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Le blog d'Olif - Page 38

  • VdV #19 - Sulfite free, ohne schwefel, sans soufre... ajouté

    VendredisduvinUn petit thème polémique et d'actualité pour cette 19ème session des Vendredis du vin qui a vu ma réélection haut la main, devant Monsieur B., qui a préféré garder l'anonymat et qui nous aurait proposé une dégustation de vins levurés au Pepsi Cola et le petit N., carrément favorable à une orgie de Pepsi Cola. Avec Olif, pas d'artifice au programme ni de chichi: le vin dans sa natureté, complètement à poil et pas bling-bling pour un sou. Il parait que les bobos parisiens en raffolent (sans véritablement savoir que c'est bon!) et que la contagion gagne les petites villes de province, et même la Bloglouglou un peu également. Prise en grippe par les dépositaires exclusifs du savoir-bien-boire-le-petit-doigt-en-l'air, l'absence de soufre ajouté fait pourtant cruellement défaut au monde des vins aseptisés et bombardés de produits chimiques. Et si on essayait de s'en passer un maximum, pour bien comprendre que son utilisation peut être parcimonieuse et réfléchie, sans nuire au produit final? Hein, si on essayait? Rien que pour voir!

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    Alors, le vin "nature" ou "naturel", utopie ou véritable raison d'être? Masque-t-il réellement son terroir derrière des arômes bestiaux ou au contraire révèle-t-il toute la pureté de son terroir et la natureté de son raisin? Les vignerons naturels sont-ils tous des je-m'en-foutistes ou savent-ils réellement apprivoiser le vin pour éviter de l'empoisonner? Y-a-t-il une viticulture propre, à la vigne comme à la cave? Faut-il vraiment lyncher Pierre Overnoy? Autant de questions qui devraient rester sans réponse mais, en principe, permettre à l'amateur du vendredi de se faire plaisir, tout en ne se ravageant pas les papilles à grands coups de sulfites, de pesticides ou autres produits chimiques peu ragoûtants et difficilement buvables, même à l'aveugle.

    Votre mission, donc, si vous l'acceptez, est loin d'être impossible: dégoter un vin sans soufre ajouté, ou alors vraiment très peu (ne pas se fier à la mention "contains sulfites" sur l'étiquette, les "natural sulfites", produits lors de la fermentation alcoolique sont naturellement autorisés), et démontrer (je l'espère) par a+b-c que la nature fait parfois bien les choses, sous le contrôle d'un vigneron bienveillant et peu interventionniste à la cave.

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    En résumé, vous devrez donc:

    • Choisir un vin qui correspond aux critères décrits et le déguster d’ici le 31 octobre 2008.
    • Publier vos impressions avec les détails pertinents du vin sur votre blog entre 0h et 24h le vendredi 31 octobre 2008, ou sous la forme d’un simple commentaire sur ce blog ou sur celui des VDV. Les retardataires seront acceptés bien volontiers, puisque je serai absent jusqu'au 4 novembre inclus, vacances de Toussaint obligent.
    • M'envoyer votre nom, le nom de votre blog et un permalien vers votre article avant minuit le vendredi en question (vous pouvez le faire en laissant simplement un commentaire sur le site des Vendredis du vin).
    • Vous pouvez aussi ajouter vos notes de dégustation sur Vinorati, en les partagant avec le groupe Vendredis du Vin., ou encore sur Vinismo.
    Souffrez que je vous salue!

    Olif

    P.S.: quelques pistes à suivre: , , ou encore là. Et puis une belle dégustation à titre d'exemple ici.

    P.S.2:  le sujet est vraiment tendance actuellement, puisque la TSR a consacré une émission à ce sujet il ya peu, émission que l'on peut visionner en cliquant .
  • L'été indien aux Jardins

    Première neige non éternelle jurassienne

    Tandis que la neige fait sa réapparition sur le Massif du Jura, blanchissant la crête du Mont d'Or et tempérant les ardeurs des champignons les plus vélléitaires à cette période, l'été joue les prolongations aux Jardins de Saint-Vincent, grâce à une sélection de bouteilles effectuée par Stéphane-"Saint-Vernier"-Planche, le bouillonnant sommelier-caviste arboisien, toujours à l'affût d'un bon vin, de préférence bien élevé, c'est à dire le plus naturellement possible. La neige, c'était ce samedi 4 octobre, la dégustation le jeudi 25 septembre. Entre l'été indien des Jardins et l'hiver haut-doubien, à peine plus d'une semaine! Brrr....!

    "Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce soir-là
    Nous dégustions dans un caveau un peu comme celui-ci
    C'était l'automne, un automne où il faisait beau
    Une saison qui n'existe que dans le Nord du Jurassique
    Là-bas on l'appelle l'été indien
    Mais c'était tout simplement le nôtre
    Avec ta barbe de 4 jours tu ressemblais
    A un portrait de Serge Gainsbourg
    Et je me souviens, je me souviens très bien
    De ce que j'ai bu ce soir-là
    Il y a un an, y a un siècle, chez Saint-Vernier

    On boira où tu voudras, quand tu voudras
    Et on dégustera encore, tant que le vin sera bon
    Toute la vie sera pareille à ces Jardins
    Aux couleurs de l'été indien"

     

    Hmm hmm... :embarras:

    Ambiance décontractée, donc, pour cette session de rentrée, avec une petite foule et une dégustation en petites foulées. Que du bon, aussi bien du côté des vins que des participants. A l'aveugle complet, évidemment, pour une thématique très ouverte.

    - Vouvray Pétillant naturel 2006, La Dilettante, Catherine et Pierre Breton: nez mûr et fruité, riche. Bulle fine, savoureuse, avec un léger léger sucre, malgré un équilibre plutôt sec. Jolie mise en bouche apportée par François.

    - Côtes du Jura Les Chalasses VV 2006, Jean-François Ganevat: nez jeune, fruité, minéral, droit, pur et précis, d'une subtilité désarmante. En bouche, de la tension, du gras, du soyeux avec une belle rémanence finale du fruit, dans une superbe acidité salivante. Bravo Fanfan! Identifié Chardonnay du Jura, Sud-Revermont, dans un millésime récent, je suis déçu de ne pas avoir poussé plus loin mon raisonnement, car peu de vignerons dans le Jura sont capables de produire un tel vin, bâti sur cette minéralité et cette tension.  A vrai dire, je n'en connais que deux: Stéphane Tissot en Arbois et Fanfan Ganevat à Rotalier. J'avoue avoir plutôt pensé à Julien Labet, mais là bien y réfléchir, son style est quand même différent. L'aveugle complet est un exercice vraiment difficile. Ce qui est rassurant, c'est la connotation jurassienne évidente de ce vin, malgré son approche bourguignonne. Le terroir parle donc toujours, et plutôt bien, même!

    - Vin de Pays de la Vallée du Paradis 2007, La Bégou, Maxime Magnon: premier nez lactique et anisé. Bouche ronde, du fait d'un alcool certain, mais compacte. Finale un peu dure, qui finit sur l'alcool. Loin d'être déplaisant, mais un équilbre plutôt sudiste qui a du mal derrière le caractère tranchant du Côtes-du-Jura. Un vin tout à fait recommandable, à regoûter dans un autre contexte.

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    - Le Nerveux 2007, La Glacière, Vin de table : premier rouge, apporté par Bibi, à la robe rouge groseille, qui, après une réduction passagère, développe des notes de bourgeon de cassis et de cacao, avec une pointe animale. Frais, friand, un peu rustique, dans le bon sens du terme, voilà un vin authentique et plaisant, 100% Cinsault, élaboré à l'ancienne, dans le Gard et de la façon la plus naturelle possible. Vin étonnant, non?

    -Mouressipe 2007, Cuvée Càcous, Alain Allier: pur hasard, on se retrouve également dans le Gard. Du fruit en liberté, un autre vin sans fard, avec une bouche ronde et fruitée, soyeuse et fraiche, malgré une finale à peine chaleureuse. Une belle découverte signée Saint-Vernier.

    -Vin de Pays de la Vallée du Paradis, Mont Redon 2007, Maxime Magnon: Sur le fruit primaire, droit et serré en bouche, avec des petits tanins légèrement accrocheurs, dus à l'élevage, ressentis en finale. L'alcool ressort à peine, incitant à attendre un peu ce vin, comme toutes les cuvées de Maxime, d'ailleurs, qui se goûtent généralement bien mieux après une ou deux années de cave.

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    - Le Petit Domaine de Gimios, Moelleux de Muscat, Vin de table: nez muscaté, sur la menthe poivrée, la bière blanche sans la rondelle de citron. Frais, simple et désaltérant, un vin éminemment sympathique à boire pour lui-même ou sur une petite soupe d'agrumes en dessert.

    - Le Petit Domaine de Gimios, Petits grains, Muscat de Saint-Jean de Minervois: nez sur le caramel au lait, la pomme tatin, les fruits secs, avant d'évoluer sur des notes muscatées, légèrement masquées par un caractère surmaturé et oxydatif. Ample et riche, un bel équilibre n'excluant pas la fraicheur. Un domaine culte, qui nous offre là deux bien beaux vins.

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    Place au petit mâchon, avec les dernières bouteilles de La Tranche 2007, de Catherine et Philippe Jambon, durement touchés par les aléas météo, notamment la grêle cette année. On pense bien à eux en cette période de vendanges!

    Olif
  • Vendanges 2008 chez Emmanuel Houillon: Coupez!

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    Cette belle grappe de Chardonnay récoltée à Pupillin et photographiée amoureusement par Anne Houillon, du domaine Overnoy-Houillon, n'a pas résisté au coup de sécateur. Voilà résumé brièvement la teneur du petit message adressé par Anne aux amis du domaine. C'est parti pour deux à trois semaines de vendanges et les Chardonnays donnent pour l'instant entière satisfaction. On est impatient de tremper ses lèvres dans tout ça et heureux d'avoir des nouvelles quasi en direct-live des vendanges jurassiennes, qui se poursuivent sous une petite pluie et dans la fraicheur actuellement.
     
    Le Chardonnay 2007 de Manu se goûte très bien en ce moment, apparemment, si l'on en croit cet homme de goût familier du domaine. On peut le vérifier dans une petite vidéo tournée sur place et charmante comme tout, où toute la famille Overnoy-Houillon défile devant la caméra et où l'on boit les paroles de Pierre Overnoy comme si c'était son bon vin.
     
    Olif

  • VdV #18: dessine-moi un Pinot Noir!

    Vendredisduvin

    18 ème session des Vendredis du vin, en pleine période de vendanges hexagonales, et notre dévoué Président a repris le flambeau. Est-ce devant le désarroi bourguignon, pour cause de météo difficile et de millésime compliqué en 2008, que le Petit Prince de la Belle Province a décidé de nous sonder sur notre vision du cépage emblématique de la Bourgogne? "S'il te plait, dessine-moi un Pinot Noir!" nous a-t-il dit en substance. Une chance, on aime plutôt bien ça, par ici et on en possède différents modèles à la cave. Même qu'on en produit aussi dans le Jura. Et en Alsace également. Et aussi en Orégon et en Afrique du Sud, mais c'est un peu plus loin de la maison. La Bourgogne n'a donc pas le monopole et la thématique ne s'en trouve que plus ouverte.

     

     

    Arbois Pinot Noir 2005, Stéphane Tissot

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    Les raisins de Camille! Réputé pour ses vins rouges de grande garde, Camille Loye préservait jalousement son secret. Ses vignes de Trousseau des Corvées étaient largement complantées de Pinot Noir, qui apportait étoffe et structure au vin. Lorsqu'il reprit (pendant deux ans) l'entretien de ces vignes en location, Stéphane Tissot isola tous les raisins de Pinot Noir des Corvées sous Curon pour produire une cuvée spéciale, un véritable collector. Dans un grand millésime comme 2005, cela donne un vin plutôt charpenté, à la fine texture grenue. Très jeune, encore légèrement marqué par un beau boisé très fin, à la hauteur de la matière première, c'est un Pinot riche et vigoureux, dans un grand millésime, qu'il faudra attendre patiemment. Ça pinote, il y a du croquant et de la fraicheur, sur une trame légèrement végétale.

     

    Alsace Pinot Noir Les Pierres Chaudes 2006, Domaine Julien Meyer

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    Ce Pinot Noir, dans un style plus gracile et élégant, pinotant en douceur, est une belle réussite signée Patrick Meyer, un vin diaphane, aux notes de fleurs fanées et de griotte. Des tanins en dentelle, d'une finesse remarquable, qui laissent parler la pierre, aussi chaude soit-elle. Le vin, lui, ne l'est pas, chaud, mais digeste, friand, buvable. Pour la petite histoire, cette bouteille sortit largement en tête d'une petite trilogie à l'aveugle, devant la Petite Cuvée Cailloutine 2006 de Paul Louis Eugène (assemblage Pinot Noir-Cinsault, censé tirer plus sur le versant Pinot), trop chaleureuse, beaucoup moins bien goûtée que précédemment, et un Chambolle-Musigny 1er cru Les Sentiers 2000 de Groffier, d'une finesse éléphantesque et pour tout dire surprenante de la part d'un vin de ce domaine, pas du tout à son avantage ce soir-là, même si  je l'ai déjà beaucoup mieux goûté par ailleurs.

    Vive le Jura, vive l'Alsace, vive le Pinot noir, vivent les Vendredis du vin! Et vive la Bourgogne aussi, un peu.

     

    Olif

     

  • Chile con carne y con vino de Chile

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    Chile con carne y con vino de Chile

     

    L'association viande-haricots rouges constitue un mélange détonnant et pétaradant propice à une augmentation fulgurante du trou dans la couche d'ozone. Mais c'est bon! Surtout bien relevé et épicé. On appelle ça un Chile con carne (ou Chili con carne). Il parait que c'est un plat 100% texan. Pour quelle raison ai-je donc eu l'envie subite d'ouvrir un vin du Chili avec la viande? Qui n'était nullement une carne, mais un tendre morceau hâché, amoureusement sélectionné par un affable boucher, néanmoins moustachu, il faut croire que la profession a peur de se couper en se rasant.

    Un vin du Chili pour un chili, donc, mais pas n'importe quel vin: un vin biodynamique pour contrebalancer les effets gazogènes controlatéraux et néfastes du plat.

     

    Coyam 2002, Vinedos Organicos Emiliana, Alvaro espinoza

    Ce Coyam 2002 est un vin issu d'une grande expérience de viticulture biologique menée en Amérique du Sud, Vinedos Organicos Emiliana. Assemblage de Carmenère, Merlot, Cabernet Sauvignon, Syrah et Mourvèdre. Un grand melting-pot de tous les cépages du Sud pour une bouteille époustouflante, aux tanins d'un soyeux rare, d'un velouté rare aussi et surtout d'une grande fraicheur. Ça se boit comme du petit lait, mais ce n'est pas du petit lait. Juste un beau vin gourmand et fruité, opulent mais séducteur en diable, qui glisse tout seul dans le gosier, comme un pet sur une toile cirée. Pet que l'on étouffera courageusement dans l'œuf, car cela ne se fait pas à table. Même après une orgie de haricots rouges.

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

  • Arbois côté terroir (4): Curon

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    Curon. Son clos, sa tour, ses vignes. Probablement l'un des plus beaux terroirs arboisiens, si ce n'est le plus grand, fort judicieusement défriché et replanté par Stéphane Tissot il y a quelques années maintenant. Sur le haut du coteau, du calcaire du Bajocien, exclusivement, propice à l'épanouissement du Chardonnay. Un véritable petit Montrachet, mais encore bien plus, puisque sur le versant Est, de l'autre côté de la tour, des argiles devraient permettre au Savagnin de s'exprimer. Dans quelques années, après bien des travaux, mais on se réjouit déjà de pouvoir y goûter un jour!

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    Sous la tour, les Corvées, un coteau plein Ouest qui regarde la ville d'Arbois. Des argiles et du calcaire, plantés de Trousseau, majoritairement à la Dame, un plant moins productif mais plus qualitatif, Pinot et Chardonnay, avec quelques ilots de Poulsard et de Savagnin, à des endroits bien spécifiques. Un endroit où, si j'étais grain de raisin, j'aimerais venir me faire bronzer au soleil de septembre.

    Les raisins du Clos de la Tour ont fourni leur première cuvée en 2004. Une troisième feuille déjà impressionnante de profondeur, de densité et de tension. 2005 n'a fait que confirmer le potentiel qualitatif de ce terroir et 2006 ne sera pas en reste.

    Arbois 2006, Chardonnay Le Clos de la Tour de Curon, Stéphane Tissot
    La bouteille, tout juste ouverte, fut carafée pour moitié. Nous goûterons successivement les deux. D'abord la bouteille, qui possède un joli nez de citron confit légèrement caramélisé, puis la carafe, plus épanouie, large, avec du gras mais aussi de la tension. Un vin qui demandera de la patience, mais qui promet déjà beaucoup. Ce terroir est décidément fabuleux, un Curon dont on ne se lasse pas de faire le tour avant de mettre  en plein dans le mille.

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    Des Trousseaux à la Dame qui devraient bien plaire au Monsieur aussi!

    Olif

  • Arbois côté terroir (3): La Mailloche

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    La voilà enfin, cette Mailloche, que je n'avais encore jamais foulée aux pieds, épargnant à mes semelles cette argile jaune et collante qui marque de façon exceptionnelle les vins qui y sont produits. Ce vaste coteau exposé Est, en pente douce, est majoritairement cultivé en bio ou en biodynamie, puisque Stéphane Tissot à lui seul en possède plus d'un hectare et que ses voisins les plus proches ont pour nom Gérard Villet et le Domaine de l'Octavin. Majoritairement planté de Chardonnay, mais on y trouve  aussi quelques raretés type Chardonnay muscaté ou encore Chardonnay rose, qui pourraient bien faire quelques petits dans une parcelle en voie de replantation. Quelques zones spécifiques accueillent du Poulsard et du Savagnin. Tous les raisins ne rentrent pourtant pas dans la célèbre cuvée, quelques grappes de bas de coteau, un peu moins qualitative servant à faire du Crémant. Crémant que le vigneron avisé n'a pas intérêt à négliger, puisqu'il constitue environ 25% de la production jurassienne, que la demande sur ce type de vins est forte, faisant rentrer une trésorerie bienvenue permettant de se consacrer à d'autres produits nécessitant un élevage un peu plus long.

    Arbois Chardonnay 2006, La Mailloche, Stéphane Tissot
    Produite en petit volume cette année-là, pour cause de grêle, elle ne possède pas de façon aussi marquée cette note fumée et argileuse si caractéristique au premier nez. "Un peu moins Mailloche que d'habitude", dixit Stéphane, plus fermée et moins immédiate, mais aussi plus de finesse, son caractère rustique étant moins marqué.

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    Pinot noir pas mûr? Non, Chardonnay rose!

    Olif

  • Le vin des Estanilles et l'assiette...

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    Au départ il y avait le vin, offert par Michel Louison, du Domaine des Estanilles, à Franckdéblog, suite à son passage à la propriété. Le genre de truc hors commerce, à réserver aux intitiés et aux amateurs de sensations fortes. Un blanc surmaturé de composition inconnue (roussane et marsanne, d'après les cépages présents au domaine?), millésimé 1994 et élevé sur un mode oxydatif. Le genre de truc pour amateur jurassique, entre autres. D'où ma présence à la capitale comtoise ce soir-là, sur invitation de la famille Déblog.

    Nous avions le vin, il nous manquait l'assiette, et c'est chez ce bon Jimmy, du Vin et l'Assiette, rue Battant à Besançon, que nous l'avons logiquement trouvée. L'occasion d'apprendre, avec tristesse, que le banc du Marché-Beaux-Arts va bientôt fermer ses portes. Dégustation d'adieu prévue dimanche 28 septembre aux alentours de 11 heures, les amateurs bisontins à la recherche de la bouteille qu'il leur faut pour le repas du dimanche midi feraient bien de ne pas manquer cela!
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    Mais revenons à nos moutons chèvres, dans l'assiette, une terrine de chèvre aux figues, destinée à faire ami-ami avec les Estanilles, version oxydative. Un vin à la robe dorée et au nez intense de miel et d'épices, suave, d'une grande douceur. Magique et impressionnant. Marsanne et/ou roussane, cela ne me surprendrait guère! La bouche ne tient pas tout à fait les promesses du nez, finissant à peine court, malgré une richesse évidente, soulignée et arrondie par un soupçon d'alcool. Nul doute que l'élevage oxydatif en ait affiné la structure. Mais patience, le beau voyage n'est pas tout à fait terminé!

    Entracte.

    Après un épatant petit coup de Faugères blanc 2005 des Estanilles, un vin au nez frais et anisé, à la bouche élancée et à la belle droiture, une petite pièce du boucher accompagnée d'un duo de vins renversants. Produits par un vigneron-artiste-écrivin biodynamique, Christophe Beau, déjà bien connu des cavistes bio à la pointe, et qui travaille dans pas mal de directions: cépages, mode de conduite de la vigne, écriture, économie viticole... et production de vins, évidemment.

    Danse des ceps 2004, Syrah et Cinsault en foudre, marque un peu initialement sur la réduction mais donne de belles choses par la suite; Bogus 2006, du nom du chien de la maison, est un vin de table élaboré avec du Muscat de Hambourg! Du raisin qui se mange et qui se boit! De la rondeur, de la chaleur et un naturel confondant. Un vin de beau gosse, quoi! Du Beau Thorey.

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    Retour aux Estanilles avec une gorgée de ce surmaturé en accompagnement d'une crême brûlée au vin jaune. Le mariage est heureux, judicieux même, les deux sont faits pour s'entendre. Une aération supplémentaire bénéfique ayant harmonisé le vin, voilà une bouteille collector d'une belle originalité.

    Merci, M'sieur Déblog!

    Olif


  • La Jacquère, c'est Autrement bon...

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    Cépage savoyard emblématique mais décrié, la Jacquère est également connue comme le "raisin des Abîmes". Pas parce qu'un rien l'abime. Non. Mais il faut en prendre soin. La bichonner, la biodynamiser, la maitriser, la récolter à maturité, bien l'élever. En préservant sa fraicheur et sa vivacité. Faire du vin, autrement dit. En respectant la vigne, le raisin et la santé du viticulteur. Celle du consommateur également. Faire du vin Autrement...

    Voilà un vin blanc idéal pour l'apéritif, droit, salivant, tonique, vif, appétant, sans verdeur. Cultivé sur le "Terroir du Cellier des Pauvres", mais particulièrement enrichissant.


    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Arbois côté terroir (2): Les Bruyères

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    Les Bruyères

    Ce magnifique terroir argilo-calcaire, dominant la ville d'Arbois lorsque l'on arrive depuis Besançon, a particulièrement souffert de la grêle en 2008. Peu de raisins seront récoltés. On peut toujours se consoler avec le 2006, excellent et se goûtant merveilleusement bien actuellement. La preuve!

    Arbois 2006, Les Bruyères, Stéphane Tissot: nez droit et pur, très minéral, "un peu caillou". Bouche éclatante et cristalline. Ce vin est quasiment une épure de chardonnay cultivé sur terroir argilo-calcaire. Un vin exceptionnel!

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    Olif

    P.S.: le pape du Blanc Fumé de Pouilly s'est définitivement envolé aujourd'hui. Comme un éclat de Silex qui vous reste en travers de la gorge...

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  • Arbois côté terroir (1): en Muzard

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    En Muzard, lieu-dit situé sur la commune de Montigny les Arsures, est un joli coteau exposé Ouest qui regarde la ville d'Arbois et sa collégiale qui constituera l'axe de ce petit tour à 360° du vignoble. "A Arbois le mur, à Montigny les Arsures" a failli dire le dicton avant de se rendre compte que ça ne voulait rien dire. Capitale du Trousseau, ça c'est sûr, grâce à des terres rouges, ces marnes du Trias qui permettent au cépage de donner le meilleur de lui-même dans des mains expertes. Les 2007 de Stéphane Tissot, encore en fût, promettent beaucoup: concentration, gourmandise et rondeur, qui devraient être le résultat de l'assemblage des trois barriques goûtées.

    Mais sur Muzard, on trouve également du Pinot Noir, baptisé Rusard, par ruse et par jeu. Il faut dire que les marnes ne sont pas toutes aussi rouges les unes que les autres. Deux terres différentes, qui, dans les mains de Stéphane, donnent également des vins différents.

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    A suivre...

    Olif


  • Retour à Martigny-Bourg, chez Christophe Abbet

    Martigny-Bourg, le retour! A la bourre! Après le rap des Rappes, il s'agissait de s'engouffrer dans la tanière de l'Abbet (Christophe de son prénom) pour un nouveau beau voyage au pays de l'Ambre, ce doux royaume mystérieux qu'il faut savoir apprivoiser. Un monde à part, dans l'univers des vins valaisans, à l'image du vigneron pourtant issu d'une formation classique à l'Ecole de Changins, là où tous les œnologues suisses vont apprendre à faire du vin. Pas toujours avec un sens artistique très développé, contrairement à ce que l'on peut observer ici. Des bouteilles dans lesquelles poussent parfois de drôles de choses, une fois vidées de leur contenu liquide.

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    D'ailleurs, on va s'y atteler comme des bœufs, à les vider, c'est le moment de la dégustation. Des bœufs attelés à l'Abbet Road, saisissant raccourci et petit clin d'œil éculé à l'intention des initiés.

    - Chasselas de Fully 2007, Les Avasiers: une cuvée habituellement assemblée au traditionnel Chasselas de Fully mais qui, à cause d'une panne de monorail, a été vendangée 10 jours plus tard que les autres. Donc, du coup, isolée. Le nez est d'un fruité très mûr, presque exubérant, sur la pêche de vigne que l'on a envie de croquer. Bouche ronde, suave, avec du gras. Un fendant plutôt atypique et original.

    - Arvine 2007: nez mûr et original, bouche très agrumes, acidulée, avec des notes d'ananas et d'écorce d'orange. Richesse en bouche, qui termine sur de beaux amers. Mystérieuse petite arvine, qu'il faut aller chercher, à défaut de l'attendre encore un peu.

    - Gamay de Fully 2006, Les Avasiers: une déclinaison du Gamay dans cette fameuse combe des Avasiers, qui donne un vin fruité (groseille), épicé, concentré et charnu, acidulé et frais en finale.

    - Gamay de Fully 2007, Les Avasiers: en exclusivité, un échantillon prélevé à la cuve. Structure serrée, dense, avec un joli fruit final, dans un bain de fraicheur.

    - Gamay de Fully Vieilles Vignes 2007: également prélevé sur cuve, élevé sur lies et très peu soufré. Présence d'une pointe de gaz (malgré un dégazage musclé préalable, fait en coulisses). Nez épicé et fumé, bouche soyeuse, charnelle, finale nette, droite et précise.

    - Humagne rouge Tradition 2006: souple et fruitée, sur des notes de sirop de fraise et cassis.

    - Syrah 2007: mise toute récente, en jour "fruit", par une lune ascendante. C'était la "minute antroposophique", même si les vignes ne sont pas cultivées en biodynamie. Nez un peu lardé, riche et fruitée, bouche opulente et concentrée, une passionnante rencontre avec ce vin ayant bénéficié d'un élevage original avec une macération très longue et un pressurage début juillet.

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    Après cette copieuse mise en bouche, les bouteilles se sont mises à léviter, soulagées de leur contenu pourtant aérien. Un présentoir économique, classieux, artistique et joli, fait de bric, de broc et de bouts de fil métallique. Après avoir grimpé au mur, direction la cave, dans les entrailles du vieux Bourg pour une expérience hors du commun. "Vous ne serez plus les mêmes en sortant d'ici!" nous prédit l'Abbet en dévalant les marches quatre à quatre, en roulant les épaules (private joke!), avec un sourire sardonique. Dans l'antre du sorcier, il faut jouer de la pipette et ce n'est pas du pipeau. On y trouve des mixtures qui trainent depuis de longues années, parfois, sans pour autant prendre la poussière. Pour plusieurs d'entre elles, l'heure de la consécration en bouteille va bientôt sonner. Elles sont prêtes à affronter les hordes de dégustateurs aguerris, impatientes de partir à l'aventure pour vivre leur vie hors de l'utérus octodurien.

    - Chardonnay-Petite Arvine 2003, sous voile: assemblage 40-60, qui devrait bientôt être dans l'Air du Temps, du nom de cette cuvée désormais classique et célèbre. Nez surmaturé sec, presque confit, caractère oxydatif indéniable, beaucoup de finesse et de profondeur.

    - Marsanne 2003, sous voile: cette fois-ci, on part sur un équilibre plutôt liquoreux, avec des notes d'abricot sec et de liqueur de café. Acidité, droiture et netteté, y goûter est un moment rare et privilégié dans une vie d'amateur! Superbe!

    - Marsanne-Petite Arvine 2000, sous voile: nez malté, rancio, avec une bouche riche et opulente. Le caractère oxydatif s'exprime ici un peu à la manière des Vieux Rivesaltes ambrés. Déroutant mais très beau!

    - Ambre 2006: goûtée sur plusieurs barriques neuves, ne se donne pas encore. Un "bouton de fleur" qui ne demande qu'à s'ouvrir lentement.

    - Ambre 2005: couleur déjà ambrée, nez sur les fruits secs et la mine de crayon, camphre et essence de pin sur une autre barrique, qui évolue sur des notes entêtantes de thym et de garrigue. Le boisé marque encore un peu, la finale est à peine chaude. Là encore, l'élevage est loin d'être terminé! A attendre patiemment.

    - Ambre 2004: une approche du produit fini et un vin plus abouti, même s'il garde encore sa part de mystère. Présence d'acidité volatile plus marquée, bénéfique, qui accentue la sensation de buvabilité.

    - Ambre 2002: un monument à mettre en bouteille et en cave, la sienne personnelle, et se prosterner devant, matin et soir, tant que l'on ne l'aura pas bue! Huileuse, grasse et onctueuse, mais caressante, fraiche et digeste, une Ambre sensationnelle à réserver aux gourmands et aux amateurs de vins riches. 

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    D'anciens comptes-rendus de dégustation chez Christophe Abbet ici, et encore , et puis l'avis de mes compères ici et .

    Olif
  • Le rap de Gérald Besse, le vigneron des Rappes

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    Patricia et Gérald Besse, artisans vignerons aux Rappes et amis des artistes

    Il n'en fallait pas plus pour que je dégaine mon gun et rentre en piste

    Avec mon calepin, mon stylo, mon sweat à capuche, mon baggy et mon Pentax

    Tout l'arsenal du chroniqueur rappeur ayant choisi de rester dans l'axe

    Du rap du dimanche

    Du hip-hop romanche

    "Ch'est un beau roman, ch'est une belle hichtoire

    Ch'est une romanche d'aujourd'hui ..."

     

    C'est le rap du vigneron des Rappes

    Le rap de Patricia et Gérald Besse

    Si tu n'y vois rien c'est que t'as la vue qui baisse

    Fais gaffe que ton pied ne dérape

    Hume ton verre et laisse-toi emporter

    Par le nez du Fendant de Champortay

    ...

    Comme je n'ai jamais fréquenté l'Ecole du Micro d'Argent

    Je ferais peut-être mieux d'en rester là les gens

    La dégustation ne me fait pas peur

    Mais je n'ai pas l'étoffe d'un rappeur

    Arrêtons-là la musique

    Mettons le hola au hip-hop

    Revenons à des commentaires plus classiques

    Pour des vins qui goûtent au top

    ...

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    Hum hum... Après cet intermède musical digne de NTM, revenons aux choses sérieuses et saluons la recherche sur les terroirs pratiquée au domaine Besse ainsi que tout le travail à la vigne. D'ailleurs Gérald Besse s'y trouvait au moment même où nous arrivions, confiant notre découverte de sa cave à Patricia son épouse, elle-même très impliquée dans la gestion du domaine. Après une visite des installations, suivie de considérations sur la vigne, le vin, le raisin et sur l'art d'une manière générale, nous sommes allés nourrir les animaux avant de nous abreuver personnellement.

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    - Fendant Champortay 2007: du gras, sous-tendu par une pointe de carbonique. Belle alliance de la tension et de la richesse, pour un équilibre global plutôt élégant.

    - Fendant de Martigny Les Bans 2007: fleur de vigne et pierre à fusil, fruité et minéral, droit et tendu, malgré une pointe de sucrosité finale.

    - Johannisberg Martigny 2007: réservé et peu expressif, il garde une certaine vivacité malgré la malo faite. Un vin qui ne me parle malheureusement pas beaucoup, je réserve mon jugement.

    - Petite Arvine 2007: sans malo, celle-ci. Des agrumes et de l'amertume qui apporte la fraicheur, malgré la richesse de constitution. 14,8° d'alcool parfaitement fondus, une belle petite arvine parfaitement sèche.

    - Ermitage 2006: riche et puissant, un peu marqué par le bois, sur des arômes de pêche et de noix de coco. La finale a gardé un peu de résiduel, qui se dilue dans la puissance.

    - Gamay Champortay 2007: nez épicé et fumé, fraicheur acidulée en bouche.

    - Pinot Noir Les Serpentines 2006: boisé fin, discret, pinote joliment, bouche charnue et concentrée, élégant et fin. Un très beau Pinot Noir.

    - Syrah Les Serpentines 2006: nez boisé, matière dense et serrée, de la fraicheur et de l'acidité, finale chaleureuse. Demande du temps. Le millésime 2005, dégusté en 1/2 bouteille à la maison, est également un peu marqué par le bois. Les tanins sont compacts et la matière plutôt riche. A attendre aussi.

    ...

    C'est le rap du vigneron des Rappes

    Le rap de Patricia et Gérald Besse

    Si tu n'y vois rien c'est que t'as la vue qui baisse

    ...

     

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    Olif'n, membre du collectif de rap VTV (Vide Ton Verre)

     

     

     

     

  • Bande-annonce: La Belle et l'Abbet

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    "Octodurus : qui vicus positus in valle non magna ADJECTA PLANITIE altissimis montibus
    undique continetur. Quum hic in duas partes flumine divideretur.”

    Après s'être gavé de Côtes du Jura dans le Sud-Revermont en compagnie de Fanfan Ganevat, le preux Olif a mis le cap à l'Est, direction un "bourg, assis dans une petite plaine au fond d'un vallon et entièrement entouré de montagnes très élevées", afin de goûter aux joies du cor des Alpes en compagnie d'une belle paire de bouilles, celles de deux éminents représentants de la Bloglouglou, l'un spécialisé en vins confédérés, l'autre maniant la pipette avec dextérité.

    Point de vieux château, dans cette histoire, mais des caves remplies de barriques et renfermant de divins secrets. Un conte de fées n'ayant duré qu'une journée, avec dans le rôle de la Belle, Patricia Besse, qui nous a fort gentiment accueillis au domaine familial des Rappes, sur les hauteurs de Martigny, avant que nous ne gagnions l'antre de l'Abbet, Christophe de son prénom, au cœur de Martigny-Bourg. Difficile de s'arracher des oubliettes de la cave et de ne pas être hanté par ces breuvages iconoclastes qui s'épanouissent encore en barrique après tant d'années. Des vins à déconseiller aux âmes sensibles et aux ardents défenseurs de l'œnologiquement correct. Pardonne-leur, Mon Dieu, ils ne savent pas ce qu'ils perdent!

    De l'émotion, du suspense, du rire, des larmes, des monstres à roulettes, de la musique des cités , des coups de pipette, de l'art moderne et puis du vin, aussi, un peu. Tout cela, à venir  plus en détail sur Le Blog d'Olif dans les jours prochains. Une exclusivité partagée avec mes copains blogueurs qui ne devraient pas hésiter à donner leur propre version des faits!

    Olif

  • Dégustation chez Fanfan Ganevat, les bonus!

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    Une dégustation au domaine Ganevat, les lecteurs du blog le savent déjà, c'est un marathon! Heureusement, il y a les passages au stand, où l'on arrête de courir dans toutes les caves du village et où l'on peut se reposer dans la quiétude du caveau. Prendre le temps de s'asseoir, poser le calepin et le stylo, prendre une ou deux photos (mauvais exemple, celle-ci a été prise en plein effort!) et savourer les vins en bouteille.

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    - Côtes du Jura Cuvée Florine 2006: la cuvée emblématique du domaine, du nom de la fille de la maison. Une entrée de gamme de haut niveau, qui permet de patienter avant de se faire les dents sur les Grands Teppes ou les Chalasses. C'est du fruit, mûr et non exempt de minéralité. A boire sans se priver, en attendant que les autres cuvées s'affinent en cave.

    - Côtes du Jura Florine 2007, jeunes vignes de 1988 sur Chalasses: un vin déjà empreint de plénitude, net et droit, issu de vignes toutes jeunettes qui ne constituent qu'une partie de l'assemblage final de la cuvée Florine.

    - Oregane 2006: un assemblage de Savagnin jaune et de Melon à queue rouge, dans des proportions 50/50, anisé et fruité, aux arômes pregnants, d'une grande originalité.

    - Marguerite 2006: une cuvée collector de Melon à queue rouge, vinifiée avec zéro soufre et proposée uniquement en magnum. Des raisins récoltés en surmaturité qui exhalent un nez de fruits exotiques et de beurre frais, assez typique du cépage. Pur et net, puissant (15,9° naturels) avec une grande acidité sous-jacente, il s'agit là d'un vin pour initié, mais de toute beauté! Ou comment reculer les limites de l'appellation! J'en reste estomaqué!

    - Savagnin 2000, Les Vignes de mon Père: une cuvée de savagnin ouillée pendant 7 ans. DU vieux ouillé, comme on dit ici! C'est puissant, envoûtant, magique, magistral!

    - Savagnin ouillé 1999, Les Vignes de mon Père: un échantillon pas en vente, ni même en bouteille, me semble-t-il! La robe est dorée, le nez puissant, sur l'écorce d'orange confite et l'encaustique. Un vin magnifique d'intensité aromatique.

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    Voilà, je pense bien en avoir oubliée quelques-unes, dégustées plus ou moins sauvagement (dont un épatant Savagnin vert zéro soufre) mais la mémoire gustative vous joue parfois de ces tours...!

    Olif

  • Le Sud-Revermont côté terroirs (4): En Billat, Derrière Billat et Champ Bernard

    En Billat, Derrière Billat et Champ Bernard

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    Derrière Billat

    Ces terroirs, situés dans la combe entre Grusse et Cesancey, ont la particularité, outre d'avoir été repris et travaillés depuis peu par Fanfan Ganevat, d'être constitués de schistes. Des schistes? Dans le Jura? Avant d'avoir entendu Fanfan appeler son chien ainsi, (c'est un Braque de Weimar, il est un peu braque, bien sympa, un peu collant, il répond au nom de Schiste et des fois, il y en a ouaille marre!) je n'en avais encore jamais eu connaissance par ici! Il s'agit en fait de marnes feuilletées et je laisse les spécialistes géologues marner et débattre sur le sujet pour savoir qui a raison. Sans les pousser jusqu'au schisme!

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    Des sols essentiellement marneux, donc, et pour Fanfan, Champ Bernard (et ses savagnins verts) constitue l'un des plus beaux terroirs du secteur. Quand il aura digéré son long passé de chimie et que ses bons soins l'auront enfin fait renaître, ce qui devrait demander quelques années.

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    Champ Bernard
    - Derrière Billat 2007: du Chardonnay sur schistes, donc, qui ne possède pas tout à fait la même tension acide ni la même structure que ses pairs issus de parcellaires. La finale est un peu chaude, tournant court. "Un vin qui ne vit pas!", assène Fanfan, même si la matière est loin d'être déshonorante. Le terroir est en devenir, il a tout pour bien faire.

    - Champ Bernard 2007: du Savagnin vert sur schistes, au nez relativement pur et droit. L'acidité est fine, porteuse, mais la finale manque à peine de nervosité. Comparativement, le Savagnin vert "Sous la Roche" possède une structure plus affirmée, toujours sur l'acidité, avec une finale qui ne faiblit pas, hyper salivante.

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    En Billat

    Fin du petit tour (non exhaustif) des terroirs mis en valeurs par Jean-François Ganevat dans le Sud-Revermont. Le travail à la vigne y est remarquable, expliquant en grande partie la qualité que l'on retrouve dans les vins. Le reste, c'est une approche subtile et réfléchie à la cave, avec une utilisation rationnelle de l'arsenal chimique qui tend de plus en plus vers le "sans soufre" ou "le moins de soufre possible", parce que les vins en ont de moins en moins besoin.

    Olif

    P.S.: en bonus, il restera un dernier billet sur les autres cuvées dégustées au domaine Ganevat et que je n'ai pas pu ou su rattacher à un terroir spécifique.
  • La vie est belle à Vinéa!

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    A chaud, quasiment en direct-live, quelques impressions sur Vinéa 2008, une oasis au milieu des pluies torrentielles qui se sont abattues toute la journée sur le reste du territoire franco-suisse, à l'Ouest de la Dranse, et qui frappaient à la porte à Martigny lorsque je fis le chemin en sens inverse.

    A Sierre, ce ne fut que déluge de fendants, de petites arvines et autres cornalins. Une journée chargée, qu'il fallait aborder de bonne heure, la foule étant au rendez-vous. L'avantage du salon en plein air, quand il ne pleut pas, c'est l'air et l'espace, l'absence de sentiment d'oppression pour déguster sereinement. Moments d'échanges conviviaux avec les vignerons, bien connus pour certains d'entre eux, plaisir de déguster côte à côte, par pure coïncidence, avec le "Grand Jacques" du GJE.

    Au rayon des grandes satisfactions, essentiellement des confirmations. Superbe gamme et quasi sans-faute chez Jean-Claude Favre, de Sélection Excelsus, et Romain Papilloud, du Vieux Moulin. Mention particulière à la Petite Arvine 2007 et au Cornalin 2007, chez les deux vignerons, à une toute nouvelle cuvée de Marsanne 2006 et à un assemblage rouge barriqué chez Jean-Claude Favre, ainsi qu'à la Syrah 2007 et à l'Ermitage Volupté 2005 chez Romain. Superbes Syrah et Cornalin 2006 chez Denis Mercier, très beau Cornalin 2007 chez Marie-Bernard Gillioz.

    Déception chez Simon Maye, dont le peu de vin restant à la vente se goûtaient très mal, servis un peu chauds de surcroît, et chez Fabienne Cottagnoud, avec des vins ultraboisés et indigestes, hormis une superbe Amigne flétrie 2006.

    Perplexité chez Cédric Flaction, de la Cave des Cailles, où, en compagnie du grand spécialiste en Vins-Confédérés de la Bloglouglou, nous avons été très bien reçus et avons pu goûter à toute la gamme. Habillage et élevage luxueux, souci et volonté de perfection, mais au final, des vins très technologiques qui, même bien faits, paraissent déshabités et sans âme. Dans la gamme des Vins de table haut de gamme, signature de l'œnologue séduisante sur le papier, seul Lo Grafion, tire son épingle du jeu par son originalité (assemblage de Merlot valaisan et de Tempranillo espagnol) mais peut difficilement être qualifié de "vin de terroir". Le blanc Torpâ ("brûlé par le soleil") l'a été également par la barrique et Lo Terôn (liquoreux à base de paîen et de Marsanne), à force de vouloir s'écarter de la voie tracée par les grands valaisans de cette famille, y perd son harmonie et finit sucraillon. Dommage! Seule un jolie Humagne rouge 2006 trouvera grâce à mes yeux, du fait d'un fruit préservé et d'une certaine élégance.

    Et on se quitte avec Jean-Claude Favre, grâce à qui les arômes d'Eranthis 2005 ont poursuivi mes papilles jusqu'au parking, puis sur la route du retour.

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    Vinéa se poursuit encore aujourd'hui, dimanche 7 septembre. Peut-être qu'il reste encore un ou deux trucs à goûter!

    Olif

  • Le Sud-Revermont côté terroirs (3): Les Chalasses

    Les Chalasses

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    Ce joli coteau en pente douce situé entre Vercia et Rotalier est cultivé par plusieurs producteurs, dont la famille Labet et Fanfan Ganevat. Les plus vieilles vignes appartenant à Fanfan ont été plantées en 1902, je m'en souviens encore comme si c'était hier! La découverte de leur année de naissance a permis à quelques chanceux de gagner, il y a quelques années, un carton de 12 bouteilles de la cuvée Les Chalasses VV, au concours de la bouteille secrète de la RVF. Bon nombre de participants ont fait escale sur le blog d'Olif via Google, puisque l'information y figurait déjà depuis belle lurette.
    Les marnes rouges donnent ici un vin plein, généreux, avec du gras, souvent plus accessible immédiatement que la cuvée Les Grands Teppes. Les vins goûtés sur fût sont tous du millésime 2007, les différentes parcelles, destinées à un assemblage ultérieur, sont toutes élevées séparément.

    - Les Chalasses VV 1949: une jolie entrée matière, un vin tendu, riche, d'un bel équilibre.

    - Les Chalasses VV 1902, en fût de 228 litres: un vin bien mûr, possédant déjà un beau gras et de la minéralité. Il se goûte merveilleusement bien actuellement.

    - Les Chalasses VV 1902, en fût de 350 litres: ce plus gros contenant recueille les faveurs de Fanfan, qui apprécie la plénitude et la sensation de fraicheur apportées par l'élevage.

    - Côtes du Jura 2006, Les Chalasses VV: en bouteille, il s'agit du millésime actuellement à la vente. Droit, élancé et minéral, un vin superbe.

    - Côtes du Jura 2006, Chalasses marne bleue, Savagnin: une cuvée de savagnin jaune ouillé à l'acidité droite, fraiche et longue. Juste un petit gramme de SO2 à la mise.

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    A suivre...

    Olif

  • Vendanges 2008 chez S. Tissot, les grappes sont mûres!

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    Superbes mûres le long du mur qui longe la tour de Curon, au caractère racé et d'un fruité voluptueux, dignes du terroir et quasiment prêtes à être vendangées. Le raisin ne se porte pas trop mal non plus mais il faudra autour du 22 septembre pour entendre les premiers coups de sécateurs, pour les crémants dans un premier temps. En attendant, on s'offrira un petit tour des beaux terroirs arboisiens... dès que l'on aura bouclé celui du Sud-Revermont.

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    Olif


  • De l'ombre à la lumière...

    Bordeaux, de la lumière à l'ombre. De l'AOC au vin de table. En théorie, car de la lumière à l'ombre ou de l'ombre à la lumière, il n'y a qu'un pas, dans le sens opposé. Assemblage Merlot, Cabernet franc et Cabernet sauvignon, en millésime 2005, produit au Clos Mounissens, à Saint-Pierre d'Aurillac. Un bordelais plutôt girond, un vin de table et de Gironde.

    En biodynamie depuis 2002, David Poutays produit du vin blanc et du vin rouge. De table. Ni Bordeaux, ni Bordeaux Saint-Macaire, ni Bordeaux Supérieur, mais du vin de Bordeaux supérieur à un certain nombre, sans aucun doute. Sans mentir. De surcroît vinifié sans soufre. Impeccable pour la table.

    Sa cuvée "De l'ombre à la lumière" 2005 a tout pour s'afficher au grand jour. Un vin dense et charnu, aux tanins encore serrés, mais fins et grenus, et à la finale enjoleuse, un retour du fruit en apothéose, le bouquet de cassis final. Merlot, Cabernet sauvignon et Cabernet franc s'expriment à merveille sur ce sol argilo-graveleux de la Gironde d'en-bas.

     

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    De l'ombre à la lumière 2005, Clos Mounissens

    Une bien jolie découverte, due à Terra Vinéa, le spécialiste du bon vin nature au pays de la saucisse, une adresse dont on devrait reparler plus en détail sur le Blog d'Olif d'ici quelque temps.

    Olif

     



    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.