ramenant un peu de fraicheur dans ce monde de gamays brutaux. Plutôt bien!

    Fin de la série des anciens, cochonnaille qui s'en dédit et place au Nouveau 2008, signé Marcel Lapierre. A petite dose, car comme l'assemblée était restreinte, on a pu regoûter à loisir et avec plaisir tous les précédents.

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    Olif

  • Alzheimer vinique

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    Une appellation mésestimée, un vieux cépage ancestral, un vigneron militant, un mode de vinification très ancien...

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    De quoi voulais-je parler, déjà?

     

    ... Ze me rappelle plus!

     

    Ah! oui! Gaillac, le Mauzac, Michel Issaly du domaine de la Ramaye, un vin de voile...

    ...

    Où en étais-je? ... Une drôle de bouteille. Jolie forme, originale, petit contenant. 50 cl. Un cadeau. Ah! oui, c'est vrai! Mais qui est-ce qui a bien pu me l'offrir? Ça va me revenir!

    Une robe bien dorée, un nez étonnamment complexe, sur la pomme, la croûte de fromage, la pomme et la poudre de fruits secs. Avec un soupçon de vernis à ongles. Finement oxydatif, quoi! Finement et joliment. Bouche ronde et fruitée à l'attaque, qui finit plus droite et sèche. Pas une grande acidité, évidemment, mais une longueur confortable et un bon équilibre. C'est fin, c'est très fin, ça se boit sans fin.

    Euh! c'est quel vin, déjà?

    Le Vin de l'oubli 1998, du domaine de la Ramaye. Sans mentir, si son ramaye se rapporte à son plumaye... Je crois bien que je l'ai déjà faite, celle-là. Ma mémoire me jouerait-elle des tours?   :euh:

     

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    Olif

    P.S.: rien à voir avec ci-dessus, mais au chapitre "Vins à oublier", une mémorable série bourguignonne de bouteilles conservées dans d'excellentes conditions et ouvertes depuis moins d'un mois:

    - Chambolle-Musigny 1er Cru Les Amoureuses 1998 Groffier: bouchonnée!

    - Bourgogne 2001 Groffier: bouchonnée!

    - Monthélie 1er Cru Les Champs Fulliots 2001 Rémi Jobard: bouchonnée!

    - NSG 1er Cru Les Saint-Georges 1998 Gouges: bouchonnée!

    Au secours! Vite, encore une rasade de Vin de l'oubli! Image

     

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